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Bronnen voor de geschiedenis van de Nederlandse Oostzeehandel in de zeventiende eeuw Recensieartikel door Pierre Jeannin
P.H. Winkelman, ed., Bronnen voor de geschiedenis van de Nederlandse Oostzeehandel in de zeventiende eeuw, III, Acten uit de notariële archieven van Amsterdam en het noorderkwartier van Holland 1585-1600. Het koopmansarchief van Claes van Adrichem 1585-1597 (Rijks Geschiedkundige Publicatiën Grote Serie CLXXVIII; 's-Gravenhage: Martinus Nijhoff, 1981, vii-xxviii + 635 blz., ƒ180,90, ISBN 90 247 9115 4); Idem, Idem, IV, Amsterdamse bevrachtingscontracten, wisselprotesten en bodemerijen van de notarissen Jan Franssen Bruyningh, Jacob Meerhout e.a. 1601-1608 (Idem CLXXXIV; Idem, 1983, Ixxiii + 640 blz., ƒ213,15, ISBN 90 247 9998 8); Idem, Idem, V, Idem 1609-1616 (Idem CLXXXV; Idem, 672 blz., ƒ206,-, ISBN 90 247 9999 6); Idem, Idem, VI, Idem 1617-1625 (Idem CLXXXVI; Idem, 856 blz., ƒ247,20, ISBN 90 247 800 47).
La présente recension de tome III a été retardée, en grande partie par défaut de disponibilité, jusqu'après la parution des volumes IV, V et VI, dont il sera rendu compte en même temps. Ces circonstances permettent de mieux faire ressortir l'originalité du tome III dans l'ensemble de la série. P.H. Winkelman y a rassemblé trois groupes de documents néerlandais concemant le commerce baltique de 1585 a 1600. Le premier groupe (206 pages) comprend les actes notariés, autres que les contrats d'affrètement, passés dans l'étude de Jan Franssen Bruyningh, qui à Amsterdam avait de trés loin la plus grosse clientèle de marchands opérant dans le Nord; mis à part les protêts de lettres de change, qui forment une série, ces actes sont de nature trés diverse: attestations, insinuations, procurations, contrats à la grosse aventure. On retrouve la même diversité, et en outre des chartes-parties, dans le second groupe (250 pages), qui provient des études notariales moins importantes (4 notaires d'Amsterdam, 4 d'Enkhuizen, et 3 autres ayant livré seulement 7 actes). Les textes formant le troisième groupe (100 pages) sont des lettres et des comptes tirés du fonds de Claes Adriaensz van Adrichem, ce marchand de Delft bien connu depuis les publications par H.E. van Gelder d'autres parties des archives de cette entreprise. Les papiers en question ayant été utilisés dans le grand livre d'A.E. Christensen, les lettres et comptes ici publiés n'apportent pas d'éléments fondamentalement nouveaux à la connaissance des affaires de Claes Adriaensz; c'est un complément documentaire où il est facile de puiser d'intéressantes illustrations du fonctionnement des relations entre le marché hollandais et Danzig. L'introduction de P.H. Winkelman, fort utile par les éclaircissements concernant les procédures et les pratiques, esquisse parfois quelques aperçus plus élaborés, par exemple sur le change. Mais c'est en plongeant directement dans les documents eux-mêmes que l'on se fait une meilleure idéé de la richesse variée des informations de source notariale, dont la portée dépasse souvent le cas particulier qui est en cause dans l'acte. Ainsi par exemple à propos de la rétribution des facteurs établis à Danzig (nr. 470, 592). Il arrive qu'un instantané révèle avec beaucoup de précision le profil d'une entreprise, paree qu'elle est en difficulté: lorsque Hans Staes cède à Melchior van Eindhoven ses actifs à l'étranger, | |
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on découvre l'importance de ses expéditions de draps, de vins et de pastel à destination de Danzig (n. 111). Il est à peine besoin de souligner l'abondance des données précieuses sur la composition du milieu marchand, sur les réseaux familiaux tissés entre Amsterdam et les villes prussiennes, où des Néerlandais immigrés pour quelques années ou fixés défmitivement jouaient un rôle de premier plan. Phénomène réciproque moins fréquemment perçu, voici aussi les représentants permanents à Amsterdam de la société danzicoise des Kleinfeld (nr. 24, 212).
