radores. Louvain, 1598. - Cette note contenait une double erreur, la langue et la date de publication.
Entre temps nous avons eu la bonne fortune de faire la connaissance d'un bibliophile espagnol, professant à Lisbonne, aussi érudit qu'opiniâtre dans la recherche des éditions fantômes (pour reprendre son expression). M. Eugenio Asensio, à qui revient le mérite d'avoir découvert à la bibliothèque Nationale de Rio de Janeiro un exemplaire de cette impression portugaise de Louvain.
Ce livre devait être rare de longue date déjà, car les bibliographes anciens étaient imprécis à son sujet: Nicolas Antonio, dans Bibliotheca hispana, vetus et nova (première édition, Rome 1672-1696) puis dans l'édition à notre usage (Madrid 1783, vol. III. p. 273) indique le titre en espagnol ‘Origen de los Turcos, y sus Emperadores, Olisipone (Lisbonne) 1568. Ici encore, une erreur d'adresse et de date; nous sommes encore loin de la précision.
Il fallait attendre l'éminent bibliophile et bibliographe portugais, Diogo Barbosa Machado (1682-1772) pour avoir une notice plus exacte grâce à sa célèbre Bibliotheca Lusitana, Lisbonne 1741-1759. (rééditée en 1930); dans cette dernière édition, vol. I. p. 629, il dit: ‘Epitome de los Turcos y sus Emperadores, dedicado a Monoel Cirne, fidalgo da casa del Rey, e su Feitor en Flandes, Lovanha, 1538, et non pas Lisbonne année 1568, comme l'affirme Nic. Antonio’.
Lancé sur la piste de ce livre, M. Asensio, après bien des années, a eu le bonheur de mettre la main sur le seul exemplaire qui ait survécu, et qui était précisément celui-là même que décrit Barbosa Machado; le volume après bien des aventures avait échoué à la bibliothèque nationale de Rio de Janeiro.
Sa présence au Brésil est citée pour la première fois par l'éminent philologue brésilien, Seraphim da Silva Neto, dans son Historia da lengua portuguesa (Rio 1952-57, p. 446). Ce savant a eu l'amabilité d'en adresser le micro film à notre bibliophile de Lisbonne, qui à son tour nous a obligeamment prêté ce document, ce qui nous permet d'en avoir une reproduction photographique aussi complète que possible.
L'exemplaire a perdu son titre, ainsi que le feuillet K1, et ce défaut devait dater de longtemps, car les feuillets, qui à l'origine étaient au nombre de 92, sont ici numérotés à la main d'une écriture ancienne, de 1 à 90, sans tenir compte du titre et du feuillet absents.
Au verso du dernier feuillet, l'exemplaire porte le cachet da real bibliotheca, avec les armoiries du Portugal, surmontées d'une couronne royale, le tout dans un ovale.
Selon M. Asensio, il s'agit de l'exemplaire, alors encore intact du travail des vers et de l'humidité, ayant appartenu au bibliophile Barbosa Machado. On sait que ce dernier a fait don de ses livres au