Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap. Deel 10
(1887)– [tijdschrift] Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Journal de mon voyage par l'Allemagne 1707, van den Heer C. Hop.
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Heinsius et du Trés.-Gén. J. Hop, publiée d'après les MM. originaux p. XIV (a): Rousset, en dédiant le T. VIII du Recueil. Hist. d'Actes, Négot. Mém. et Traitez depuis la paix d'Utrecht, à M. le Baron Corn. Hop, Ambassadeur en France, dit que celui-ci se forma à la conduite des plus grandes affaires ‘sous les yeux d'un Père, dout les grands talens pour les négotiations ont fait l'admiration des différentes cours où il a été employé, jusqu'à ce qu'il fut revêtu de l'important emploi de Trés.-Gén., où il n'acquit pas moins de réputation par son intégrité, et par son zèle pour le bien public. Na zijne studien te Leiden volbracht te hebben vergezelde Corn. Hop den Luitt.-Gen. der Cavallerie Daniel Wolff van DopffGa naar voetnoot1) die met een missie naar Weenen | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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werd gezonden in 1707. Het journaal van die reis is door Cornelis Hop in de volgende bladen opgeteekend. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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suis engagé de vous donner un detail de mon voyage, je me sens donc obligé de vous satisfaire: et comme | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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j'ay eu l'honneur de vous mander par mon billet de Frankford, que je n'ay eu jusques a ce jour la pas un heur a moy, je n'ay pas voulu negliger cette occasion, que j'ay apresent, je vous en prie seulement de m'envoyer les nouvelles d'Amsterdam, de garder mes lettres, afin quelles me puissent etre mon journal a mon retour. Nous sommes donc party le soir du 27 deGa naar margenoot+ janvier 1707 de la Haye, comme le projet etoit deja le jour aparavant, et comme j'avois l'honneur de vous communiquer vous pouvez bien croire que ces adieux n'allerent pas de si bonne grace, que les bons soirs qu'on se donne ordinairement, mais pourtant cela alloit assez promptement; tousjours a six heures nous estions deja embarqué dans le jagt du conceil d'Etat; le chemin jusq'a Leyde m'estoit bien tots passé puisq j'avois beaucoup a penser sur un voyage si viste, quelq'fois je me proposois mille et mille choses que je verrois et d'ou je pourrois profiter a mon retour, quelque fois quand le sang me devenoit plus pesant je me proposois milles incommoditez que je rencontrerois en chemin; et que pour les plaisirs imaginaires je quitois les essentielles, scavoir la bonne compagnie que j'avois quitté a Amsterdam, et alors il me souvenoit un vers de Virgile: Nos Patriae fines et dulcia linquimus arva; A la fin il se falloit resoudre a mettre l'esprit en repos, et comme je pouvois encore prendre le party, que je voulois, estant encor à peu pres a mon entrée, je pesois l'un et l'autre des susdits raissonnements, et comme selon toutes les apparences les douceurs emporterent la balance par dessus les incommoditez du voyage, et que les suites me pouront estre utiles et que je pourois longtemps attendre aupres une si bonne | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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occasion de voir tant, et tant a mon aise, je ne hesitois plus; et me consolois la perte de l'agreable compagnie avec un prompt retour (men schijd om beterswil om weder te vergaderen), quand je pretens de vous pouvoir conter beaucoup. Ainsy donc je passay la ville de Leyde, ma chere demeure jadis, et nous avancames jusques au Fonteyntje dehors Lyderdorp; ou nous arrestames un demy heure pour preparer un petit souper, que nous primes dans le jagt, et ajant comme cela passé le temps agreablement jusques a Alphen, nous nous mismes a coucher, ce que je faisois d'importance jusques a ce que nous feumes arrivé a Uytregt a peu pres a sinq heures du matin: avand que tout estoit en etat deGa naar margenoot+ voyage, les coffres mis sur la calesche et les chevaux attellé, il estoit bien sept heures avand que nous partimes d'Uytrecht. Comme les chemins n'estoient pas encor asser fort par la gelée, pour nous soutenir, nous primes six chevaux; mais les deux premiers furent bien tots detaché quand nous arrivames a la porte de St. Catharine par les charretiers, qui ne voulurent point que leur camarade, de qui nous avions les chevaux loueroit six chevaux a la fois: mechant augure, disois je a moy mesme, mais nous nous mismes en train avec les quatre. Le Gener. Dopf avoit seul la place dans le fond du calesche, puisque il n'y a place que pour un, son secretaire et moy estions vis a vis de luy: le valet du Gener. et le mien estoient par derriere, et le cocher par devand. Son valet de chambre et son quisinier a cheval; voila notre equipage; et un bon coffre pour la quisine par derriere faisoit, qu'on ne soufroit jamais de faim: comme nous sommes party nous avous fait tout le voyage, et le valet de chambre et le quisinier allerent toujours par devand, l'un pour mettre ordre aux relais des chevaux, et l'autre pour | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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la quisine le mydy et le soir; ou il n'a jamais manqu é de nous preparer une bonne soupe, et quelque plat delicieux; nous primes ausy dans la calesche quelques dousaines des bouteilles de vin en cas de besoin, mais comme nous sommes icy dans le pays de vin nous ne les avons pas besoin; en partant d'Uytregt j'avois la plus grande incommodité du monde, parce que la place ou je me devais mettre estoit trop haute, et je donnois avec la teste contre l'Imperiale de la calesche, ainsy je me devois courber le long du chemin; ou bien moy j'etois trop long, et la calesche estoit fait pour le General, qui est grand General mais pour le reste un homme de mignatureGa naar voetnoot1). On reparoit cela le mieux qu'on pouvoit, et a la fin on trouvoit un fort bon remede, ainsy, que apres deux jours, je ne soufrois plus rien. Nous arrivames a 10 heures a Doornwert, ou nous donnames a boire aux chevaux, et comme il faisoit grand froid ce jour la, pour le reste ford bien, nous nous echoffames ausy un peu, nous dinames au Greb, et arrivames a peu pres a sinq heures a Aarnhem, ou nous primes d'autres chevaux, qui nous menoient a Nimmeguen, comme il avoit gelée pendant ce jour la assez fort, les chemins commencoient estre rudes, et par la nous perdimes un arret de roue (een luns) et la roue s'en alloit, si bien que nous tombames par terre sans pourtant nous faire du | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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mal; on reparoit cela le mieux qu'on pouvoit, et nous arrivames encor a 8 heures. Nous primes notre quartier au cygne chez van Oostrum sur la marché, nous soupames un peu, et nous nous couchames a 10 heures. La nuit ne fust par longue, puisq nous commencions deja a poursuivre notre route de NimmegenGa naar margenoot+ a sincq heures du matin avec des Flambaux. nous arrivames a 8 heures au ....? de Cleef, ou nous entra mes par consequent en Allemagne, Rubiconem trajeci, jacta est alea, disoit le grand Cesar quand il entroit en Italie. Nous primes la les premiers chevaux de poste. j'envoyois quelqu'un en ville pour faire un ompliment a madame PaapsGa naar voetnoot1) mais comme nous partimes a l'instant, je n'avois pas de temps pour attendre son retour, ainsy nous arrivames a ZantenGa naar voetnoot2) a mydy, pendant qu'en preparoit la soupe nous allions voir L'eglise, ou entre autres il y avoit une racine d'arbre tres delicatement taillé et coupé avec des figures et des images; il y avoit ausy quelque belle peinture, mais pas beaucoup; puisqon avoit sauvé le plus precieux ailleurs crainte de la guerre; c'est une mechante ville a l'egard des pays bas, mais assez belle a l'egard de l'Allemagne; une fort belle marché, mais pour le | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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reste pas grande chose, nous partions de la vers les deux heures, et passames par ReinberkGa naar voetnoot1), indigne ville par sa peu de beauté de tant de sang, qui y est versé dans plusieurs sieges de part et d'autre; c'est un fort petit trou, mais fort, avand d'y entrer on passe la fosse de Se Marie, qui va du Reyn jusques a la Meuse, et par qui les Espagnols ont pretendu de nous couper la commerce du Rhin. Nous arrivames a quatre heures au village de Hoogstraten (Hochstrass), ou nous vimes encor un jardin a la Hollandoise, c'etoit le jardin du chateau, et faute des cheveaux de poste nous y devions rester la nuit; l'hoste de l'hauberge estoit un vieux domestique de la famille et avoit demeuré 10 ans aupres de mon oncle KloekGa naar voetnoot2) a Amsterdam; avec lequel je m'entretenois quelque temps sur notre vielle cognoissance En voulant me coucher, je trouvois deux lits de plume l'un sur l'autre, et les draps entre deux, je m'etonnais un peu, mais on me disoit que c'est fort commun en Allemagne, et qu'on ne trouve point de couverts presq' en toute l'Allemagne, je l'ay aussi trouvé ainsy, et qu'il m'incommode le plus dans tous cette voyage jusques icy, c'est qu'on ne trouve point des lits et qu'on se doit coucher tous les nuits sur la paille; outre que quand on trouve encore par hasard un lit, comme dans les grandes villes, qu'ils sont si malpropes, qu'on n'ose pas s'y mettre. Le lendemainGa naar margenoot+ nous sommes party de la a 5 heures avec des flam- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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beaux pour Dusseldorp, laissant a la gauche la tour de Latum, qui est fait pour l'argent qu'on a trouvé dans la poche d'un homme noyé; et on dit qu'asteur quand il y a quelqu'un de noye et que l'on sonne la cloche du dit tour, que l'on retrouve d'abord le noyé; mais il faut avoir la foy bonne pour cela. de la nous somme passé par la plaine de Nuyts, ou le General AluaGa naar voetnoot1) a battu dans l'an de 1689 les François; laissé Nuyts a la droite, et arrivé a peu pres a 11 heures a Dusseldorp; en y entrant on voit le port, et pour marque, un vaisseau, qui est sur le sec, ou les gens demeure dedans, et par dessous une cave de piere (?), c'est ausy l'unique vaisseau, qui y est dans le port, estant ordinairement sans eau; on nous menoit a un quartier fort proche de la cour, mais c'estoit un vilain quartier, mr. le major VolkershovenGa naar voetnoot2) nous donna a manger a la cour de Hollande; et a trois heures mr. le Gener. et moy allames a la cour, ou le Gener. fut d'abord introduit aupres de l'ElecteurGa naar voetnoot3), et eut une audience de plus que d'une heure, apres quoy il sortoit, et alors l'Elec- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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teur me faisoit appeller par son chambellan, j'y entrois dans sa chambre, ou je le trouvois seul; et ajant fait une couple de reverences profondes, il me disoit avand que je pouvois avoir l'honneur de commencer a parler; He bien mr. Hop, je suis bien aise de vous voir icy, j'ay beaucoup d'estime pour mr. Votre Pere: a quoy je luy repondois qu'estant la, je n'avois pas voulu manquer de faire la reverence a Son Altesse Electorale, et que mon Pere m'avoit bien expressement ordonné de Luy assurer de son profond respec; il me repliqua, que s'il y avoit quelque chose la, ou il me pouvoit servir, qu'il le fera de tout son coeur, je le rendis grace, et demandois mon congé, et s'il n'y estoit rien de son service en chemin et je m'en allois. Comme vous voyez, monsieur, je n'avois pas beaucoup de temps a remarquer la situation de sa chambre, ajant assez a faire a regarder sa Personne, la repondre, et tenir une bonne contenance. la personne de L'Electeur est petite, en bonpoint; c'est un blondin a peu pres a 60 ans: sa cour est vielle mais bien situé sur le Rhin, ajant fort belle veue sur cette riviere, son train est magnifique, et tient un peu de la gravité Espagnole. Nous quitames donc la cour a peu pres a sinq heures, pour nous en aller encore ce soir plus outre. Un moment apres que nous estions decendu, voila l'Electeur et l'Electrice qui s'en allerent a l'opera, qui se joueroit ce soir pour la premiere fois, et representeroit Varus et Arminius en Italien; mais comme on ne veult pas des femmes sur le theatre, toutes les roles feminines sont representé par les Italiens hommes, mais tres Italiens: la marche estoit magnifique; avand | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tout marcherent un quarantaine des soldats de garde, apres eux ce grand homme, qui a eté a voir a La Haye il y a trois ou quatre ans, apres luy tous les Courtisans a teste decouvert, apres eux la garde suisse, suivie par les Pages et valets de l'Electeur et de l'Electrice, apres un carosse a six chevaux ou ils estoient tous deux dedans, deux gentilshommes de la chambre aux portieres et envirronné des Suisses Helle bardiers, et derriere le carosse les gardes du corps; et encor trois ou quatre carosses a six et a deux chevaux avec les dames de la cour fermoient le train; voila comme l'Electeur est accoutumé de sortir, jamais autrement. Pour ce qui est de la ville, elle n'est pas belle ny grande, mais, il y a assez de monde dedans, on l'a voulu aggrandir de beaucoup, mais jusques icy on ne l'a pas fait à cause de la guerre; il y fait cher a vivre a ce qu'on dit, et fort peu agreable pour un etranger, puisque il n'y a point d'assemblée pour les etrangers, qu'avec grande peine. Nous sommes encor party de Dusseldorp le mesme soir a six heures, mais n'estions guerre loin de la, ou la calesche se rompit ne pouvant pas resister a la dureté des chemins, ajant toujours gelée bien fortement; on faisoit allumer les flambeaux, reparoit le mieux qu'on pouvoit la calesche, mais j'avois le malheur de perdre par cette confusion mon chapeau, (passe encor, si cela sera la plus grande perte que je feray de ma vie). Afin nous arrivames a Audenbag, 2 lieux et demy de Dusseldorp; jamais un logement pire que celle cy, le maitre avoit tout a fait la mine d'un assasin, il estoit natif des envirous de Constantinopolen; on n'y trouvoit rien, que du havregord, d'ou on faisoit une soupe; c'est ce que je trouvois si bon, que je l'ay mangé six jours de suite soir et matin, il est merveilleux pour les fatigues du voyage, et pour le froid, nonobstant que j'ay tous | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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jours une tace de chocolat pour ma portion je prefere le premier, n'echaufant pas tant. Nous sommes partyGa naar margenoot+ de la le lendemain matin a six heures, changé des chevaux à Upladen, et diné le midy à Bruk, c'est un assez beau village pour ce pays, situé sur la hauteur de Cologne, la quelle ville ou pouvoit fort bien voir de la. Pendant que nous y etions l'Abbé de Siegberg y venoit ausy pour aller en Westphalie, il faisoit toujours fort beau, mais froid: nous nous remimes dans la calesche a mydy, et passames la riviere de Siege en deux endroits, nous avions le plaisir de voir coucher les chevaux de nos deux cavalliers le valet de chambre et le quisinier dans l'eau, nous laissames la ville et l'abbaye de Siegburg à la gauche. Cette ville est située sur la riviere le Sieg, et l'abbayie, qui est en même temps le chateau, est situé sur un roc fort elevé, où il n'y a presque point d'acces; ajant la vue fort belle par dessus la plaine vers Bon. Aussy totsque nous avions passé la Siege, nous voila a L'entrée du Westerwald, pays fameux par la difficile passage, qu'il y a: car il faut scavoir que ce sont des montagnes terribles, et d'un acces tres difficile parce qu'ils sont si hauts et si droit a y monter, la terre marequageuse par les bois, avec les quels tout le pays de Westerwald est abondant, n'y voyant dans deux jours de voyage que par ci par la une petite plaine ou les villages qui y sont, ont leurs campagnes des grains pour leur subsistances: neanmoins malgré qu'il faisoit deja plus tard que quatre heures, nous primes encor la poste de Wirts(?)huys, on nous changeames encor des chevaux, et entrames comme cela tout de bon dans le plus epais du bois; notre bonheur estoit qu'on trouvoit les chemins fort durs gelés, et un peu de neige; non obstant qu'il avoit toujours fait beau, estant encor hors du Westerwald dans la plaine, mais par la hauteur de ces mon- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tagnes il faisoit beaucoup plus froid la haud qu'en bas, ce qui avoit eté cause de la neige. Pourtant le chemin estoit tres mechant, et par deux reprises on devoit sortir de la calesche pour n'estre pas en danger d'estre culbuté, ce que nous n'avions jusques la jamais fait, la calesche estant faite, qu'elle ne se put pas facilement renverser: ausy une de nos axes se rompoit, sans que l'on la remarqué avant que nous fussions a WysenboschGa naar voetnoot1), la maison de poste ou nous voulions demeurer jusques a ce que le jour recommenceroit a favoriser notre voyage, n'osant nous pas embarquer dans la nuit a cause du danger, qu'il y avoit, s'il y romproit quelque chose, de demeurer comme cela une nuit entiere dans le milieu du bois a l'abry d'un froid terrible, comme il faisait dans ce bois. Ainsy nous demeurions a Wysenbosch, ou nous trouvames a la verité les miseres du Westerwald si celebre par de voyageurs, qui y ont soufert les mesmes miseres: si nous n'avions pas ammené avec nous quelque chose, nous nous aurions mis sur la paille a ventre vuide: car on n'y trouvoit rien. Ausy tots que le soleil recommençoitGa naar margenoot+ sa carriere le premier jour de Fevrier nous reprimes ausy nous mettre en voyage, la calesche estant reparée la nuit par un mareschal, qu'on avoit fait venir d'une demi heure de la. Nous ne vimes que du bois, et par cy par la un village, assez grand mais miserable. La premiere fois nous changeames des chevaux a GielraadGa naar voetnoot2), la seconde fois a FriedlingeGa naar voetnoot3), ou nous mangeames un peu: voycy une assez belle rencontre d'une belle dame dans le millieu du Westerwald; c'estoit la seur du quartier maitre Moingé, que venoid de | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Frankford avec le charier de poste pour Cologne, et c'estoit justement la ou les deux charriots se rencontroit, et non obstant, que c'est la grande passage, vous ne pouviez pas imaginer une misere semblable a celle, que ces gens soufrent. Depuis changé encor a WallenraadGa naar voetnoot1), et arrivé vers le soir a Diedenkirken, ou nous estions encor assez bien logé. C'est un village situé a la riviere du Laan; et comme c'est la le fin du Westerwald, il y a de mesme ausy une abbaye et un chateau situé sur un grand rocher elevé, et bien escarpé comme a l'entré de ce facheux pays j'ay eu l'honneur de vous faire