Het Belfort. Jaargang 3

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Vlaamsch-België & Polen.

HET is voor den eersten keer niet, dat men die twee namen naast elkander zet. Meer dan eens mocht men van ‘eene Vlaamsche geschiedenis bij het Poolsche volk voorgevallen’ spreken⁽¹⁾. Men randt immers Polen aan in zijne heilige volksrechten; men verschopt zijne moedertaal onder de voeten en zijnen godsdienst tracht men uit te roeien. - ‘Dat weten wij ook’, antwoordt gij, ‘en met recht en reden is het, dat die dwinglandsche handelwijze van Rus en Duitscher gedoemd wordt.’

Met recht, en reden, ja! - doch staat het niet aardig, dat gij in Polen afkeurt, dat gij Rus en Duitscher verwijt hetgene gij te lande goed acht, en waar ge in onze Vlaamsche gouwen Rus en Duitscher in navolgt? 't En valt nochtans niet te loochenen: dat gebeurt; zoo onredelijk handelt gij zelven ten onzent.

In Polen gebruikt men het geweld om de slachtoffers naar zijne grillen te dwingen, doch stijgt er een noodkreet uit die benepen borsten op, gij hoort dien, en uwe dagbladen vertolken uwe verontweerdiging; in het gezicht van heel Europa nagelt gij den Duitschen vertreder van Polens taalrechten aan den schandpaal. - In Vlaamsch-België komt juist geen geweld te pas... neen, de ‘mode van den dag’ heeft de ketens

(1) Zie o.a. ‘Eene Vlaamsche geschiedenis bij het Poolsche volk voorgevallen,’ in De Vlaamsche Wacht van 14 Dec. 1884. - alsook ‘Over de Taal van het godsdienstig Onderwijs in Pruissisch Polen en Vlaamsch België’ door J. Bols; Leuven, 1883.

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verguld; de slachtoffers zijn fier - of ten minste onverschillig - in hunne slavendracht, maar is er een dat toch den band voelt nijpen, scherper in de toekomst ziet, en de noodlottige gevolgen met vasten blik berekent, - blaast dat slachtoffer het noodsein, men lacht met zijnen kinderachtigen angst, men spot met zijnen overdreven iever.... niet zelden ook schiet men in eene theaterachtige gramschap tegen hetgeen men verontweerdigd heet: buitensporige aanmatigingen en onbeschofte taal!

Och! al zoo dikwijls moesten wij dat hooren en zien!

‘Arm Vlaanderen! spijtig dat gij in Polen niet ligt, men zou met uw lot meer deernis hebben!⁽¹⁾’

In het ‘Bieu Public’ van 14 November 1887 komt eene briefwisseling uit Posen voor, die het Gentsche dagblad in het Parijsisch ‘Le Monde’ aantrof. Zij draagt voor titel: ‘La Persécution dans la Pologne prussienne.’ Op onze beurt knippen wij die voor ‘Het Belfort’ uit, en, om het artikel zijne volle weerde te laten, deelen wij het onvertaald mede. Wij vinden er eene reden te meer in, om met lijf en ziel de rechten onzer Vlaamsche moedertaal af te eischen, om de Fransche catechismus-mode, zonder verpoozen en zonder omzien naar personen, te bekampen. Te hooge belangen zijn in het spel om te zwijgen, om de laatdunkende grillen van zekere lieden goedsmoeds door de vingeren te zien. Neen, neen! Waar de Poolsche briefwisselaar zoo spreekt, moeten wij niet aarzelen, en wat hij, zonder zich te bekreunen, vrijpostig betreurt of bestrijdt in leeken en priesters, mogen wij - waarom niet? - moeten wij eveneens hem nazeggen.

Nu volgt zijn schrijven. Hier en daar heb ik de bijzonderste volzinnen onderlijnd:

(1) Slotwoorden van bovenvermeld artikel der ‘Vlaamsche Wacht’.

