Bijdragen en Mededelingen van het Historisch Genootschap. Deel 74

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Bijdragen en Mededelingen

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Bartholomee Wasowski S.J. Foederatorum ordinum Batavorum
Descriptio
Editée et présentée par Bozena Zboinska Daszynska¹.

Introduction

Europaea Peregrinatio. Les premiers récits des voyages faits par des Polonais à l'étranger datent du commencement du XVe siècle². Il s'agit ici non pas de voyages diplomatiques ou d'affaires, mais de voyages dont le seul but était de mieux connaître les pays visités. Parmi ces derniers il faut mentionner les séjours à l'étranger des jeunes nobles polonais qui cherchaient à s'instruire dans les universités occidentales ou simplement à étendre leur culture. Ces séjours duraient plusieurs années et coûtaient évidemment beaucoup d'argent. Prenant Vienne comme première étape, ces voyageurs poursuivaient leur route à travers les pays de l'Empire pour se rendre en France, en Italie, parfois aux Pays-Bas, ou en Angleterre et, très rarement, en Espagne. L'Autriche, l'Italie et la France étaient à cette époque les pays visités de préférence par les Polonais, qui, même s'ils commençaient par les pays du nord, finissaient toujours par se diriger vers l'Italie. Parmi les récits, malheureusement peu nombreux de ces voyages, l'un des plus intéressants est sûrement celui du Père Barthélémy Wasowski, intitulé ‘Europaea Peregrinatio’.³ Cette Peregrinatio eut lieu entre 1650 et 1656.

1 L'introduction et les notes 9³, 18¹, 28¹, 28², 31¹, 31², 38⁵, 38⁶, 41¹ par Bozena Zboinska Daszynska, les autres notes par J.C. Boogman.

2 Notatki kupca krakowskiego w podrozy do Flandrii (1401-1402) éd. Adolphe Pawinski, Biblioteka Warszawska 1872, III, doivent être considérées comme premiers spécimens de ce genre de littérature polonaise.

3 Ms. 3031 de la Bibliothèque Czartoryski à Cracovie: Europaea Peregrinatio quam perillustrium ac magnificorum dominorum Nicolai a Grudna Grudzinski tunc Ustiensis, postea Golubensis, Griboviensis capitanei, et Sigismundi a Grudna Grudzinski tunc Bolemoviensis capitanei germanorum fratrum peregrinationis comes, p. Bartholomeus Nathanael Wasoski S. Jesu omnium opere hoc contentorum spectator caloma manuque propria descripsit et reliquit collegio Posnaniensi S.J. Anno a peregrino in terris Verbo Dei 1650 ad 1656.

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Les riches expériences et les descriptions pittoresques contenues dans cet ouvrage permettent de le comparer aux célèbres mémoires de Jean Chrysostome Pasek, gentilhomme polonais, qui en 1658 prit part à l'expédition du général Czarniecki au Danemark.

Biographie de l'auteur.

Les Archives Centrales des jésuites à Rome¹ fournissent sur la vie du Père Wasowski certains détails qui ont principalement trait à sa carrière religieuse. Il est né le 24 août 1617 dans la province occidentale de notre pays, appelée Grande Pologne. Après des études faites dans une école secondaire, Wasowski entre en 1634 chez les jésuites au noviciat Saint-Etienne; il étudie la philosophie au collège Saint-Pierre à Cracovie, d'où il sort licencié en 1640. Pendant les trois années qui suivent il enseigne la grammaire, la syntaxe et la poésie aux collèges de Bydgoszcz et de Torun. On peut supposer que c'est alors qu'il s'intéresse à l'architecture et aux sciences voisines, comme les mathématiques et la méchanique. Entre 1643 et 1647 il étudie la théologie à Poznan et est ordonné prêtre. Après une année passée à Gdansk il est envoyé à Jaroslav (Pologne méridionale), mais c'est pendant son séjour à Poznan qu'il met ses connaissances d'architecture en pratique et qu'il exécute les plans de l'église des jésuites dans cette ville². Ses aptitudes dans ce domaine, il les met également au profit dans ses cours sur l'architecture, qui en 1678 ont été imprimés à Poznan sous le titre: Callitectonicorum seu de Pulchra Architecturae...

Le 11 octobre 1650 Wasoski quitte Poznan pour entreprendre un voyage à travers l'Europe; les Catalogues de la Compagnie de Jésus mentionnent: ‘in missione per provincias Europae varias fuit annis 6.’ Il retourne en Pologne le 9 septembre 1655 (Peregr. 460). Entre 1657 et 1660 il est recteur du collège de Bydgoszcz et ensuite il passe dix ans à Lancut dans l'entourage du palatin de Cracovie, Alexandre Lubomirski³. Puis il est nommé recteur des collèges de Jaroslaw et de Poznan et entre 1678 et 1681 il exerce les fonctions de provincial des jésuites en Pologne. En 1675 il va à Rome comme délégué de la Province polonaise. Plus tard, s'étant retiré de ces fonctions il séjourne souvent à la cour

1 Catalogues trisannuels.

2 St. Loza, Architekci i budowniczowie w Polsce, Warszawa 1954.

3 Niesiecki, Herbarz polski, Lipsk 1859.

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du roi Jean Sobieski. Recteur du collège des jésuites à Poznan, il meurt le 4 octobre 1687.

Entre 1643 et 1647, lors de son séjour à Poznan, Wasowski s'était mis en rapport avec une famille de la haute noblesse, qui occupait une place importante dans ces régions, les Grudzinski. En 1640, Constance Grudzinska, femme d'Etienne Sigismond, devenue veuve, confia ses deux jeunes fils, Nicolas et Sigismond (appelés dans le texte ‘capitaneos’) au Père Wasowski, âgé alors de 33 ans. C'est avec ces deux garçons qu'il a voyagé pendant plusieurs années dans les pays d'Europe.

Le manuscrit de la Peregrinatio.

Les notes que Wasowski avait prises pendant son voyage lui fournirent de matériel pour le volume imposant de son récit, dont le manuscrit, conservé à la Bibliothèque des Czartoryski à Cracovie, compte 584 pages in-folio, couvertes d'une belle écriture ornée, caractéristique du XVIIe siècle. Au XIXe siècle le manuscrit fut relié à nouveau en demi-cuir et c'est à cette occasion que le relieur coupa une partie des marges. Le manuscrit contient un certain nombre de dessins exécutés à la plume par l'auteur ainsi que des gravures et des imprimés de l'époque¹. Le style de la Peregrinatio est vif et pittoresque. Wasowski manie le latin avec aisance et l'emploi fréquent d'expressions recherchées témoignent de sa parfaite connaissance de cette langue. Outre le latin, Wasowski savait aussi le français, l'italien et l'allemand.

Le Père Wasowski et ses deux compagnons partirent en voyage à une époque favorable à une telle entreprise: dans les provinces occidentales de la Pologne surtout on profitait de la paix, qui pendant les vingts dernières années y avait apporté beaucoup de bien-être: elles n'avaient pas été touchées par l'émeute des Cosaques, qui depuis 1648 sévissait au loin, dans le sud-est du pays. Ce n'est qu'en 1655, lors de l'invasion suédoise, qui, avec la défaite, apporta à la Pologne la ruine économique, que ce pays connut le désastre dont elle ne put plus se relever. En automne 1650 Wasowski et ses disciples quittèrent Poznan et, après avoir passé par Wroclaw, arrivèrent à Vienne le 28 octobre. Ici les jeunes Grudzinski passèrent deux ans à l'Université sans pourtant négliger les fêtes données à la cour impériale. En automne 1652 les voyageurs partirent pour Strasbourg

1 Le premier qui s'intéressa au manuscrit fut Henryk Barycz qui en profita pour son étude ‘Podroze polskie do Neapolu w XVII i XVIII wieku, Warszawa, 1939.

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et traversèrent l'Allemagne du Sud; à Strasbourg, pendant dix mois, les jeunes gens s'instruisirent ‘à la mode de l'aristocratie allemande’, chez des maîtres privés, qui, outre la philosophie, les mathématiques et les langues étrangères, leur enseignaient la danse, l'équitation, les bonnes manières, bref l'usage du monde. Ils firent des excursions en Saxe et en Westphalie et retournèrent à Strasbourg par le Bas-Palatinat.

De Düsseldorf, les trois Polonais se mirent en route pour la Hollande, où leur séjour dura presque un an; de là ils partirent, le 15 avril 1654, pour l'Angleterre et, après un mois passé dans ce pays, ils se trouvèrent en Belgique. Le 26 juin, nous les rencontrons à Sedan en route pour Paris. En automne 1654 ils allèrent en Normandie, visitèrent ensuite le Centre de la France et suivirent les bords de l'Océan pour passer en Espagne. En hiver ils retournèrent vers le nord, visitèrent le Midi de la France, et le 11 mars 1655 se trouvèrent à Gênes, où ils prirent la route de Rome, qui passait normalement par Sienne et Florence. Le 18 mai 1655 ils firent une excursion à Naples, mais les premiers jours de juin leur apportèrent de mauvaises nouvelles de Pologne, menacée par l'invasion suédoise. Ils se mirent donc en route pour rentrer dans leur patrie et, ayant passé par Bologne, Venise et Prague, ils regagnèrent leurs terres en septembre 1655.

L'intérêt que Wasowski portait aux arts.

Les notes du Père Wasowski ne sont pas un simple compte rendu, tel un journal de maître d'école; grâce à la position sociale de ses disciples et aux relations de leur famille, ce voyage avait un caractère un peu officiel, que leur précepteur cherchait du reste à souligner. Son intelligence, son exactitude et son don de l'observation ont enrichi son récit de maint détail intéressant. Les trois Polonais fréquentaient la plus haute société partout où ils venaient et ils étaient témoins d'événements d'importance européenne, comme le mariage de l'empereur Ferdinand III avec Eléonore de Mantoue, l'intronisation du pape Alexandre VII, etc. Ils visitaient les palais des princes régnants; la description de la résidence princière à Florence est, par exemple, un des passages les plus intéressants du récit. Les hôtels de ville, les cathédrales, les trésors, les fortifications, les universités, rien de tout cela n'échappait à la curiosité des Polonais, pas plus que les collections d'objets bizarre, les peintures et les sculptures. Wasowski ne se contentait pas de décrire les monuments et les objets d'art qui l'avaient frappé, il s'intéressait également à leur facture; il fut, je crois, le premier des voyageurs polonais

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qui s'est penché sur le métier même de l'artisan avec tous ses problèmes, auxquels il s'est appliqué de trouver une solution.

Les domaines, autres que celui de l'art, auxquels Wasowski s'intéressait. L'art et ses monuments n'étaient pas seuls à passionner l'auteur de la Pérégrinatio, qui ne dédaignait pas d'observer la technique de son temps et son application dans la vie de tous les jours. Il notait minutieusement chaque nouveauté qu'il avait rencontrée: depuis la broche compliquée dans la cuisine du collège des jésuites d'Aquapendente jusqu'au bateau hollandais ‘Narschip’ (p. 271), qui naviguait sans voiles et sans rames. S'occupant aussi de chimie et d'astronomie Wasowski décrit les collections techniques, surtout celle du Museo Kircheriano, au collège des jésuites, qui l'avait fortement impressionné.

La Pérégrinatio contient aussi de nombreux jugements sur la politique de l'époque, surtout sur celle de l'Empire et de la Suède; ce dernier pays pesait évidemment de tout son poids sur l'Europe de ces temps. Wasowski n'était pas indifférent non plus aux phénomènes de la nature: les descriptions qu'il donne d'un ‘stroom’ sur les côtes des Pays-Bas (p. 254), des Landes en France, de la chasse à la baleine à Bayonne et de la chasse au canard en Hollande, prouvent qu'il savait observer la nature et son influence sur la vie des hommes. Il décrivait tout ce qu'il voyait: les voyous parisiens, les bandits de Naples, les vendeuses de sucreries et de noix près du monument imposant d'Erasme sur une des places de Rotterdam.

Le voyage en Hollande. Dans le cadre de cette randonnée à travers l'Europe le séjour de nos trois Polonais en Hollande est un épisode intéressant. Ce séjour qui dura de mi-mai 1653 à mi-avril 1654, coïncida avec une période où ce pays connaissait un grand essor dû à la victoire de la cause de la liberté sur la tyrannie espagnole, à son expansion coloniale, au développement de sa flotte marchande et de sa marine de guerre, aux succès économiques qui apportaient des richesses énormes dans cette partie de l'Europe. D'autre part, il ne faut pas oublier qu'à la même époque nous assistons à la naissance de l'âpre rivalité qui opposera Anglais et Hollandais.

Quelques mois après l'arrivée des touristes polonais en Hollande, eut lieu au large de Schéveningue la grande bataille navale entre Anglais et Hollandais, où le célèbre amiral Maarten Tromp périt en héros (p. 245). Il semble que les Polonais furent témoins de cet événement (p. 463).