remarquer de Siegberg. La femme de la maison avoit des fort beaux restes, mais estoit fort grosse, et sur le point d'enfanter: de la nous sommesGa naar margenoot+ party a sinq heures et sommes passé la riviere de Laan, et entré dans le Pays de Nassauw, et comme ce terrein est encor beaucoup plus montagneux que le Westerwald, et que les montagnes sont bien plus hautes, nous soufrions un froid terrible avand que le soleil avoit assez de force pour nous diminuer la froideur de la nuit; ainsi nous arrivames a WurinsGa naar voetnoot2), ou nous changeames des chevaux; de la nous montames l'Esserberg une des plus hautes de l'Allemagne; nonobstant que que nous estions dans un pays montagneux, nous devions employer plus que deux heures encor a monter. Estant au pied de cette montagne, nous ne pouvions pas voir le sommet par les nues, qui s'y avoient mis entre deux, nous les passames, et soufrimes encor beaucoup de froid; la vue devoit estre belle de la vers en bas, mais comme c'estoit tout bois, elle ne s'etendoit pas loin, que quelquefois dans des precipices terribles; a la fin nous surmontames la hauteur de | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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cette montagne, et decendimes bien plus viste, que nous n'estions monté. Dans le fond la ville de KuningsteinGa naar voetnoot1) est située, et le chateau elevé un peu par dessus la ville. La ville est assez grande pour ce pays la, et le chateau sert a l'Electeur de Mayence pour un autre Louvestein, ou il fait arrester ses ministres, quand ils ont le malheur de luy deplaire; diné la, et poursui notre voyage vers Frankford par une fort belle plaine; ce qui nous estoit bien agreable n'ajant veu depuis trois jours que des bois et des montagnes, nous arrivames vers les quatre heures dans la dite ville. Nous primes notre quartier dans la maison rouge, la plus fameus oberge; je m'en allois promener d'abord, et rendre visite a mr. Behagel, un fameux banquier la bas; et comme j'avois perdu mon chapeau, en partant de Dusseldorp, le premier de mes soins estoit de me pourvoir d'un autre: mr. Kraft, le Bankier, sur lequel j'avois ma lettre de change me venoit voir aussy tots et me presenter de l'argent, ceque je n'avois pas encor besoin: je m'allois promener à la Riviere le Main par un assez beau quaye, et de la au Joudengas, c'est a dire la rue, ou les Juifs demeurent, qui n'ont point la permission de demeurer ailleurs, que la, et où on les enferme tous les soirs par deux portes au deux bouts de cette rue: comme je n'ay eté que ce soir et le lendemain a dix heures je ne vous donnerai pas, mon cher Amy, une discription de la ville de Frankfort, y esperant de passer encor a mon retour, et de pouvoir mieux voir la ville, que cette fois, je vous diray seulement, qu'elle est située au Riviere le Main, belle riviere, et sur la quelle elle s'est joint par un beau pont; une petite ville situé de l'autre coté de la dite riviere; c'est la ville la plus principale de | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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ces quartiers d'Allemagne, et ou les grand seigneurs, qui y sont en grande quantité aux environs se viennent divertir au carneval, et au messes, qui sont leur kermesse, qu'ils ont deux fois l'année, c'est le Paris de ces quartiers, et on dit que l'on se divertit fort bien. Nous nous mimes de bon heure au lit, estant fatigué tant soit peu, et dormions fort bien trouvant la des lits a la Hollandaise, propre linge, et des couverts des Indes. Le lendemain le General alloit executerGa naar margenoot+ sa commission aupres le landgrave de HessenGa naar voetnoot1) qui estoit par hasard a Frankford; mais point pour des prunes, car on dit qu'il y a une maitresse, la Comtesse de Rantsau: en attendant je m'allois promener encor un peu par la ville; on avoit preparé tout pour poursuivre nostre chemin, ainsy nous partimes a once heures, passant par un fort bon chemin et le commencement du Bergstraad vers la residence du landgrave de Darmstadt; en passant nous vimes les villages que ce bon Prince a accordé aux refugiés Francois, et un grand bois d'oû ils font leurs maisons, et au lieu des arbres oû ils sement des grains. Ausy nous passames a la droite la place ou un cerf pressé par les c(h)iens a fait un saut par dessus un charriot de foin, et a sauté trente deux pas geometriques de 2½ pied chaque pas: on y a mis deux pierres pour garder la memoire de cette chose. Nous arrivames vers les une heure apres mydy a Darmstad, et comme la maison de poste est dehors de la ville, nous n'entrames pas la dite ville; pourtant pour satisfaire ma curiosité j'y entrois moy; la ville est petite et vieille, la cour est belle a ce qui paroit par dehors, car je n'y ay pas été dedans, la | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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marché est grande, ce Prince a augmenté sa residence d'une fort bonne maniere, car pour l'entrée de la ville il a fait une rue fort grande avec des autres rues a coté qui font comme un pavillon pour l'entrée, et de loin il a fait un grand ouverture dans un bois, qui termine la vue de cette rue et de son chateau, qui a la vue sur cette rue, toutes les maisons sont batty egalement; en passant la cour, les Princesses estoient aux fenestres, les quelles j'avois L'honneur de saluer de loin. comme je n'avois pas dejeuné que mon watergreu (grütze?) j'avois grand apetit et je me retirois ausy tots que je pouvois pour aller prendre la soupe. Cela fait nous nous remimes en calesche pour poursuivre notre chemin, c'estoit vers les trois heures que nous entrames dans le veritable bergstras, qui commence proprement a Darmstad et va jusques a Heydelberg. Il faut scavoir que ce bergstras n'est pas autre chose pour a present que le chemin un peu aproprié et par cy par la un arbre de noyers, mais il faut ausy scavoir que ce chemin est ruiné entierement par les Francois a l'autre guere, quand ils ont fait ces ravages en Allemagne, etant commandé par le DauphinGa naar voetnoot1). Autrefois ce chemin estoit des plus belles qu'on pouvoit voir; nous arrivames a 6 heures a EppenheimGa naar voetnoot2), nous n'avions pas tant soufert ce jour la que les autres, car le froid estoit beaucoup moins, ausy ne faisait il pas si beau, et mesme il commen- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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coit a degeler. Nous partimes avand les six heuresGa naar margenoot+ du matin deja de la et arrivames a peu pres a dix heures a Heydelberg; le Génér. avoit tant de bonté qu'il me promettoit de m'attendre jusques a ce que j'aurois veu le chateau: j'allois donc a l'instant pour voir cette belle ruine d'un chateau si celebre. Le chateau est situé sur le penchant d'une montagne fort elevé sur le bord de la Riviere le Nekkar, pour y entrer j'avois beaucoup de peine car les tours du chateau estoient sauté et les debris estoient encor a la mesme place ou la poudre les avoit jetté, outre que la montagne est fort roide de ce coté la en montant par la ville, c'estoit un misere de voir des si beaux restes d'un chateux ruiné entierement, ce qui restoit faisoit assez reconnoitre que le chateau n'a pas envain brillé entre les beaux chateaux de l'Europe, il y avoit outre la situation naturelle sur une grande montagne, par dessus une belle ville a une fort belle riviere dont ce que l'industrie et l'art pouvoient fabriquer de beau, il n'y estoit resté de tout cela que une partie de la maison, et la cave, ou le grand tonneau de Heydelberg si celebre par sa beauté est gardé; j'allois donc voir ce fameux tonneau, qui est gardé dans une cave toute expressement faite pour elle, et comme les grands seigneurs sont accoutumé de faire passer le monde par quelques antichambres, ce tonneau est ausy apres qu'on a passé deux autres caves ou les tonneaux de moindre calibre sont gardé; pour vous donner une ample relation de ce tonneau la, je devois estre peintre; pourtant je vous puis dire que le tonneau dit luy mesme qu'il contient 204 voeder 3 aam, et ¾ d'un aam de vin. On y monte dessus par un bel escaillé a l'Angloise, qui est haut d'environ 30 degrez, y estant dessus on a fait une table ou on se peut mettre a 16 personnes pour y manger et boire a son aise, ausy | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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on nous presentoit du vin, et nous bumes a la santé de nos amies et amis en Hollande et moy je beuvois particulierement ceux d'Amsterdam: ce que je fais d'ordinaire deux fois par jour. Vous ne pouvez vous imaginer avec quel magnificence de sculpture ce tonneau est fait: les autres tonneau d'ordinaire qui garde les antechambres sont de 60 voeder, et les plus petits de 25 jusques a 20 voeder chacun: voila une assez belle cave; mais il ne se faut pas arrester trop long temps au vin, passons donc cela, et decendons en bas du chateau; y arrivant j'entrai dans le coeur de l'Eglise, ou les Catoliques font leur devotions, le reste est aux reformés qui y preschent. C'est dans ce coeur ou les Electeurs Palatins se faisoient enterrer, et ou les Francois ont eu assez de cruauté pour oter ces Electeurs enterrés de leur cercueil a jouer a la boule avec ces testes sacrées, nonobstant que la Tante du Dauphin, Madame d'Orleans,Ga naar voetnoot1) estoit elle mesme la fille d'un de ces Electeurs. En passant par la ville on voyoit des distructions terribles encor, cas tout avoit été en cendres: elle n'est pas grande mais assez belle ville, et sitúee entre des tres hautes montagnes, et a la riviere du Nekkar. Contre les montagnes les delicats vins de Nekkar croissent; qui n'est pourtant pas si bon que le vin de Moselle. Comme il fallait poursuivre le voyage, je me retirois dans L'Auberge, ou nous primes le diner a onse heures, et a mydy nous partimes de la pour Sintssing (Sinzheim): jus ques a deux heures de Heydelberg. nous n'avions pas passés des montagnes depuis l'Essenberg avand de venir a Frankford, mais asteur nous entrames dans des montagnes terribles, et | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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passames ausy des vilains passages. Ce passage est un des quatre qu'il y a seulement par ou les Francois peuvent entrer de ce coté la dans l'Allemagne; enfin nous arrivames vers les sinq heures a Sintsing: et comme c'est au milieu des montagnes, et qu'il y avoit encor des mechants passages, nous n'osions pas nous hasarder d'aller ce soir la plus outre. ainsy nous y restames, et allames voir le Champ de bataille entre le vieux Duc de LorraineGa naar voetnoot1) et le mareschal de Turenne dans l'an 1676. on y voyoit encore beaucoup des os humains, spectacle pas trop agreable pour ceux qui n'y sont point accoutumé. le lendemain d'apres nous sommes partyGa naar margenoot+ de la pres les six heures pour des passages assez difficiles, et arrivé vers les onze heures a Haylbron; nous primes notre quartier a la rose sur la marché a côte de la maison de ville: l'apres diné quand le General recevoit les visites de congratulation je m'allois promener par la ville, qui est peu belle, n'y ajant point trouvé que deux ou trois maisons qui me paraissoit raisonablement belle, ausy nous estions fort mal logé non obstant que ce fut un des meilleures hauberges: j'allois voir l'egliseGa naar voetnoot2), ou je voyois la ceremonie d'un batesme, ou toutes les femnes du voysinage sont de l'escorte, les quelles se vont enyvrer apres cela a la santé du petit | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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enfant. Nous montames ausy sur la tour; ou nous arrivames au premier etage par 130 degrez, ce tour est le plus beau que j'ay rencontré dans toute la ville, on pouvoit de la fort bien decouvrir la situation de la ville, elle est située au bord du Nekkar, qui commence d'estre navigable a la dite ville a la fin de ce cheine de montagnes, qui commence au Rhin aupres de Schafhausen en Suisse, et vont continuellement jusques aux euvirons de Darmstad et de Frankford, et ferment comme cela le passage pour l'interieure Allemagne: outre ce premier etage nous montames encor au second par 60 degrez; mais cette montée est tres rare, car elle va tout a fait dehors du tour, ainsy a y monter cela va bien, mais a y decendre cela est terriblement affreux, ausy nous n'osions pas aller plus haud, crainte que nous pourions pas avoir les pieds assez fermes en regardant ce terrible precipice: il y estoit une fois un garcon tombé de haud en bas, et qui ne s'avoit fait aucun mal, c'est pourquoy on a fait une statue de cet enfant pour cultiver la memoire de cette chute. Par dessus la tour il y a une statue qui tient dans une main une sabre, et dans l'autre une aigle, qui marque le vent, et en mesme temps qui marque que la ville est une ville imperiale, a cette sabre il y eu un Hussard qui s'est pris avec les pieds, donnant la teste vers en bas, tout de mesme comme nos danceurs de corde, qui se tiennent avec leurs pieds au cordes; un autre s'est mis sur la teste par dessus cet homme de pierre qui est sur la tour, et donna les pieds tout droit en l'air; le gardetour doit sonner tous les heures une cloche au lieu que chez nous il sonne la nuit la trompette.Ga naar voetnoot1) La maison | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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de ville est eucor assez grande, et dans sa frontispice quelque bagatelle qui quand l'heure sonne font leurs mouvements: le lendemain le Gener. entroit en conference avec les deputez des quatre cercles,Ga naar voetnoot1) qui y estoient assemblé pour lors pour regler leurs forces pour la campagne prochaine, ainsy je promenois par cy par la, mais ne trouvois rien de beau: comme le General prevoyoit bien qu'il resteroit encor quelques [jours] à sa Hailbron, il me persuadoit d'aller voir la cour de Stugard: et comme je n'avois aucune connoissance la bas, il me procuroit deux lettres de mr. l'Ober marschalk StaffordGa naar voetnoot2), un des Deputez du Duc de Wurtemberg et de la cercle de Souabe; l'une pour le Grand maitre d'hotel Baron de Forstner, et l'autre pour le Baron de Rathsamshausen, privé conseiller du dit Duc:Ga naar voetnoot3) ainsy je faisois encor arrester les chevaux de poste pour le lendemain matin; et je partis..... a sept heures du matin avec mon valet a cheval vers une province et pays, ou je n'avois aucune cognoissance, j'arrivois a Petichem (Bietigheim?) ou je changois des chevaux, et m'en allois tout droit à Stugard, la capitale ville et la residence du Duc de Wirtemburg, ou | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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j'arrivois a peu pres a onze heures et demy, et comme c'est loin de Haylbron de dix lieux communs, je les avois fait en quatre et demy. Le pays me plaisoit assez, fort bien cultivé mais un peu montagneux; autrement toute la Souabe est assez fertile, et un des meilleurs cercles de l'Empire, je me faisois mener a Stugard dans l'Auberge de l'ours, ou j'estois assez bien logé. D'abord je changeois d'equipage, et j'envoyois la lettre que j'avois pour mr. ForstnerGa naar voetnoot1) le Grand maitre d'hotel a luy a la cour, et luy faisois demander quand je le pourrois voir, il me faisoit dire qu'il me viendroit voir luy, mais estant survenu quelque autre chose, il ne vint pas, mais il m'envoyoit mr. Bagmaister, qui a etc autrefois Instructeur du Duc Regent (regnant) apresent, avec un carosse et trois laquais du Duc a mon service, et le dit mr. Bagmaister me presentoit me mener partout. me voila donc traite en grand seigneur, et j'avois beaucoup de peine a me cognoitre dans cet equipage: pourtant il faloit profiter de tout cela, et je soutenois le mieux que je pouvois tous ces extraordinaires honneurs. Je demandais donc d'abord pour avoir l'honneur de faire la reverence a S.A.S. le Duc, mais comme la cour estoit ce soir en masque, il me disoit que je devois avoir patience jusques au lendemain: mais si je voulois prendre la peine de me masquer ausy, qu'il avoit ordre de me mener a la sale pour y danser, j'acceptois encor cet offre, et d'abord voila trois quatre laquays qui me procurent une m̄asque. pourtant comme il faisoit encor jour, je voulois profiter du temps. ainsy on me faisoit encor voir la redoute, c'est la sale ou on dancoit ce soir, qui estoit extremement | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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bien fait, et à la facon de la fameuse redoute de Vienne, où on dance ausy pendant le Carnaval; je ne vous feray pas une description de la dite redoute, afin que puisse encor reserver quelque chose pour vous pouvoir conter a mon retour. Par dessus la redoute est l'Arsenal, ou il y avoit beaucoup des armes, mais des vielles modes pour les carousels; on y monte par un ford belle montée, qui pouroit satisfaire la curiosité des Architectes, et comme vous n'en estes du nombre, je passe encor cet article. J'allois ausy voir les jardins, qui estoient assez mal en ordre a cause de la saison fort peu favorable pour le jardinage, on me menoit dans une fort belle grotte, ou les eaux brilloient pendant l'eté par leur sauts, et par les belles fontaines, et non obstant que la ville estoit situé dans un cul de sac entre les montagnes, je pouvois fort bien voir que l'on ne meprisoit pas la jardinage, outre qu'il y avoit la plus belle orangerie qu'on pouvoit voir, les orangers, citroniers, et lauriers y estoient en grande quantité; et des arbres si grands comme les arbres sur le heregragt a Amsterdam et ils estoient dans la terre meme, et vers l'hyver on y met la maison par dessus; c'est la coutume generale en tous ces pays icy, ausy on ne les coupe pas justement comme en Hollande avec une couronne, ou les laisse croître comme le bon Dieu et la nature veut, ils estoient pourtant extremement chargées des fruits; de quoy l'on me presentoit quelques pieces, qui me couterent assez cher; on me menoit ausy au tour du maille, mais elle n'estoit pas si belle que celle d'Uytrecht, pourtant un grand agrement dans ce pays icy, puisqu'il y avoit des allées d'arbre planté a La Hollandaise, ce qu'on ne trouve pas justement icy. De la j'allois porter moy mesme l'autre lettre a Mr. le Baron de Ratsamshausen, qui me faisoit beaucoup des civilitez; | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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il a été envoyé il y a un an passé à la Haye, comme il estoit occupé a ecrire pour la Haye je n'y restois qu'un moment: de la j'allois souper cher Mr. Bagmaister ou on me portoit ma masque, c'estoit l'habillement d'un paysan Francois, fort bien fait et fort propre, c'estoit un habit de Mr. Stafford, gentilhomme du Duc, qui estoit a peu pres de ma taille; estant donc deguisé de la sorte, et ayant soupé un peu, nous allames