cet opuscule essentiellement belge et spécifiquement brugeois, le prototype d'une série, appelé à un succès retentissant que son premier éditeur n'a pas soupçonné, et qui constitue pour l'historien des moeurs, plus encore que pour le philologue, un document d'une valeur inestimable. On s'en convaincra aisément en parcourant les nombreuses études, énumérées plus loin, que des savants anglais, français, hollandais et belges ont consacrées au Livre des Mestiers; mieux encore, en lisant le texte même de l'antique manuel brugeois, reproduit avec toute la correction et toute la clarté désirables.
En effet, ce projet de réédition, caressé depuis bien long-temps, nous sommes heureux de le réaliser enfin d'une façon inespérée, grâce à l'appui de la FONDATION UNIVERSITAIRE et au concours généreux des principaux maîtres-imprimeurs de Bruges, réunis en un consortium entreprenant et désintéressé pour commémorer notre Centenaire en élevant ce monument typographique à la mémoire d'un vieux maître d'école de leur ville, créateur modeste et génial d'un manuel dont l'influence s'est fait sentir durant des siècles, depuis la Tamise jusqu'au Rhin. A ces éditeurs, maîtres ès arts typographiques, nous sommes heureux de pouvoir témoigner ici notre vive et cordiale reconnaissance. Nous remercions également tous ceux qui nous ont aidé dans nos recherches: bibliothécaires et archivistes, philologues et folkloristes, en particulier les deux érudits qui nous ont précédé et dont les remarquables travaux ont singulièrement facilité notre tâche: M.K.-J. RIEMENS, professeur à l'Université d'Amsterdam, qui a examiné avec une compétence particulière le Livre des Mestiers et ses dérivés; M.R. VERDEYEN, professeur à l'Université de Liége, qui a étudié avec une maîtrise incomparable les manuels polyglottes des XVIe et XVIIe siècles, descendants éloignés du proto-