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Dans sa description de la Hollande le Père Wasowski fait ressortir deux problèmes, dont le premier concerne l'oppression dont souffraient les catholiques de la part des vainqueurs protestants, fait qui choqua Wasowski en sa qualité de religieux catholique. Il note donc scrupuleusement chaque symptôme de l'oppressio catholicorum, parle des méthodes appliquées par les Protestants, des restrictions et des peines pécuniaires qu'ils imposaient aux Catholiques, ainsi que des subterfuges qu'employaient ces derniers pour se défendre contre ces chicanes. En admirateur ardent de la pompe du style baroque, il s'étonne de la simplicité des enterrements protestants (description des funérailles de l'amiral Tromp, p. 245) et de la nudité des églises protestantes, dépourvues de tout ornement. Il note aussi la coutume hollandaise de célébrer les fêtes nationales par un jeûne strict et autres pratiques austères. Certaines cérémonies de la liturgie calviniste provoquent chez le Père Wasowski des remarques ironiques et même grossières; à titre d'exemple on peut citer la façon dont il parle du synode calviniste (p. 266) à Dordrecht. Il se moque aussi de la thèse de cathalepsia défendue à l'Université d'Utrecht (p. 239); ces passages de son récit manquent certainement de tact.

Le second sujet qui semble passionner Wasowski autant que l'oppression des catholiques, c'est la navigation et la prospérité dont jouit un pays qui possède une flotte marchande. Tout ce que l'auteur écrit à ce sujet est d'autant plus remarquable que ses compatriotes méprisaient tout ce qui avait rapport à l'industrie et au commerce; ce mépris fut une des causes de la débâcle de la Pologne. Wasowski énumère les marchandises importées en Hollande par la flotte des Indes, analyse longuement l'organisation de la Compagnie (p. 255) et décrit ses vaisseaux. Un des passages les plus pittoresques de son récit concerne les bâtiments marchands et les navires de guerre rassemblés contre les Anglais dans le port d'Amsterdam (p. 267). Les trois Polonais firent en barque le tour du port et admirèrent les vaisseaux des catholiques avec leur poupe ornée de l'effigie d'un saint patron, mais aussi ceux des protestants portant des têtes de nègres (Ethiopiens), de taureaux, d'aigles et parfois de monstres inconnus.

Parmi les objets qui ont frappé le Père Wasowski, mentionnons les tombeaux d'hommes illustres qu'il a vus en Hollande et dont il a soigneusement copié les épitaphes; le mausolée de

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Guillaume d'Orange à Delft a fait grande impression sur lui; il en fit même un plan.

Attirons encore l'attention sur sa description du jardin de l'Université de Leyde (p. 249) et des objets très originaux qu'il vit dans la salle d'anatomie de cette Université (p. 250), sans oublier la description minutieuse de sa visite à la foire d'Utrecht, dont l'ouverture donna lieu à un magnifique défilé militaire.

Foederatorum Ordinum Batavorum Descriptio

Inferior Germania. Belgium ingressi sumus primum⁺ ea parte, qua per Rhenum et Cliviam descenditur in Hollandiam Geldria et Zuphania Belgii primis provinciis (qua Superiorem Germaniam respicit) a sinistra et dextra relictis, eas enim Clivia introrsus intersecat.

Geldria. (Schenckenschantz.) Primum fortalitium Batavorum in eorum proprio fundo est Schenckenschantz ubi Rhenus dividitur in Vahalim et seipsum; qua enim currit versus occidentem nominatur Vahalis, Vähel, qua a dextra descendit Rheni nomen retinet.

Schenckius¹ erat olim desertor Hispanorum sub Farnesio Parmensi ac pro Foederatis plurimum laborans. In divortio Rheni et Vahalii ante Neomagum excitavit munitionem in capite insulae, ut ad eam se reciperet quoties Geldriam depopularetur et Colonienses agros. Tunc idem Bonnam occupaverat pro parte Truchsesii, apostatae Electoris², eo astu, quod pettardum seu mortarium pulvere fartum portae applicuisset, quam aperuit, primusque inventor eius extiterit. Strada, dec: 2, liber 10³. Tandem Neomagi fugientibus suis virtutem Neomagensium, cum pontonem ascendisset multitudine gravatum submersus est.

+ p. 237.

1 Maarten Schenck van Nijdeggen (env. 1540-1589), né dans la région limbourgeoise, condottiere célèbre au service des Etats-Généraux; passa à celui d'Alexandre Farnèse, prince de Parme. Fait prisonnier en 1582, entra de nouveau au service des Etats-Génèraux. Se noya dans le Waal en 1589, lors d'une tentative infructueuse de surprendre la ville de Nimègue.

2 Gebhard Truchsess von Waldburg (1547-1601), archevêque de Cologne (1577-'83). Après son apostasie officielle (1582) perdit son archevêché.

3 Famiani Stradae... de Bello belgico decas secunda, ab initio praefecturae Alexandri Farnesii... an. 1578 usque ad an. 1590, 1648. Parisiis apud Du Val. In 8^o, XII. Le même 1648. Antverpiae, apud viduam et haeredes J. Cnobbari. In 8^o, XII.

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(Arnhemium.) 22 Maii nox peracta Arnhemii, quod iam non adeo fortificatione munitum et securius, amplum satis et mundum. Aulam habet Orangii principis, amoenitate aliis non cedens. Ibi primum calvinistarum morem funebris doloris vidimus. Prae foribus domus affigitur veluti epitaphium in nigro serico vel tabula panno operta, arma scilicet gentilia defuncti ex hac domo depicta cum prioribus litteris eius nominis, addito anno, mense et die; idque solis nobilibus usitatum est. Ultraiecti frequens usus eiusdem, Amstelodami nullus.

(Culemburgum.) 22 Maii Culemburgi pernoctatum (prandia enim in navi saepius sumpta propter navigationem promovendam). Patitur hoc oppidum catholicos et luteranos habere sua exercitia religionis. Civitas etiam munda et aedificiis nobilium decora.

[Viana.] 24 Maii prandium Vianae sumptum, ad quam de via defleximus ad sinistram. In porta civitatis statim appensum vidimus decretum contra homines Societatis primo, tunc etiam alios qui sint catholici spirituales, quos nec fovere, nec adhibere, nec hospitio ad tempus accipere liceret sub poena. Est autem Viana Brederodiorum apud Stradam descriptorum. Ibi quod aliquis transvehatur alia navi et via non per pontonem, quam sibi rusticus quidam conduxit, solvere vectigal debet a qualibet persona.

Ultraiectina Hollandia. (Ultraiectum. Traiectum ad Rhenum.) Vesperi Ultraiectum appulimus duobus milliaribus a Rheno versus orientem descendendo per artificialem canalem¹, ubi ab invectis tribus urnis vini Rhenani dari debuit accisa (quae inaudita est) 20 imperialium², ita ut si vilius vinum Rhenanum ematur et inferatur accisae plus dandum sit quam ipsum constare potest.

⁺ 26 [Maii.] Hospicium conductum pro solum habitando ingressi sumus, 23 imperiales in mensem dati.

Civitas est huius provinciae et Hollandiae ab Amstelodamo secunda, magnitudine, venustate, caeteris par saltem, sed nobilium familiis et multitudine facile prima. Nobilitas enim aëris dispositione, hilaritate situs, vicinitate Amsterodamo adducta est, ut Ultraiectum incolat. Munitionem non accuratam habet ob securitatem quam omnes urbes intimae habent sub limitaneis fortaliciis. Murus ab una parte est nimium altus, ab altera a

1 De Vaartse Rijn, canal reliant Utrecht à Vreeswijk.

2 Rijksdaalders, monnaie d'une valeur de 2½ florins.

+ p. 238.

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pueris transcenditur. Canales aquae duo maiores transeunt per totam civitatem, alii minores pro more fere omnium civitatum Belgicarum. Templum hic cum turri sua singularis operis ut in Germania Superiori nobiliora conspiciuntur, diciturque gothicum opus esse, imitationis non nihil habet cum templo Argentinensi¹.

(Oppressio catholici exercitii.) Catholici hic in exercitio suo opprimuntur maxime, sicut nuspiam apud Foederatos, idque ideo quia ecclesiastica bona sunthicplurima, ut videatur fere spiritualium omnia fuisse. Canonicatus erant plurimi propter cathedralem aulam, convictus studentium, seminaria; unum eorum erat ex fundatione Adriani VI pontificis, qui Ultraiectinus erat, nunc eo loco consilium bellicum peragitur². Die sancti Xaverii³ eodem anno 1653, vesperas, cum haberent cum concione catholici, supervenit insperatus praetor (cui negatus introitus secundarum forium donec quas vi effringere debet, congregati vero aliis plurimis foribus et viis interim dilabuntur, apparamenta tolluntur), sed clausis foribus detentus cum penetravit neminem reperit nisi 9 sellas exiguas ex quibus argumentabatur, fuisse ibi congregationem. Ideoque 700 flor. dari debuerunt⁴. Alias cum

1 Strasbourgeoise.

2 Probablement il s'agit ici de l'école Saint-Jérôme (qui d'ailleurs n'a pas été fondée par le pape Adrien VI) et en particulier de son église. En 1579 le Conseil avait décidé que les députés des Provinces unies pourraient s'approprier l'église Saint-Jérome pour en faire un magasin de munitions (‘dat de gedeputeerden van de geuniëerde provintiën de kerck van St. Hieronymus zullen mogen approprieren en toestellen tot een ammunitiehuys’). A partir de 1594 l'ancienne église servit d'amphithéâtre pour l'Athénée. En 1630 on y installa de nouveau le magasin de munitions. (Cf. Dr. A. Ekker, De Hieronymusschool te Utrecht, prem. partie, p. 37.)

3 Le 7 avril.

4 Une décision des autorités imposait au propriétaire ou au locataire une amende de 600 florins; en effet, une résolution de la Municipalité en date du 4 octobre 1652 obligea les propriétaires et les locataires d'en condamner les portes et leur défendit d'y tenir des réunions religieuses sous peine d'une amende, à verser par moitié à l'Officier et par moitié aux pauvres. (‘D'eijgenaers en de bewoonders’ furent obligés ‘toe te leggen de deuren ende andere toegangen, die d'huijsingen ende erven aldaer tot malkander sijn hebbende, alles op pene van hondert gulden over elcke nalatenheijt te verbeuren; interdicerende voorts de voorseijde eijgenaers ende bewoonders, d'selve off andere plaetsen weder t'appropr iëren tot het houden van de voorseijde verboden conventiculen, op de verbeurte van seshondert guldens, welcke voorseijde boeten soowel aen de eijgenaers als aen de bewoonders der voorseijde huijsingen sullen mogen worden geëxecuteert, t'appliceren ten behoeve van den Officieren de armen halff ende halff.’) Mêmes prescriptions dans une résolution de la Municipalité du 22 janvier 1655. Cf. Mr. S. Muller, Raadsbesluiten van Utrecht betreffende geheime godsdienstoefeningen der Roomsch-Katholieken in 1652-1655, Archief voor de Geschiedenis van het Aartsbisdom Utrecht, XIV (1886), p. 236ss.

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invenit personas ipsas congregatas, singulae se redimere debent 20 fl. et insuper vestem superiorem prout aestimatur. Hic praetor¹ (vulgo Schultz uti inclamant catholici quando adest) 15 millia fl. deponere debet initio officii, pro futuris commodis et lucris, quae de catholicis sumet, quando volet modo invigilet, et de accisarum fraude, si quis defraudet clam civitatis aerarium, de furibus item penes quos quidquid reperit sibi accipit.

Debet tamen prius citare deprehensos ad magistratum, qui ad summam damnat pecuniariam dummodo eius probationes [sint] veriores. Postulaverat a magistratu ut post tertium pulsum, si non aperiretur illi, 300 haberet a patre familias, cuius domus est, florenos. Sed negatum est. Sacerdotem si deprehendat, 700 fl. dare debet; exemplum autem est quendam captivatum hic fuisse proinde caute plurimum notitiam sui faciunt. Sunt saepius 40 numero sacerdotes variarum religionum et clerici², qui aliquando secum conveniunt, et magis sunt uniti quam Amsterodami ubi minus longe opprimuntur. Vestitum habent omnes sicut sacerdotum saecularium honestissimum, in quo comparent in oratoriis coram catholicis, foris in plateis varios se simulant, mercatores, nobiles, simplices e plebe ne dignoscantur.

Quo tutius sua celebrent catholici festis diebus, habent quosdam fide dignos e suis qui omnia praetoris vestigia observant quo se conferat eo tempore, sic dispositi ut significare queant suis congregatis, debetque multum adlaborare, ut deprehendat; aliquando utitur ipsis catholicis pauperioribus qui eum clam introducunt, aliquando muliebri vestitu ingressus est. Calendarium vetus hic observatur, Amstelodami non item; quia in prima eius divulgatione Ultraiectini iam haeresim conceperant, non vero adhuc alii³.

19 Junii adfuimus sacro catholicorum apud beguinas moniales congregatorum, unus e franciscanis patribus tunc sacra

1 Anselmus Bolle van Hamersfelt, seigneur de Rijnestijn, avait été nommé bailli d'Utrecht le 10 mars 1643. Il mourut le 4 mai 1658. (Groot-Placaatboek, III, p. 218.)

2 D'après la ‘relatio’ (1656) du vicaire apostolique De la Torre, environ 45 prêtres travaillaient dans la ville d'Utrecht: 37 prêtres séculiers et 8 réguliers (deux jésuites, deux dominicains, deux augustins, un franciscain, un carmélite). Cf. L.J. Rogier, Geschiedenis van het Katholicisme in Noord-Nederland in de 16e en de 17e eeuw, II (1946), p. 392.

3 ‘In prima eius divulgatione’ (1582), les protestants avaient pris le dessus sur les catholiques aussi bien à Amsterdam qu'à Utrecht.