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‘Les mois d'été, s'ils n'apportent guère de soulagement à nos maux, constituent généralement une espèce de trève non dans l'application des lois promulguées, mais au moins dans l'invention de nouveaux moyens destinés à nous exterminer. Mais, aux premières bises d'hiver, les coups les plus cruels recommencent à nous frapper sans merci. La Gazette de l'Allemagne du Nord, voix officielle qui initie le public aux intentions du gouvernement, vient d'annoncer qu'aucune nouvelle loi anti-polonaise ne devait être proposée aux Chambres dans le cours de la prochaine session, mais que l'on se bornerait à développer les précédentes par voie administrative. Déjà, il y a deux ans, le prince de Bismarck, se refusant à regret la satisfaction de faire suivre les expulsions de l'expropriation forcée de la noblesse polonaise, s'écriait en pleine Chambre, qu'il saurait lui faire la vie assez dure pour qu'elle s'en aille d'elle-même. Cette sinistre promesse n'est que trop bien tenue, et l'existence devient impossible dans les conditions actuelles. Au 1^er octobre dernier, un coup suprême est venu s'abattre sur nos malheureuses écoles primaires. Déjà, en 1873, malgré les garanties royales qui protégeaient jusqu'ici les immunités de l'enseignement en langue nationale, le ministre Falk avait relégué le polonais à un rang subalterne, ordonnant que dorénavant l'allemand soit considéré comme langue enseignante dans toutes les provinces de l'ancienne Pologne échues en partage à la Prusse.
Malgré les inconvénients pédagogiques de ce système, il avait été introduit dans toutes nos écoles primaires, sauf à réduire à néant toute instruction, devenue nulle par le fait même de l'incapacité des enfants à comprendre un enseignement fait en langue étrangére. Mais au moins le catéchisme et l'histoire sainte avaient-ils gardé leurs prérogatives et chaque semaine, pendant deux ou trois heures, il était permis d'apprendre à lire et à écrire en polonais. Les maîtres d'école se servaient aussi de la langue nationale pour expliquer aux enfants les mystères de l'allemand, et de cette façon il restait encore quelque possibilité de leur apprendre quoi que ce soit. Voilà qu'un ordre royal vient d'éliminer ces vestiges d'enseignement polonais de toutes les écoles primaires du grand duché de Posen, de la Silésie et de la Prusse occidentale. Désormais, l'école est destinée uniquement à devenir un engin de germanisation, nullement un moyen de civilisation. Comme de raison, l'enseignement devient impossible dans ces conditions-là. Mais ce n'est pas l'enseignement seul qui est en jeu. La presse catholique allemande s'est émue de cette iniquité surtout en vue des dommages qu'elle causerait aux âmes d'un demi million d'enfants. Dans toute violence prussienne, on peut toujours démêler une attaque contre l'Eglise. Les feuilles libérales, ces enfants

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terribles de leur parti, triomphent déjà du nouvel état de choses, qui, à leur avis, servira non seulement à germaniser avec plus d'efficacité, mais retirera encore définitivement au clergé polonais son influence sur le peuple. Car quelle prise pourrait-il garder sur une génération qui ne pourra plus employer les livres de dévotion et de cathéchisme de ses pères?
Déjà l'abrutissement produit par un enseignement étranger avait rendu doublement difficile le ministère de notre excellent clergé. Au lieu de trouver dans l'école un precieux auxiliaire, une instruction preparatoire, les curés et catéchistes se trouvaient depuis une dizaine d'années en présence d'enfants ignorants comme ils ne l'avaient jamais été autrefois. Que sera-ce maintenant qu'on ne leur apprendra même plus à lire en polonais? Nous nous rendons parfaitement compte des côtés tragiques de cette situation. Déjà les parents cherchent à remplacer au foyer domestique tout ce que l'école refuse à leurs enfants. Le clergé sent augmenter ses devoirs et ses responsabilités, car c'est à lui qu'incombe la mission de préserver la jeunesse d'un retour probable à l'inconscience barbare d'un paganisme ignorant. On s'attend généralement à une protestation officielle de la part de l'archevêque de Gnesen et Posen, d'autant plus que l'arbitraire préside à l'application du nouveau système scolaire. Dans pluisieurs endroits on l'étend jusqu'à la prière, et on ne laisse plus aux petits enfants la liberté de réciter le “Pater et l'Ave” en polonais, préférant le leur faire bredouiller dans un langage dont ils ne comprennent point le premier mot.
D'un autre côté, la translation des maîtres d'école polonais au fond de l'Allemagne, continue, et on les remplace par des Allemands, avides de faire carrière dans nos provinces ouvertes à toutes les ambitions et à toutes les convoitises. Souvent, trop souvent, ces nouveaux venus sont des gens irréligieux, qui donnent le plus mauvais exemple d'indifférence incrédule à nos populations croyantes. Le systè ne antipédagogique d'enseignement en langue étrangère ne parvenant nullement à développer les facultés intellectuelles de l'enfance, il en résulte des scènes déplorables, provoquees par l'exaspération des maîtres qui ne savent pas le polonais, et le désespoir obtus des élèves qui n'entendent pas un mot d'allemand. A tout moment on amène dans les hôpitaux des enfants estropiés par la violence de leurs nouveaux pédagogues. Tout cela sert d'illustrations probantes aux avantages du système actuel.
Le commencement d'octobre nous a porté encore un autre coup, moins grave comme portée générale, mais également significatif. L'inscription scolaire dans les gymnases prussiens est devenue trop coûteuse, s'élevant à cent marcs par an. Il était d'usage d'en exempter les élèves pauvres qui se distinguaient