Mieux que les actes à caractère répétitif comme les chartes-parties ou les protêts, les documents divers font surgir à propos d'une situation individuelle ou d'un épisode accidentel les articulations entre l'activité commerciale sur la ligne baltique et des forces extérieures. La connaissance des dispositions testamentaires prises en septembre 1593 par un ‘marchand de Lituanie’ (nr. 586) ne fait qu'ajouter une touche supplémentaire à l'histoire de l'entreprise della Faille; ce testateur ici appelé Lubmer était en fait Friedrich Libner, originaire de Königsberg et ancien employé de la société anversoise. Le complément d'information est plus notable, toujours par rapport à la même familie, dans les textes concemant l'association entre Steven della Faille et l'agent commercial du due Charles de Suède, pour le commerce à Viborg et Narva (nr. 117 à 120, 214). Le fourmillement des noms propres dans les actes notariés ne facilite pas la tache de l'éditeur, et plus il s'agit d'une information isolée, plus il est nécessaire que l'identification soit correcte. On relève a eet égard quelques insuffisances. Le nom de Jean Nicquet le jeune a été mal lu au bas d'une obligation (nr. 249, il est appelé Incquet, et son nom annexé en conséquence) alors qu'une procuration (nr. 48) donne la bonne identification en révélant que Jean Nicquet, marchand d'Amsterdam, a deux fils a Venise, Jean et Jacques. Autre détail touchant aussi une affaire d'expédition de grains de Danzig en Italie (nr. 7): le représentant du Florentin Giraldi qui de Nuremberg exerce une poursuite contre la filouterie d'un maître de navire norvégien s'appelle bien Julio de Chiaro, non Julius de Clars; il s'agit d'ailleurs d'un cas ou l'index donne les deux entrées. Au total les petites bévues de ce genre sont trés peu nombreuses. Un Pieter Lierberch mentionné dans un protêt (nr. 293) est sûrement Peter Kersbech ou Karsbach, nom donné correctement dans la même lettre de change (nr. 287) et dans plusieurs autres. La lecture la plus attentive des épreuves laisse toujours échapper quelques lapsus comme celui du nr. 277: une lettre de change tirée à Danzig le 29 juin 1598 et protestée à Amsterdam le 18 juin! De même à propos de la vente a un Danzicois d'un navire dont le prix total doit être 10.250 florins, et non pas 1.250 comme le dit le texte publié (nr. 243). Ces rares défauts aisément corrigés quand on travaille vraiment sur le livre sont l'exception qui confirme la régie de qualité dominant dans cette publication exemplaire.
Le principe suivi ici de donner un seul index des noms de personnes paraît nettement préférable à la méthode choisie dans les volumes suivants, qui indexent séparément cinq catégories de personnes. En exprimant une reconnaissance sans borne pour ce beau travail d'édition, il faut signaler encore l'intérêt de l'annexe qui foumit un répertoire de pièces d'archives réunies et que finalement, devant l'abondance des fonds notariaux, P.H. Winkelman a décidé de ne pas utiliser. Cet inventaire ouvre des pistes parfois bien précises dans les fonds administratifs et judiciaires.
Ces trois volumes sortis en même temps forment une unité présentée dans une introduction commune, en tête du tome IV; chacun d'eux toutefois est pourvu de sa série | |
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d'index, ce qui facilite beaucoup la consultation. Abordant le XVIIe siècle proprement dit après sa récolte dans les sources des années 1585-1600, l'éditeur a concentré son travail sur les archives notariales d'Amsterdam, en choisissant exclusivement trois types d'actes: les contrats d'affrètement, qui représentent environ 85% de la matière, les protêts de lettres de change, et les prêts à la grosse aventure (contrats conclus et protêts) dont le nombre est réduit: moins de 50 sur un total de plus de 3.200 documents. Bien que 32 notaires aient instrumenté plus ou moins longtemps à Amsterdam au cours des années 1601-1625, la masse des chartes-parties se trouve dans deux études seulement: en tête (a peu prés 72% des contrats), celle de Jan Franssen Bruyningh, à qui son beau frère Jacob Meerhout ravit la primauté après 1621; 9 autres notaires ont fourni ensemble moins de 4% des contrats d'affrètement concernant le trafic avec la Baltique. La précision des informations archivistiques soigneusement communiquées prend tout son relief dans le tableau donné en annexe au tome VI; on y voit que les contrats d'affrètement ici publiés, concemant exclusivement ou partiellement un transport touchant un port de la Baltique, constituent environ 40% de l'ensemble des contrats d'affrètement conservés pour cette époque à Amsterdam. L'édition suit les mêmes principes que dans les volumes précédents; l'analyse de chaque document en livre toute la substance, avec citation littérale des passages qui comportent des dispositions particulières.