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ibi peragebat. Homines universi eramus 50. Eleemosynas conferunt pro sacerdote, qui ex illis solum vivit. Catholicos tamen esse cives nulla est prohibitio, nisi quod ad officia et honores non admittantur, de quibus palam scitur. Ideoque multi dissimulant, plures clare omnibus edicunt se catholicos esse. Nobiliores enim quique et ditiores sunt catholici ideoque magistratui metuendi.

(Navale praelium.) Non adeo pridem consules et praetor nobiles soli fiebant, nunc iam solum praetores nobiles creantur. Hactenus post adventum nostrum Tromp, generalissimus Foederatorum in mari, solvit e portu Amstelodamensi cum 120 navibus forte viam facturus iis qui ex Indiis et aliunde confluentibus transitum poscebant liberum, at contra Anglum generalissimum⁺ Cromvell¹ infeliciter pugnavit, perdiditque naves supra 30, partim ab hoste captas, partim demersas. Mitiores iam fuerunt Batavi, qui iam aliud bellum contra Hispanum passim canebant, nunc iniquas Cromvelli conditiones acceptare nolunt. Est consuetudo Amstelodami, ut aliquid semper pasquilli exsculpatur de hoc Anglo, immediate ante hoc praelium sculpserant illum grandi baculo vasa privatorum plena aere concutientem pro nervo belli, sed et eorum naves fortiter concussit. Bellum hoc iterum restauraturi (utpote graviter afflicti et qui in mare excurrere iam non possent) supplicationes Deo instituerunt, et Amstelodami quidem magistratus misit ad catholicos ut orarent Deum, quod alibi calvinistae alii non facerent.

In eodem mense conferebatur in Universitate laurea, doctoratus cuidam studioso ex facultate medica, eodem prope ritu quo Argentorati². Doctores vestiti togis nigris serico, suffultis, praeeuntibus bedellis cum sceptris argenteis deduxerunt ad templum, ubi promotor multa de laude medicinae locutus, tandem candidatum sub sua cathedra manentem, doctorem, potestate sibi potentissimorum Ordinum concessa, creavit et denuntiavit. Tandem ad suam cathedram evocatum apparatu vestivit doctorali, toga nigra, pileo libertatis indice, numismate aureo senatus nomine collato. donavit et librum ut sciret sibi semper ad libros recurrendum, quem postea aperuit, ut non pro ostentatione sed lectione haberet, nondum enim doctor est qui habet librum. Ultimo, propositionem de catalepsi resolvendam ei proposuit; inter disserendum attulit de religiosis,

+ p. 239.

1 Dans la bataille navale de Nieuport (12/13 juin 1653) le général Monk commandait la flotte anglaise.

2 A Strasbourg.

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(quos tamen non contumeliose nominavit) historiolas, quod uni in elevatione Hostiae manus catalepsi correpta, ad se non redierit sed mansit rigida usque ad medicorum curam; et quod alter ad Passionis recitatae verba illa ‘Consumatum est’ extasi corripi videretur, donec medicus rem agnoscens baculo sanandum suasit, ad mentem eum reduxerit. His peractis, reductus est novus gradatus in domum convivii, ubi tractavit omnes sumptuose.

(Excursio Amstelodamum.) Ad exitum Junii Amstelodamum excurrimus ad breve tempus, emporium scilicet orbis totius, Indiarum Brasiliaeque receptaculum. Spectavimus novam machinam erigi coeptam curiae novae exusta iam veteri. Tota intus per cubicula marmorea erit e candido Genuensi saxo, caeruleis venis modicum distincto. Uti iam conclave iudicum ubi feretur sententia mortis erectum est arte insigni et subtili maxime in statuis exscindendis. Sperabatur post 5ennium erigendum si ab Italia marmor invehi non impedietur. Classis quoque pro expeditione Indica parabatur; iam complures paratae in portu quiescebant, ut pro hyeme abirent. Inter mercimonia, multa ibi habentur Indica quae minori pretio quam crederetur veniunt, ea scilicet quae ad apparatum vestitum et ornatum serviunt, qualia apud nos sunt quae ex Persia afferuntur. Structurae et quidquid publicum ibi videtur, magnifice et sumptuose erigitur; privati sua negligere videntur aedificia, quamvis abundent auro.

Inscriptio in tabula curiae erit: ‘IV calendas Novembris quo pax inita post bellum cum tribus potentissimis Philippis.’

⁺ Catholici in domibus quasi etiam occulte sua sacra peragunt. Praetor urbis cum susciperet officium protestatus est, se nolle esse gravem catholicis, cum etiam hoc quidquid libertatis habent, a catholicis ultimis accepissent. Mercatores multi sunt catholici iique ditissimi quorum etiam interest naves in mari non perdere.

Nuper in Maio unus e catholicis adiit consulem, accusando id quod iam plurimis in locis catholici exercerent sua. Respondit consul se id scire: ‘At - inquit - damnum est urbis, religiosi enim cum multi sunt multas accipiunt pecunias a suis auditoribus quas secum inde evehunt; sacerdotes vero ex clero quod habent hic conservant, pauperes alunt, urbem non spoliant, quare viderint, num religiosi sint ferendi.’ Miratus consul, curavit fieri edictum et promulgari, ut soli religiosi omnes exessent, quare cautius iam se tenere debebant etiam nostri, brevi ad pristinum statum redituri.

+ p. 240.

[p. 15]

(Ultraiectum vulgo Utrecht.) 29 Junii rediimus Ultraiectum. Studia resumpta et exercitia horae matutinae partim philosophiae, partim iuris cognitioni datae, linguis item testudini et architectonicae militari, pomeridianae...

Ineunte Julio edictum Traiecti appensum contra peierantes et verba iuramentum olentia proferentes. Qui nominaverit sacramenta, diabolum seu ‘diabolus te rapiat’, item nomen Jesus dixerit, ‘sicut Deus est in caelo’ affirmaverit et similia, poenam dabit pecuniariam ad arbitrium. Il qui audierint referre debent, etiam sub poena. At qui praecepta Dei non servaverit, nihil scriptum; quod iugum excutere volebant spiritualium catholicorum, inciderunt in peius iumentorum...

4 Augusti nundinae¹ inchoatae, quarum initio pro more aliarum civitatum fit lustratio civium militaris. Primo die sub vexilla 4, media civitas congregatur, secunda die sub alia 4, reliqua pars. Congregati apud suos ductores conveniunt in simul in foro civitatis ac inde per civitatem discurrunt suis ordinibus se continendo. Sub quolibet vexillo praeibat suus colonellus cum aliquot decanis, hi cum lanceis deauratis vulgo stefelin², ille cum scipione cuius caput deauratum et flexum modice. Istos secutae sunt: sclopetariorum³ centuria, deinde hastatorum duae centuriae, in quorum medio vexillum ibat, ac demum altera centuria sclopetariorum, qui omnium occupatissimi, quippe ad singularum platearum capita perpetuo explodebant, non uno veluti ictu, sed seriatim unus statim post alterum ignem dedit, prout per ordines stabant; servatis interea ritibus et regulis militaribus in gestu, passu, in onerando, collimando, humeris imponendo. Interdum post paucos passus explodebant vix ultimis finientibus; ut toto tempore continuatim civitas strepere videretur. In qua explosione exercentur ad dexteritatem militarem. Ultimi ordines semper aversa facie a suis explodebant quasi in faciem secuturi hostis.

Opificum omnium id munus est, quibus ex civitatis sumptu prius dantur binae librae pulveris pyrii, sed de suo longe plus⁺ addere debent. Onerare fistulas nefas est aliter quam solo pulvere, sine ulla charta⁴, ne casus aliquis interveniat, et male habetur si quis chartam apposuerit ne sub eius titulo globus apponatur.

1 ‘Jaarmarkt, ofte kermisse’ (= foire annuelle ou kermesse). Cf. Utrechts Plakkaatboek, I, 401.

2 Probablement: javelijn (javeline).

3 Gens armés de mousquets.

+ p. 241.

4 Ici probablement: boule de papier.

[p. 16]

Praetereundo aedes amicorum vel fautorum, aliqui explodebant ad fenestras vel in faciem favoris gratia. Nonnulli tam accommodatum habebant pulverem ut ab explosione fumus in modum serti circulariter redactus iret per aërem quasi eum coronaturus in cuius favorem explosum erat. Pulvis eiusmodi Bremensis dicitur, libra pretii unius imperialis. Sclopetarii galeati et cristati erant, at hastati sine galeis, sed in ferreis thoracibus passis praecincti fasciis.

Quia vero eo tempore Belgium Foederatum erat sine principe, defuncto Auriaco, cuius nepos¹ solus infans fere adhuc remanserat, erat quaedam inter civitates controversia de habendo principe postquam adolevisset, Amstelodamum vero maxime se opponebat, laesum scilicet eius avi² arrogantia, quod illud milite circumdedisset quasi obsessurus. In nundinis igitur prius Harlemi postea Traiecti in sua lustratione e populo plurimi vittas flavas caeruleo non nihil distinctas manibus illigarunt, significando se principem velle. Dabant postea clam rationem, ut sui magistratus haberent, cui rationes tantorum vectigalium redderent. Contigit tunc quod e nostra fenestra aliquid sericeae telae coloris eiusdem varii appareret, quae forte pro obumbrando sole appensa fuit; pueri autem congregati sclopeto undecumque conquisito explodebant ad eandem fenestram, aliis succlamantibus: ‘Vivat Orange, Orange’ credebant aliquam a nobis hederam exponi eiusdem cum populo sententiae et voti.

(Visa Traiecti ad Rhenum sub nundinis.) Sub iis nundinis quae visum exponebantur, specialia erant: currus sine equis et ullo trahente currens in omnemque partem dirigibilis, ut etiam circa unam columnam parvo circulo curreret, et duobus cultris humi infixis per medium illorum rotam in cursu flecteret. Deinde in aqua productae naves ad musicae tactum navigantes, cygni in chorea natantes, syrenae item et nonnulli pisces quasi viventes connaturali motu et natatione iucundum exhibuere spectaculum, interea adhuc aquam sursum eiciebant subsaltantem ad musicum tactum, naves quidem loco globorum eiaculandorum, balena Jonam devorans, tritones tibias inflantes etc.

Praeterea nonullae historiolae in perspectivis recessibus breviter ostensae, inter columnas et superba palatia, inter montes et sylvas, in mari Jonae naufragium, in campo remoto excidium Sodomae, etc. Denique vir Belga ex Brabantia annorum 110

1 Lisez: filius.

2 Lisez: patris.

[p. 17]

cum praemissa barba ad lumbos, alter triginta annorum ulnam Vienensem non excedens, mulier cum tribus uberibus, omnibus lac suggerentibus, vitulus medii anni cum pedibus quinque, sed quintus e sinistra scapula dependebat longe supra terram, contractus et triplicatam habens ungulam. Aquila Indica magnitudine singularis et eo solum quod et caput et caudam albas etiam plumas praeponat nigris, oculos vero caeruleos habeat, nostrates autem aquila nigros habuit, quae dicebatur ex Palaestina fuisse advecta.

Templum beatissimae Matris est mediocre, quod 1099¹ aedificatum⁺ ab Ultraiectensi episcopo Conrado, impensis ab imperatore Henrico IV datis in compensam quod Mediolani templum eiusdem beatissimae Matris non consulto opere diruisset cum urbem rebellem expugnasset. Hic vero episcopus erat eiusdem caesaris institutor a pueritia. Sed cum aedificari coeptum est ab una parte, ab altera fundum inventum est paludosum, et nulla re explebile ut fundamentum aliquod columnis et parieti templi poni nullo modo posset, ideoque opus relinqui coeptum, donec Friso quidam se nosse quidpiam quo vorago illa expleri posset et fabrica promoveri, edixit non narrandum nisi pretio quod ipse indicaret, soluto. Episcopus filium eius demulsit ut patri extorqueret secretum qui etiam ex poto illo didicit et episcopo retulit. Perfecto iam aedificio ubi episcopus sacris peractis de gradibus descendebat, Friso ira percitus, episcopum agressus mactavit. Columnae itaque medii parietis (trifariam enim more solito templum dividitur) in ea voragine erectae sunt subiectis prius taurinis coriis prout vetus est traditio et versus extant in columnis historiam eandem demostrantes. Et hi duo.

‘Accipe Posteritas quod post tua saecula narres

Taurinis cutibus fundo solidata columna est.’

Ad idem templum in consistorio canonicorum (quod pro reditibus retinent hucusque calvinistae) asservantur tria cornua unicornium, crassitie unius pugni, altitudine vero staturae humanae; quibus in fusum vinum bibitur ab iis qui spectatum veniunt, ad sanitatem; nihilominus unus e nostro comitatu male habere caepit, sed aliunde contracto morbo ex cruditibus fructuum, quos forte unicornis virtus commoverat². Idola item

1 En 1088 la construction de l'Eglise Sainte Marie fut terminée.

+ p. 242.

2 On trouve des données intéressantes sur ces cornes (en réalité des canines d'un narval mâle) dans l'article ‘De eenhoornen van Sinte Marie’ (Les licornes de sainte Marie) par le Père Dalm. van Heel, O.F.M., Jaarboekje van Oud-Utrecht, 1930, p. 66 ss. Cet article contient également une photographie des trois cornes.

[p. 18]

vetustissima aere fuso, angelorum veluti effigie, crassa Minerva elaborata.