a la redoute, ou il n'y avoit pas encore beaucoup des masques, mais peu de temps apres ils vinrent en assez grande quantité; ausy tots que l'on croyoit que le Duc y estoit luy mesme, (car jusques a ce temps la on ne se reconnut point) voila Madame de Forstner, la femme du Grand maitre d'hotel s'ajant informé a Bagmaister, le quel elle reconnut, qui j'estois, puis qu'elle me voyoit parler avec luy, et puis que elle m'avoit deja pris pour un autre, de quoy je L'avois desabusé, disant qu'elle ne me connoissoit pas; voila, dis je, elle me demandoit pour danser avec elle, et pour commencer je dancois donc un menuet avec elle, et apres encor avec une autre, jusques a plus de cinquante menuets cette nuit; je ne cognoissois dans le commencement personne, mais le masque que me donnoit beaucoup plus de hardiesse, que j'ay naturellement, si bien que je me rangeois par cy par la aupres les dames a causer et rire; et a la fin j'estois la comme si j'avois eté de la cour mesme, je ne vous scauray dire combien de civilitez et des honetetez qu'on m'a fait la cette nuit, et encor le jour suivant; car comme ce n'est pas le passage ordinaire de l'Allemagne il n'y viennent guerres des Etrangers; et les dames me marquerent toutes, qu'elles ne voulurent que cela, j'estois donc justement leur fait: enfin passons cela car ce souvenir ne peut vous faire aucum plaisir, quoy qu'il en fait un fort grand a moy, ne | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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pouvant jamais manquer d'en estre tres content. La dite Dame estoit fort bien faite, deja un peu avancé en age mais elle avoit des beaux restes, elle estoit masqué en Persienne: sa soeur plus jeune et plus belle en Paysane, les deux Princesses de Wirtemberg WieldingGa naar voetnoot1) en Espagnolettes, la damoiselle KremnitsGa naar voetnoot2), qui est la favorite du Duc, en paysanne Hollandaise, la femme du Gener. Reinscha (Reischach) en operatrice, la damoiselle Mientsing (Menzingen of Mijnsinger), une des plus belles, plus jeunes, et plus agreables, fille du premier ministre en Indienne, enfin tout sorte des masques, que vous vous pouves figurer, et beaucoup | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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des belles filles, et sauve l'honneur aux autres villes, excepté Amsterdam, je ne scais pas jusques icy un endroit ou il y en a de plus. Le Duc estoit dans le commencement dans une masque, qui n'estoit qu une teste, comme encor sinq autres, mais apres il changoit sa masque en senateur suisse et les autres cavalliers (c'est ainsy qu'on appelle les jeunes gens et les galands de ce cour) chacun pour le plus beaux; entre autre il y avoit un qui nonobstant qu'il estoit fort grand representoit un petit enfand, qui aprenoit a aller, un autre une dame avec le visage justement sur le dos, les messieurs Stafford et Forstner le Chambellan en Lapponois. Mr. SteynGa naar voetnoot1), le Gouverneur du prince hereditaire, en Arabe, enfin tout ce que le genie de l'homme puisse imaginer. Apres les minuets on commencoit les contredances Allemandes, que je vous apprendray a mon retour, et apres cela les contredances Angloises, me voila dans mon fort; comme j'estois un peu fatigué je me retirois a deux heures apres minuit. Ce bal se fait tous les semaines deux fois le lundy et jeudy ausy longtemps que le carneval dure; pendant qu'on dancoit il y avoit trois tables couverts une avec un collation, une autre avec des vins, et une autre avec des liqueurs, il y avoit en- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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viron 50 masques tant dames que cavalliers; mais si la Duchesse regente (regnante) n'avoit pas eté malade, il y auroit eu bien de l'avantage. Je dormois assez bien cette nuit, puisque j'estois un peu fatigué et par la poste et par la dance, et j'y trouvois des couverts d'Jndes sur le lit, ce qui n'arrive guerre icy dans le pays, on l'on se sert des lits de plumes au lieu de dekens. A mon lever voila derechef Mr. Bagmaister avec le mesme carosse et equipage de S.A.S. le Duc pour me mener ou je voulois estre: je m'en servois ausy pour aller voir le kunstkamer; qui estoit assez bien en ordre, et belle sale, mais si justement les ingrediens repondoient a l'exterieur, c'est de quoy je n'ose pas juger, tousjours je crois que cela ne merite pas la peine que vous en veniez pour cela dans ce pays la; j'allois ausy voir la grande sale dans le jardin, qui est une des plus grande et des plus belle que l'on puisse voir, et dans le plafond les plus belles peintures, que ce metier peut en executer. Apres cela j'allois ausy au jeu de pomme, mais la Haye en fournit une meilleure. vers les onse heures j'allois a la cour, pour faire la reverence au Duc, mais il estoit au conseil, ainsy j'attendois jusques environ a mydy quand j'avois l'honneur de luy faire la reverance, estant presenté par Mr. Forstner le Chambellan du jour, il me demandoit beaucoup des nouvelles, et me faisoit beaucoup des civilitez, et a la fin il voulait ausy que je dineray avec luy: avand le diner il alloit encor voir la Duchesse DouariereGa naar voetnoot1) sa mere, et comme tout le monde le suivoit, je le suivois ausy, et j'avois l'honneur de faire ausy ma revérence a la | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Duchesse RegenteGa naar voetnoot1), qui venoit de sortir de chez la Duchesse Douairiere; mais elle me parloit en haut Allemand, ne voulant pas parler Francois parce qu'elle ne le scait pas; me voila un peu embarassé pourtant je repondis le mieux que je pouvois, et je me faisois entendre, voila qui suffit. j'allois donc a la sale ou on dine, et le Duc me faisoit la grace de me mettre a sa droite la Duchesse s'ajant mis vis a vis de luy avec quelques unes des Desmoiselles de la cour, qui ne fussent pas laides, et quelques Cavalliers de la cour; en tout on estoit a douse a la table. la table estoit assez bien servie, mais pourtant pas si bien, comme je me feray servir si j'estois Duc de Wirtemberg, ny ausy pas si bien comme j'espere de vous mander a la suite de celle de L'Electeur de MajenceGa naar voetnoot2). On demeuroit environ a deux heures a table, et on n'avoit aucune retenue pour la presence du Duc ny de la Duchesse, on causoit, on rioit, on badinoit avec les filles; mais on ne beuvoit point a la santé du Duc ny de la Duchesse, non obstant qu'eux ils burent a la notre. C'est la la coutume, apres quoy vers les trois heures envyron on se levoit de table et le Grand maitre d'hotel avec le baton de sa charge a la main se venoit mettre derriere la chaise ou le Duc avoit eté assis et un page a son coté qui faisit la priere sans pourtant beaucoup d'attention parmy ceux qui y avoient diné, cette ceremonie fust aussy observé avand le diner; la Duchesse se retiroit immediatement, et le Duc sortoit en ville pour voir les Dames, estant galand | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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homme; ainsy tout le monde se retiroit; je n'avois pas grand chose a faire pendant ces retraites, ainsy j'allois ausy fair la reverence au Prince hereditaire, que je trouvois a etudier, j'y restois environ un heure a causer avec son Gouverneur Mr le Baron SteinGa naar voetnoot1), fort honeste homme, fils du Gener. Major de ce nom, qui a eté a notre service et luy a ausy eté longtems en Hollande a etudier. Voila donc ma rencontre a la cour du Duc de Wirtemberg; a ce qui regarde les personnes du Duc et de la Duchesse, ils sont tous deux assez bien faites, le Duc a environ 36 ans, est maigre, un peu rouge au visage, mais d'un fort gentile taille, la Duchesse a environ trente ans, est née Princesse de Baden DurlachGa naar voetnoot2), a passé pour une des plus belles Princesses d'Allemagne, mais n'estant pas trop dans la bonne grace de son mary, elle se chagrine quelques fois trop; helas, mon cher amy, fuyons cette maladie la. Le Prince hereditaire a huit ans, et est fort vive, fort bien fait, et un joly, petit, blondin.Ga naar voetnoot3) C'estoit justement jour de commedie ce jour la, mais elle ne commencoit, que vers les six heures, ainsy j'allois me promener dans le jardin du Grand marechal Stafford dehors la ville, et apres j'allois pour faire la visite a madame et mr. le Grand mareschal Forstner, mais je ne les trouvois point. Je trouvois pourtant mr. le Chambellan Stafford, et de la j'allois boire du caffé | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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aupres de mr. Bagmaister et de la a la commedie, ou peu apres la Duchesse entroit avec un petit cortege, et outre elle il n'y avoit personne des Dames de la ville. Un demi heure apres le Duc entroit ausy. La place n'estoit pas trop grande, et les lustres trop petits, ainsy il n'y faisoit pas clair; c'estoit une commedie Allemande, assez rude et qui manquoit beaucoup de la politesse Françoise: ils estoient encor beaucoup moins agreable que la commedie d'Amsterdam. Jugez si je n'apprens pas bien l'Allemand car j'entendois presque toute la commedie, et outre cela j'avois l'honneur de causer plus qu'un demie heure avec la Duchesse sur les intrigues de la Haye et de son cousinGa naar voetnoot1) le Duc de Wirtemberg qui commande les troupes Danoises; le Prince FredericGa naar voetnoot2) de Wirtemberg fils second du defunt Administrateur, et Brigadier a notre service venoit ausy a la commedie, il avoit eté a Esling et ne faisoit que retourner de la, il me donnoit ausy une lettre pour Mr. De Dopff. Quand la commedie fut faite, j'allois chez Mr. de Rathsamhausen pour y souper ou les messieurs Steyn, Kniested, Forstner et Bagmaister avec deux autres inconnues furent ausy. Nous estions fort bien regalez, beurent quelques rasades aux amis de Hollande, les maitresses ne manquerent pas a estre beu avec bien de tendresse, enfin on estoit gay, et on commencoit a se aimer quand l'horloge sonnoit deux coups, et non obstant la chansonnette qui dit: | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Mais moy quand je suis en debauche l'Horloge a beau sonner je n'entens point la cloche, il se falloit separer, puisque j'avois dessein de m'en retourner le lendemain a six heures du matin vers Haylbron pour joindre mon General, qui ne m'avoit pas donné plus longtems la permission d'y rester, puisque il avoit esperé de pouvoir partir cette mesme apresdiné. Vous voyez bien par la relation de ce petit voyage que je ne me suis pas ennuyé a Stugard, je vous puis asseurer que j'ay lieu d'estre content des honneurs et des playsirs qu'on m'y a fait. Je partaisGa naar margenoot+ donc le lendemain apres avec des chevaux de poste par le mesme chemin que j'estois venu, et j'arrivois a peu pres vers les un heure a Haylbron, ou Je trouvay le General encor dans l'incertitude quand il pouroit partir de la, voila ce qui me fachoit un peu, car je m'aurois bien mieux diverty a Stugard qu'a Hailbron, n'ajant pas encor trouvé un place au monde si propre pour s'ennuyer que Hailbron; j'allois encor le mesme soir remercier Mr Stafford pour la bonté qu'il avoit eu de m'avoir donné des adresses; je faisois ausy la reverence a madame, belle femme mais a la mode du Pays un peu coquette. On prioit le Gener. et moy a y diner le lendemain, ce que nous fimes en assezGa naar margenoot+ bonne compagnie, et nous estions assez bien traité, mais il y avoit une chaleur terrible, a cause que le poil (de kagchel) estoit si furieusement echaufé, si bien que je me devois lever de table, et aller quelque part.... vous scavez. Le lendemain d'apres j'allois encor pour prendre congé de ces gens, mais je ne les pouvois pas voir; ainsy donc nous nous preparames encor pour partir cet apres mydy, jamais meilleure nouvelle, car je m'ennuyois terriblement la, outre que nous estions fort mal logé. Voila, mon amy le commencement de mon jour- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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nal, que je pris la liberté de vous envoyer, vous priant de le vouloir garder jusques a mon arrivée. Je suis faché que je ne vous puis pas envoyer le tout entier, mais le paquet en sera trop grande, et pour vous dire la verité elle n'est pas preste, mais j'espers de vous l'envoyer par la premiere ordinaire, ajez en attendant la bonté de faire mes compliments a la belle cousine et a mon cousin Gerrit, et communiquez les ce mien journal, et dite au dernier que j'aurai l'honneur de luy ecrire par la premiere poste; saluez ausy le marinier Marcelis, et songez quelquefois a votreGa naar margenoot+ amy, pas Cornelius Kwala, mais ‘Corn. Hop’ | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Monsieur.Ga naar margenoot+ La premiere lettre que j'ai eu l'honneur de vous avoir ecrit des accidents de mon voyage, estoit seulement avancé jusques a notre depard de Haylbron; lequel se fit le 11 du mois de Fevrier apres mydy a trois heures, apres y avoir eté depuis le sammedy 5 du mesme mois, et apres m'avoir beaucoup ennuyé dans cette ville, nonobstant mon voyage de Stugard de trois jours. Avand de partir il faut pourtant vous dire ce qui j'ay appris ausy apres mon depard touchant le nom de la ville, lequel elle a d'une tres grande source d'une fontaine, qui se decouvre derriere l'eglise, et est appelé pour cette raison le kirkbron, et coule tousjours par un tuyaux d'une epaisseur admirable, et sans exagerer chaque fontaine est plus epaisse que le bras d'un homme; c'est cette eau qui s'appelle le Hailbron, comme si on disait source salutaire, voila qui suffit. Astheur nous sommes dans la calesche avec six chevaux de poste; mais comme le grand | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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chemin pour les voyageurs n'est j'amais par Hailbron, si non qu'ils veulent aller en Suisse; les chevaux de poste ny estoient pas trop en d'abondance, et a l'occasion de cet assemblée des Cercles, ils avoient un peu plus a faire qu'a l'ordinaire, ce qui causoit qu'ils estoient fatigué avand de courir, car en partant de notre quartier ils avoient toute la peine du monde pour pouvoir trotter; nous estions un peu en peine de cela, puisque sortant de la porte nous trouvames une terre grasse au dernier point, qui estoient degellé depuis deux jours; ausy ne fut ce pas longtemps que nous nous trouvames enfoncé dans un bourbier terrible, c'estoit en montant la premiere hauteur quand on sort de Haylbron tout proche la justice de la ville; nous voila dans un chemin si creux, qu'il n'y avoit pas assez de place pour faire passer un chien a coté de la calesche, les chevaux ne tiroient plus, et s'ils tiroient, les cordes se briserent comme si rien n'estoit, ainsy il y falloit rester, quand par bonheur encor une autre calesche de poste arrivoit, qui avoit des chevaux meilleurs que les notres, et ne pouvant pas passer si longtemps que nous n'estions pas sorti du chemin, il estoit obligé de nous preter ses chevaux devant les notres pour nous tirer dessus la montagne; estant arrivé nous envoyames partout pour avoir des chevaux ou des boeufs des paysans, mais comme les grands seigneurs de ce pays la ont la religion de croire, qu'il n'y a rien, qui n'est pas créé pour leur service, et qu'ils employent et les paysans et leur betail a leur bon playsir, sans les donner ny argent ny bonnes paroles, mais en recompense des coups de baton, nous ne trouvions point du credit, et nonobstant les ordres du magistrat des villages, il n'y avoit rien a faire et les paysans se moquerent de nous, nous prenant en effet pour des etrangers; que faire, il estoit tous- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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jours mieux d'avancer peu, que de rester dans le chemin, quand a la fin nous passames par Hilsem, a peu pres deux heures de Haylbron. La nous trouvions un chemin, ou il n'y avoit point de remede, et il estoit deja six heures, et il n'y avoit autre lumiere que celle de la lune, laquelle estoit encor petite, et les paysans estoient encor assez brutal pour nous voir dans un etat miserable, sans pourtant avoir misericorde avec nous, et nonobstant toutes les bonnes paroles qu'on les donnoit il n'y avoit rien a faire; et nous preparions deja du feu des hayes des paysans pour rester la toute la nuit; c'estoit un plaisir a avoir faire un feu d'un telle promptitude, et a la fin si c'estoit le feu que nous mimes dans leurs hayes et leurs palissades, ou quelque autre raison secrette, les paysans devinrent plus traitable, et apres avoir marchandé et disputé avec eux plus que deux heures, nous decouvrimes le moyen pour estre aidé, c'est que leur mauvaise foy ne permit pas de nous secourir sans estre payé par avance; ausitots que nous sceumes cela on les donnoit deux fois plus qu'ils demandoient, et par ce moyen on nous donnoit un couple des chevaux et un couple de boeufs, et comme cela nous arrivames a Swabag a peu pres a dix heures, n'estant eloigné de Haylbron que quatre heures de chemin; comme ce n'estoit pas un village, ou la poste changoit, nous estions tres mal logé, et a peine pouvoit on trouver de la paille. Enfin le lendemain nous partimes de la a sinq heures le matin et arrivames a huit heures a OeringenGa naar voetnoot1) ou nous changeames des chevaux; c'est une petite ville, mais pour le pays assez jolie, ia demeure et chateau des comtes de Ho- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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henloo la rend un peu plus conneu, que bien sa beauté. On nous donnoit encor huit chevaux et quatre postillons, mais comme la terre est extremement grasse nous n'avancames pas beaucoup; a deux lieux de la nous passames la petite ville ou bien le grand chateau de NeynsteynGa naar voetnoot1) ou nous trouvames de fort jolis etangs, et des jardins, qui avoient quelque resemblance a nos jardins Hollandais: on y voyoit des parterres, des petites maisonnettes pour vuider quelques bouteilles de bon vin, pour ceux qui en ont, et les etangs approprié pour les rendre agreables, des fontaines, enfin tout ce que la propreté pouvoit exiger dans un pays si malpropre, comme la plus grande partie de la Souabe. Nous primes un petit diner a Westernaa et apres mydy nous tournames plus que trois heures durant a lentour du chateau Waldenburg, tres agreablement situé sur une hauteur a la droite de chemin. Vers le soir nous arrivames au Steig de Minchen; c'est un passage tres affreux pour decendre des montagnes, chemin qu'on a taillé dans les rocqs, et ou on passe des precipices terribles, enfin c'est un des passages les moins agreable; ou on a mis a coté du chemin des balustres pour ne tomber pas du haut en bas dans des fantes que la pluie de temps en temps cause; et non obstant tout cela on court grand risque, puisque le chemin n'est que trop etroit, et a peine peut un calesche y passer. Etant en bas nous passames la riviere