Les commentaires pertinents sur les clauses des contrats sont un des meilleurs points d'une introduction dont l'intérêt est inégal quand elle développe des considérations générales sur l'histoire et les activités des villes maritimes de la Baltique ou sur le change; sur cette dernière question, Martinus van Velden aurait été une meilleure référence, et plus proche chronologiquement, que Le Moine de l'Espine. Les commodités d'utilisation comptent davantage pour les historiens, et il faut souligner a eet égard la présence de cartes de localisation des ports cités, dont l'exactitude ne laisse rien a désirer. L'indispensable travail d'indexation exécuté avec le même soin se caractérise par une grande ampleur. Les deux index topographiques séparent les ports de destination et les domiciles des maîtres de navire. II y a aussi un index des noms de navire et un des marchandises citées. En ce qui concerne les personnes, quatre listes regroupent successivement les noms des affrêteurs, ceux des maîtres de navire, ceux des agents installés ‘dans le Sund’ chez qui les maîtres de navire trouvaient les instructions transmises (en fait cette sorte de boîte aux lettres est parfois désignée seulement par une adresse, une enseigne d'auberge), enfin ceux des autres personnes, parmi lesquelles ne figurent pas les marchands mentionnés dans les protêts, qui font l'objet d'une autre liste. Cette subdivision en catégories n'a pas que des avantages. A tout ramasser dans les mailles d'un seul filet, on n'aurait pas laissé échapper par exemple le nom de Gurgen Switser (nr. 871), au compte de qui devait être mise une lettre de change tirée de Danzig, et qui pourrait bien être le Spanienfahrer lubeckois Jurgen Schweitzer, reconnaissable plus tard (nr. 1986) comme tireur d'une traite venant de Lubeck. Quand les moyens d'une bonne identification ne se trouvent pas dans les actes notariés traités, les éditeurs ne pouvaient évidemment consulter toutes les publications susceptibles de les renseigner. Encore conviendrait-il de ne pas faire dire au document ce qu'il ne dit pas; Christophe Furtenbach est indexé comme marchand de Danzig, sans doute paree que son nom, dans trois contrats, est lié à celui de David Wichman qualifié marchand de Danzig. (Une autre charte-partie désigne Wichman comme marchand habitant Hambourg.)