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par leur application et leur intelligence. En ce moment, on vient de retirer ce privilége aux étudiants polonais, sauf à le conserver aux allemands. Ces sortes de décisions sont généralement transmises aux officiers d'instruction publique d'une façon toute intime, sans éclat, souvent en leur recommandant le secret. Nous en apprenons l'existence alors seulement qu'elles ont été appliquées dans toute leur rigueur.
On espère donc que Mgr l'archevêque réclamera en faveur de ses infortunées ouailles. Mais sa voix sera-t-elle seulement écoutée? La presse allemande, qui demandait à grands cris l'imposition de pasteurs allemands à tous les diocèses polonais, manifeste déjà son mécontentement, furieuse de voir un évêque là où elle entendait ne trouver qu'un germanisateur. A l'entendre, le choix ne pouvait être plus malheureux, ni la déception du gouvernement plus grande.
Quant à nous, nous remercions Dieu, dans cette suprême épreuve, d'avoir envoyé vers nous un prêtre, selon son coeur, ami de la justice, défenseur paternel des opprimés. Mais cela ne nous aveugle point ni sur les tristesses, ni sur les difficultés de la position. La différence de langage forme toujours une barrière insurmontable et déplorable dans les relations mutuelles entre un évêque et son troupeau. Les visites pastorales des nouveaux évêques mettent en relief cette amère difficulté. Dans le diocèse de Culm, Mgr Reduer adressait aux enfants du catéchisme, qui n'entendaient pas un mot d'allemand, des allocutions en cette langue. L'archevêque de Posen tâche au moins d'apprendre le polonais et de le parler tant bien que mal; mais sa connaissance imparfaite de notre langue et son accent étranger empêchent le peuple de saisir sa pensée et amènent souvent un sourire sur les lèvres de ses jeunes auditeurs. Combien de bien possible et probable se trouve paralysé par cette différence de langue, que nous ne pouvons nous empêcher de sentir et de ressentir!
D'ailleurs, la voie de justice, choisie par l'archevêque de Posen n'est point partout suivie, hélas! Il se trouve des prêtres allemands, désireux de se rendre agréables au gouvernement, qui ne se font pas faute de germaniser leur troupeau jusque dans les parvis de l'église paroissiale. En Silésie, dans l'Erinland, on cite des paroisses d'où le zèle germanisateur du curé s'acharne à faire disparaître les chants polonais, les instructions et catéchismes dans la langue du peuple. Des enfants, habitués pendant toute leur vie à dire leurs prières en polonais, apprennent à le faire en allemand. De là résulte un partage déplorable: ils prient avec leurs parents dans une langue, avec leur curé dans une autre, bredouillant le plus souvent des paroles incompréhensibles à eux-mêmes et aux autres.’

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Bij die woorden doe ik niets meer bij. Elkeen die rechtzinnig is, overwege ze in allen ernst: zij zijn het weerd.

Doch eer wij de pen wegleggen, herinneren wij nog met openhertige dankbaarheid den merkweerdigen brief (1 Mei 1886), dien de doorluchtige aartsbisschop van Mechelen, Mgr Goossens, aan de oversten der onderwijzende gemeenten zijns bisdoms deed geworden. ‘Ik verneem,’ schreef de hoogeerweerde kerkvoogd, ‘dat men in zekere gestichten den catechismus uitsluitend in het Fransch onderwijst. Dat is een misbruik. Het is van het grootste belang, dat men de gebeden en catechismus in zijne moedertaal leere. Ik verzoek u dus dringend, de moedertaal te doen bezigen in zake van Godsdienst. En zelfs moesten de ouders het tegenovergestelde verlangen, zult gij trachten hun te doen verstaan wat al voordeelen, voor het godsdienstig onderwijs der kinderen, in dezen maatregel gelegen zijn’. Hoe vol waarheid!

Hoe uitzinnig dan ook, hoe rampzalig voor de toekomst gaan zij te werk, die zulke verheven taal en de lessen der ondervinding van de hand weren en zich zelven wijzer oordeelen!

Hoe gepast insgelijks, in hunne wrekende rechtzinnigheid, zijn de klachten op onze Vlaamsche Landdagen! Eer men ze hoogmoedig vervalsche en voor oneerbiedig uitkrijte, overdenke men liever hunne gegrondheid!⁽¹⁾ Waren zij in Polen uitgesproken, men gave ze ten voorbeelde eener edelmoedige en krachtdadige protestatie van het verongelijkt en verdrukt geweten des volks.... doch, eilaas! men spreekt ze in Vlaanderen uit! En daar...

J. Brabantsen.

Januari 1888.

(1) Men versta mijne zinspeling op feiten van den Landdag van Brugge in Augustus l.l.