de Kokkel, qui a sa course serré entre ces grands montagnes qui sont sur les frontieres de la Souabe. Et a la fin nous arrivames a 6 heures a Hal, ville imperiale, qui n'est eloigné de Swabag, d'ou nous estions party le matin, que de quatre lieux d'Allemagne. Nous y estions assez mal logé, et mon lit, | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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comme a l'ordinaire, n'estoit qne de la paille. Notre nuit fut courte, car nous partimes de la avand le jour, et comme il faisoit beau, je ne pouvois pas voir la beauté de la ville, mais il ne (m'a) pas plu trop de ce que je pouvois encor voir, seulement elle estoit petite, et je n'y ai rien vu qui m'a plu, que la montée pour entrer a l'eglise, la quelle estoit d'une largeur etonnante, et un demy heure de la dite ville nous deumes encor passer un fond comme a Kokkel, mais pas si affreux; pourtant pour remonter a l'autre coté sur les montagnes, il n'y avoit pas moyen, que mettant encor quatre boeufs devant nos huit chevaux de poste; pour le reste les chemins estoient assez bons passant par tout par les prairies, ou on ouvroit les barrieres, puis que nous venions avec les chevaux de postc, qui ont le privilege de passer par tout. Nous dinames a KraishaimGa naar voetnoot1), autre petite ville imperiale, ou en mesme temps passait le markgrave de BareuhtGa naar voetnoot2), Mareschal General de l'Empire. Le General de Dopf voulait passer incognito, mais le Markgrave le faisoit faire un grand compliment, sur quoy le General se rendoit aupres de luy, et l'a entretenue quelque temps, sans qu'il le pouvoit entendre une seule parole, tellement, m'a t'il | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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dit luy mesme, sa langue est gatèe par le vin, ausy a t'il la mine bien debauchée, comme j'ay peu remarquer, quand il montoit en sa calesche, ou il avoit besoin bien de l'assistance. Il partoit pour Haylbron et les frontieres, son equipage estoit tout en chevaux de poste, il estoit assis en calesche de berline attellé avec six chevaux, et deux ou trois charriots le suivirent de mesme avec des chevaux, sa garde consistoit en six cavalliers, monté sur des chevaux de poste, et deux autre charrettes le suivirent attellé avec quatre | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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pair de boeufs: nous partimes ausy apres que notre calesche estoit raccommodée, estant rompue par les rudes chemins, et nous arrivames devand les portes de DinkelspikkelGa naar voetnoot1) a sept heures; c'est encore une ville imperiale, mais fort petite: la situation commence pourtant estre plus agreable, estant sorty des montagnes de Souabe et entré en Franconie, quelle Cercle n'est pas si montagneux, mais plus unie, non obstant tout cela la Cercle de Souabe est belle et fertile. Comme ce soir il faisoit fort beau, nous ne peumes pas resoudre a y demeurer; nous partimes donc encor a huit heures de Dinkelspikkel, et le chemin estant fort bon, nous arrivames a onse heures a Pekhoven, ou nous reposames un peu, et avant que le jour recommencoit, nous estions deja en chemin, et arrivames a sept heures a Anspag, la residence des Markgraves de ce nom, assez belle, propre et grande ville; un fort joli chateau sert pour la demeure de ce Prince ou il y a des jolis jardins et fort belle situation, le pays n'estant plus si grasse, mais un peu sablonneuse; le mydy nous dinames au cloitre HalsbronGa naar voetnoot2), estant a present un village, apres que les Margraves ont changé de la religion dans le temps de Luyther: et vers le soir nous arrivames a Neurmberg, mais un peu trop tard pour voir la ville pourtant pour ne negliger rien je me faisois mener partout a la faveur de la lune, et je pouvois bien voir que c'estoit une fort belle ville, les rues estant larges et les faces des maisons fort jolies; on me faisoit voir la fontaineGa naar voetnoot3) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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sur le marchè ou il y a un anneau travaillé dans une grille de fer, qui sert pour indice a ceux qui y ont eté, de n'avoir rien negligé de voir: ausy on me faisoit voir le saut du cheval d'un saint par dessus le rempart, pour se sauver de la persecution des incredules: les marques des fers du cheval y sont encor imprimés dans les pieres. Nous estions logé au clocher bleu, ou nous estions fort bien. Nous partimes de Neuremberg le lendemain a 7 heures du matin, ne pouvant pas sortir plus tots de la porte. Le premier relais estoit a ForchaimGa naar voetnoot1), une ville appartenant au Markgraaf de BareihtGa naar voetnoot2), et la quelle a eu le malheur d'estre consumée a une nuit tout a fait par le feu. Le dit Markgrave y a fait batir une autre ville toute nouvelle par les Francois refugié, et y a mis luy mesme un fort jolie palais; la ville nouvelle est fort jolie, et assez grande, mais encor tout a fait nouvelle; nous dinames aGa naar voetnoot3) Altdorf, et arrivé vers le soir a BambergGa naar voetnoot4), logé au trois Mores, ou nous estions tres mal logé; mais parce que cela estoit proche de la cour, nous y estions entré. Comme nous estions fatigué de voyage, je me reposois ausy fort bien, cela fut cause que je ne sortois pas avand que le General eut audience de l'ElecteurGa naar voetnoot5), vers les mydy il y venoit un gentilhomme de la part de l'Electeur en carosse a six chevaux, suivy d'un autre a deux, tous deux de l'Electeur, dans le premier le General se mit avec ce gentilhomme vis a vis de luy, dans le second j'estois tout seul. On | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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nous mena par le plus court chemin a la cour, ou il n'y avoit qu'une garde d'environ vint hommes soldats et un lieutenant ou enseigne. Le General fut rencontré a l'entrée du corps de la cour par le Grand mareschal Schrotenbag, tous les Gentilshommes et tous les courtisans, et fut mené comme cela en haut dans l'appartement de l'Electeur, ou il ne fut pas sitots arrivé, que l'Electeur ouvroit luy mesme son cabinet et recevoit dehors la porte monsieur le General, avec lequel il s'enferma plus qu'un heure. En attendant on me presentoit au ministre intime de S.A.E. le Comte SchönbornGa naar voetnoot1), frere ainé de l'Electeur qui avoit eté pendant le temps de mon pere Envoyé a la Cour de Vienne, avec lequel j'avois un fort grand discours sur toutes les nouvelles de la Suede et des François, et marque certaine qui tous ces gens sont bien curieux c'est qu'ils s'adressoient a moy pour scavoir des nouvelles. Les une heures feurent passé quand l'Electeur sortoit avec Mr de Dopf de son cabinet, et comme j'estois encor avec le comte Schönborn, je luy priay de me vouloir presenter a l'Electeur, ce qu'il fit, et en mesme [tems] j'eu l'honneur de luy faire la reverence: il s'alloit donc mettre a la table ou il se mettoit le premier, comme cela estoit fort raisonnable, dans un fauteuil de velours rouge avec un galon et des fragnes d'or, a sa droite fut placé mon General ausy dans un fauteuil | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tout de mesme comme celuy de l'Electeur; a sa gauche fut son frere et son ministre intime le Comte Schönborn, apres les deux fils du dit Comte, moy trois autres et finalement le Grand Mareschal; la table estoit ovale, mais elle estoit proprement et richement servie, tout ce qu'on pouvoit s'imaginer y estoit, il y avoit toujours un plat de plus que la table pouvoit contenir, de quoy un equyer tranchoit, et que l'on presentoit en apres a la ronde; ausy tots que chacun en estoit servie, on mettoit le plat sur la table en y otant un autre, c'est a dire des grands plats, jusques a ce que l'on avoit présenté de ce maniere de tous les grands plats qui y furent, ..... l'Electeur beut la santé de tous ceux qui y estoient a la table, et on beut ausy a la sienne, et quand on vouloit se lever quand l'Electeur beuvoit, il faisoit tousjours des mines qu'il vouloit qu'on se remettroit; et ne commencoit jamais a boire avand que l'on s'estoit remis, pourtant on se relevoit tousjours en apres quand il commencoit a achever son vin pour luy faire une profonde reverence en le remerciant. Pendant le repas on entendoit de loin des tymbales et des trompettes. On causoit premierement de la bataille de Ramiljes,Ga naar voetnoot1) du quel le General luy | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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devoit faire une ample relation, et apres de la Hollande et du sejour de Czaar; c'estoit alors moy qui luy contoit tout ce que je scavois et mesme un peu plus des avantures de cet illustre vagabond, ou pour parler avec plus de respec, de ce curieux voyageur. J'avois mesme l'honneur de le faire rire pour les accidents que je luy contois d'estre arriveés. Apres il me faisoit un compliment que je n'apprendray jamais a boire a l'Allemande a sa cour, que j'estois trop sobre, et cetera. On se levoit a la fin de la table et apres avoir parlé encore un moment pendant qu'il se degraissoit les dens et qu'il se lavoit les mains, il se retiroit dans son cabinet; mais vous auriez dit qu'il y avoit un tumulte ou un sedition, comme tous ces courtisans couroient pour se mettre devant son cabinet et pour se montrer comme cela. Ajant eté un moment tout seul il faisoit appeller le General, et un demy quard heure apres il me fit la grace de me faire appeller ausy; il me faisoit des compliments de ce que j'estois venu la, et me marquoit son chagrin de ce que les affaires d'Allemagne n'alloient pas mieux, et il me donnoit sa benediction, sur quoy je m'en allois, et le General s'en alloit ausy retourner chez luy de la mesme maniere, comme il estoit venu. Pour ce qui regarde la personne de l'ElecteurGa naar voetnoot1), c'est le plus bel homme qu'on scauroit voir, la teste grise, le couleur extremement vif, le visage rond et beau, et le corps en bon point, pas trop grand, les jeux vifs et quelque chose d'engageant brille dans sa visionomie. Sa cour est tres magnifique et bien meublée, mais la maison n'est pas encor achevé; il aime extremement | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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la chasse, et il se passe guerre une journée, ou il en prend le plaisir. Son frère le comte Schönborn et toute la famille demeurent ausy a la cour, c'est par ce voye la que les dames viennent de temps en temps faire sa cour a madame Schönborn, ou l'Electeur se fait alors ausy quelquefois voir. Quand je fus retourné vers les quatre heures dans notre quartier, le General me disoit qu'il vouloit partir le lendemain matin. Un moment apres le second fils du comte Schönborn me venoit prendre pour me mener a l'Assemblée, qui estoit chez la belle fille du Grand Mareschal. Il y avoit un assez grand nombre des dames, mais on y remarquoit assez que c'estoit a un cour ecclesiastique: elles n'avoient pas ces agrements ny ces manieres gentilles, comme on les veut avoir pour devenir amoureux; pourtant il y avoit une fort belle fille, et fort raisonnable, c'estoit la fille du mesme comte Schönborn, mais j'estois trop pressé, elle n'avoit pas assez de temps de me soumettre a ses charmes. Je me retirois vers les huit heures, et le jeune comte Schönborn avoit de nouveau la bonté de me ramener chez moy; c'est le plus joli jeune homme qu'on scauroit voir, a ce que j'ay peu remarquer en si peu de temps. Nous avions etudié ensemble sans nous connoitre pourtant, que par nom. Quand je revenois a la maison, le General fut déja couché, ainsy je me couchois ausy d'abord, puisque nous devions nous mettre en chemin a deux heures de matin. La ville de BambergGa naar voetnoot1) n'est proprement qu'un vilage, et n'est fermé que par des pallissades, mais sa situation et le beau chateau font que | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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l'Electeur y est presque tousjours; les environs sont tres beaux, et comme en general toute La Franconie, la quelle n'est pas trop montagneux, mais une terre trés fertile par cy par la, a d'autres endroits un peu sablonneuse, mais beaucoup des chateaux, principalement a l'entour de Neuremberg, ou on ne voit que des chateaux et des maisons de plaisance les plus jolies qu'on scauroit voir: c'est l'endroit de toute l'Allemagne qui m'a plu le plus. Nous partimes donc de Bamberg le lendemain a quatre heures, et nous dinames a Forchaim reprenant le mesme chemin, comme nous estions venu. A quatre heure apres mydy nous estions dans les faubourg de Neuremberg, ou on avoit fait venir les chevaux de poste; pour ne passer pas par la ville, nous avancames encor par VuygtGa naar voetnoot1), ou nous changeames encor des chevaux jusques PostbouwerGa naar voetnoot2), ou nous restames la nuit, et comme nous avions ici pour la premiere fois mauvois temps le jour, nous n'avions pas trop de commodité la nuit, et si un officier n'avoit pas eu l'honnesteté de nous ceder sa chambre, nous aurions ete encor pire; mais ne soufrimes pas longtemps, car ausy tots que la lune estoit levée nous nous remimes en chemin, ce qui fut environ les quatre heures, arrivames a 7 a DeinigGa naar voetnoot3); de la nous entrames dans le haut Palatinat, et en mesme temps dans des chemins terrible et un pays ausy peu agreable que la Franconie est agreable. Nous passames une petite ville qui s'appelle NieuwmarktGa naar voetnoot4), et arrivames a PasbergGa naar voetnoot5), | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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et de la a LaaberGa naar voetnoot1), autre tres petite ville et plus resemblante a un ordinaire des cochons qu'un retraite des hommes, et de la nous arrivames a six heures a RegensburgGa naar voetnoot2), apres avoir essuye les chemins les plus rudes et les plus barbares qui se puissent montrer. J'envoyois d'abord chezGa naar voetnoot3) Mr. de Mortaigne, lequel avoit tant de honestete de me venir voir le soir a neuf heures, apres que je m'estois deja couché; je me devois donc lever, et non obstant que j'avois tres grande envie pour dormir et me reposer, il restoit jusques apres les onse heures, mais ausy avoit il une petite chopine. nous estions logé a l'aigle d'or. le lendemain nous partimes a neuf heures du matin de RatisbonneGa naar voetnoot4), et entrames dansGa naar voetnoot5) une tres belle plaine d'un fort beau pays, assavoir dans la Baviere, mais cette pleine est plus ouverte que bien la Franconie, et on n'y voit pas tant d'arbres, au reste la terre est plus fertile, et la chasse y doit estre belle, la premiere poste estoit à FadenGa naar voetnoot6), et la seconde a StraubingenGa naar voetnoot7) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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jolie ville, ou nous arrivames a trois heures, et apres avoir pris en toute haste le diner, nous avancames encor jusques a Straskirken, ou nous estions logè dans nne fort belle maison, et preparè pour les nopces des paysans, on y voyoit quantitè des tables quarrées, ou ils se mettent alors a quatre pairs. ce jour la nous avions eu assez beau temps, un chemin fort agreable le long de la Danube, de la nous partimes un heure apres minuit, et changeames la premiere fois nos chevaux a BlattlingenGa naar voetnoot1), et dinames a dix heures a Vilshoven fort belle petite ville. on trouve dans la villeGa naar margenoot+ par tout les sonnettes par dehors des maisons et par tout ce pays les paysans resemblent aux anciens philosophes ayant des grandes barbes, et des chapeaux pointu; mais voycy le domaine de la galanterie, il n'y est pas un paysan qui n'a pas les mains gantées. party de la a mydy et arrivé vers les quatre heures a passauGa naar voetnoot2) et comme nous voulions encore partir le lendemain apres de bon heure, j'allois a l'instant voir l'eglise cathedrale, qui est la plus jolie qu'on scaurait voir, la propreté des murailles est admirable, et on diroit que l'on estoit dans la maison des dames les plus propres d'Amsterdam, la peinture y est en grand nombre, et fort belle et des meilleurs maitres, par tout dans les niches de la muraille on en trouve, les chapelles en abondent, et le toit en est plein. de la j'allois me promener par la ville, qui est tres propre, et a cause de deux differents embrasements qui ont | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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a moins de trente ans deux fois consumé la ville, on y voit tous les toits a l'italienne pour pouvoir par dessus les maisons passer de l'un a l'autre. le palais de l'Evecque est belle et spatieuse, pour alors ce fut le Cardinal Comte de LambergGa naar voetnoot1), elle est située sur la riviere d'Inn qui separe la ville d'une partie qu'on appelle Instat, qu'on a pourtant joint par un pont de bois. La danube passe entre le chateau et la ville, et L'Iler arrose le chateau et L'Ilerstat de l'autre cotè. c'est donc entre ces trois belles rivieres que la ville est située, l'Inn qui vient de Tyrol est claire et verte et profonde alors d'environ six on sept pieds, le font de graviers et ausy large que la Danube; elle fait tourner quatorse molins de bled. sur la Danube il y a ausy un pont de bois pour passer du cotè du chateau, qui paroissoit en fort bon estat et tres bien entretenu. dans l'hauberge on nous estions logé, on avoit un tourne broche a vent, qui alloit par le mouvement du vent, causè par le feu, c'est une maniere fort commune en Allemagne. nous nous remimes le lendemain a six heures en calesche et arrivames par un assez mauvais chemin a Eysenburn, ou nous deumes attendre plus que deux heures avand de pouvoir attraper des chevaux, et de la nous passames par un fort mauvais chemin et avec des chevaux les plus miserables de toute la route, et que fut cause que de temps en temps, nous demeurames dans le chemin et y laissames des chevaux; quand a la fin m'ennuiyant extremement | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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je quitois la calesche, et m'allois promener, la calesche estant enfoncée dans un bourbier a un heure de BeyerbagGa naar voetnoot1), ou j'arrivois un demy heure avand la voiture; et pendant ce temps la j'allois a une nopce paysanne ou on estoit bien gay, et ou tous les paysans des environs estoient enyvre d'amour et du vin, on y suoit extremement, et l'odeur y estoit assez vilain, mais n'importe ils estoient contents comme des petits Roys, et cela estoit agreable de voir qu'il ne se souciassent pas plus des miseres de leur pays qui estoit ruiné, ny de leur infortunè Electeur. quand le General fut arrive, nous allames voir trente chevaux que le Lantgrave de Hessen-Darmstat avoit fait acheter a Vienne, qui estoient fort beaux pour la plus grande partie. nous nous mimes un peu