Bibliotheca item librorum solum vetustissimorum et catholicorum ex quibus plerique manuscripti religiosorum, potissimum. Biblia Sacra et Historiae rerum Germanicarum sub Carolo Magno et aliis imperatoribus. Quorum labor et picturae subtiles litteris maioribus insertae commendant antiquitatem. Retinentur in eodem consistorio imagines catholicae beatissimae Matris et divorum; et nova effigies Henrici imperatoris et sui templi conditoris. E templo vero omnes eiecerunt icones.

Officina monetaria in qua soli aurei et taleri cuduntur sub Foederatorum Provinciarum nomine scilicet sub imagine cataphracti...¹. Iurati famuli, simul omnes idem faciunt, et in luce sunt ut nihil auferri possit, simul omnes ponderant, simul secant, cudunt laminas, imprimunt etc. Auri puritas probatur in fornace. Accipitur frustulum et in fornace candenti detinetur, tum deinde cuditur ac repetito tam diu et tonetur et cuditur, donec albescat totum, argentum [aere] enim desuper exit. Et tunc iam in tenuem recusum laminam coquitur in vitro ad levissimum calorem carbonum in forti aqua Schtwasser [Scheidewasser] atque ita excoquitur argentum quod in aqua calida manet qua abluitur illud frustulum excoctum.

⁺ (Navale praelium inter Anglos et Batavos.) Initio Augusti rursus bellum navale repetitum cum Anglis², premissisque minoribus velitationibus 10 Augusti praelium maximum institutum in quo victores alias Batavi erant, si Anglorum naves demersae, captaeque maiori numero respiciantur; at quod admiralem suum Martinum Harperi Tromp eo praelio perdiderint, non adeo triumpharunt. Percussus est plumbeo globo in pectore, cum stricto gladio e puppi suos animaret. Insidiabantur tunc Angli portubus Hollandorum et maxime Classi Indicae advenienti et 10 milliones afferenti, quam Batavi defensuri et adducturi, Anglos e statione sua et insidiis pellere conati sunt. Classis tamen insciis Anglis per Septemtrionalem Oceanum in Daniae portum venit, inde in Octobri abitura cum salvo conductu suorum.

28 Augusti indictus dies precum (Bettag) extraordinarie pro felici accessu Classis Indicae; rursus etiam 8 Octobris alius dies iniunctus, cui debetur, ut toto die in templo sint assidui, ubi

1 Ici le manuscrit est endommagé.

+ p. 245.

2 La bataille de Ter Heide, où l'amiral M.H. Tromp trouva la mort, eut lieu le 8 et le 10 août 1653.

[p. 19]

nonnisi canunt psalmos et concionantur; ut nemo laboret, nec fenestrae tabernarum lapidearumque lignae aperiantur in atriis haberi solitae; ut non comedatur nisi vesperi: ut in locis publicis tabernisque lusus et compotationes nullae fiant; alioqui Schultz seu censor civitatis obit et investigat secus facientes. Quod et aliis festis diebus qui sunt soli Dominici dies factitatur.

30 Augusti tentavimus adire domum catholicam ad audiendum sacrum occulte, sed frustra, debuerunt enim abstinere a sacro, cum Schultz seu censor civitatis non procul abesset et catholicorum sacra perquireret. Iam fores eo die effregerat, ubi sciverat catholicos convenisse ad sacrum et concionem sed suo lucro, illis interea dilapsis et conspectum eius effugientibus, frustratus est. Debet enim fores effringere (non debentibus inquilinis aperire) et multum morari, cum congregati per plurimas fores et vias quas sibi catholici in aedibus invicem connexis faciunt, dilabuntur. Si quod signum inveniat, citat ad magistratum patrem familias.

5 Septembris funus Trompii celebratum Delphis (ubi sunt sepulchra principum Auriacorum, in uno, admiralium in altero templo) quo nostrorum aliqui descenderunt navibus. Hagae-Comitis corpus erat, indeque cum eo apparatu et ritu avectum Delphos. Praeibat peditatus Statuum Foederatorum (in quo nobiles plerique reperiuntur, et vexillifer e familia principum Orangiorum erat, navalis nepos) qui solum ad navem, demissis sclopetis et hastilibus pro more lugubri, defunctum deduxerunt. Feretrum altum et lato panno fuse tectum a plurimis ferebatur sine ullis facibus: sequebantur Domini Status (ut hic vulgo dicitur) seu Directores Foederati Belgii, quorum sunt 40 ac deinde varii, nobilesque viri. Filii singuli inter duos insignes viros pullati primi a feretro procedebant. Ante feretrum ibant singuli viri ferentes insignia defuncti: arma gentilitia depicta, labarum, galeam, gladium, thoracem ferreum, calcaria. Duo vero equum lugubribus vestitum duxerunt.

Corpus defuncti extra urbem navi pullatae impositum solum equo trahebatur pro more, subsequentibus aliis navibus, cum Dominis Statibus (Dominis Status) populoque numeroso Delphos usque ad spatium duarum horarum circiter. Ubi, exceptum funus ab alio Delphico peditatu, sine ullis ritibus e navi directe ad sepulchrum deductum et impositum suo sepulchro. Epitaphium⁺ eidem inscriptum est¹.

+ p. 246.

1 Epitaphe supprimée.

[p. 20]

(Excursio per circuitum Hollandiae. Roterodamum.) 29 Septembris Ultraiecto Roterdamum intra 7 horas ventum est navigio maiore et vento adverso magis quam laterali. Postquam Mosa Rheno influit ante Roterodamum refluxus maris iam aliquomodo dignoscitur, ubi et nos advertimus in deciduis aquis ex eminentioribus ripis. Roterodamum beneficio portus amplissimi, maximum, populosum, divesque est; copia lacticiniorum abundantissimum. Ibi Ordines Foederati receptaculum statuerunt suae classis marinae, ut extruatur et reparetur, domum quoque admiralium seu praefectorum maris ad hibernandum extruxerunt.

(Statua Erasmo Roterodamo erecta, aere fusa.) Ibi in latere fori supra canalem erecta est statua ingens aere fusa Erasmo Roterodamo veluti suo patriotae, tanta doctrina claro, et quasi perenni memoria digno. Habitu effigiatus est togato, talari et praecincto, fascia de collo pendente, caput vero quadrato pileo ambiente, ut communiter depingi solet. Stat libro aperto quasi attentus supra vetulas quae minutias eduliorum, poma nucesque ac similia vendunt.

⁺ Naves in copia habet; tum honorarias, pro tractatione exspatiationeque principum, ac administratorum (vulgo ‘Jagt’ dictas), exornatas intus et extra picturis et conclavium ornamentis: quarum precipua erat, dono oblata electori Brandeburgico, omni apparatu nautico et domestico instructa, auroque copioso, statuis, conspicua 60 millibus constans. Tum bellicas, quae tunc construebantur, et quarum precipua erat, ex industria defuncti Trompii aedificari coepta, brevior et latior longe caeteris, fundoque penitus plano sub prora et carina, ne nimium fluctibus iactaretur ac certiore magis collimatione hostiles feriat naves.

Templi summi turris apice iam mutilata, collabi coepit et rimas agere, iuvatur, sustentata prius magnis arboribus substructione ex fundo educta, cui tunc pali infigebantur profundissime. Turris alioquin singularis et opere et magnitudine.

In hospitio pater familias natione Anglus ad mensam de sua Anglia collocutus, asseruit Cromvellum agere spiritu jesuitico, habereque penes se semper aliquot ex iis hominibus. Et ordinarie quidquid haereticis displicet in suis dominis pariter a catholicis, Societatis hominibus id adscribere nituntur.

(Delphi.) 30 Septembris a meridie Delphos descendimus per canalem, per quem magno navigio vehebatur tunc princeps coniunx Auriaci defuncti ab exspatiatione redux; eadem cum

+ p. 247.

[p. 21]

exscenderet in littus, etiam nautae non dedignata manum, cui innitebatur, ut securior transiret. Populi vero tanta erant confidentia an crassa inadvertentia, ut cum uno latere rhedam inscenderet, altera fenestra capita sua etiam tecta viles nautae ingererent. Puerum vero principem triennem forte gubernatorem futurum Ordinum, cum visitaret populus in aula sua, pileos multi non deposuerunt, donec monerentur morum meliorum; efferebatur autem puerulus quotidie ad aulam patentem quoties cuicumque placuit, eo artificio ut populi captivaretur amor et favor, prout libenter data occasione succlamare solent, ‘Viva Orange’.

Delphi oppidum est magnum venustate et munditie aliis non impar. Habet in maiore templo sepulcrum principum Auriacorum sub mausoleo quod Ordines Wilhelmo Orangio primo assertori libertatis suae et rebelli regno Hispaniarum erexerunt, splendidum illud et sumptuosum, venustate vero sua singulare..¹

In templis omnibus calvinistarum ad cathedram concionum affixa est tabella vel ad columnas templi, in qua semper scribitur psalmi numerus ut populus sciat quis canendus eo die sit, haec enim summa pietas est, plusquam observantia praeceptorum Dei. Pausa item notatur seu nota indicatur qua canendum sit.

In curia vero Delphica magna est imago vetus, in qua decumbit, moribundus Orangius ex vulnere inflicto pectori a sicario⁺ conducto, circumquaque vero adstant omnes virtutes quae eum ad mortem disponunt, et miserum spiritum eicientem iuvant, nempe Iustitia, Fortitudo etc. etc., desuper autem Fama volat canitque tuba haec: ‘Iam canitur toto Nomen in orbe tuum’.

(Haga-Comitis.) Delphis iter est Hagam-Comitis duarum horarum spatio. Locus hic est Ordinum publicus, in quo perpetuo deputati provinciarum resident et foederatas terras gubernant. Aula quoque Orangiorum Auriacorum principum cum quibus gubernatio communicabatur. Oppidum hoc amplum satis, amoenum, mundissimum, splendidissimumque aedificiis novis et comptis, maximeque palatiis vel principibus vel legatis nationum exstructis. Templum aedificatur novum figura singulari, ut calvinistae non omnia catholicis eripuisse credantur. Plateae latissimae et multae arboribus consitae ad amoenam deambulationem. Residebat tunc ibidem ducissa Auriaca vidua,

1 Supprimés l'épitaphe de Guillaume d'Orange, le plan du mausolée et l'épitaphe de l'amiral Piet Hein qui se trouve dans la Vieille Eglise.

+ p. 249.

[p. 22]

regis Angliae Caroli decollati filia, cum iuvene principe, quem parentis successorem adulta aetate habere vult populus civitatum, sed Amstelodamenses nolle dicuntur, ita ut forte aliquid Foederatis creaverit ea res negotii.

Non procul ab oppido littus oceani est cuniculis (quos ad epulandum adhibent incolae) refertissimum. In eo tunc haeserat navis bellica a ventis usque adeo impulsa, ut per siccam arenam littus sulcando procul ab aqua abierit. Mare tunc sine ullo vento vehementissime aestuabat.

(Lugdunum Batavorum seu Leida.) 3 Octobris. Haga itum est Lugdunum Batavorum amplissimam post Amstelodamum urbem; textorum panni, librariorumque copia insignem Universitateque sua per Foederatas Provincias et studiorum gloria primam. Celebrabatur tunc festum civitatis annuum calvinistico more, in gratiarum actionem pro liberatione sua de dominio Hispanorum, qui tunc aqueos illos et steriles campos civitatesque abscedendo contempserant. Diem assertae libertatis suae incolae appellant. Clausae omnes officinae et domuum fenestrae, nullae deambulationes, compotationes, nullum domi prandium, concioni et cantui psalmorum tempus et dies totus impensus¹. In medio civitatis est collis e suggesta terra circulariter ductus, in quo praesidium Hispani veluti in arce eminenti olim habuerunt, machinasque bellicas fraenandis incolis tenuerunt; nunc ad memoriam locus ipse relictus, et horti voluptate Hispanicus rigor mitigatus.

Ad Universitatis scholas, (quae nulla ornamenta habent) hortus est, quem ingredi studiosis licitum est de facultate praefecti; aut sine hac certis tantum horis servatis regulis inibi descriptis, nempe, nullus avellat quidquam, nullus transiliat arcolas, persequatur alium, incitatius currat, proiciat etc. Ad eum hortum porticus aperta est, in qua rara quaedam et singularia appensa sunt ad curiosam eruditionem, et pleraque ex Indiis, Africa et America allata. Serpentis cutis ad 8 passus longa, crocodilus, trunci arborum staturam figuramque humanam suapte natura imitantium; arundo longa arboris crasitie, pelles detractae belluarum monstrosarum.

⁺ In aula anatomica, quae hactenus visas omnes superavit, multa pretiosa, admiranda plurima non iniucundae eruditioni asservantur. Praeter corpora humana plurima suis integre ossibus consistentia (mulieris quae infantem suum mactaverat, viri

1 Il est peu douteux qu'ici l'auteur exagère passablement.

+ p. 250.

[p. 23]

qui bestialitate cum vacca peccaverat, cum eadem bellua per anatomicam sectionem examinati, militis praedatoris suo equo insidentis etc,) quae ab anatomicis scissa examinataque sunt. Mumiae corpora duo integra, pretiosisque involucris hucusque asservata sine ulla corruptione, naso tantum ac occulis contractis et in sua receptacula retractis, alterum reginae Aethiopiae, pueri alterum infante maioris; involucra eorum ex crassa tela in lineas convulsa esse conspiciuntur, et pretiosissima esse reputantur. Vestis lumborum tenus cum passis manicis ex intestinis humanis consuta et pellucida; integra cutis humana, distenta, et praeter opinionem crassa. Crepidae ex Aegypto advectae ex pelle humana candida et crassa. Fungus ingens lapideus. Embrio in urna inventus a 300 annis integer. Elephantis, balenae ossa omnia composita. Urna vetus pro sepeliendis cineribus adhibita. Annulus ex auro purissimo cui nihil omnino alterius metalli admistum est etc. Quae beneficio magnatum, discipulorumque studia illa amantium collecta collataque sunt, et summo ordine ac munditie hucusque conservata.

