Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 15] [p. 15] Vaguement Voir une fleur là-bas, fragile et nonchalante, En cadence dormir au bout d'un rameau clair, En cadence, le soir, fragile et nonchalante, Dormir; - et tout à coup voir luire au clair de l'air, Luire, comme une pierre, un insecte qui danse, Instant de nacre en fuite an long d'un rayon d'or; - Et voir à l'horizon un navire qui danse Sur ses ancres et qui s'enfle et tente l'essor, Un navire lointain vers les grèves lointaines, Et les îles et les hâvres et les départs Et les adieux; - et puis, à ces choses lointaines, A ces choses du soir confier les hasards: [pagina 16] [p. 16] Craindre si la fleur tombe ou si l'insecte passe Ou s'il part le navire à travers vents, là-bas, Vers la tempète et vers l'écume et vers l'espace Danser, parmi la houle énorme, au son des glas... Ton souvenir! - et le mêler à ces présages, A ce navire, à cet insecte, à cette fleur, Ton souvenir qui plane, ainsi que des nuages, Au couchant d'ombre et d'or de ma douleur. (1886) Vorige Volgende