a reposer, a deuxGa naar margenoot+ heures apres minuit nous partimes et eumes le malheur de trouver les chemins affreux, et comme nous estions de nouveau depuis Passauw dans les montagnes de L'Austrie superieure, nous avions de temps en temps des vues fort belles, de temps en temps de precipices affreuses, et tousjours les grandes montagnes du Tyrol, quoyque eloignees de plus que vint sinq lieux d'Allemagne accompagnoient notre droite. ainsy nous passames depuis Passauw jusques a Vienne ou la pleine de la basse Austrie et de la Hongrie commencent. Nous arrivames a sept heures a efferdingGa naar voetnoot2), et de la a Lints, mais avand d'y arriver nous passames plus qu'un lieux de chemin tout le long de la Danube, ou elle est serreé entre des montagnes, et quoy que des rochers, il y un quantite de bois sapin desus. a un demy lieux | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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de la ville il y a une chapelleGa naar voetnoot1) qui est de grande devotion, et ou tout le monde va de temps en temps, pour quoy on y a ausy elargi le chemin, qui sans cela a une infinité des endroits n'est pas trop large. lints est fort belle ville pour une ville si petite, et je ne me souviens pas d'avoir veu dans aucun endroit une rue si capitale et si belle que la, elle est large extremement, des deux costés il y a des fort belles maisons, qui sont presque tout d'orée par dehors, les Etats d'Austrie superieureGa naar voetnoot2) s'y assemblent, c'est par la que cette ville est si belle. Mais outre c'est une capitale, il n'y a rien, que des fort petites rues, et pas encore en grande quantité, nous dinames un peu a L'Elephant, mais pas longtemps, a deux heures nous estions deja remonté dans notre voiture, et passames par le faubourg; c'est jusques la que les Tartares ont etè pendant le siege de Vienne, et en memoire de cela on y a elevè uue pyramyde a l'endroit ou une barriere les a arrestè, pourtant ce ne fut qu'une partie, pendant que le gros s'arrestoit a Ens.Ga naar voetnoot3) ou nous arrivames a sinq heures, le chemin y estant bon, avand pourtant d'y arriver nous passames une riviere qui s'appelle par un pont le plus long que j'ay jamais veu. J'avois eu le malheur de perdre ce jour là la peruque et le chapeau, par une branche d'arbre, qui entroit dans la calesche, mais je les rattrappay encor a temps. Nous restames a | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Ens parce que le soir tomboit, et que le chemin devenoit pire, ainsy nous partimes le jour suivant a sinq heures du matin, et comme nous deumes passer des montagnes extremement hautes, et que le soleil n'avait pas assez de force pour dissiper toutes les vapeurs de la nuit nous passames quelque fois par des brouillarts et des nues epaisses principalement dans le panchant de montagnes, ou le soleil ne pouvoit pas donner, mais en haut au sommet et en bas dans les vallées il faisoit fort bien, et le soleil luisoit mesme, a neuf heures nous arrivames a Strengberg, et de la par des chemins tres mauvais a AnstettenGa naar voetnoot1), ou nous ne nous arrestames que tres peu et a peine pouvoit on diner, quand nous devions aller plus outre, nous traversames la riviere d'Ips, qui est comme tous les autres qui viennent de Tyrol tres rapide, claire, et pas trop profonde, mais fort large, ausy nous la traversames, et arrivames avec le soir a KimmelbagGa naar voetnoot2), le lendemain nous partimes a sinq heures de la en arrivant a neuf a melkGa naar voetnoot3); ou il y a un tres beau et riche cloitre; avand d'y venir nous passames la riviere le melk, ausy considerable que les autres que nous avons passé estans en de la de la Danube. on conte de ce cloitre, qu'il a autant de revenue en grain, qu'un homme scaura mesurer dans tout une année, de la nous allames a SankpeldenGa naar voetnoot4), ou nous dinames, | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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et d'ou nous partimes a un heure apres mydy, de la le General envoyoit une stafetta a Mr. l'Envoyé BruyningxGa naar voetnoot1), pour luy avertir que nous estions arrivé jusque la. passé par BerslingGa naar voetnoot2) et arrivé a six heures a Sirkirken, ou nous restames dans une fort belle auberge, et ou les paysans tenoit la solennité du carnaval. c'est a dire, ou ils dancerent et se souillerent. de laGa naar margenoot+ nous partimes a sept heures et entrames dans le bois de Vienne, et a dix heures nous arrivames a Boggersdorf, ou nous retrouvames la reponse de Mr. L'Envoyé Bruyningx sur le stafetta du General, et en mesme temps de ses nouvelles, et qu'il estoit a un demy lieux de la pres le Comte de WakkerbaartGa naar voetnoot3), Envoye de sa Majesté le Roy AugusteGa naar voetnoot4) Electeur de Saxe, | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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pour nous rencontrer. nous estions fort embarassé si nous voulions changer encor notre equipage corporel, ou entrer en un etat ausy en desordre, que nous estions, puisque nous ne nous estions pas arrestè depuis Ratisbonne, pourtant pour ne pas affecter une trop grande propreté, et afin que nous aurions tout a fait l'air des voyageurs, nous resolumes de poursuivre notre chemin dans les mesmes equipages. nous rencontrames donc le dit comte Wakkerbaart et l'Envoye Hollandois a un lieux de la ville dans un cloitre; apres les embrassades de part et d'autre le General se mettoit avec Mr. de Bruyningx dans la calesche du comte de Wakkerbaart, qui en revenge se mit dans la sienne, ainsy nous entrames en Vienne, apres un voyage de quatre semaines dans le plus dur de l'hyver, et apres avoir essuye beaucoup des fatigues et des rigueurs de la saison. Je joindray a cette lettre la route que nous avons prise avec les distances de poste en poste, et j'auray l'honneur de vous envoyer par la premiere la relation de mes passe temps a Vienne, par les quelles j'espere que vous gouterez plus de divertissement que par un sterile conte d'un voyage en poste, je suis. Vienne, ce 28 de Fevrier 1707. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Distance des postes depuis La Haye jusques a Vienne, de la Haye il y
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MonsieurGa naar margenoot+ Ausy tot que nous feumes arrivé a Vienne on nous mena chez Mr. de Bruyningx, Envoyé extraordinaire de LL. HH. PP. Les Etats Generaux aupres de L'Empereur, pour y diner ce mydy, nonobstant que nous estions dans un equipage très miserable, pourtant il n'y avoit point de remede, et le mydy estoit passé par consequence point de temps pour changer; Madame Bruyningx nous recevoit fort obligament, un moment apres leGa naar voetnoot1) Prince d'Auvergne y vint ausy, et nous nous | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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mimes a table, et pendant le repas il y vint ausy Madame Duard; et comme cela a ete pendant tout notre sejour ordinairement la compagnie des Dames que nous avous veu, il faut que vous scachiez que est Madame Bruyningx, et quel est Madam Duard. Vous scaurez sans doute, que lorsque Mr. Bruyningx estoit secretaire de Mr. d'ObdamGa naar voetnoot1), quand il fut Envoyé | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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aupres le Roy de Prusse, il devint amoureux d'une fille de chambre de la Reyne; c'estoit une personne fort belle, et qui l'avoit enjoué par la musique, quel art il aime a la follie, et son amour et sa tendresse s'augmentant de jour en jour, il la epousa a la fin. Madame Duard c'est une personne qui estoit venu de la Hollande pour rencontrer son mary qui avoit servy en Hongrie depuis deux ans a cause d'une disgrace luy survenue après la bataille de Hogstett, ou on l'avait passè de faire brigadier, voyla comme elle disoit, mais l'evenement a découvert que c'estoit une aventuriere, qui estoit venu la pour attrapper quelque grand Seigneur, et mesme on dit qu'elle avoit assez d'opinion pour esperer de rendre l'Empereur sensible de ses beautez, elle avoit attrappé par casualité des adresses de Mr. de Klignet d'Uytregt a Monsieur Behagel a Frankfort, de luy a Le Resident Mortaigne a Ratisbonne, et par luy a Mr. l'Envoyé Bruyningx a Vienne, et on dit que c'estoit une fille qui avoit demeuré sur une maison de campagne de Mr. de Druyvesteyn de Haarlem, situe tout pres de Hillegom. Elle estoit assez bien faite, longue, le visage rond et assez jolie, les cheveux bruns, elle se soutenoit assez bien, estoit fort vive et gaye; assez bien en equipage, et par bonheur pour elle il y avoit longtemps, avand qu'on pouvoit decouvrir sa condition, pourtant on la soupconnoit d'abord, mais par la bonté et l'honestè de Mr. et Mde. de Bruyningx elle a eté partout aupres des honestes gens et les gens de condition. Quand elle commencoit de voir que son role alloit finir, et que son masque estoit preste d'estre oté, elle feignit d'avoir receu une lettre de son mary, qui passoit par Prague au lieu de Vienne, ainsy elle le suivoit, et justement fort peu de temps avand que la verité de son histoire fut connue. Quand nous avions diné on nous | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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menoit dans notre quartier; le General chez La Brun, et moy a trois maisons de la a la rose blanche, dans la rue de St. Jean. le General avoit un assez joly quartier de quatre chambres de suite, mais ce fut a 80 degrez haut, et il devoit payer pour ce quartier 18 escus par semaine; c'estoit dans un assez belle maison, ou on louoit differents quartier; comme c'est la coutume fort generale a Vienne qu'il y demeurent trois ou quatre familles a la fois dans une mesme maison, ausy les maisons sont grandes et presque toutes quarrées, un bassecour au milieu, et les montées larges et de pierre ou on monte avec les flambeaux jusques au plus haut de la maison, et quelque fois on ne connoist pas les gens qui demeurent avec vous sous le mesme toit; le Prince d'Auvergne, le Comte Tarini, le Marquis de St. Croce avoient leurs quartiers dans la mesme hotellerie, outre encor deux on trois autres. Mon quartier n'estoit pas si haut a monter et par consequent pas si bas a descendre, j'avois deux petites chambres de suite, et un autre pour mes valets pour lesquels je payois toutes les semaines sept escus. et je ne connoiscois qui que ce fut dans la dite maison, non obstant qu'il y avoit encor plusieurs personnes logè, et mesmes des dames. Ausy tots que nous feumes entrè dans nos quartiers, nous nous mimes en ordre, le General m'envoya chez les Princes de SalmsGa naar voetnoot1), les Comtes de SintsendorfGa naar voetnoot2), | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Wratislau, et Schönborn, pour les annoncer l'arrivée du General, mais ils n'estoient pas a trouver ainsy je me retirois en mon quartier, et me reposois assezGa naar margenoot+ bien, le lendemain j'allois voir Mr de West Rhenen, fameux Banquier, et qui m'offrit sans que j'estoit adressé | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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a luy, ou que j'avois une lettre de change sur luy, de me donner autant d'argent que je voulois, ausy je n'ay pas employe ma lettre de change que j'avois sur mon propre credit j'ay receu l'argent que j'avois besoin, j'allois avec luy chez Mr L'envoye Bruyningx, mais comme il estoit en affaire, je n'y restois qu'un moment; de la j'allois depescher la poste, et diner dans le quartier du General, on nous dinames en fort bonne compagnie, du Prince d'Auvergne, Comte Tarini, et marquis de Laforane. Le Comte Tarini est un fort honest homme, viellard, et sujet extremement a la goute, il est Envoye de S.A.R. le duc de SavoyeGa naar voetnoot1) aupres de l'Empereur, le Marquis de Laforane est un tres joly cavallier Italien, qui a eté avec le Roy Charles a La HayeGa naar voetnoot2), et en Espagne, il est fort bien | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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veu a la cour, est chambellau de l'Empereur, mais comme c'est une charge qui ne donne que le rang, et qu'il y a une quantité prodigieuse de ces gens la, cela ne les distingue pas beaucoup. vers les sinq heures le General alloit a la cour et eut audiance de l'Empereur. comme ce fut sammedy il n'y avoit ny bal ny commedie ny rien ce soir, ainsy il n'y avoit pour nous que de nous retirer, et nous preparer par unGa naar margenoot+ bon repos pour passer agreablement le lendemain: quand j'allois premierement a l'eglise chez notre Envoyé, et cela estant fait j'allois avec le General a la cour, ou il y avoit beaucoup des seigneurs, et apres que nous y avions ete un quart d'heure L'Empereur et L'Imperatrice sortirent de l'eglise, quand ils vinrent on donna le signal en frappant avec le pied contre les planches, alors tout le monde se mit en haye, et leurs Majestez passerent, en passant on les faisoit les compliments a la Bourgogne, c'est a dire par des genouxflections. l'EmpereurGa naar voetnoot1) estoit habille ausy a la Bourgogne, avec une petite veste noire avec des dentelles, l'epèe a coté, un manteau noir, un collet de dentelles, d'un chapeau avec un bouquet des plumes blanches, qui pendoient a l'entour du dit chapeau. L'ImperatriceGa naar voetnoot2) estoit ausy en ordre, ses epaules decouvertes, et son habillement a la Bourgogne; tout de mesme ses dames, et les cavalliers de l'Empereur suivoient ausy les manieres de leur maitre; un heure | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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apres ils se mirent a table a deux, les cavalliers les servoient, et les dames estoient derrière la chaise de L'Imperatrice a regarder. a cet occasion il faut que je vous donne une petite description de la cour, et des equipages de l'Empereur, la cour est grande et vielle, et assez mal meublé, pour y monter, il n'y a qu'un fort vilain montè et un vestibule le plus malpropre, que l'on scaura voir, estant montè on entre dans la sale des gardes, la quelle resemble plus a une friperie, qu'a une sale de la cour, rien ne scauroit estre en plus grande desordre que cela, de la on passe deux ou trois antichambres et alors on vient a la sale ou L'Empereur donne ordinairement audiance, ou il n'est par permy d'entrer qu'aux ministres de L'Empereur, Les ministres etrangers, et les Generaux, et chambellansGa naar voetnoot1) de l'Empereur. Passant par la on entre dans les chambres ou L'Empereur demeure, contre quel apartement vient celle de L'Imperatrice, qui a son entrée de l'autre coste du palais. L'equipage de L'Empereur est assez mal propre, ses carosses sont a l'antique, et son cocher ausy bien que son postillon sont assis sur les chevaux l'un sur celuy de devant, et l'autre sur celuy du timon, ils ne vout jamais a la ville qu'a six chevaux, ses couleurs sont noir et jaune; ses domestiques ordinaires ont les habits de la mesme facons que l'Empereur, et ne quittent jamais leurs manteaux. sa garde est habillè en rouge, mais ont la mine ausy mauvaise que nos stoupjes de Leijden, | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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ses gardes du corps sont assez bien en ordre et assez braves gens, lesquels on nomme les Archiers. Nous allames diner ce mydy chez le comte de SintsendorfGa naar voetnoot1), ou il y avoit une compagnie de douse personnes, de la nous allames chez madame Bruyningx, et avec elle chez Mr. de Wijburg, Envoye du Roy de DannemarkGa naar voetnoot2), qui devoit donner ce soir le bal ajant receu le bouquet, la Comtesse de Buquoy estant la Reyne; vous admirerez peut estre que le bal se donna chez le Roy, et non pas chez la Reyne, mais c'est une maniere universelle a Vienne, les Reynes ne font aucune depence, le Roy doit faire tout, ausy avoit le Roy d'alors fait tout en ordre, la maison estoit tout ornée avec des verdures, et le nom de la Reyne estoit placé par tout, ausy ce fut la plus belle Reyne qu'on scauroit voir, et en mesme temps la plus belle femme que j'ay veu a Vienne, et comme tout le monde l'estime, et nonobstant qu'elle est mariée depuis six ans elle se soutient a merveille. la table ou on souperoit estoit jolyment ornée, enfin tout y estoit ausy propre, que l'on pouroit voir, les dames y vinrent en tres grande quantité, mais seulement en leurs habillements ordinaire, ne jugeant pas l'Envoye assez distinguè pour se parer et se mettre en ordre. Voyla la faute des dames | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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d'Austriche: elles sont superbes au dernier degrè, et ne considerent pas les gens, quand ils n'on pas le titre de Prince ou de Comte. on y dancoit les menuets comme a l'ordinaire, mais je n'y dançois pas, et meGa naar margenoot+ retirois a deux heures, quand je me jestois dans mon lit, et vers les un heures du jour suivant le General et moy allames chez Mr. BruiningxGa naar voetnoot1), et ensemble a la cour, et comme l'Empereur dinoit dans | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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le quartier de L'Imperatrice, nous nous rendimes la; alors il dine quasy incognito, et ce sont alors les dames de la cour de l'Imperatrice qui luy servent, et les hommes doivent tous rester dans L'antichambre, mais comme ces dames de la cour sont toutes des jeunes personnes, qui aiment fort à coquetter avec les galands, elles se rendent de temps en temps dans la dite antichambre, ou tous les jeunes seigneurs s'y rendent ausy, et alors elles ne songent a rien moins qu'a servir L'Empereur, qui ausy de temps en temps s'y rend, et comme il est d'une vivacité sans seconde, on le voit entrer et rentrer sinquante fois dans un quart d'heure, pendant qu'on dresse la table, et que les mets refroidissent, car jamais il ne se met a table, ou les ragouts et les autres plats sont presque a la glace, soit qu'il n'a pas de faim, ou bien que c'est une coutume et un air de gravité Espagnole. quand L'Empereur avoit commencé a manger nous nous retirames chez le comte de WratislauGa naar voetnoot1), ou il y avoit grande compagnie et entre autres le comte de LambergGa naar voetnoot2), Grand Veneur de l'Empereur et son favory, qui me faisoit du premier abord des grandes civilitez, et a qui je donnois ensuite la lettre, que j'avois a luy donner de | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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la part de mon PereGa naar voetnoot1), qui avoit eté tres grands amys ensemble, ausy avoit il la bonté de se lever de table, et aller demander luy mesme a l'Empereur, si je pouvois avoir l'honneur de voir la feste, qui se devoit faire ce soir, car personne n'y peut venir qu'avec une permission toute particuliere de l'Empereur, et alors encor on le conte pour une fort grande grace, et