In aula principis ita dicta, molendinum est pro movenda canalium aqua ne putrescat, quod unus canis movet. Rota est ingens et levibus lignis compacta, ideoque ponderi canis proportionata.

Hospitium nobis erat apud catholicum, feria sexta ad mensam aulicus vir quidam nobis assedit et catholicus, qui Mauritio Nassovio olim ad altiora obsequia erat. Retulit illum dictitasse; concionentur quicumque volunt, modo non catholici.

(Harlem.) Harlemum inde digressi oppidum amplissimum, quod etiam suum mare a se dictum Harlemicum habet. Aqua pro coquenda cerevisia aliunde advehitur navibus.

(Amstelodamum.) Harlemo Amstelodamum, ubi de certa peste Maioris Poloniae, Gedanique¹ didicimus. Erat tunc copia ingens fructuum, alimentorumque tamen magni pretii, quia ibi pecunia minoris habetur quam alibi. Die Dominico nefas est aperire valvas fenestrarum, non officinarum tantum sed etiam aularum civicarum et lapidearum sub poena notante et circumcursante praetore urbis seu censore. Nobis ibi commorantibus admiralis seu praefectus maris in locum Tromp suffectus Wassenäër van Opdam cum omnibus aliis generalibus et officialibus egressus urbe est ad initium officii sui capessendum, pro reducenda classe ex diversis orbis partibus confluente ad

1 Gdansk (Danzig).

[p. 24]

portum Danicum Zundt dictum, quo citra periculum ab Anglis confluxerant, quaedam vero navium Gedanum pro afferendo frumento excurrerant. Ideo forte pestis Gedanensis hucusque celabatur, ne populo timor incuteretur. Ex classe Indica iam pretiosiora quaeque per terras delata sunt, nonnulla vero parvis navigiis per brevia, quo Angli in mari excubantes ad praelium⁺ et rapinam devenire non poterant. Tandem medio Novembri currente universa classis Foederatorum ex omnibus orbis partibus confluens prius in Norvegiam, demum in portum Hollandiae Texel dictum ad insulam eiusdam nominis appulit feliciter numero 400 navium mercatoriarum et onerariarum deducente cum classe bellica capitaneo Vitens¹. Amiralis vero Wassenäër haerebat ad succurendum ex latere, si Anglii classem adorirentur. Venerant ex Indiis 8 praegrandes caeterarum omnium maximae ingentem aromatum copiam afferentes Societati Indicae, ex Italia, ex Oriente et occidente plurimae; praesertim quae ex Polonia fruges pro hyeme attulerunt.

Portum ingressae erant omnes mercatoriae feliciter, classis bellica misso Haga ab Ordinibus imperio mansit in oceano hora una et altera a Batavico littore, ut ad eorum consilia expedita foret classis et iubenda expectaret. Architalassus (vulgo amiral) suggerebat rationes Statibus pro ingrediendo portum; ei responsum ut non obstantibus suis rationibus stationem in oceano designatam non relinqueret. Brevi post supervenit tempestas, quarum November ferax est, et totam classem aut disiecit aut attrivit. 18 naufragium passae in patrio portu, aliquot incertum quo delatae, nulla non erat quae aliquid perderet; praetoria tres anchoras, aliae prope omnes malos detruncarunt. Unica erat quae ante tempestatem portum ingressa compellente nauticae familiae seditione ut capitaneus suus portum peteret, at seditiosi nautae et milites capti, aquis vitam quidem eripuerant, laqueo eandem dederunt. Architalassus tunc ipse in portu et terra erat accepturus ordinationes Statuum, qui forte tunc intendebant cum Anglis praelio decernere ante hyemem de ineundo foedere tractatus habituram. Ibi erat quod adagium dicit in portu naufragium et quidem cum ipsi Hollandi Anglos similem tempestatem sub Norvegia passos prius risissent.

24 Octobris mutatum pro hyeme hospitium hyemisque commoditatibus, translata mansione ad dominum van den Endem virum catholicum Brabantinum patria. Hactenus autumnalis

+ p. 251.

1 Par ‘Vitens’ l'auteur désigne le vice-amiral Witte de With.

[p. 25]

consvetudo servata est per omnes urbes, qua unusquisque pater familias hyemi sacrificaturus mactat boves, porcosve ad saliendum, vitando caritatem futuram carnis. Ex quo magnus venit aerario civitatis proventus, nempe qui mactaturus est bovem, prius pro hac potestate mactandi publico quaestori tribuit.

(Poena male praeliantium in mari.) Hagae -⁺ Comitis latum decretum est contra praefectos navium bellicarum, vulgo capiteynen dictos, qui in navali praelio quo amiralis Tromp occubuit, aut segniter, aut contumaciter se gessere. 12 capti erant, qui cum suis navibus retrocesserant a pugna et classico non obtemperarunt; facilem enim credebant excusationem ab iniquo vento, a manifesto periculo, et ignorantia de voluntate imperantis. Damnati vero sunt iuxta contumaciae proportionem, alii ad domum disciplinae, vulgo Zuchthaus ad annos alii plures, alii pauciores; alii ad militandum sine stipendio, suis sumptibus; alii ad pecuniariam poenam, alii ad mergendum in mari semel vel ter: ducto scilicet fune sub fundum carinae singuli eorum collo alligati sub navem tanquam sub iugum trahendi erant; felicitatem hanc habituri si qui forte interea non expirarent aut suffocarentur; capitalem enim meruerant poenam, hoc tamen gratiae illis exhibetur, quod spongia manui alligetur, cui impingvatae os et nares immergere possint et äërem haurire. Alii denique inhabiles declarati ad continuanda servitia, pro nequam perduellionibus (vulgo Schelm) haberi iussi, fune e collo suspenso, gladio confracto in littus eiecti; ita ut fere singuli complures poenas portare deberent. Accusabantur antea Domini Status quod nimium mites essent et poenarum parci, rebellionum contumaciaeque occasio: ideoque iam asperiora adhibere debuerunt: et amiralem seu architalassum donarunt an onerarunt iure vehendi carnificem in classe, perduellium terrorem.

(Excursio in Texel Hollandiae portum.) 17 Novembris excurri cum generose domino Stanislao Mężyński, Ultraiecto ad portum Hollandiae totius et praecipue Amstelodamensis emporii, ad insulam Texel dictam diei noctisque itinere distantem. Ibi naves ex oceano descendentes securam stationem habent, non littori affixae sed ex anchoris pendentes sparsim per spatium illius reliqui maris, quod Zuiderzee seu meridionale mare vocant, inter Texel insulam et littus Frisiae Hollandiaeque. Ingressus ex oceano tam ad hanc insulam quam ad alias superiores est angustus et periculosus nisi profunditas observari et teneri possit. Portus autem Antverpiensis omnium

+ p. 252.

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comodissimus et laudatissimus est, facile mercaturam rursus eo invitans nisi Batavi obessent, et rex Hispaniae nollet.

(Enhuisium.) Per noctem Amsterodamum venimus, inde per aliam noctem Enhuisium civitatem Hollandiae nobilem, navium statione quoque insignem. Ubi tunc pro more praeda ex captis navibus divendebatur non divisim et per particulas, sed integra magnitudine, nempe panni volumina, vina, victualium cumuli, sacchari, et similium, ea ratione emendi quae alibi apud antiquarios est; licitator aliquis pronuntiat coram confluente populo summam dandam pro ea re, et ex ea demendo⁺ descendit ad minus pretium donec aliquis e circumstantibus primus velit id dare quod tunc licitator protulit. Eo modo complura venduntur ex iis quae cito divendere et pecunias colligere oportet, ementium insigni bono, ita et pisces ad mare statim vendi observavimus. Ibidem reperimus navem Indicam iam exoneratam. In eadem enim civitate est collegium unum ex sex aliis Indicae Societatis. E conspectu eiusdem civitatis in mari illo meridionali triennio ante demersa est navis una ex maioribus, malo eius supremo hucusque prominente et alios praemonente. Occurrerat magno glaciei frusto in suo cursu et ita impegit ut viam aquae aperiret; hausta deinde brevi arena extrahi non potuit.

(Texel, Hollandiae portus praecipue Amstelodami.) Inde 7 horis ad insulam Texel stationem primam navium et portum Hollandiae appulimus, inter quam et ipsam Hollandiam fauces sunt exeuntis maris meridionalis in oceanum. Ad latus insulae qua iter est ex oceano fortalitium recens excitatum est quinquangulare collapsum antea, nunc contra Anglos erectum; praesidium totum ex Gallis erat, quorum singulis 34 steiberi¹ dabantur in hebdomadam. Quia vero Ordines dimissionem classis nuper concussae, militumque miserant, erat tunc in ea insula architalassus ab Opdam capitaneos cum navibus dimittens, una cum quibusdam maris praefectis. Die postero conscensa navi praetoria (nomen ferens Brederode, nam iis nomina imponuntur familiarum magnorum virorum vel ditiorum) salutavimus illustrissimum dominum admiralem seu generalissimum navalis belli a morte Trompii substitutum. Is humanissime nos accepit, et oeconomiam navalem ac bellicam ubique monstravit, naves nupera tempestate afflictas recensuit 15, de reliquis nesciri, quae tamen brevi

+ p. 253.

1 Stuivers (petites pièces de monnaie, cf. ‘sous’).

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post Roterodamum redierunt per oceanum huc illuc divagatae. Is quia militiam reperit paulo in civili conversatione, incultiorem, praefectosque rei bellicae cultu ac animo nihil a matrosis, seu nautis agrestibus elatiores, assumpta secum nobilitate Gallica et sua cultiore illos Minerva imbuebat, colloquiis, non de antennis solum et rudentibus, quae remigibus ac naucleris relinquenda essent, sed de maioribus operibus quae ducum essent, alios formabat, honore invicem more aliarum nationum exhibendo. Eius quippe antecessor ut a iuventute nauticam egit vitam, ita eandem coluit et cum caeteris conversationem. Hic autem e nobilissima familia (a qua Lugdunum Batavorum arcem donatam habet Hispanis ereptam, de cuius loco dicitur quod unicus mons sit in tota Hollandia ac in hortum memoriae gratia commutatam) avum quondam architalassum Ordinum habens, vitae genus urbanum, quo hactenus vixit etiam in navi retinere voluit.

In hospitio repereramus nobilem virum quendam et humanissimum nobis, officio, fiscalem classis bellicae, nomine vero Gilbertum de Viana, illa nempe quae nunc Brederodii est Ultraiecto vicina ad Rhenum. Eius munus est, vitia quaecumque et crimina deferre, accusare, executioni adesse, observare eos, qui suo muneri in pugnando non responderint, non successerint, non obtemperaverint. Et prius quidem obtenta Ordinum facultate classi illi bellicae se committebat ille curiositatis aut eruditionis⁺ gratia, iam vero tunc ad fiscalis officium adhibitus erat. Is ergo humanissime nos de omnibus edocuit, toto tempore ad naves (quae cymba velificando adeundae erant magnis spatiis differentes) ducendo et demonstrando. Studuerat Pragae nec ingratus beneficii ibi accepti.

(Descriptio insulae Texel.) Insula ipsa Texel oppidum habet procul a littore Burgh dictum medio prope milliari ad littus vero (quod supra aquam praedicta longitudine elevatum est) multa hospitia recipiendis advenis una serie tantum posita sunt. Margo littoris elevatur instar aggeris praerupti sine ulla acclini declivitate, qui fit ex herbis fluvialibus vel marinis instar ligamentorum seu funiculorum longorum crescentibus, quae compositae inter cancellos primo perticarum ambulando supprimuntur, ac illis dissolutis primis retinaculis fixae haerent instar muri frustra eas fluctu marino impetente, et vellicante. Gradus solum lignei adstruuntur alicubi pro ascendendo ex lembis parvis, maiores enim nunquam ad littus accedunt, nisi statim recedant.

+ p. 254.

[p. 28]

(Refluxus maris.) (In Anglia maxime notabilis. Maximas naves in sicco relinquit, nisi retrudantur in profundissimum locum.) Habetur in eo mari meridionali refluxus maris vulgo Strom; scilicet per 6 horas currit aqua ex oceano qua patet a lateribus insulae Texel et aliarum, et recipitur toto illo tractu maris inter Frisiam et Hollandiam, ac rursus per alias 6 horas in eundem oceanum relabitur, ut ad relapsum eius naves etiam ex ancoris pendentes suas obvertant proras. Hoc spatium 6 horarum mutatur semper iuxta mutationem progressumque lunae, ut non immerito ei hic refluxus attribuatur.

Anatum ingens ad hanc insulam numerus, e mari se recipientium, ut ad tormenti explosionem nubes maxima elevari videretur. Celebris quoque eius insulae est caseus apud Hollandos, isque, viridis et cum insigni acrimonia.