Mais on sait bien depuis le livre classique de Ludwig Beutin que Furtenbach était un | |
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facteur allemand établi à Gênes. L'utilisateur averti, nourri de bonnes lectures, complètera ou corrigera sans mal quelques détails concemant le personnel. Il est clair par exemple que Jacques Cerbeel (nr. 53) et Jacques Kerbeel (nr. 177), distingués dans l'index, ne font qu'un seul et même marchand. Un autre genre de peccadille est d'avoir classé parmi les protêts de lettres de change des actes (nr. 940, 941) qui sont des protêts pour non remboursement de prêt à la grosse aventure. Tout cela finalement importe peu en face des questions que permet de poser la documentation rendue accessible. L'introduction de P.H. Winkelman indique des pistes en regroupant des observations. Les perspectives ouvertes dans cette esquisse ne sont pas toutes neuves. Qu'il s'agisse de l'évolution du tonnage des navires, ou de l'articulation des courants commerciaux (complémentarité du trafic baltique et du trafic orienté vers l'Europe méridionale), le matériel publié confirme les grands traits dégagés par Christensen et quelques autres historiens. De la collection compléte des chartes-parties conservées, on ne pourra jamais tirer le moindre indicateur des fluctuations du trafic avec la Baltique, ni des proportions changeantes entre les voyages simples et les autres (‘deurgaende’). Un test de comparaison avec le mouvement des navires dans le port de Königsberg en 1621 fait apparaître que le nombre des voyages attestés par un contrat d'affrètement connu est une fraction infime du nombre des voyages effectivement accomplis. Pour 511 entrées de navires néerlandais cette année la à Königsberg, on ne trouve que 6 chartes-parties correspondantes, bien que 75 des navires néerlandais enregistrés en 1621 par la douane du port prussien soient identifiables dans la publication, dans des chartes-parties antérieures ou postérieures à cette année 1621. Un autre aspect de ce test souligne l'utilité des renseignements fournis par les chartes-parties pour la critique d'autres sources: pour l'ensemble des 75 navires identifiés, on constate que les tonnages déclarés au Pfundzoll de Königsberg sont généralement inférieurs de 25 à 30% au tonnage inscrit dans le contrat notarié. Toutefois l'intérêt des chartes-parties pour l'histoire de la conjoncture commerciale réside essentiellement dans les tarifs d'affrètement, les plus utilisables étant ceux qui étaient stipulés pour une last; il faudra naturellement prendre la précaution de ne retenir que les données correspondant à un itinéraire bien défini (par exemple pour un voyage Amsterdam-Setubal-Danzig-Amsterdam, le tarif est 27,5 fl. le 30 mars 1604; 19 fl. le 13 juin 1613; 17,25 fl. le 27 juillet 1619. On se gardera de mettre dans la même série les tarifs appliqués au voyage Amsterdam-Setubal-Danzig, sans retour à Amsterdam).
Pour la connaissance des entreprises marchandes, les chartes-parties sont une source de portée limitée, d'abord parce qu'elles ne disent rien sur les armateurs propriétaires des navires, et aussi paree que le plus souvent le contrat mentionne un seul affréteur ou chargeur; or il est tout à fait invraisemblable que la cargaison ait en général appartenu à un seul marchand. Nous apprenons parfois que l'affréteur contracte pour le compte d'un tiers, et c'est là que l'on découvre des marchands étrangers. P.H. Winkelman a dressé un tableau à ce propos: il y a au total peu d'opérateurs étrangers, bien que leur nombre tende à s'accroître avec le temps - signe peut être du rayonnement international de la place d'Amsterdam. Au demeurant le notaire a pu oublier parfois de préciser le domicile: ainsi pour Lucas Le Gendre (nr. 1540), qui pourrait être de Rouen. Quand l'affréteur déclare agir pour le compte d'autres marchands nommés ou non, comme le fait Jasper Quinget dans toutes ses expéditions de grains baltiques vers la Méditerranée, est-il simple commissionnaire? En tout cas cette mention de mandants n'apparaît jamais dans | |
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les affrètements du même Quinget relatifs au transport de sel portugais vers la Baltique. La liste donnée dans l'introduction des 45 personnages ayant conclu plus de 10 chartesparties de 1593 à 1625 ne doit pas être prise pour un tableau statistique, mais les plus fréquemment cités étaient sûrement des gens importants. On trouve parmi ces 45 noms 13 des 21 marchands qui, selon l'étude du regretté Simon Hart, étaient les plus gros affréteurs à destination de la Méditerranée. P.H. Winkelman interprète la répétition de chargement sous le même nom comme un signe de la place grandissante des grosses firmes dans le trafic. Pour reprendre l'exemple de Quinget, qui était le plus fréquemment nommé dans les affrètements pour la Méditerranée, nous le voyons ici avec 17 contrats en 1612, 16 en 1613, 12 en 1614; mais n'oublions pas qu'il fait faillite en 1618. Les dizaines de dossiers faciles à constituer a partir de la publication enrichiront de nombreuses précisions la chronique du monde des affaires à Amsterdam, et même sur des personnalités déjà bien connues, une lumière plus vive surgit dans plus d'un cas.