de grande distinction. l'Empereur avoit la bonté de me l'accorder, ainsy vers l'heure marquée il m'envoyoit son equier qui me menoit a la cour, ou je fus placé dans une galerie entre beaucoup des dames, mais comme il estoit encor trop de bon heure, j'y estois presque le premier; et j'avois encor dessein d'aller chez la Brun ce soir en masque, je me retirois encor quelque temps, et je me mettois a la porte pour me pouvoir retirer, quand je voulois. vers les ons heures la feste commencoit. la sale estoit tout a fait ornée avec des lustres d'argent, dans le bout il y avoit un temple et un autel d'Apollon, ou on devoit rendre ses hommages, L'Imperatrice, ses deux fillesGa naar voetnoot2) les Archiduchesses, et les trois autres Archiduchesses les seursGa naar voetnoot3) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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de L'Empereur, et encor huit dames de la cour faisoient l'Entrée de la dance, la contesse TscherniniGa naar voetnoot1) representoit la pretresse d'Apollon, qui recevoit les hommages, lesquels luy feurent présentè par l'Imperatrice et sa bande, on y dançoit a merueille, mais personne ne pouvoit égaler l'adresse de L'Imperatrice; ausy dancoit elle de temps en temps seulette, les deux petites Archiduchesse l'une agée de sept ans et l'autre de sinq dançoient d'une maniere la plus jolie qu'on scauroit voir, en general toutes les dames dançoient tres bien, ausy les avoit on choysyes expressement: l'entrée duroit un demy heure, et quand elle fut finije, L'Imperatrice otoit sa masque, et venoit baiser la main de L'Empereur, et il la prevint, et ils s'embraserent l'un l'autre: apres cela on commencoit a dancer les minuets; L'Empereur dance assez bien, et le meilleur de tous ses courtisans. ils estoient tous masquès, L'Empereur et plus que cent de ses cavalliers feurent tous masquè en habit de théatre, ses ministres comme a l'ordinaire en noble Venitiens sans masque, avec des camisoles de brocard d'or, et des peruques quarrées, avec des bonnets, qu'ils tenoient a la main. L'Imperatrice avec la maison Imperiale et vint sinq de ses dames feurent ausy toutes masquées, en differentes manieres, il n'y avoit que l'Imperatrice et les Archiduchesses qui dancoient des minuets, pourtant on dit que quand le plus part du monde se sont retirees, qu'alors l'Empereur mene bien quelque autre des dames de la cour a la dance. la musique estoit belle, et grande. comme on ne dancoit que des minuets, et | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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que le plus part des gens s'en allerent, je m'en allois ausy tout eblouy de la magnificence que j'avois veu a cette feste, qu'on ne scaura pas exprimer, tellement elle est grande. je m'allois encor masquer non obstant que ce fut minuit passé, en noble Venetien, et me rendois encor chez La Brun, dans la maison ou mon General logeoit, c'est la ou on dançoit toutes les nuits en masque, et ou chacun pouvoit venir qui vouloit payer deux ducats d'or. le General y avoit mené quelques dames, avec lesquels madame Bruyning avoit fait compagnie entre autres madame Duard, et les desmoiselles Kerkner et Blankenau: deux des plus jolies filles que j'ay veu à Vienne principalement la derniere, laquelle estoit fort belle et tres agreable, la premiere ayant beaucoup d'esprit, et de modestie, enfin on y soupoit mais le c(o)eur dancoit, si bien que nous finimes le souper ausy vite que L'on pouvoit et on retournoit a la dance jusques a six heures de matin. il y avoit beaucoup de monde, et des masques les plus droles qu'on pouvoit s'imaginer, on y faisoit L'amour partout, et il n'y avoit pas un coin si detaschè ny si obscur ou on ne trouvoit pas un couple des masque male et femelle ensemble, ausy il y a t'il eu quelques unes qui ont etè decouvert, et qui ont deu partir de Vienne a leurs terres pour moraliser un peu sur la vanité du monde. voyla la correction ordinaire pour les femmes galantes, et ausy cela arrive quelque fois, car il n'y a pas une dame, la quelle n'a pas son galand declaré, pourveu qu'elle soit seulement passablement belle. et par hasard ces galanteries, que L'on considere a Vienne fort legitimes et honestes se changent quelque fois en illegitimes et mal honestes, car a vous dire la verité les femmes Austriennes sont fort vives, et ont la nature tant soit peu donnée a la galanterie. on y dancoit en deux | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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chambres, la musique estoit belle, et le son des cors de chasse entremellèe entre les violons faisoient un fort bon effet. dans deux chambres on versoit du the du caffè et du chocolat, ausy bien que toutes sortes des liqueurs, dans la sinquieme chambre il y avoit une table couverte, et tout sorte de manger y estoit servi sans que l'on payoit la moindre chose que les deux ducats de L'entrée; encor feurent les dames libre de tout cela. afin qu'il n'y arrivoit point de desordre il y avoit une tres forte garde a la porte: bref, tout y estoit admirablement bien ordonné pour se divertir en perfection. je me retirois vers les six heures, et m'ayant fort bien reposé j'avois L'honneur de recevoirGa naar margenoot+ a mon Lever deux personnes bien considerables, ce feurent Mr. de West Rhenen le Bankier et le ministre. Le premier fut tres bien venu, et l'autre y venoit fort mal a propos, puisque dans ce temps je ne pouvois songer qu'aux loisirs du carneval. ausy ne me tourmentoit il pas beaucoup, estant assez honest homme et assez raisonnable theologien, rara avis in terris. on ne trouve pas beaucoup de cette profession. estant habillé j'allois rendre la visite a la dame Duard, et de la au comte BreynerGa naar voetnoot1) qui a eté fort des amys de mon Pere, et qui m'a fait beaucoup des civilitez par cette consideration, il est vicepresident du conseil deguerre. de la, comme a L'ordinaire, j'allois faire ma | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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cour et prendre le diner chez le comte de WakkerbaartGa naar voetnoot1). Envoyé du RoyGa naar voetnoot2) Auguste, Electeur de Saxe, qui avoit priè beaucoup des premiers de la cour, nulpart nous feumes mieux traité que chez luy, et nulpart si delicieusement. de la j'allois voir le garderobe duGa naar voetnoot3) Prince Eugene, laquelle fut la plus magnifique que l'on scavoit; on m'y faisoit voir des habits d'une magnificence extraordinaire et pour quels on demandoit jusques a trente ducats d'or pour louage d'une nuit, et on me disoit qu'il y avoit un que coutoit septante ducats pour le pouvoir porter une nuit: mon ambition n'alloit pas si loin, et je me contentois avec ma noble venitienne, qui me coutoit un ducat de louage chaque fois, et comme j'estois priè au bal chez le comte de WaalGa naar voetnoot4) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Grand Fauquonnier de L'Empereur, j'y allois mais point en masque, ausy il n'y avoit que quelques peu des masques, mais un monde infiny, et une magnificence au dernier point, jamais pouvoit on voir plus des dames de qualitez, plus des habits et ajustements magnifiques, et plus de splendeurs des pierreries, on m'assuroit qu'il y avoit plus que pour sinq ou six millions des joyaux. la table fut tres propre ou on devoit souper, on y voyoit toutes les revolutions de la chasse des Faucquons. Comme je ne dançois pas, je m'ennuyois bientots, et estant fatigué des festins et bals continuels, je m'en allois apres minuit, mais je fus bien attrappé quand je m'avois mis au lit, que je ne pouvois point dormir a cause que le Comte de Waal demeuroit tout proche de mon quartier et que la sale ou on dansoit donnoit sur la rue; je n'entendois toute la nuit que la musique et au lieu de dormir je dancois des minuets dans le lit. pourtant quand le jour fut venu, et que le bal fut finy, je reparois la perte que j'avois fait, et ne me levois qu'a mydy, quand j'allois a la cour pour demander audianceGa naar margenoot+ aupres de L'Imperatrice pour le General, je m'addressay pour cela au Comte de WalesteynGa naar voetnoot1), le Grand Mareschal de L'Imperatrice, qui me donnoit l'heure de sinq apres mydy. nous dinames ce jour chez nous a cause que ce fut jour de poste, mais comme j'avois deu attendre long temps avand de pouvoir parler au | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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dit Comte de Walensteyn, je trouvay les plats presque vuidées, ce qui ne m'accommodoit pas trop, ne dejeunant pas, et ne soupant non plus; pourtant on me fournissoit quelque chose, et je n'avois pas lieu de me plaindre. quand les sinq heures feurent venue j'allois avec le General a la cour, et comme on attendoit quelque temps la, les dames eurent la bontè de nous entretenir pendant ce temps la, entre autres je fis connoissance avec une Contesse de KufsteynGa naar voetnoot1), la plus belle et la plus jolie de toutes les dames de L'Imperatrice. ce mesme soir on devoit representer l'Opera ItalienGa naar voetnoot2) d'Etearco, et comme L'Imperatrice attendoit si long temps avand de donner audiance a mon General, j'avois grand peur, que je n'aurois pas trouvè une place, si j'avois attendu plus long temps, et le Comte de MartinitsGa naar voetnoot3), le Collonel des Archiers avoit la bonté de me faire introduire a l'Opera par un des Archiers de L'Empereur, sans pourtant que j'avois besoin une telle introduction, car le Comte de SauburGa naar voetnoot4), Cham- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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bellan et aide de camp de l'Empereur estoit un des Commissaire de ce jour la pour L'Opera, et il avoit eu la bonté de m'offrir de m'introduire. Comme j'y estois, il y avoit plus de deux heures avand que Leurs Majestez vinrent. elles se placerent sur une petite trone, L'Empereur a la droite, a son coté L'Impratrice, et puis les trois Archiduchesses, seurs de l'Empereur. elles mirent tous leurs pieds dans des sacs d'ours, et derriere il y avoit quelques geridons avec des chandelles, car il faut scavoir que l'on n'y trouve pas de lumiere autre que celle que L'on apporte, pourquoy toutes les dames presque portent des petites bougies avec eux. derriere leurs Majestez feurent les dames de la cour, et contre les murailles et sur une gallerie les dames de la ville de la premiere volèe comme ausy les Seigneurs, les ministres de L'Empereur a sa droite sur des banqs, et les ministres etrangers a sa gauche. le theatre estoit une sale de l'appartement du Roy CharlesGa naar voetnoot1), ainsy la place ne fut pas trop grande. l'Opera estoit fort belle, ausy l'Empereur qui tenoit luy mesme un grand livre a la main avec les notes, fut extremement attentif. comme je voyois la pour la premiere fois les ArchiduchessesGa naar voetnoot2), il faut que | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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je vous en donne une description; c'est que malgré leur naisance illustre ce sont les personnes les plus laides que j'ay jamais veu, la seconde est la plus belle, et c'est elle qui est destinée pour le Roy de Portugal, mais helas je plains ce jeune Prince qu'il doit avoir une femme, qui selon toutes les apparences ne luy playra pas; toujours je ne voudrois pas etre Roy de Portugal en sa place. elles ont environ de vint sinq jusques a vint ans. pendant qu'on estait dans la plus grande attention, voyla quelques banqs, qui se rompirent; quel eclat de rire; et L'Empereur malgrè son autorite et son attention ne fut pas capable de les remettre au silence que par le temps. cela n'empecha pas les acteurs, et ils executerent jusques a la fin fort bien leurs roles. mais le plus agreable fut le desordre qu'il y avoit pour sortir, la place de la cour ne fut pas assez grande pour contenir toutes les carosses, et a peine pouvoit ou en trouver le sien. le Lendemain nous dinions chez le comte de Baar maitreGa naar margenoot+ de Poste hereditaire des pays hereditaires de l'EmpereurGa naar voetnoot1); et vers le soir nous avions notre rendevous chez Madame Bruyningx pour aller avec une partie des Dames que Madame Bruyningx avoit fait chez la Bruyn pour y dancer, nous feumes tous masquè en noble Venetiens, j'y menois la comtesse de WurmbrandGa naar voetnoot2); les | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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deux frelles Blankenau, frelle Wurmbrand, Comtesse PrysingGa naar voetnoot1) et Madame Duard feurent de la partie, le General donna un souper tres jolye a toutes ces dames, nous dancames a toute force jusques a sinq heures de matin, et la foule fut egalement grande que lesGa naar margenoot+ autres jours; l'autre jour ou pour mieux dire l'autre mydy, puisque le jour ne commencoit a notre egard que vers ce temps, et que nous eumes assez de hardiesse pour lier les deux jours L'un a L'autre par la dance dans le temps que naturellement ils sont separès; he bien donc, L'autre mydy nous dinames avec nos deux dames, Bruyningx et Duard a petite table chez monsieur l'Envoye de Dannemark Wyburg: l'apres mydy j'allois rendre la visite à Mr. le Secretaire ConsbroekGa naar voetnoot2), qui avoit eté extremement des amys de mon Pere: cet homme fait presques toutes les affaires domestiques de l'Empire, et est fort considerè a cause de sa capacité. le soir j'allois jouer chez Madame notre Envoyée, ou je ne trouvois que Madame Duard et le Baron de DankelmanGa naar voetnoot3); ainsy nous jouïons L'anturelu;Ga naar margenoot+ ainsy je ne me divertissois pas beaucoup. le | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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jour d'apres je dinois dans le cartier, ce fut jour de poste; le soir j'allois a L'opera, ou on representoit encor Eteorco, et comme j'ay deja L'honneur de vous avoir donnè une description de tout cela, je ne le repeterai pas afin de ne vous ennuyer pas. Le dimanche j'allois faire ma devotion chez notre Envoyé et puis ma courGa naar margenoot+ a L'Empereur. le mydy il y avoit festin chez le Vice Chancelier Comte SchönbornGa naar voetnoot1), ou nous estions a tres grande compagnie, et tres proprement servy. ce ministre me faisoit beaucoup des honestetez sans que j'avois la moindre adresse a luy. c'est un jeune homme de tres bonne mine, neveu de L'Electeur de Mayence, et fils ainé du Comte Schönborn, ministre mesme du dit Electeur son frere, sa charge est la plus belle de toute la cour, puisque elle luy donne la direction de toutes les affaires de L'Empire et independent de L'Empereur. vers le soir j'allois avec l'Envoye Bruyningx et le Comte de Wakkerbaart rendre la visite de condoleance a la Comtesse de StraatmanGa naar voetnoot2), la quelle estoit devenu veuve | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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depuis peu, nous entrames dans l'appartement de ceremonie ou il faisoit bien obscur, ce fut la raison que je ne pouvois pas bien voir la dite dame, la quelle a la reputation d'être fort belle, et fort debonnaire. les ornemens lugubres faisoient un fort bon effet, car on laissoit a elles la ceremonie de deuil, pendant que les personnes plaisantoient et rirent leur soul. comme mon Pere avoit été fort familier avec le defunt et chez luy, je la faisois les compliments de la part de mon Pere. de la j'allay pour ne pas me donner trop a la tristesse et melancolie, vers quoy mon penchant naturel est fort donnè, a un bal des enfans ou quelques jeunes petites filles et garçons commencerent le bal par une fort jolie entrée, apres quoy ceux qui estoient plus avancées le suivirent par les minuets ordinaires. comme j'avois voulu estre propre ce jour la, j'avois mis des souliers nouveaux, mais helas que j'en soufrois, je n'en pouvois plus; et je devois estre assez inpoly pour les oter pendant le bal, quand par hasard une jolie personne me vint prier pour danser, si vous aviez veu ma confusion, rien ne la pouvoit egaler, mais que faire, je ne pouvois dancer en souliers pantouflisées, ainsy je la demandois permission pour pouvoir attendre un moment, que j'avois receu le kramp dans un de mes jarets et qu'ausy tots qu'elle seroit passée, je prendray la liberté de la venir demander. ainsy je devois remettre mes souliers au plus vite, quel moyen, ils me presserent extremement, et tout le monde auroit peu voir que je les avois otès, quand a la fin mon General, qui estoit masqué en noble Venetien, se mit devand moy, et par ce moyen je remettois mes sou- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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liers, et commencois a dancer: je n'avois pas finy ou je sentois de nouveau des douleurs effroyables, ainsy je me devois retirer et prendre d'autres souliers, quand je me masquois en mesme temps, et me rendois au Meelgraben, d'ou j'avois pris un billet pour un ducat, c'est ausy une sale tout a fait de la mesme maniere comme chez la Bruyn ou on dance pour son argent et en masque, la maison est batty de la ville, et les inhabitans louent des quartiers, il y avoit beaucoup de monde, je me retirois de la a trois heures. le jour venue j'allois faire la reverence au Prince de ZalmGa naar voetnoot1), le Grand Mareschal de l'Empereur, et son Premier ministre, il me recevoit avec beaucoup des civilite et nonobstant que L'on dit, qu'il est fier et hautein au dernier point, il me faisoit autant civilitez que j'avois receu d'aucun autre, mais ce ne fut que par des paroles et pour peu de temps, peutestre que si j'avois eu des affaires a demeller avez luy, que je n'aurois pas eté si content. il avoit extremement la goute au bras et pieds comme a son ordinaire. sa posture paroissoit fort bonne pour autant que je pouvois juger d'un homme qui estoit assis: son origine est des pays de Munster, son credit a la cour est fort grand. j'allois diner ce mydy sans mon General chez le Comte de BreynerGa naar voetnoot2), qui avoit fait expressement une partie des bons amys de mon Pere, pour boire a sa santé. La | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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compagnie n'estoit pas trop grande; il n'y avoit que lss Comtes Guido de StarrembergGa naar voetnoot1), General GronsfeltGa naar voetnoot2), MansfeltGa naar voetnoot3), WilsGa naar voetnoot4), Max Bryner, et RapagGa naar voetnoot5). on estoit bien gay, et on se divertit fort bien. de la j'allois | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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a la Commedie Italienne, ou on representoit le festin de pierre, mais a vous dire la vérité je n'entendois pas beaucoup: je n'y trouvois pas grand chose a admirer, si non que toutes les loges feurent meublée avec des tentures diverses, et devant toutes on pouvoit mettre des jassies pour estre caché et incognito; voila une bonne coutume