(Brasiliensium impietas.) In eodem nostro hospitio praeter praefectum maris ex Frisia et alios officiales, erat etiam praefectus duarum navium in Brasiliam abeuntium, quem etiam vulgo capitein vocant, et quemlibet supremum navis praefectum. Naves eiusmodi quae sine classe abeunt mercatorum privatorum, ut etiam capiant aliquam navem pro occasione vel ipsae capiantur, ‘Kaper’ vocitant. Is retulit in Brasilia morem esse diabolum venerari¹, populares enim: ‘Scimus - inquiunt - Deum esse bonum, optimum nec ab Eo nobis metuimus, diabolus autem cum malus sit, placare eum necesse est.’ Panem nullum habent nec fruges quia exuruntur sole, sed pro Hollandis granum hinc defertur, saccarum vero inde plurimum apportatur. Sed panem quendam ex radicibus quibusdam victus gratia indigenae conficiunt. Idem retulit ibidem praefectum fuisse terrestris militiae dominum Arciszewski² et in mari saepe eun-

1 Dans le texte: ‘in Brasilia morem esse diabolum veneratio esse’, changé en ‘morem esse diabolum venerari’.

2 Christophe Arciszewski, général d'artillerie, naquit en 1592 d'une famille de dissidents. Il a étudié à Francfort sur l'Oder. Condamné pour homicide il partit pour la Hollande où il fit des études sur le génie et l'artillerie (1623). Il prit part au siège de Bréda (1624-25), de la Rochelle (1628) et resta au service de la Hollande comme capitaine de l'armée de la Compagnie des Indes Occ. au Brésil. En 1637 il retourna en Hollande et y fut reçu avec honneur. C'est alors que le roi de Pologne Ladislas Waza lui proposa un poste d'amiral en Pologne. Il reste cependant au service hollandais, nommé en 1638 général et amiral au Brésil. A cause de malentendus avec le comte de Nassau il démissionna et retourna en Pologne en 1646, où il fut nommé commandant en chef de l'artillerie. Il prit part à la guerre contre l'atamane Chmielnicki, en 1648 défense de Lwów et libération de Zbaraz. Il démisionna après la paix signée avec les Cosaques en 1649 et mourût en 1656.

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dem militem gubernasse, cum opus esset. Idem retulit et alter capitein Katz qui navem bellicam (ut loquuntur hic commendabat) gubernabat.

Ex relatione domini fiscalis ea notanda erant: 1^um Architalassus sua navi praetoria primus in pugna praelium subit, sequentibus aliis ex sua dispositione. Nauticis famulis qui et militaria obeunt, (matrosen patria lingva nominant) solvuntur in mensem R. 18 pro victu vero in diem 8 stuferi, quos recipit capitaneus navis et victum iis procurat, ipse vero 600 R. in annum accipit. 2^um In singulis navibus est campana quae a praefecto ipso pulsatur ad orandum de mane et sub vesperam. In tota vero classe sunt aliquot praedicantes, et praecantores psalmorum atque lectores pro more hugonothorum quo nomine a Gallis catholicis calvinistae vocantur. 3^um Societatis Indicae⁺ collegia sunt 6, quorum unum in Zelandia, reliqua in Hollandia, Amstelodami, Hornae, Enkusen, Roterodami etc. ubi asservantur advecta, divenduntur, ac relictis sumptibus pro nova expeditione, reliquum in socios distribuitur pro quantitate summae capitalis habitae proportione servata, anno superiore seclusis omnibus expensis, lucri unusquisque socius accepit 75 pro centum habitis in capitali summa¹. 4^um In contributionibus Belgii Foederati Hollandia et dicitur solum Amstelodamum contribuere 58 cum omnes Provinciae contribuere debent 100². Unde et naves bello navali exhibet 58 cum 100 classis bellica habere debet³. (Navis bellica cum suo armamento 50 ordinarie tormentis et omni apparatu ac stipendio militari 200 millibus flor [enorum] Holl [andiorum] aestimari solet.) Habentur autem

+ p. 255.

1 En 1652 le dividende ne s'éleva qu'à 12½%! Le dividende moyen se montait à 18%. Cf. Klerk de Reus, ‘Geschichtlicher Ueberblick der administrat., rechtlichen u. finanz. Entwicklung der niederl. O.I.C.’, Verhandel. Batav. Genootsch. v. Kunsten en Wetensch., 47 (1894), p. 175 ss. et append. IV et VI.

2 De la totalité des dépenses faites par les Etats-Généraux, plus de 58% étaient à la charge de la province de Hollande. Ces 58% comprenaient évidemment la partie des dépenses à la charge de la ville d'Amsterdam.

3 Ces données ne sont pas exactes. Les dépenses ordinaires de la flotte n'étaient pas réparties sur les provincies, comme c'était le cas pour celles de l'armée, mais étaient couvertes par les droits d'importation et d'exportation prélevés par les cinq collèges d'amirautés, dont trois étaient établis dans la province de Hollande, tandis que les deux autres se trouvaient respectivement dans la province de Zélande et la province de Frise. Les provinces où il n'y avait pas de ‘collège d'amirauté’ ressortissaient à un ou à plusieurs des cinq collèges.

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collegia bellicarum rerum (omnes enim societates et conventus administratorum, etiamque eorum qui Statis in hebdomada diebus ad aliquod musicae genus exercendum conveniunt, collegia nominantur) in Provinciis, ex quibus etiam praefecti maris appellantur, e civibus designati.

(Societas Indica.) Eodem die dimissa classe ad suas stationes architalassus suaque praetoria Roterodamum (ubi admiralium receptaculum est publicis sumptibus erectum) designata ipse celocem (vulgo Jaght) conscendit et Amstelodamum comitantibus aliis praefectorum maris eiusmodi navibus, quae ex publico habentur, perrexit; inde Hagam-Comitis. Sequenti luce Amstelodamum rediimus, ubi domum Societatis Indicae eiusque merces tunc aliquot onerariis grandibus (Indicae enim naves maximae sunt) advectas lustravimus. Piperis maxima omnium copia afferi solet, congerique solet in duas ingentes aulas sine ullis involucris, seu duabus porticibus magnis recipitur, alia aromata in minori erant copia. Ex iis quae ex Indiis afferuntur praecipua sunt aromata; gemmae et uniones clam asservari solent, nec tamen tantam generant pecuniam. Afferuntur et ligna varia, vestes, vasa, picturae quaedam et rariora quaeque naturae opera. Sed pleraque nautis pro suo commodo permissa, ut et psittaci, lapis magneticus et similia. Erat qui gloriose magis quam vere nobis diceret, ea in domo, Regni unius pretium servari, sed eiusmodi regnum tam exiguum non inveniret.

Hactenus etiam edictum Ordinum emanavit, ut qui ex aliena terra haereditatem adiret in Foederatis Provinciis post mortem alicuius, necesse esset, ut 5 pro centum Statibus relinqueret.

Circa Natalitia festa nostri styli, erant controversiae inter calvinistas de non agendis pluribus festis imminentibus (vetus enim hic retinetur calendarium etiam a catholicis scenae servientibus) eo quod catholicorum instituto sint conformia. Accusabatur doctor Vutius¹ quod immutare conaretur Natalitia festa, et unum tantum diem celebrem habere. Proinde unus praedicantium die primo pro concione indixit festos alios dies, - ‘Si qui - aiebat - cum Vutio non sentiunt novum aliquid inchoante, veniant ad diem crastinum.’ Et sic in aliis templis festa alia, in aliis non item celebrata sunt.

In Decembri primae litterae venerunt ex quo Maior Polonia pestem concepit a Junio anni eiusdem, ut hucusque ignota

1 Gisbertus Voetius (1589-1676), le célèbre professeur de théologie à Utrecht, où il exerçait également les fonctions de pasteur.

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essent omnia; et quidem aliae litterae quae in Junio datae cum 3 millibus cambii, iniuria mercatorum (qui tamen ignorantiam mansionis dominorum¹ pretendebant) hucusque detentae; aliae recens missae cambiales itidem litterae cum 6 millibus, utraeque eadem septimana prope receptae, cum integra utraque summa. Ipsa vero illustrissima² salva tectaque conservata inter frequentia pericula et mortes suorum, quae tamen ex materna⁺ sua providentia filiorum non defuit necessitatibus...³.

Anglia vero hoc loci multa nova dedit. Navali bello attrivit Hollandos, et in pace concludenda hucusque vel ludit, vel gravibus onerat conditionibus. Oliverius Cromvel qui primus in auferendo rege fuisse dicitur, eo devenit ut regiam dignitatem superarit longissime re, quamvis non nomine. Protectorem se regni fecit, et nomen obtinuit. Parlamentum mutat quando vult, praesertim cum quempiam non suae mentis esse sentit in consessu, omnes abire oportere e senatu, dicit bono publico convenire. Evicit ut gladius illi praeferatur, ad iurisdictionis suae testimonium. Caedes, tyrannides fiunt plurimae. Muliercula e plebe quod, cum suus maritus ad navale proelium invitus abduceretur dixisset sub rege tantam non fuisse crudelitatem, statim suspensa est. Sicut et quicunque contra regimen praesens obloqui auderet. Noctu solum clamatur per plateas londinenses ne cuius vox esset, sciatur, ‘Nolumus amplius Cromvell, regem malumus.’ Hic tyrannus iam evicit sibi de iure tribui, omnia regalia, defensionem corporis aliquot millium armatorum, consentientibus facile iis, quos ipse creavit parlamenti senatores, nemine contra reclamare audente. Quod vero Angli cum Batavis de foedere ineundo tractarent, regem Galliae vicinum id tangebat etiam, unde hic Cromvellio cum scripsisset ea forma dicendi qua reges regibus solent, scilicet compellando fratrem, (mon cousin) sic verbo captus est Cromvellius ut se facturum omnia quae Galliae rex imperaret, spoponderit.

Annus 1654. Eo anno per utrumque Belgium fere nulla hyems,^margin vix stagnantes aquae ad breve tempus idque leviter congelatae erant. Serena tamen et plus sicca aëris constitutio erat quam humida. Populus hic frigoris patientissimus vix aliqua adhibet praesidia contra frigus, nisi levi foco nec semper, ostia conclavium eo modo patent quo in aestate, vestes pellibus suffultae rarissimis usurpatae.

1 Les jeunes Grudzinski Nicolas et Sigismond.

2 La mère de Grudzinski, Constance Ursule, née Kolaczkowska.

+ p. 256.

3 Le récit des événements survenus en Pologne a été supprimé.

margin p. 262.

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(Excursio in Brabantiam Foederatorum Statuum. Gurkum.) Ad exitum Februarii facto Quadragesimae exordio, excurrimus in Brabantiam a Foederatis occupatam, bellorum scilicet hactenus sedem. 19 eiusdem per canalem ventum est Vianam Ultraiecto, ac deinde pro nocte usque Gurkum vetus Hollandorum fortalitium Mosae adiacens et dominans, ubi antequam Foederati Sylvam - Ducis, Bredamque occupassent limitum custodem munitionem cum praesidio habuere, nunc iam aliis protegitur munimentis Brabantinis. In porta eius civitatis nova inscriptum legitur: ‘Civitas in qua maxime cives legibus obtemperant; in pace beata, et bello invicta est. Anno Domini 1642.’

(Lovestein, castellum.) Altero die adverso Mosa itum Sylvam-Ducis itinere diei unius, in via occurrit non procul Gurko superius castellum munitum Orangiorum principum¹, in capite confluentiae Mosae ac Vahalis situm, dictum Lovestein, ubi nuper defunctus princeps Orangius tres² incluserat captivos ex Statibus Hollandicis (ut vocant) Dominos. Hagae - Comitis per artem interceptos, quarto bene elapso scilicet consule Amstelodamensi, qui cum princeps postularet stipendia militibus, et pace inita cum Hispanis, ne tamen miles dimitteretur, responderat cum aliis, difficultates esse aerarii magnas, nec posse militem sustineri tantum, Princeps urgens propositum, scire se aiebat modum, ostensurumque viam comparando aeri; at consul audacior (nomine Beckier³) reposuit: ‘Mi Domine adhuc estis iuvenis, ut sciatis arcana nostra.’ Offensus ille tres captivavit, hunc vita privaturus nisi effugisset⁴. Illos postea dimisit, sed ipse hausto clam veneno⁵, ex quo puerilibus variolis correptus et brevi exctinctus est.

(Crepicordium seu Crevecoeur.) Erant et alia plura castella munita Mosae invigilantia eodem itineris ductu sita Hemert, Gronendael et munimentum Heusden. Itemque Crevecoeur seu Crepicordium castellum supra Mosam, aditum

1 Le château de Loevestein faisait partie du domaine comtal de la province d'Hollande et n'était pas la propriété de la maison d'Orange.

2 Le Stathouder Guillaume II avait emprisonné six ‘régents’ hollandais au château de Loevestein.

3 Bicker.

4 Les frères Bicker ne se sont pas enfuis. En application d'un accord intervenu le 3 août entre le Stathouder et la ville d'Amsterdam, Andries et Cornelis Bicker, tout en conservant l'honneur, furent démis des fonctions qu'ils exerçaient dans le gouvernement municipal d'Amsterdam.

5 Il n'a jamais été question d'empoisonnement.

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ad Sylvam - Ducis intercludens, alioqui famosissimum. Sic dictum, quod Hispanis cor crepere videretur, capta ab Ordinibus Engela vicina.

