Le théâtre villageois en Flandre. Deel 2
(1881)–Edmond Vander Straeten– AuteursrechtvrijRousbrugge-Haringhe.En 1453, a lieu à Rousbrugge un concours de tir, auquel les arbalétriers de Furnes viennent prendre part. Des bouffons et des mimes auront égayé cette solennitéGa naar voetnoot(2). En 1519, s'organise, au deuxième jour de Pâques, une représentation, actie, donnée par les confrères du Sacrement de l'Autel, très-vraisemblablement dans l'église paroissiale. Cette actie est, selon toute apparence, un épisode du grand mystère biblique Jesus, appelé de Verryssenisse. On donne aussi de Passie, peut-être de Kindsheyt, etc. En 1520, on décide qu'une exhibition aura lieu, tous les ans, à la Fête-Dieu, aux frais de la communauté. C'est l'indice d'une association véritable, permanente. En 1534, la Verryssenisse est redonnée, cette fois, au grandpont, c'est-à-dire, sur une scène disposée dans l'édifice crénélé qui s'élevait, au moyen âge, devant les passages d'eau, et qui s'appelaient têtes-de-pont. La confrérie reçoit un subside de quatre livres de gros. La chambre de rhétorique de Bailleul assiste à la représentation. La veille de mai 1558, organisation du Spel van den heyligen Cruuce. En 1564, des confrères se joignent aux Victorinnen de Poperinghe, pour aller voir une représentation de la Kersauwe (d'Audenarde?) Après un long chômage, occasionné par les troubles religieux, la gilde reparaît, au mois d'avril 1608, avec l'Offerande van Abraham; puis, en 1621 et 1639, avec la Sinte Jans Onthoofdinghe, et, en 1622, avec le Spel van Pharao. | |
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Elle joue, en 1676, de Verradery van Faliro, au hameau de Molenwal, et, en 1698, de Vier Getyden, à l'entrée de la rue Ackerman. Quatre octains, figurant sur des écussons placés aux coins de l'estrade, résument, dans un langage semi-mystique semi-burlesque, le sujet de la pièce relatif, comme son titre l'indique, aux quatre saisons de l'année: De Lente, de Somer, de Herfst, de Winter. A la même date, elle obtient d'Alpha en Omega d'Ypres, la sanction de sa devise: Troostverwachters (Confrères attendant consolation), ainsi que l'approbation de son blason et de ses statuts. La devise, où apparaît le Sacrement de l'Autel, n'est autorisée réellement que le 24 juillet 1699, c'est-à-dire cinq mois après la consécration de la gilde elle-mêmeGa naar voetnoot(1). Son blason représente, en définitive, la Vierge, ayant au dessus d'elle le Saint-Esprit, et au dessous, Saint Joachim et Sainte Anne, avec une branche de lys, d'où s'échappe l'enfant Jésus, et la devise précitée. L'autre devise, adoptée ensuite, est: Broeders ende Lichtdraeghers van het hoogweerdich Sacrament (Frères porteurs du luminaire pour l'auguste Sacrement.) | |
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Le règlement, comme on a vu précédemmentGa naar voetnoot(1), nes'écarte guère de la forme des autres pièces de ce genre. Chef-homme: Guillaume Vander Fosse; prince: Symphorien de Legher; premier doyen: Pierre Van Noble. Une représentation est donnée le 6 septembre 1700; il en est question dans la première partie de cet ouvrage. Les Troostverwachters ont maille à partir avec la gilde de Saint-Sébastien. Les deux sociétés, invitées à produire les pièces constatant leurs privilèges, la rhétorique de Rousbrugge adresse au magistrat d'Ypres une requête en français de la teneur suivante: | |
‘A Messieurs les l'Advoué et Échevins de la ville d'Ipre.‘Remonstrant très-humblement Mre Guillaume Vander Fosse, hofman, sieur Simphorien de Legher, prince, et autres directeurs de la confrérie de la rétorique à Rousbrugghe, qu'ils ont pour titre obtenu des nobles père, prince et autres confrères de la renomée chef-confrérie d'Alpha en Omega, d'estres confrères et porteurs du luminaire pour le Vénérable; qu'en conséquence, ils ont pris possession de leur titre, sans contredit; mais depuis peu, il est arrivé que ceux de la prétendue confrérie de Saint-Sébastien, audit lieu, ont causé du trouble aux suppliants, et, pour y remédier, les remonstrants ont obtenu deffence de plus troubler, par devant le magistrat de Furnes, et, voyant leur tort, auroient venu débatre l'authorité de ladite chef-confrérie pour ériger des autres confréries; les remonstrants ont soustenu qu'il estoit suffisant que leur octroy estoit un acte publicq, lequel ne debvoit estre revoqué en doubte, ce non obstant, le magistrat dudit Furnes at ordonné de produire le pouvoir de ladite chef-confrérie, selon la copie de la sentence que le procureur Soudan leur at envoyé sous la lettre A2, et, comme les dits octroys reposent aux Archives de ceste ville, les suppliants ont trouvé à propos de se retirer vers vous, Messieurs, les priant d'humilité prédite, d'estre servyz de permettre au sieur greffier qu'ils commettront, de | |
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donner aux suppliants, en payant, les copies autentiques nécessaires pour vérifier le pouvoir, possession et confirmation de ceux de ladite chef-confrérie, à l'effet de satisfaire à ladite sentence. Ce faisant, etc. Vander Fosse, Godtschalck, pr.Ga naar voetnoot(1).’ Le résultat du procès nous est inconnu. Les Troostverwachters peuvent continuer à porter ‘le luminaire’ dans la procession, sans être dérangés, dans ces paisibles fonctions, par l'intervention gênante des membres de Saint-Sébastien. L'arbitrage d'Alpha en Omega intervient encore dans l'affaire des insultes dirigées, par un certain Van Beveren, contre un de ses confrèresGa naar voetnoot(2). En 1720, le curé refuse l'entrée de l'église aux Troostverwachters, à cause de la présence de leur fou. Le 12 janvier 1729, nomination de Gérard-Jean de Gandt, comme chef-homme. Le 17 mai 1750, quelques membres vont assister à une représentation organisée à Arneke. En 1758, nomination d'Antoine de Candt comme chef-homme, et, en 1760, de Gruson, comme doyen. Troostverwachters et Lichtdraghers participent, en 1786, à un concours à Bergues Saint-Winoc. En 1804, landjuweel, avec la pièce: Mithridates, treurspel, door Jean Racine, 1673; uit het fransch in de nederduitsche tael overgezet en in druk gegeven, ten jaere 1769; op nieuws gedrukt, etc. - Ypres, P.A. Annoy, in-fo. Stavele, Beveren, Houtkerke, Pollinchove, Watou, Hondschote et Leyseele y prennent part. L'invitation est datée du 11 novembre 1803. Hondschote y vient avec des personnages à costumes mythologiques. Les rhétoriciens de Rousbrugge, après avoir reçu les différentes sociétés aux limites du bourg, et les avoir conduites à leur théâtre, voient Hondschote, du haut du mont Apollon, réciter des vers à la louange de ‘ceux qui savent honorer la poésieGa naar voetnoot(3).’ Au mois de septembre 1862, concours littéraire, dramatique et musical. Il y a un prix de calligraphie et de belle entrée. On cite, dans un rapport officiel de 1864, la société dramatique: De Troostzoekers. |
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