pour favoriser la galanterie. pour le reste la place n'estoit pas trop grande. comme l'Empereur donneroit ce soir une feste a L'Imperatrice, et qu'il m'avoit permi d'y estre, j'allois vers les neufs heures a la cour, et je fus placè sur la mesme gallerie, que j'avois etè quelque jours d'auparavant; vers les onze heures la feste commençoit, on y voyoit le mont Parnasse, ou Apollon montoit, et devand luy feurent six pasteurs qui se mirent au pied de la montagne, et au millieu il y avoit six guerriers, entre quels fut L'Empereur. Apollon les exhortoit a la payx; ce fut le Marquis de Sta. Croce, Romain d'origine, qui representoit Apollon, il chantoit fort bien, mais dans le commencement il estoit un peu alterè. quand il avoit achevé, les six guerriers et six bergers commencerent l'entrée de la dance, et executerent tres bien leur dessein. L'Empereur brilloit principalement par sa dance, et les cavalliers le suivirent de pres, quand L'Entrée fut faite L'Empereur vint a L'Imperatrice, et L'embrassa, et tous les cavalliers eurent L'honneur de baiser la main de L'Imperatrice et des petites archiduchesses. apres quoy on commençoit les minuets comme a L'ordinaire. La magnificence fut grande, et les masques de ceux qui avoient composé la feste avoient couté chacun a L'Empereur trois cents ducats, ce fut un present que L'Empereur les faisoit, mais les autres cavalliers, qui y feurent en grand nombre, ne cedoient pas en magnificence a ces habits Imperiaux, si bien qu'on ne pouvoit rien voir de plus | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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magnifique. je m'en allois a deux heures apres minuit, et faute de compagnie, je ne voulois pas aller seulGa naar margenoot+ chez la Brun, ainsy je me mis au lit. le lendemain j'allois rendre la visite au Duc et Cardinal de Saxe SeitsGa naar voetnoot1), et nous dinames chez le Comte WieserGa naar voetnoot2), Envoye de l'Electeur PalatinGa naar voetnoot3). le soir nous allames avec une grande bande dire adieu au Carneval, puisque c'estoit le dernier jour, j'y menois la frelle Kerkner, mais qu'il y avoit une infinité de monde, ausy le General donna un fort grand soupè a plus qu'a trente personnes. en verité ce fut comme si toute la ville fut venu la pour finir le carneval avec la bonne bouche; jamais plus des personnes, et jamais la dance ne fut plus animée, et c'est une chose admirable que pendant l'espace de six semaines les gens ne se pouvoient pas lasser a dancer des minuets sur minuets, car cette derniere | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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nuit on estoit tellement pressé qu'on devoit attendre ordinairement un demy heure avand que L'on pouvoit dancer, et le matin a six heures on estoit encor plus que trente pair qui s'estoit mis l'un derriere l'autre pour dancer tousjours, quand les musiciens plus sages que tous ces honestes gens qui estoient la au bal, finirent a jouer, et par consequent on finit ausy la dance; quand donc on vouloit s'en aller, il y avoit une telle presse des masques, qu'il estoit impossible de trouver ses carosses ou ses chaises, et on estoit la un grosse demy heure a attendre dans le froid et le vent tout echauffé que L'on estoit. alors on aloit a L'eglise, alors on quittoit le monde, et on alloit penser a la fragilite humaine, et on alloit ensevelir toutes les extravagances et follies du carneval sous un petit croix de cendre; mais voyez la devotion, il y avoient des gens assez irreverent pour aller en masque a l'eglise, et recevoir tout masqué la benediction du cendre. en voyla donc le carneval finy, le quel on a voulu outrer a toute force par exces des divertissements et plaisirs et debauches qu'on a fait autant qu'on a peu; et on m'a dit que depuis long temps on n'avoit pas fait un tel exces que pendant le carneval de cet' année; comme les bals ainsy les festins pour la plus grande partie finirent des ce jour la, et chacun dinoit chez soy. vers le soir j'allois rendre la visite a Madame Bruyningx, et comme il y avoit de la compagnie, j'y jouois; mais je me retirois de bon heure; esperant de me reposer asteur en tranquilité, puisque autant de bruit que L'on avoit fait pendant le carneval, autant la tranquilité reignoit asteur. le lendemain j'ay commencé a voir les chosesGa naar margenoot+ que la ville de Vienne et ses environs fournissent, ce que je n'avois pas peu faire jusques la, ajant eté tousjours au bal et aux festins, premierement j'allois voir | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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la Favorita, dans le fauxburg qui s'appelle Auf der wydenGa naar voetnoot1). le palais est assez grand et les jardins assez petit, pourtant assez propre pour le pays ou ils sont, mais on n'y voit rien de rare ny d'extraordinaire. c'est le palais ou L'Empereur se retire a L'ete pour estre plus a L'air que dans la ville, ce n'est qu'un demy heure de la ville. la situation est un peu elevée, ce qui fait que L'on a un beau prospect du coté de la ville. ce mydy nous allames diner chez l'Envoye Bruyningx, qui donnoit un repas fort magnifique, principalement en poison a La Hollandoise, ce qui est tres agreable a tous ces seigneurs de la, puis que L'on ne trouve presque jamais cela fort bien preparè. on y estoit a dix huit a table. Le Cardinal de SaxeGa naar voetnoot2) en estoit du nombre, comme ausy leGa naar voetnoot3) General Heester, le quel je n'avois pas encor veu que la, enfin tous les premiers seigneurs de la Cour estoient la, et estoient bien aise de manger du bon poijsson. vers | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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le soir nous commençames a jouer avec Madame de Bruyningx. le lendemain Le General avoit la bonté deGa naar margenoot+ nous montrer le champ de bataille quand la ville fut livrée a L'an 1683 du siegeGa naar voetnoot1) avec lequel les Turqs la presserent alors. le Comte WakkerbaartGa naar voetnoot2) nous fournissoit des chevaux, puis qu'il avoit un fort bel equipage et en mesme temps fort grand, luy et le Prince d'Auvergne feurent de la partie, nous sortimes a neuf heures de matin par le SchottendorGa naar voetnoot3), c'est la porte sur la riviere au dessus de la ville, et fimes de la par dehors les lignes de circomvallation le tour de toute la ville jusques a la riviere par dessous de la ville. la bonne memoire du General touchant les moindres particularitez fut a admirer, et outre qu'il faisoit fort beau, et que la promenade estoit par la fort belle, le recit d'une si fameuse delivrance nous contentoit ex- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tremement. chemin faisant nous rencontrames le Prince Max d'HannovreGa naar voetnoot1) qui faisoit la chasse des milans par des faucons, il y avoit un qui pendant que nous nous y arrestames se levoit si haud dans L'air, que L'on ne le pouvoit plus suivre. vers le mydy la promenade estoit finye quand nous nous mimes en calesche pour aller chez Mr. de West Rhenen a sa maison de campagne, ou il nous avoit invite de vouloir diner, quand le malheur vouloit que nous arrivames justement un moment apres a L'endroit ou le duel entre le Comte de ZintsendorfGa naar voetnoot2) et le Comte de Colalto estoit determinée par la mort du premier, et une blessure mortelle de L'autre, d'ou il mourut la nuit suivante. nous estions assez gay chez Mr. de West Rhenen, les Dames Bruyningx, Duard, Pistalozzy et Pron feurent de la partie; l'Envoyé de Hollande n'y estoit pas, parce qu'il ne se portoit pas bien, et le quel nousGa naar margenoot+ trouvames a notre retour au lit. le Lendemain quand | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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je n'avois rien a faire je me faisois mener au de la de trois des branches de la Danube, et j'avois dessein de les passer toutes, mais la distance fut trop grande, et je me devois contenter a voir seulement ces trois la, sur lesquels il y avoit des tres grand ponts de bois, mais d'ou la superficie n'estoit pas des planches, mais des arbresGa naar voetnoot1) toutes entieres, sans quelles estoient attaché avec des clous, seulement l'un mis aupres de l'autre, et cela se soutenoit comme le sort vouloit, c'est de quoy on ne se soucioit point, ausy ne les peut on pas trop lier, puisque toutes les hyvers ils courent risque de briser par les glaces, et cela arrive fort souvent. j'allois ausy me promener au prater, qui est la promenade ordinaire a l'eté, c'est un bois sur un des isles de la Danube, qui est appropriée par des allées, ou les soirs de l'eté on s'y promene, et ou l'Empereur fait quelquefois la chasse des renards en les bernant, c'est a dire, a les laisser passer par dessus des filets, et les jetter alors en haud, tout de mesme comme L'histoire conte de Sanco Panco Valet de chambre du Fameux Don Quichot qu'il fut berné par les paysans. justement quand je rentrois en ville, voyla les gens qui couroient de tous costez je ne savois pas ce que cela vouloit dire, je m'informay, et ce fut justement l'Envoyè de l'Empereur qui avoit eté aupres L'Empereur Turq, et qui revenant faisoit son entrée. cela estoit assez magnifique. devant luy marschoit un detaschement de la garde de l'Empereur, et Mr. GuarientGa naar voetnoot2), (c'est ainsy que l'Envoyè | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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s'appelloit) suivoit a cheval, et tous ses domestiques et officiers de mesme, monté tous sur des chevaux tres magnifiques, et estans tous habillè a La Turque, mais bien magnifiquement, il apportoit quelque chevaux pour un present que L'Empereur d'Orient faisoit a son confrere d'Occident, avec des harnois et housses bien magnifique, il eut audiance secrette de L'Empereur, et ajant finy tous ses principaux officiers eurent L'honneur de baiser la main de l'Empereur. je dinois ce mydy dans le quartier du General; et vers le soir nousGa naar margenoot+ allames jouer chez Madame Bruyningx. Le dimanche suivoit, mais comme j'estois pressé pour voir ce qui restoit encor, je la convertissay en un jour de promenade, et m'allois promener en carosse dehors la ville pour voir le Nieuwgebouw, c'est une maison fait de la mesme maniere que la tente de Sultan SolimanGa naar voetnoot1) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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a l'an de 1529, lorsqu'il assiegeoit la ville fut construite, et l'on dit que l'Empereur Charles sinq fut obligé par le traité de la paix de faire en pierre le model de la tente de son ennemy a l'endroit ou il avoit eté dressée, et de mettre le croissant par dessus la tour de la cathedrale de St. Stephan. au reste ce ne sont que des grandes galleries et des jardins entre deux, au millieu il y a sinq ou six pavillons mais je ne l'ay pas veu, parce que l'on ne le pouvoit ouvrir, il a servy pour un maison, ou L'Empereur faisoit garder ses animaux de chasse, mais les MecontensGa naar voetnoot1) d'Hongrie y ont eté et ont tué tout, mesme deux qui estoient dressé a la chasse de lievres. de la j'allois a Ebersdorf, mais horsmy la grandeur de la maison, il n'y a rien a voir; la situation est assez agreable, et l'Empereur y va a l'arriere sayson, mais les Mecon- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tens ils viennent de temps en temps, c'est qui rend ces places un peu negligées. le mydy nous dinames chez le comte de Wakkerbaart avec des dames, et passé le soir a jouer chez Madame Bruyningx, comme aGa naar margenoot+ L'ordinaire. Le lendemain j'allois voir la Schatkamer ou le tresor de l'Empereur mais c'est impossible de pouvoir exprimer toutes les richesses que L'on nous faisoit voir la, c'estoit un prodigieux tresor; on n'y voyoit que des perles, des diamants et d'autre joyeaux les plus rares les plus grandes et les plus magnifiques que l'on montre en aucun endroit, et cela dans un nombre infinye. enfin je ne scauray entrer en detail de tout cela, puisque cela m'eblouissoit par la splendeur de toutes ces choses extraordinaires: pour y entrer on donne six ducats pour la peine, qu'on prend a le faire voire. ce midy j'allois a la cour en dueil pour le Roy de PortugalGa naar voetnoot1), et le mydy nous dinames chez le Baron de BartholdyGa naar voetnoot2) Envoyè du Roy de Prusse; l'apres mydy j'allois faire la visite au Comte de RantsauGa naar voetnoot3), qui est depuis quelque temps a la cour | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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pour un proces entre les Ducqs de Holsteyn et luy pour son Comté de Rantsau. c'est un homme riche comme la mer, mais avare au dernier point........ Notre rendevous du soir estoit chez Madame Bruyningx. le matin d'apres il se devoit faire une acteGa naar margenoot+ de ceremonie a la cour, assavoir les hommages de l'Abbé de KemptenGa naar voetnoot1): comme l'on avoit pris le dueil depuis le dimanche passé pour le Roy de Portugal, la cour estoit tapissé de noir, dans la salle des audiances publiques il y avoit une trone de deux ou trois degrez, le fauteuil estoit ornè d'un tapis d'or brocard, qui se levoit jusques au dessus de l'Empereur contre le dos du daix, qui pour le reste fut ausy en dueil, L'Empereur estoit en noir avec un colet de linge et un crespe sur le chapeau. son habillement fut comme a l'ordinaire a la bourgognonne, ausy bien que tous ceux de ses ministres. quand il fut assis, et le grand maitre de L'Imperatrice Comte de Wallesteyn, qui faisoit cette function par ce que Le Grand maitre de L'Empereur Prince de Salms estoit incommodé de la goute, avec l'epée de l'Empire nud a la droite de L'Empereur, son grand chambellan et le vice chancelier de l'Empire a la gauche, sur le premier degrè du throne, les Ambassadeurs de l'Abbé vinrent, et ajant fait des genouxflections jusques a terre par trois reprises le | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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premier qui estoit ecclesiastique faisoit la demande du Fief pour l'Abbé son maitre, l'Empereur L'accorda, et alors le devoir et le serment que l'Abbé ou ses Ambassadeurs devoit faire fut lu, et juré sur le nouveau testament, alors L'Empereur se decouvroit, ce qu'autrement il ne fait jamais, cela fait, il les presenta de baiser le bouton de L'Epée Imperiale, ce qui firent de fort bonne grace, et le second des ambassadeurs fit une harangue tres belle et bien prononcée en haud Allemand pour remercier L'Empereur et luy souhaiter beaucoup des prosperitez, et en apres ils se retirerent faisant de mesme autant des genouxflections qu'en entrant. comme notre depard estoit reglé pour le jour d'apres, j'allois demander congé partout, mais je ne trouvay personne a leurs quartiers que le Cardinal de Saxe Zeits, qui me faisoit beaucoup d'honneur, et me menoit mesme quand je voulus aller par trois on quatre antichambres, jusques a la montée. de la j'allois trouver le comte de Breiner qui avoit la goute, et le mydy je passay chez moy, et le soir chezGa naar margenoot+ Madame Bruyningx. le lendemain matinGa naar voetnoot1) le General comte de Wakkerbaart fut ma premiere visite de congé, et apres Madame Duard; la quelle je trouvois a sa toilette, mais ne sachant pas mieux jusque la, ou ce fut une honeste femme, je la laissay en ordre. vers le diner de L'Empereur j'allois demander audiance de L'Empereur pour le General et pour moy, et je L'obtins vers les six heures, vers quel temps nous nous rendimes a la cour, ou il y avoit bien peu de monde dans le commencement, mais ils vinrent apres. pendant que nous attendions la, il nous arriva une chose jolye; il faisoit fort obscur dans L'antichambre ou j'estois a causer avec L'un et L'autre, car elle estoit | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tendue de noir et il n'y avoit que deux chandelles dans la chambre, comme je me promenois par la chambre, j'entendis un petit bruit a une porte, qui s'ouvroit tout doucement, et le Seigneur qui estoit aupres de moy s'apperceut le premier que c'estoit l'Empereur; dabord un autre ausy, qui s'approchoit, et recevoit un message, apres quoy la porte se referma, j'estois bien surpris de cette façon de L'Empereur, et on me disoit qu'il faisoit comme cela quelquefois des echappades, pour se divertir; pourtant j'estois bien peu fortifié, et il me sembloit, quod non bene conveniant nec in una sede morantur, Majestas et amor. un quard heure apres le General eut audiance, la quelle ne duroit qu'un quard' heure, en sortant il receut une fort belle bague, qui valoit bien quatre mille francs. ausy tots qu'il fut sorty, Le Grand Chambellan me vint appeller; j'entrois donc dans la sale ou L'Empereur estoit tout seul dedans, et comme la sale estoit tres grande, tendue de noir, et ou il n'y avoit que deux chandelles sur un table derriere l'Empereur, il paroissoit plus tots estre dans une caserne, que dans une palais Imperial. quand j'entrois j'avois le malheur de perdre presque ma contenance puisque je devois faire les compliments par des genouxflections par trois reprises, en entrant, au millieu de la sale, et approchant de la Personne, on m'avoit dit qu'il parleroit le premier, et qu'ainsy je n'avois qu'a luy repondre, mais soit qu'il n'estoit pas en humeur, ou qu'on m'avoit abusé, il se tut, et je ne parlois point, ainsy il faisoit bien calme dans l'endroit ou le plus grand Monarque de L'Europe estoit enfermé avec moy; a la fin prenand la parole courageusement je luy disois, que je me flattay que Sa Majesté ne prendra pas mauvais la liberté que je prenois de luy faire la reverence, et de luy recommander en sa puissante | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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protection mon Pere et sa famille; il avoit pourtant alors la bonté de me repondre, et il rompoit alors les chaines de sa taciturnité, en me disant, qu'il estoit bien persuadé du zele de mon Pere, qu'il estoit bien aise de me voir la, et qu'il me souhaittoit un heurex retour; sur quoy je m'approchois et ajant fait un genouxflection je luy pris la main droite et la baisa: et me retirois avec tout autant des genouxflections: voyla, mon cher Amy, bien d'honneur, mais bien peu de realitez, et ne me croyez pas si fol ou si bisar que je prefereray la baisemain de L'Empereur a celle d'une belle fille; mais, enfin j'estois la, et je ne voulois pas partir de Rome, comme L'on dit sans avoir veu le Pape; c'est la la raison pourquoy j'ay fait toutes ces choses la, desquels je suis bien peu engraissé. J'allois ausy prendre congé de Mr. et Mme BruyningxGa naar voetnoot1), et me retirois de bon heure, puisque je devois encorGa naar margenoot+ empacquer tous mes hardes. ce que je fais asteur de grand matin, et nous partons a ce moment, estant a dix heures. adieu je suis pressè, car la calesche est deja attellée, etc. Vienne, ce 17 de Mars 1707.
