Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 222] [p. 222] Croquis de cloître Sous un pesant repos d'après-midi vermeil, Les stalles, en vieux chêne éteint, sont alignées, Et le jour traversant les fenêtres ignées Étale, au fond du choeur, des nattes de soleil. Et les moines dans leurs coules toutes les mêmes, - Mêmes plis sur leur manche et même sur leur froc, Même raideur et même attitude de roc - Sont là, debout, muets, plantés sur deux rangs blêmes. Et l'on s'attend à voir ces immobilités Brusquement se disjoindre et les versets chantés Rompre, à tonnantes voix, ces silences qui pèsent; Mais rien ne bouge au long du sombre mur qui fuit, Et les heures s'en vont, par le couvent, sans bruit, Et toujours et toujours les grands moines se taisent. Vorige Volgende