Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap. Deel 6
(1883)– [tijdschrift] Bijdragen en Mededeelingen van het Historisch Genootschap– Auteursrechtvrij
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Brieven van v. Kinsbergen.Ga naar voetnoot1)
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a S.A.S. et d'ont la lecture a estes faite et corrigée en votre presense, ce trouvant dans vos main, je n'en dirai plus rien la dessus, si non, monsr, que le tems presse, vu la situation politique de l'Europe, pour le mettere ou un autre mieu vue tendant a ce grand but en place. Croye un Mattelot, monsr: qui ne parle que pour le bien general, qu'and il vous dit, que nos voisins ont fait depuis bien du temps, de si grand progrès dans leur formes de constitution et marine militaire, tandis que le notre est restés tellement en arriere, que cet avec crainte qu'il pense ce que ce sera qu'and la République ce trouvera engagée dans une guerre un peu vive; on ne forme pas si vite un officier de marine, comme un de terre: non, monsr, outre des grande connoissance mathematique et phisique, que n'a-t-il pas besoins encorre. Le champ est trop vaste pour une lettere. Qu'elle n'est pas meme le simple detail de differense entre un Mattelot et soldat. Dans un temps ou l'art de la guerre par mer ne fut pas si perfectionnée, la Republique avoit des ressources en elle, en prenant des bons Capitaines et Officiers du commerce pour commander leurs vaiseaux de guerre. Ces tems ne sont plus, monsr. notre metier demande actuellement des autres hommes. L'art de la guerre est devenue une grande sciense, et non plus un simple metier, comme autre fois, ou ils suffiseit d'être marin et brave. Quelques trentaines d'années de service soit dans ma patrie que chez l'etranger, ou j'ai vu le feu en subordonner et en chef, m'ont fait connoitre les raisons, que j'ai l'honneur de vous avancer. Si on s'arrette un moment, monr. et qu'on voit qu'il ne ce trouve dans l'Europe un état telle petit que peut-etre sa marine, ou son corps d'officies et payes et entretenues par l'état, exceptes dans une Republique fondée sur le commerce, le croiroit on, sans la voir? | |
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Ma situation, monsr. et les propositions qu'on m'a fait ailleurs, me doivent mettere à l'abri de toute idée d'interet personnel; permettes donc, messieurs, comme citoyen que je vous recommande l'interet de ma patrie, et le bien etre d'un corps qui a-eu l'honneur de ce distinguer, ou l'occassion ces presentés. Cet-avec bien du respect et de considerations que j'ai l'honneur d'ètre, Ratisbonne
Monsieur,
(Origineel.) J.H. van Kinsbergen. | |
A son Exellence le Général en Chef, comte de Walmoden.Sans avoir l'honneur de connoitre votre Exellence, je ne la viendrois assurement point importuner de mes lettres, mais cet honneur et la situation de nos affaires m'inspirent asses de confiance pour exposer mes sentiments à votre Exellence en franc et loyal marin qui, en aimant sa patrie, s'interesse sincèrement a ces alliés. Ayant eue l'occasion, mon Général, de voir votre memoire sur la position que l'armée sous vos ordres devoit prendre dans ces moments, je suis parfaitement d'accord sur ce principe que plus une armée doit s'etendre plus elle s'affoiblit; mais pardonnés, votre Exellence, à un matelot qui desire nullement s'ingerer dans la direction militaire de terre, si, d'apres la connoissances du local, ce principe ne lui paroit point applicable a l'objet en question, par ce qu'il croit la ligne le long du Whael moins etendue que celle du Lek, bien entendu si celle ci doit être prise pour soutenir le tout. Qu'il me soit aussi permis de representer à votre Exellence, si en abandonnant le Whael on n'augmentera pas la hardiesse de l'ennemi et decouragera nos trouppes; si d'apres ceci avec le terrein qu'on aban- | |
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donne aux francois, on n'augmentera pas leurs moyens tant pour subsister que pour inquieter nos trouppes, et diminuera par consequent le repos pour ces derniers; si enfin par cette retraite on ne donnera pas à l'ennemi toute la facilité de tourner nos postes, de les prendre en revers et de marcher droit à Dort, endroit qui lui permet de faire reposer ses trouppes, d'attendre même le degel et le rend sans contredit le maitre de la Hollande, puisque c'est dans cet Isle qu'il trouvera toute sorte de vaisseaux et de Batiments avec tout le necessaire pour les armer. Votre Exellence joignant aux qualités d'un Général encore celle d'un ministre, voit trop clair pour que j'aurois besoin de lui developper tous les avantages que l'ennemi à pour faire la guerre à l'Angleterre et à l'Europe s'il est maitre de la Republique par les armes. Je n'ai pas besoin de vous representer que si cette conquête n'interdit pas entièrement à l'Angleterre le commerce du Nord, elle le rendra du moins tres incertain et fera par consequent manquer de tout le necessaire pour une flotte. Je n'ai pas besoin non plus de vous representer qu'elles en sceront les suites pour l'Europe, si l'ennemi peut l'attaquer avec de nouvelles ressources non seulement, mais encore d'un centre qui par les Rivières lui donne la facilité d'agir sur toute la circonference. Il n'en est point de même, votre Exellence, si nous pouvons nous soutenir et faire une paix la quelle, desavantageuses pour nous, ne le scera jamais autant pour l'Europe que si les francois auront fait la conquête de notre Republique - J'aime sincèrement ma patrie, je l'avoue; mais jamais cela ne m'a aveuglé à un point pour ne pas considerer qu'en cas que les alliés ne pouvoient pas se soutenir près de Breda, leur interêt etoit de nous engager à faire la paix. Mais ce qui est fait, n'est plus à remedier, et | |
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dans les circonstances actuelles que l'ennemi a une tres longue ligne de defence, il me paroit, comme marin, que la meilleure et peut être unique ressource est de tomber brusquement et vivement sur lui. C'est l'offensive dont je me promets tout le succes possible, car je ne scaurois douter que de cette maniêre on ne surprenne l'ennemi - l'embarasse beaucoup et le force a retrograder. Ce ne sceront pas la les seules avantages: on le forcera encore à se mettre sur la defensive par ce qu'en faisant depuis longtems tous ces plans d'operations et d'attacque ou bon lui semble, etant presque certain de notre facon d'agir et de notre principe en effet de la quelle nous restons toujours sur la defensive, il jouït naturellement de tous les avantages analogue a cette position. Si cet idée d'un Marin pour agir offensivement peut s'executer, considerés, je vous prie, votre Exellence quelle honneur doit en revenir aux trouppes - quelle gloire au Général? Combien ne prierai-je pas ce Général de me prendre avec lui comme son galopin, afin que temoin de tout, je puisse admirer l'honneur et l'avantage qu'il procurera par la à la situation de l'Europe. Voila, votre Exellence, les sentiments d'un homme qui s'il a mal vu les choses, peut avoir etés entrainé par l'amour de sa patrie et par ces voeux pour le bonheur généralde l'Europe, mais qui toujours n'en restera pas moins avec les sentiments d'une haute consideration de votre Exellence etc. A la Haye
(Signé) J.H. de Kinsbergen.
In dorso: Lettre du Lieutenant Amiral J.H. de Kinsbergen à son Ex. le Comte de Walmoden, commandeur en chef a l'armée de sa Majesté Britannique. (Copie). |
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