Hier eindigt het journaal voor zoover het door C. Hop is uitgewerkt en in het net geschreven. Van het | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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relaas van zijn terugreis bestaat alleen het volgende brouillon......................Ga naar margenoot+ party a dix heures, en passant vers le SchönbrunGa naar voetnoot1), dinè a Poggersdorf passé... la riviere le Wien, promenè par le Wenerwald, passé la riviere... grosse. dormy a Sankpelden, y arrivé a neufheures. le jour suivant futGa naar margenoot+ terriblement incommode par le vent, froid, neige, et pluic, et mauvais chemin, party le matin a six heures diné à Kenmelbag et dormy a Strengberg, y estant venusGa naar margenoot+ a dix heures, et party le matin a quatre encor fort froid nous sommes arrivé a Ens a neuf et a Lins a 12 et a efferding a 4 ou nous dinames et allames encor a Bijerbager nous couchames y arrivant a 10 heures.Ga naar margenoot+ Party de la a six heures, dine a Eysenbrun, arrivé par la hauteur a Passau belle veu de la hauteur, encor party de la a 3 heures et arrivé a Vilshoven a 7 heures,Ga naar margenoot+ le passage par le bois et apres le long de la Danube. Party de la a 2 heures apres minuit la lune estant fort belle, diné a Straubing et arrivé a Ratisbonne a 5 heures, beau jour(?), Mr Mortaigne venoit nous voir, et il me menoit voir la maison ou la diete s'assemble, des vilaines chambres; logé a l'aigle etGa naar margenoot+ party de la a 6 heures, Mortaigne nous venoit congedier, temps pluvieux et mauvais chemins, diné a LaaberGa naar margenoot+ et arrivé a 6 heures a Theinig. party de la a 3 heures arrivé a 11 heures a Neuremberg par le plus beau chemin; large de 300 pieds par le beau millieux d'un | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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bois, trouvé en chemin une superstition des paysans, qui lient les arbres avec de la paille contre le froid. party de Neurenberg a 1 heures changé des cheveaux a FarembagGa naar voetnoot1), et de la a Emskerk, mauvais chemin arrivé a huit heures a Langefelt, veu beaucoup desGa naar margenoot+ draaibrugjes. beau jours. party de la a 6 heures, tres mauvais chemin changé la premiere fois a Possemheym, diné a Kintsingen, passé par Vurtsburg et changé des cheveaux, et arrivé a 7 heures a Remlingen party deGa naar margenoot+ la a 5 heures et arrivé a huit a Wertheym, pris un bateau pour 200 flor. d'Allemagne jusques a Nimmeguen. party de la a onse heures, et allant tous jour un mil dans une heure, nous vimes des belles terres (?) jusques a 60 l'un.... l'autre de vignobles, passè a 10 heures le soir le pont d'Asschaffenburg; arrivé a 5Ga naar margenoot+ heures de matin a Frankford, allè voir Mr. Behagel, et veu des argenteries, party encor a 10 heures dela, vers.... a HeugstGa naar voetnoot2), arrivé a 4 heures a Mayence, et pendant qu'on alloit demander a passer, j'entrois dans la ville, et je voyois l'Eglise Cathedrale. nous partimes encor a sinq heures et arrivames encor a 7 heures a OostrichGa naar voetnoot3) dans le RinkhouwGa naar voetnoot4), ou pour la nuitGa naar margenoot+ nous mimes pied a terre, et partimes de la a six heures passames a 8 de log de BingenGa naar voetnoot5), le rattenturnGa naar voetnoot6) a l'entrèe | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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du dit log a l'AtsmanGa naar voetnoot1) aupres de Retshausen (?)Ga naar voetnoot2), quel image les femmes grondeuses doivent baiser, a 9 heures nous passamesGa naar voetnoot3) Baggerag a 10 heures le chateau Phaltz, a 11 le banqGa naar voetnoot4) de sable de SankouerdenGa naar voetnoot5), et arrivames a Rhinfelts, le seul passage par dessus le Rhin par un pont volant, arrivames a 4 heures a Coblents, montames a la cour, apres l'audiance du General je faisais la reverence a l'ElecteurGa naar voetnoot6); luy disant, que je la priay que son A.E. me vouloit permettre de luy faire la reverence et de l'assurer du profond respect de mon Pere, il me demaindoit touchant mon voyage, et de mon Pere, le quel il faisoit saluer, et se recommander; | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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apres quoy nous sortimes, on nous envoyat un 12 de bouteilles de vin, et nous partimes encor jusques a Neuwied, ou nous restames a cause de la nuit. le General De DohnaGa naar voetnoot1) Prussien beaupère du Comte de Neuwied nous envoya de sa chasse, les deux jours ont etè pluvieux et nous partimes de la 2 a 5 heures,Ga naar margenoot+ arrivames a 12 a Bon, ou le Commandant Coutrier (?) venoit voir le General, nous avions passe le matin a 6 heures le chateau de NederwiedGa naar voetnoot2), un grand projet mais le quel le Diable a deverty, puis qu'il y demeure; situè contre un rocher. passé a 10 les sept montagnes, party de Bon avec encor deux rameurs a cause de la force du vent. et arrivé a 4 heures a Cologne, debarque la calesche et pris des cheveaux de poste pour aller encor plus outre par terre, veu BilderbeekGa naar voetnoot3) et Bronkhorst,Ga naar margenoot+ arrivé a 8 heures a Upladen, party de la a sinq, et arrivé a dix a dusseldorp, mené par le General Comte Nassauw WylburgGa naar voetnoot4) a la cour. party encor de la a un heure avec un atellage de l'ElecteurGa naar voetnoot5), et arrivé a sinq | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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a hoogstraten, et a huit a Rhynberk: resté la jusques 30 a 4 heures du matin et arrivé a 7 a Santen, a 12 a Cleef diné, et 4 a Nimmeguen, ou le landdag estoit, veu Mr. van den BergGa naar voetnoot1), et 7 a Arnhem et a 10 a et party dela a minuit arrivé a neuf a Uytregt et party a dix et demy, fait preparer le dine a Bodegraven, et arrivé a onse a la Haye.Ga naar margenoot+ | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Bijvoegsels.Litt. A.Verbael van Hamel Bruyninx Tom. xiv, Weenen 26 Febr. 1707, No. 131. ‘Gisteren omtrent de middag is alhier gearriveerd den Heer Generaal Lieutenant Dopff, met de welke ik meerendeels het overige gedeelte van den dag ben besig geweest te confereren over den inhoud van Uw Ho. Mo. ordres en instructie die ick d'eere gehad hebbe, dat aan mij gecommuniceerd heeft, ende sijn Ede te informeren van de constitutie van dit Hoff en van de dispositie van saaken en van gemoederen van 't selve. van daeg sijn wij tegens den middag in eene provisionele conferentie geweest met den Prinse van Salm (Carel. Theod. Ott. Opperhofmeester) in desselfs appartement ten Hove, daer den Graeve van Sintzendorf (Philip Gr. v. Sintzendorf Oppercanselier en Conferenzminister) bij present was: van desen avond sal welgemte Generael audientie hebben bij sijne Keijserlijke Majesteit ende omdat de saecken nog niet matuijr sijn, ook den tijd te kort is, soo sullen wij d'eere hebben met de aenstaande post onder addresse van den Hr. Griffier aan Uw Ho. Mo. so omstandigh rapport van den toestand van saaken en van ons wedervaeren omtrent derselver ordres te doen als de affaires van den tijd sullen lijden, verhopende ick | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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dat welgemte Hr. Generael met redelijk genoegen over 't succes van zijne negotiatie, so aen dit Hof als in 't Rijck sal kunnen retourneren.’ - De uitdrukking ‘in 't Rijck’ (ins Reich) voor ‘alle Duitsche landen buiten Oostenrijk’ werd in de laatste tijd nog in Oostenrijk gebruikt. - De Envoyé vermeld tevens dat ‘de Gravinne von Ringsmaul, Gouvernante van de Staatjuffers van de Keyserinne, en den Grave van Paar premier maître d'Hotél van den Keyser, sijn gedestineert om van wegens haare Keys. Majten af te gaen haelen en aen dit Hoff te conduiseren de Princesse van Wolfenbuttel, alhoewel haer Doorl. nog so haast niet gedeclareert sal werden als bruyt van den Coning van Spagne Carel de derde.’ De Grave van Paar was Joseph Jgnatius, Obrist Küchelmeister, de broeder van Carel Joseph den Generale ‘Erb-Postmeister’, waarvan p. 26. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Litt. B.De tegenwoordigheid van den Gen. v. Dopf bij het beleg van Weenen door de Turken onder Soliman II blijkt uit het hem door Leopold I in 1685 verleende diploma van ReichsritterGa naar voetnoot1). Post alia. ‘Benebenst auch uns und Unserm Loblichen Ertz-Herzoglichen Haus von Osterreich auch der gantzen Christenheit zu diensten und bestem, anno tausend sechs hundert dreij und achtzig, bij dem damahln Gott lob glucklich erfolgten entsatz Unserer statt Vienn, auf unsers lieben oheims Georg Friederichs fürsten zu Waldegg Lor ihme übertragenen befehl, die General Quartier-meister stel beij denen Frankischen Crais auxiliar Völkern mit sonderbaren aufrichtigkeit und vernunft rühmlich versehen, und uber das beij diesem jahr zu end gehenden Feldzuge in unserm Königreich Ungarn wider den Ertz und Erbfeind Christlichen nahmens den Turken, von obgedachten Fürstens zu Waldegg Lor als dero Generaal Adjutant und Ingenieur sich gebrauchen und darbeij seinen valor und tapferkeit solchen gestalt fürscheinen lassen, dessen derentwegen’, enz. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Litt. C.5 Maart 1707 No. 148. Verb. v. Bruyninx. ‘Gisteren ontfangen secreete orders.... op de missive van den Heer Vrijbergen gezant te Londen, raekende het overnemen van eenige Saxische troupes, en doordien den Heer van Wakkerbart Extraord. Envoyé van den Coning Augustus juist in geselschap aan mijn huys was, so hebbe ich denselven gesondeert, in wat dispositie den Coning wel mogte sijn, ten opsigte van het overlaeten aen den Keyser van eenige Cavallerye ende omtrent het employ van Sijner Majesteits troupes in Italien, waarop denselven mij gesegt heeft geene apparentie sag....’ Post Alia. ‘Den Gen. Dopff en ick hebben oock al voorheen de Keys. Ministers gesondeert gehad omtrent het overnemen van eenige Saxische troupes bij den Keyser, dog hebben ons betuygt geen middel te sien deselve te kunnen onderhouden.’ Men geloofde dat de Princes Rakocky, die toen te Dresden was, trachtte deze troepen tot haar hulp in Hongarije te verkrijgen. Zij was (Hubn. Taf. 111) Charlotte Amalia, dochter van Landgr. Carel van Hessen-Rheinfels in Wanfried, g. 8 Maart 1679, getr. 26 Sept. 1694 te Keulen, moest in een klooster 1703, los 1735, weer gevangen gezet in Bohemen 1707. Salveert zich na Saksen 1707, van daar na Dantzig. Zij sterft in Parijs 28 Febr. 1722. Franciscus Leop. Ragoczy, van de Vorsten van Zevenbergen, was g. 1686 4 Sept., gevangen te Nieustad 1721, ontsnapt 8 Oct. 1701, wierd Rebell 1703. (H). | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Litt. D.Weenen 16 Maart 1707.... ‘aan Generaal Dopff overgelevert de gesloten reiterative missive (v. no 162) nopens de expeditie van Napels, sullende haar Ho. Mo. van welgemt Gen. selfs vernemen dat dit Hoff vastgestelt heeft den te doene inval in Frankrijk, laetende alleen de expeditie van Napels aen hare Britsche Majesteit en aan haar Ho. Mo. consideratie gestelt blijven, oordeelende men deselve om sooveel te practicabelder, dewijl men het accord wegens den uyttoght van het Corps van Medavit uyt Italien naer Susa voor so goed als finaelijk gesloten houd, sulckx alles breder van den heere Gen. Dopff selfs sullen vernemen.’ Op denzelfden dag leverden de Gen. Dopff en de Envoyé Bruyninx de volgende memorie bij de Ministers van den Keizer in, zie Verb. 16 Maert 1707 no 167½: Memoire ou Points des quels le sousigné Général et l'Envoyé extr. de l.H.P. Mess. les Et. Gén. sonhaitent d'être informés. Les mesures pour les opérations du Rheyn. Quel Général sera destiné pour le commandement de l'Armée d'Allemagne. Quelles troupes seront jointes a celles des quatre cercles (Franconie, Souabe, Chur-et Haut Rhin); dans l'apparence que les Ennemys feront un effort en Allemagne l. Ha. Pu. sont du sentiment que le seul moyen de faire une puissante diversion est de porter la guerre chez les Ennemys. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Quels places on sera obligè de se rendre maitre dans le Milan (ais) et ailleurs avant qu'on puisse entrer en france. (Signé) De Dopff et Bruyninx. Réponce présentée etc. Verbaal 17 Maart no 168. Post alia... la Reine de la Grande Bretagne et MM. les Et. Gén. avoient témoigné qu'ils souhaiteroient M. le Prince Eugene de Savoye à la Teste de ce commandement, on l'a proposé à la diète à Ratisbonne p.a... la présence du Prince encor absolument nécessaire pour quelque tems en Italie. Sa Maj. Imp. a resolu d'envoyer le Maréchal Comte Guido de Starrenberg au Rheyn. M. de Thüngen auroit à rester avec le corps pour la garde des Lignes et le Marechal de Starrenberg pourroit pousser l'opération sous Mr. le Margrave de Bareith etc. (Signé) Philippe Louis Comte de Sinsendorff. De ‘Force de l'Armee au Haut-Rhin’ wordt op gegeven 8000 Pruiss. 2000 Wurtemb. in 't geheel 54805 man. Over de zending van Graaf Starhemberg, zie Verb. 23 Maart 1707 no 184: ‘Het Keys. Ministerie heeft getracht Graaf Guido van Starrenberg te disponeren om sig van de expeditie tot het revictuaillement van Leopoldstadt te chargeren.... dog doordien Graaf Starrenberg volgens het met den heer Gen. Dopff gemaeckte concert gedestineert is om aen den Rheyn te gaen commanderen, so verhope ik dat het met haer Ho. Mo. intentie en goed welmeenen overeenkomende sal sijn dat ik alhier devoiren aenwende opdat denselve van de voors. expeditie van Leopoldstadt geexcuseerd blijve.... beetere sorge soude sijn geworden voor de voorsieninge van Landauw, gelijck dan oock den Heer Lieut. Gen. Dopf, laetstelijck tot Heilbron op de vergadering van de vier geassocieerde kreytsen sijnde, daertoe gecontribueert | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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hadde.... en nopens de uyttocht van het corps van Medavit uyt Italien en de geconcipieerde expeditie van Napels heeft dit Hof gescheenen te flatteren dat op de informatie aen den Gen. v. Dopf medegegeven en de representatie aen denselven gedaen haer Brittsche Majesteit en haer Ho. Mo. nog souden bewogen kunnen worden om in de expeditie, sonder praejudicie van het groote dessein, te consenteren.
Het groote dessein werd gemist Verb. no 468 ‘l'expédition contre la France échouée.’ Toulon werd vergeefs door Victor Amedeus II van Savoie en Eugenius belegerd. Berwick behaalde eene overwinning in Spanje te Almanza. Napels werd evenwel door de Oostenrijkers bemachtigd. In de Nederlanden bleven de legers onder den Hertog v. Marlborough en den Hertog van Vendome zonder tot een beslissenden slag te komen. Goslinga zegt p. 34... que le Duc (de Marlborough) n'avoit aucun dessein de faire quelque chose de toute la campagne: que se voyant privé de l'espérance d'obtenir jamais (sans la dernière extrémité) l'agrement de l'Etat pour le gouvernement des Pays-Bas, sa marote, il feroit trainer la guerre pour nous matter, et reduire à y donner les mains et entre tems commander et faire sa bourse;.... en, pag. 42: Ainsi finit une campagne (1707), dont apres tant de glorieuses en Espagne en Italie et au Pais-Bas de l'année passée (1706), on avoit conçu de si grandes esperances. Si elle finit tres malheureusement aux deux premiers Païs, elle fut infructueuse, et par consequent ruineuse a l'Etat; nous etions obligés de continuer la guerre, et de porter un fardeau qui devoit en tres peu de tems accabler l'Etat. Je ne manquois pas après mon retour à la Haye de communiquer a trois ou quatre des principaux à la Haye les observa- | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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tions, que j'avais faites pendant cette campagne par rapport à la conduite, que le Duc (de Marlborough) avoit tenue, et en particulier le tort, qu'on avoit eu de prendre contre nos representations la resolution de ne pas agir au commencement de la campagne: mais le Duc revenant d'un voyage en Allemagne sceut si bien cajoler tout le monde qu'il effaça bientot les impressions que mon raport avoit fait sur eux. Chesterfields letters a propos v. den hertog v. Marlborough: ‘He had an inimitable sweetness and gentleness in his countenance, a tenderness in his manner of speaking, a graceful dignity in every motion, and an universal and minute attention to the least things that could possibly please the least person. This was all art in him; art of which he well knew and enjoyed the advantages; for no man ever had more interior ambition, pride, and avarice, than he had.’ Uit het Verbael do. Weenen 6 April 1707 no. 218 blijkt: ‘dat den Keyser sig in groote verlegentheyt bevond nopens het oppercommando in Hongarijen, ende seer scheen te balanceren niettegenstaende het geconvenieerde met den heer Gen1. Dopff, om den heere Grave Guido van Staremberg te doen commanderen in Hongarijen, en den Generael Heyster in desselfs plaets nae 't Rijck te senden.’
Dit gebeurde evenwel niet en zoo als boven gezegd is, heeft de Markgraaf v. Baireuth zich geretireerd en is het commando bij provisie overgelaten aan den Keiz. Generael Veldmaars. Hans Carl Graf v. Thüngen, tot dat de Keurvorst van Hannover hetselve soude overnemen. Omtrent den Gen. v. Heister zie boven ook nog en Verb. Bruyninx 2 Marty 1707 No. 139.... dat de gen. Veldmarschalk Heister weynig apparentie siende | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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om in de aenstaende campagne op eene convenable wijse in S. Keys. Maj. dienst actievelijk geemploijeert te worden, sig eenigsints gedegouteert en genegen schijnt om het commando als chef van den Czar v. Moscovien aen te nemen, dog den voortgang daervan schijnt nog ongewis. - Over een ‘degout’ van den Veldmaarschalk omtrent een commando in de armee wordt ook in het Verbael van Jacob Hop (de vader) gesproken. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Litt. E.Georg Adam Ignatius Graf Martinitz Ritter des Güldnen Vliesses. Dieser war zu Ausgang des vorigen (17ten) Seculi Kais. Ambassadeur zu Rom und weil er das Interesse seines hohen Principals auf das allernachdrücklichste wider die Französische Intriguen des Pabsts beobachtete, brachte er sich in Rom eine solche Furcht und ein solches Ansehen zu wege, als wenn er souverainer Herr davon gewesen wäre; Pabst Innorentius xii selbst konnte ihn weder sehen noch hören, und schrie ihn vor einen hitzigen Böhmischen Kopf aus, und wenn von einem neuen Kaiserlichen Minister, so man wieder erwartete, geredet wurde, bezeigte er seinen gegen ihn gefassten Widerwillen mit diesem Seufzer: ‘Mai un Boemo, nur keinen Böhmen.... In dem damaligen Successions-Kriege war er beij Einnehmung des Kön. Neapolis General-Commissarius, und darauf eine zeitlang Vice-Roi selbigen Reichs, welche hohe Charge er aber An. 1707 nach etligen Monaten niederlegte. Sein Nachvolger war Wirich Philip Lorenz Daun commandirender Gen. Feld.-Mars. in Italien. Carl III machte ihn nicht nur zum Ritter des Güldnen Vliesses und Grand d'Espagne, sondern beschenkte ihn auch mit dem Fürstenthum Thiano im Napolitanischen gelegen.... Er soll von dem Herzoge v. Savoyen mit dem Marquisate Rivoli beschenket worden seyn. (G). | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Litt. F.Colletta storia del Reame di Napoli dal 1743 sino al 1825. Imo. Tomo Imo.
VI. 1707. L'Avanguardo tedesco, retto dal conte di Martinitz nominato da Cesare vicerè di Napoli, era in punto di marciare ostilmente; quando legati di pace gli andarono incontro a presentare le chiavi della città, non vinta, ma vogliosa del nuovo impero. L'Ingresso delle schiere cesaree fu trionfale; il popolo alzò voci di plauso al vincitore, e furioso, qual suole nelle allegrezze, atterrata la statua poco innanzi eretta di Filippo V, rotta in pezzi, la gettò nel mare. ....la sola Gaeta, rinforzata delle galere del duca di Tursi, faceva mostra di resistere lungamente.... Stretta di assedio che il conte Daun dirigeva, e aperta, non finito il settembre, una breccia, gli assalitori vi montavano.... entrarono nella città e vi fecero stragi e rapine. L'Ascalona e pochi altri riparati nella picola torre di Orlando, la cederono il dì seguente per solo patto di vita, e vennero in Napoli prigioni: erano, tra i più chiari, oltre il vicerè, il duca di Bisaccia, don Niccolo Pignatelli, e'l principe di Cellamare, uomini poco innanzi autorevoli e primi nel regno, valorosi nelle battaglie, nobilissimi di sangue, favoriti sempre dalla fortuna; oggi avviliti e prigioni di barbaro straniero. |
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