(Sylva-Ducis seu S' Hertogenbosch vel Buscoducum.) Spatio horae unius a Mosa distat Sylva-Ducis quae quia tempestive clausa erat, utpote finitima (aliae enim Hollandiae et caeterarum Provinciarum civitates medio sitae in longam noctem patent semper ac fere nullo praesidio vel levi securae sunt) ante eam nox peragenda erat.⁺

Est civitas haec loco uliginoso et aquoso sita difficilimeque accesibilis; tamen 1629 ab Auriaco expugnata, scilicet primario ob defectum pulveris quo defendi posset. Exhauserat praeterea molendinis aquas Orangius ex campis vicinis per quos aditum parabat, multisque circumcirca munimentis parvis cingendo suppetias prohibebat, ut quarto mense spontaneam deditionem extorserit, praesidio Hispanico integre exire promisso cum tormentis et reliqua supellectile. Extant hucusque castella plurima in circulo eius, (artificio fortissima, fere supra decem, quibus sua nomina [sunt]), ut vix expugnari posse videatur. Templum vetustissimum, sumptuosissimumque marmore intus non pauco, extra vero caelaturis effigiebusque magnificum Argentoratensi non multum dissimile cum veteri cupula, ut vocant, et octangulari fenestris clara, sine concameratione; tabulato ligneo clausa, desuper tecto simplici ad 8 angulos cooperta; cessit calvinistis sicut et alia omnia cum monasteriis et sacris aedibus. Collegium Societatis cessit aulae Brederodii. Altaria omnia ad micam deiecta sola mensa lapidea relicta maioris arae, cui superstructa cathedra ad enarrandum Verbum Dei. Ex altaris structura marmorea nuper a catholicis erecta omnes imagines sublatae, et praecepta Dei tabulae intermediae inscripta. Effigies divorum et sanctae Matris sive pictae sive sculptae, qua potuerunt, mutilatae, decussae, caeno obliteratae manent: ...¹.

Quia dies Dominicus supervenit non difficile, catholicis sponte iuvantibus, locus sacris peragendis inventus in domestico sacello civis cuiusdam, casula quidem e panno laneo, caetera tamen honesta admodum ac decentia non deerant. Unus e nostris missionarius eo loci celebrabat.

23 Februarii Buscoduco, post visa videnda monstrante nobis universam munitionem uno ex officialibus militaribus, praefecto scilicet artileriae et praecipue mortariorum, natione pomerano,

+ p. 263.

1 Les inscriptions qui suivent ont été supprimées.

[p. 34]

qui licet iam tunc in obsequiis non esset, annuum tamen stipendium semper habuit centum imperialium, tum in praemium ante meritorum, tum ut non desit futurae necessitati si forte occurrerit, et interim alio se non conferat vel ad hostes, quod idem fit cum aliis pluribus antiquioribus officialibus, quamdiu pax cum Hispano terrestris habetur. Idem miles cum forte pilas ignitas (vulgo Granaten) e parvo mortariolo eijceret globus fortuna ex propugnaculo ad aliud se contulit, ibique equiti militi mactavit equum, sessori pepercit, quod contra intentionem fuit. Hucusque litem huic intendit pro solvendo equo. Alia vice quadam in⁺ gratiam hospitum quorumdam eiaculaturus pilam e mortario famulus eius erravit supra incendens, infra vero quod maxime opus fuit in foramine incendiario ignis concipi non potuit ut proximum esset mortarium disrumpi et omnes occidi, ille se perdere potius eligens quam omnes, vicinus accessit, incenditque, sed nimio fragore auditum laesit et semianimis diu decubuit. Monstravit idem eas pilas magno numero asservatas futuris scilicet bellis; tam mortariis eiciendas, quam manibus, cum cominus miles cum hoste congreditur.

(Breda.) Buscoduco seu Sylva - Ducis curru iter captum Bredam unius diei. In eo tractu et baronatu Bredano catholici sunt complures iique nobiles opulenti iam vasalli Ordinum Foederatorum; qui etiam templa sua reddiderunt, in arcibus tamen suis securius vacant sacris catholicis. In templis saepe vix praedicans cum sua, Claviarius cum sua coniuge ac scholirega totam ecclesiam faciunt. Oppidani et villani catholici passim in horreis patentibus sua celebrant non satis secreto. Terra hic passim uliginosa et comburi apta, cuius lignorum loco quotidianus usus est, ‘torff’ vulgo nominatur. Via satis commoda est pluvio tempore, non modice sabulosa: e contra per Hollandiam iniquissima solutis aggeribus, pingvi ac lento solo.

Breda haec patria et haereditas Orangiorum, hactenus theatrum bellorum et schola militaris ab Hispanis primo bello rebellionis occupata per stratagema a Foederatis recuperata. Milites scilicet armati complures in navibus terra combustibili (seu torff) cooperti, quasi venum advecta, quos incauti inquilini intra moenia immiserant paene arcem. Nocte superveniente cum forte licentia militari accederent ad furto auferendos cespites illos, ab occultatis viris rapiebantur gutture statim praeciso, donec per noctem per valla munitionis eundo vigilias omnes mactarunt clam, ac die adveniente et portas aperiente, easdem occuparunt, exercitum alium presto allapsum intromiserunt.

+ p. 264.

[p. 35]

Postea ab Ambrosio Spinola summa vi et obsidione longa superata. Tandem rursus ab Auriaco expugnata; cum supernis cuniculis (galerias vocant) e duabus partibus ad vallim interiora penetrasset, pulveremque copiosum 30 tonnarum supposuisset, deditionem Hispani obtulerunt, multis prius velitationibus numero truncati...¹.

(Mausoleum Nassoviorum Bredae.) In summo templo insigne superest Mausoleum Nassoviorum veterum et catholicorum a ducentis et amplius annis integre servatum e marmore nigro et alabastro solido. Nempe in basi marmorea longa admodum et lata sed depressa ad scabelli altitudinem, effigies duae alabastrinae et resupinae decumbunt principis et coniugis; illius seminudi prout in mundum et ex eo egressus est, huius mortuali linteo tectae utriusque summo artificio elaboratae. Ad 4 angulos basis 4 militares viri, et militaribus induti uno genu flexo, altero suffulti, super humeros gestant e nigro marmore tabulam basi correspondentem magnitudine, super quam sparsa sunt arma et insignia militaria, cataphractura et galeae. Opus universum insigne, insolitum et artificiosum; ita conclusum suo sacello est, ut clavis apud principem asservetur, qui insolentiam in res sacras, demortuorumque venerationem, suorum calvinianorum novit.

Est et aliud e rudiori saxo et antiquius eiusdem familiae mausoleum sed maiori parte iam truncatum, et illud artificio veteri et summo elaboratum, 4 sunt effigies coniugum binorum ante Crucifixi imaginem genuflexo, quibus duo divini patroni adstant, sanctus Hieronimus et alter divus aliquis miles; quod veteres Germani in more habuerunt, qui se ad divorum patronorum effingere solebant.

E turri eiusdem templi totam bene circumspeximus munitionem et civitatem; figura plane triangulari scalenica sita est, ad singulos angulos praemunitionibus cornutis firmata, quas optime descripsit Hermanus Hugo. Ante latera seu cortinas sunt praemunitiones solitae, ‘parmulae’ dictae. Via cooperta rursus alia fossa circumducta est, et quibusdam in locis plures adhuc fossae remotiores ductae. In uno opere cornuto quod⁺ pro pugnaculo praetenditur loco lunulae, 1000 Hispani sub oppugnatione deleti, civitatem defendendo.

Orangius Breda potitus Academiam Calvinisticam instituit,

1 Les inscriptions dans la Grande Eglise de Breda, ainsi que les détails concernant la prise de Breda par le Stathouder Frédéric-Henri ont été supprimés.

+ p. 266.

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caenobio sanctimonialium in id converso et accommodato, sumptibusque provisis. Duravit in flore et frequentia nobilissimorum quorumque ac comitum, sed ad obitum eiusdem principis. Nunc uni professori non sufficiunt discipuli. Arx horum principum haereditaria vetus est, cuius porticus una plurimis dependet ex columnis, quarum plurimae series ornamentum et varium praestant aspectum. Hortus prope insignis, ambulacris viridibus ac comptis venustissimus.

Quia vero dies divi Matthiae apostoli sacer aderat, sacrum in arce ipsa sub tecto habitum a nobis, gubernator enim civitatis Gallus catholicus est, cuius ibi residentia a censura calvinianorum liberior.

(Catholici quommodo hic habeantur.) Hic et Sylvae-Ducis praetori civitatis catholici contribuunt certam pensionem redimendo securitatem in exercitio religionis privato domi, ne inquirat turbetque convenientes ad sacra celebranda in domibus privatis. Quod fit plerumque per Foederatas Civitates, solum fere Ultraiectum in catholicos crudissimum est, nec suam libertatem praetori redimere patitur¹. Amstelodami maxima omnium securitas, etiamsi praetori nihil ex debito contribuatur, nisi forte aliqua donaria libere submittantur. Contigit Traiecti ad Rhenum, ut praetor civitatis (Schut seu Schultz dictus) ipsos catholicos accusaret sibi peiores; ‘Ecce, - inquit - hodie unus catholicorum venit ad me significans, cras illo loco conventum et missam futuram, talique hora, ego

1 Il n'est pas du tout exact que le sort fait aux catholiques était le plus pénible dans la province d'Utrecht, comme l'auteur le suggère ici. Dans un Memoire secret de l'état auquel se trouvoient les Provinces-Unies des Pays-Bas sur la fin de l'année 1655, l'ambassadeur de France Chanut écrit que l'attitude des autorités vis-à-vis des Catholiques ‘n'est pas égale en toutes les provinces. La Zélande les observe de plus près et punit plus rigoureusement ceux qui font célébrer la messe chez eux et y admettent d'autres personnes que de leur famille: les prêtres reconnus sont fort mal traités. A Utrecht, comme le nombre des Catholiques de condition y est plus grand, le magistrat n'exerce pas contre eux la rigueur des ordonnances et feint de ne pas voir les assemblées, quand elles se font quelque retenue’. (Recueil des Instructions données aux ambassadeurs et ministres de France, T. XXI, Hollande, I 1648-'97 (1922), p. 171. Le vicaire apostolique Van Neercassel disait en 1668 d'Utrecht: Persecutio nec in civitate nec in agro saeva. (Cf. W.P.C. Knuttel, De toestand der Nederlandse Katholieken ten tijde der Republiek, I (1892), p. 319.) A Utrecht aussi le système de ‘récognitions’ n'était pas inconnu à cette époque (d'après ce système les Catholiques pouvaient ‘composer’ avec les autorités; c'est-à-dire ils pouvaient se réunir pour les offices à condition de payer une somme d'argent). V. Knuttel, o.c., I, p. 231.

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vero nisi pro officio fecero graviter arguar a Statibus, diemque dicere ac in ius vocare me potest quicunque scire me novit.’ Est autem hoc moris, ut delator partem pecuniariae multae catholicis impositae capiat, cum praetor causam evicerit in iudicio.

(Gertrudisberga.) Breda reditus Ultraiectum directus per non exiguum quoque fortalitium Gertrudisbergam supra lacum positam in quem Mosa, Vahalis et alii fluvii se exonerant, et qui Brabantiam Hollandiamque inter ponitur. Curru itum est hucusque a Sylva-Ducis; iam Gertrudisberga, Gurkum usque per eum lacum supra dictum, qui anno 1421 maris nimia inundatione ex territorio factus; ubi pagi 72 perierunt. Totus tractus in longitudinem patet miliaria Germanica 4, in latitudinem 2.

(Dordracum. Synodus Dordracena Calvinianorum.) Dordracum cum sua insula liberum manet hucusque et conspiciebatur a nobis praetereuntibus, e sinistro latere. Ubi quondam concilium blateronum calvinianorum synodusque habita est, in qua Pontificem excommunicarunt¹. Traditur a catholicis firmissime, quorum quidam intererant et rem spectarunt; cum inchoassent synodum, insolitae magnitudinis bubonem per caminum descendisse, loco columbae Spiritus Sancti interpretis.

In eodem lacu, cum plurima sint volatilium aquaticorum agmina, venationem anatum accolae sic exercent: catellum levem assuefaciunt cum domesticis agere anatibus, doceturque fugere coram iisdem se vellicantibus usque ad locum occultum; postea deferuntur anates domesticae illae in locum ubi sylvestres plurimum agunt, quae cum illis immiscentur, catellus immititur quem domesticae persequuntur confidenter, ac etiam sylvestres audacia ab illis communicata; ille fugit via iam instructa per aliquam levem fossam usque ad locum in caveae modum exstructum, anates vero promiscuae persequentes catellum eodem ingrediuntur, et clauso ostiolo capiuntur. Ex eodem lacu princeps⁺ Orangius 50 millium reditum habet florenorum Rhenensium. Paulo ante nos sturio captus est, ponderis 440 pondo. Salmones magna copia.

Gurko canalem hyems clauserat quem prius pervium habueramus, curru eundum erat, via admodum difficili per aggeres pingves et pomeridiano sole resolutos, usque Vianam. Inde ac-

1 Détail bien curieux!

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cepto lembo ad alteram Rheni ripam in Devard¹ adulto vespere Ultraiectum pervenimus. Qui post septimam vespertinam navem conduceret illi imperialis expendendus esset, ex ordinatione Statuum² Civitatis Ultraiectinae.