Depuis 1615, Louis de Geer est en vedette dans les affrètements pour la Suède, toujours conclus à un prix fixé globalement; on est plus frappé sinon étonné de le voir passer en trois mois (juin-août 1622) 22 contrats - plus de 2.500 last de tonnage au total - pour le transport de sel de la région de La Rochelle vers la Baltique; l'important n'est pas ici que ces affrètements non destinés à la Suède se fassent selon l'usage courant, à la last, mais que leur accumulation suggère le déroulement d'une grosse manoeuvre spéculative sur le marché du sel. Dans la même optique d'histoire des entreprises, les protêts de lettres de change peuvent éclairer vivement des vicissitudes de la conjoncture, quand une faillite est déclarée au milieu d'une avalanche de traites non honorées. La plus grosse faillite observable dans cette publication est celle d'Arent Coster en août 1609; on aperçoit bien une partie des circonstances: une importation massive en 1608 de grains de Danzig, qui ne peuvent être écoulés dans l'été 1609 a un prix satisfaisant. L'information est d'ailleurs élargie sur ce cas particulier par un acte notarié hors série: la cession que fait Coster à certains de ses créanciers d'une partie de son stock. Mais l'évocation dans ce texte des partenaires de Coster à Danzig (‘sijn meesteers’) laisse ouverte la question de l'enchevêtrement des entreprises danzicoises et amstelodamoises; et on remarque d'autre part que Coster n'était pas un affréteur fréquent. En tout cas pour son compte ou pour le compte d'autres, il s'est laissé prendre à contrepied par la baisse des prix. Ce dossier exceptionnellement nourri sur un personnage plutôt obscur confirme une impression notée à propos du tome III; pour découvrir le dessous des cartes, les actes non stéréotypés offrent de meilleures chances. Les 11 autres faillites signalées par P.H. Winkelman paraissent sauf une, peu importantes.
Mais le matériel publié ne permet pas de se prononcer catégoriquement, puisqu'il s'agit seulement de protêts de traites tirées dans une ville de la Baltique. Le passif d'un failli pratiquant le commerce du Nord pouvait s'être creusé par des engagements envers des marchands ou des places extérieures à la sphère d'activité considérée par P.H. Winkelman. La publication ne comporte par exemple aucune trace de la faillite de Jasper Quinget. Au demeurant la trés grande majorité des protêts rassemblés dans les trois volumes résultent d'incidents moins graves qu'une faillite, ce qui n'enlève rien à l'intérêt de la série. Au delà des détails individuels, il apparaît en premier lieu que dans l'aire baltique seule Danzig était une véritable place de change à l'époque. Le trés petit nombre et le libellé mal standardisé des lettres de change venant des autres villes établissent que les usages du change n'y étaient pas bien fixés, notamment en ce qui concerne l'ex- | |
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pression du cours. Illustration extrême de ce phénomène structurel: le fait que Wilhelm Medinck, de Lubeck, tire en 1605 une traite sur Amsterdam de 20.000 réaux de quatre (nr. 888). L'étude des protêts d'Amsterdam révèlant une pratique balbutiante du change à Copenhague, Stettin ou Riga sera une contribution non négligeable à l'histoire des relations monétaires. Entre Amsterdam et Danzig (et subsidiairement Königsberg), le change fonctionne de plus en plus abondamment dans les formes établies au cours de la seconde moitié du XVIe siècle. De la l'avantage pour l'historien d'une véritable information statistique sur le cours, non pas dans les protêts eux-mêmes, ni dans les lettres, mais dans les attestations de courtiers jointes - pas toujours il est vrai - au texte du protêt. Il y a là de quoi combler une bonne partie des lacunes des prix courants, en suivant l'affaiblissement externe de la monnaie polonaise, qui perd quelque 25% par rapport au florin entre 1600 et 1620.
Pour donner une idéé de la richesse de la matière mise à la disposition des chercheurs, le commentaire a risqué de s'allonger en touchant à des questions posées par la mise en oeuvre. Il faut done conclure brièvement mais avec beaucoup d'insistance, en disant que l'éditeur, ses collaborateurs et l'institution qui a supporté cette belle réalisation ont bien mérité de la recherche historique.
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