Ad exitum Februarii legati Ordinum in Angliam abiere cum subscriptis conditonibus pacis, cui prae caeteris Provinciis citius Hollandia subscripsit, cui plurimum intererat propter navigationis necessitatem. Conditiones quasdam onerosas populo et turpiores Statuum ordinatione publicae notitiae suppresserant; et quod 10 circiter milliones³ Anglis persolvendi essent...⁴.

21 Martii relictis maioribus et rerum non necessariis impedimentis Ultraiecti apud cenopolam vini virum fidei integrae, usque ad adventum dominorum vel aliciuius ex eorum comitatu, Sabbatho Amstelodamum digressi sumus comitante uno ex comitatu illustrissimi domini Przyemski scilicet domino Krupocki⁵ qui Lovanio ex voluntate Domini⁶ huc excurrerat, secutus dominos capitaneos usque Dorcum.

(Classis Foederatorum contra Anglos.) Die postero sacrum habitum sub tecto sacelli loco adaptato, ubi unus ex ordine carmelitarum celebrat et habitat sub signo adamantum aliquot. Deinde sumpta navicula circumivimus navium classem totam, praesertim vero navalium, quae pro vere hoc et forte continuando bello parabantur futurae numero 150 bellicae; quarum plurimae Amstelodami erant, tum etiam Roterodami et sparsim per omnes portus. Omnes solidae, magnae, instructissimae et speciosissimae, ut Anglicanas longe superent⁷, nisi sola felicitate et ductorum qualitate. Naves mercatoriae seu onerariae ex variis regionibus variae, sed Belgicae omnium pulcherrimae. Nomina bellicis imponuntur principum, vel praefectorum maris. Navis praetoria vetus Brederode vocabatur. Mercatoriae vero et ordinariae omnes vocitantur ab insigni vel

1 De Vaartse Rijn, canal reliant Utrecht à Vreeswijk.

2 La municipalité.

3 Les dommages-intérêts payés par la République ne s'élevaient qu'à £ 181.000.

4 Une digression sur le duc Charles de Lorraine a été supprimée.

5 Krupocki, une personne inconnue d'une famille noble de la province polonaise Prusse Orientale.

6 Peut-être Jean Leszczynski, palatin de Łęcźyca (1653), chancelier de la Couronne (1666).

7 Au contraire, les navires de guerre anglais étaient en général supérieurs aux navires néerlandais pour ce qui est du tonnage, de l'équipage et de l'armement.

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emblemate, quod in puppis facie ferunt, catholicae ferre solent effigies divorum patronorum et sic appellantur, hereticae ferunt Aetyopes, aquilas, boves, vaccas, rusticum cum mulctris duobus lactis, aliquae modulum calcei sutorii, larvam et similes nugas. Diebus Dominicis semper duae cohortes seu companiae lustrantur aliae et aliae usque ad festum divi Michaelis, ut cives sint defensioni suae non inepti et attenti. Summo autem mane quotidie cum tympanis colliguntur cives qui custodias obeunt per diem.

24 Martii decollatus est in foro quidam nautarum qui cultro alterum provocantem occidit, ipse quoque laesus mortaliter, in sella allatus et mortuus, cui adstabat unus ministrorum calvinianorum qui adhuc illi ictum expectanti quidpiam suggerebat, antequam caput rubro pileolo et oculi velarentur. Deinde 4 virgis caesi pro variis sceleribus; theatrum in eam rem semper erigitur altum.

In ea urbe xenodochia et orphanotrophia, fundationibus amplissimis sed munditie ac ordine domestico magis admiranda. Domus quoque disciplinae pro discolis, alia pro masculis, alia pro puellis illa Zuchthauss vel Raspelhauss, haec Spinnhaus dicitur. (Ibi ad clepsydram quidam sibi ascripsit: ‘Min glas ist ras.’)

Emptae sunt ibidem pro Dominis vestes nocturnae omni⁺ usui servientes e serico ab Indiis allatae, serviunt pro veste et culcitra. Res Indicae venduntur in platea in qua Domus Indicae Societatis Ostiniensis huius dicta, tela linea eodem fere pretio habetur quo nostras.

(Harlemi. Funus calvinistarum.) 24 Martii per canalem quoque itum est Harlemum (iter versus Zelandiam et Flandriam dirigendo) in conscensione navis, quidam etiam advena credens Germanos esse, cautos fecit ne plus solveretur nautae quam lex et consvetudo ferat. Ibi funus in primario templo spectavimus; ferebatur cadaver et amici lugubres bini sequebantur totum templum per circuitum obambulando tandem ad sepulchrum conventum, ubi vespillo corpus deposuit in fossa ac desuper texit nigro eodem velo donec qui adduxerant, abirent domum e templo quod rursus circuibant totum. Adhiberi solent in funeribus frondes lauri viridis cuius copia habetur. Siletur autem totaliter nisi quod aliquando deposito cadavere, aliquod verba in templo dicantur gratias agendo iis qui adfuerunt.

Templum capacitate, columnarum ordinibus ac multitudine,

+ p. 268.

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munditie, fenestrarum picturis, candelabris, quae coronae dicuntur, plurimis conspicuum ac fere primarium Hollandiae totius.

In aula principis Auriaci imagines insignes et piae, quae e templo rapinisque populi ereptae, ob artificium solum praesertim quam pinxit Baursohn¹ pictor insignis. Imagines rursus triumphantis Gulielmi Orangii qui felicissime rebellavit Hispanis. Tandem et Lutheri cum Catharina, habitu adhuc religioso, irreligioso gestu, quas effigies nullum artificium commendat, nisi raritas sceleris apostatae illius. In eadem aula caminus conclavis principis, ornatus est statuis et caelaturis, quae ciborium olim constituebant in templo, sunt autem effigies sanctorum variorum et pontificum ac Deiparae Virginis...².

26 Martii Hagae diutus constitimus tanquam consistorio totius Belgii Foederati, ubi Ordinum primarii delegati semper resident, et Aulam Hollandicam appellant. Aedificium equidem vetus sed amoenum ex circumstantiis. Palatia aulae domusque nobilium nitidissimae et sumptuosae, quorum primum est Nassavii comitis prope aulam Ordinum, ubi in atrio ligneae columnae planae saxum imitantes maiestatem faciunt; graduum parietes e lignis peregrinis pretiosisque ornati. In templo maximo valvis organi erecti trabalibus inscriptum legitur: ‘Anno mirabili, MDCXXIX quo de classe Hispanica capta, Wesalia occupata, Sylva-Ducis expugnata. Hoste fugato triumphatum. Senatus Populusque Hagensis immensi erga patriam beneficii, Immortali Deo, laudes immortales voce, manu, pectore accenturus etc.’

Haga excurrimus Scheflingam³ littus oceani infinitis cuniculis refertum, ubi servabantur currus, quae [sic.] velorum ventorumque opera sine equis currebant per littus marinum. Prope quoque abest pagus Lausdunum⁴, ubi historia depicta in templo comitissae Hollandiae et Zelandiae ex genere suo, coniugis autem comitis Hennebergici, quae 360 infantes uno partu edidit, ex imprecatione cuiusdam pauperis feminae quae temerario iudicio eam et contumelia oneraverat, cum duos infantes ferret dicens eos non posse esse unius viri. Masculi Joannes, femellae

1 Dirk Bouts?

2 Le compte-rendu de la visite à Leyde, le 25 mars, qui avait surtout pour but de revoir les ‘rariora in horti Universitatis porticu’, a été supprimé. Voir ci-dessus p. 22.

3 Scheveningen (Schéveningue).

4 Loosduinen.

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Elisabetha dictae in baptismo a Gvidone suffraganeo Traiectensi, postea cum matre brevi mortui.

(Roterodami.) 29 Martii Roterodamum a meridie Haga⁺ deventum canalibus. Ibi navis ingens praetoria pro admiralio Foederatorum perficiebatur inusitato fundo scilicet in prora et canna plano exceptis extremitatibus, ideo ne volveretur facile, ictusque tormentorum perderet. Altera navis iam dicta Narschip, de quo multa commenta et fabulae per Belgium, quod sine velis et remis volatura per mare, uno die multas hostiles perditura, contra et pro vento itura esset, quae tamen inepta ad vilem cursum in stagnante aqua videbatur et potius piscium asservaculum quam navis. Interius rota quaedam aedificabatur motura aquam, a lateribus gubernacula, clausa undique et angularis. Nuga tamen iactabatur ad aliquem terrorem Anglorum frustra id habentium.

30 [Martii] Dorcum secundo vento delati sumus civitatem quoque Belgio dignam et aquarum eluvioni latissimae innatantem, cum circumcirca 72 pagi aquis olim submersi sint. Hic mansit dominus Krupocki post duarum hebdomadarum nobiscum commorationem, et dominus Kowalski¹ Antverpiam iturus cum quibusdam reculis et sarcinis ibi relinquendis, occursurus dominis capitaneis Dunkercae uti et fecit.

31 Martii Dordraco totam Zelandiam praeternavigavimus usque in Valachriam insularum ultimam versus oceanum. Dies unus et medius atque nox consumpta navigatione, et non sine tempestate cui expectandum erat sub insula tutiore, et quae plurimum turbaverat sanitatem. Itum ad latera Philipsland, Zirizae.

(Zelandia. Were. Middelburgum.) 1 Aprilis ad vesperam in Valachriam descendimus ad portum et oppidum Were, unde statim Middelburgum contendimus, (primaria est civitas illius insulae ac fere totius Zelandiae) pro nocte, parvo enim spatio abest ut pedibus facile iter confici possit, planum ac amoenum valde, arena vel lapide stratum. Contributiones plebis ibi gravissimae reliquarum Belgii; quartus grossus lucri pro accisa datur sed contributio est, praeter vectigalia importantium et exportantium merces, pariter 4^a pars fructuum ex agris publico aerario datur². Middelburgum ipsum est amplissimum

+ p. 271.

1 Kowalski, un personnage inconnu de l'entourage des jeunes Grudzinski.

2 Visiblement l'auteur s'est laissé trop influencer par les plaintes des Zélandais au sujet des impôts. En ce qui concerne les impôts indirects, par exemple, les Zélandais payaient beaucoup moins que les Hollandais.

[p. 42]

et omni rerum genere instructissimum, praesertim vero vini Gallici Hispanicique emporium primarium. Canibus iam hic utuntur sicut in Brabantia ad currus parvos et humiles trahendos cum infantibus vel oneribus sibi proportionatis. Vectorum copia magna est ad portas qui parvo pretio deferunt personas ad alias civitates. Ibi unus est e nostra Societate, soror vero alterius (qui minister Brugis erat) ob inventum domi suae sacrum unum multae dedit 2900 R. Rhena. Noster illi rescripsit bene fuisse pecuniam illam caelo, non perdendam.

(Flissinga.) Altero die Flissingam devectis expectanda erat malacia maris ut ostium illud oceani in Zelandiam tunc secundo vento ruentis transire, aut Sluisam usque navigare tuto celoce possemus, ad Festa Paschalia post duos dies imminentia. Aestus ingens oceani erat ut fluctus repercussi ad muros altissimos civitatis eos transilirent, irruerentque in interiora domorum et ad nostrum conclave per fenestras inferiores. Altero die Parasceves¹ Deo ita disponente, amisimus occasionem communem eundi Sluisam per oceanum non remotum, de qua tamen sciebatur, et nos abeuntes spectavimus; at aliquot diebus postea audivimus eo die tres eiusmodi naves naufragium passas in ingressu ostii Sluisensis. Nos vero ante meridiem parvo lembo inter fluctus non furentes attamen maximos veluti montes traiecimus ostium illud Flissinganum felicissime, freti nautarum confidentia et experientia. In littore quia arena accessum impedit ad siccum, nautarum humeri supplent.

(In catholicos pes[simi] Flissingani.) Ea civitas portus est occidentalis Foederatorum nobilissimus potentissimusque, Anglis olim oppignoratus anno 1616 a Statibus Foederatis scilicet Elisabethae reginae Angliae quae ingenti summa eos iuverat ad excutiendam Hispano obedientiam, et quidem ei regi qui vitam illi apud coniugem, Mariam Angliae tunc reginam Elisabethae sororem impetraverat, cum fuisset rei [rea] laesae maiestatis. Populus ibi malitiosus, vafer, in catholicos ferocissimus ut nullum occultari etiam ferant sacerdotem, sed debent excurrere interdum in vicinias. Immo catholicos cives tolerare non possunt, nisi dissimulent se tales esse². Eo tempore expediebantur 5 naves in Groenlandiam pro captura balenarum ex quibus pingvedo excoquitur et advehitur ‘tran’ dicta. 5 etiam naves praedatoriae simul et onerariae dictae ‘kaper’

1 Vendredi saint.

2 Cf. ci-dessus p. 361.

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in Brasiliam, sed forte frustra, cum Lusitani totam eo tempore occuparint Brasiliam Batavis ereptam.

Atque hic reliquimus Belgium Foederatum anno non procul recurrente ex quo illud ingressi in Maio eramus. Picturas per totum videre non licet nisi navium, rusticorum, pernarum, bestiarum omnis generis, avium, colubrorum, aquarum et marium, ut imaginationem rerum divinarum, sed et humanarum exuisse videantur ex doctrina calvinistica¹. Decalogum Moysis solum in templis deponunt primario loco, ubi nos summam aram. Sed in domibus non apparet, eo quod iuribus politicis poenisque ut plurimum pecuniariis tenentur.

1 Que dire alors du portrait hollandais?