Le théâtre villageois en Flandre. Deel 2
(1881)–Edmond Vander Straeten– Auteursrechtvrij
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Heule.Les Redenrycke gildebroeders, ayant pour patron Saint-Sévère, représentent, au premier quart du XVIIIe siècleGa naar voetnoot(1), du 23 au 30 juin, Drahomira, tragi-comédie basée sur ce motto: Al die in 't quaedt volherdt,
Zal in het quaedt vergaen,
En in der eeuwigheyt
In d'helsche vlammen staen;
et rehaussée d'un intermède. Les Const-minnende Jonckheyt ende Liefhebbers van Rethorica exhibent six fois, du 23 juin au 2 juillet 1743: Het leven, trauwe ende doodt van den H. Alexius, tragi-comédie suivie d'une farce à dix personnages, et dédiée au comte Frédéric-Engelbert-Maximilien-Joseph d'Ennetières. Les Gildebroeders van de Redenrycke gilde, ayant pour patron Saint-Séverin et pour devise: Eendracht maeckt cracht, jouent six fois, du 8 au 16 juin 1749: De triumpherende hope uytgevrocht door het standtvastig betrauwen van Bartholomeus, eersten Coninck van Japonien, in 't ryck van Omora, zegenpraelende door de goddelycken bystant over de goddeloose ende vreede tyrannen Taycosama, Keyser van den heel Japonien ende Riogosus, Coninck van Himo, tragi-comédie, rehaussée d'un intermède. Même dédicace. Les Const-minnende liefhebbers van Rethorica donnent six fois, du 31 mai au 6 juin, 1750: De zegenpraelende liefde uytgevrocht door Ansberta, overwinnende het herte van den Turkschen keyser, blyeyndig treurspel van Bertulphus. Même dédicace. Les Rymkonst-minnende jonkheyd ende liefhebbers van Rethorica produisent en scène sept fois, du 13 au 29 juin 1762: Verdruckte onnooselheyd van Segericus, des Konings Si- | |
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giunendus, sone van Burgondien, verdruckt door den boozen nyd van syne styfmoeder Atalia, degene gestraft word door Clodovicus, Koning van Vrankryck, die oock gedemt is door Godomarus, tragi-comédie rehaussée d'un intermède et dédiée à Dame Jeanne-Ernestine-Albertine, comtesse de Ste-Aldegonde, douairière du seigneur prémentionné. Une association rhétoricale prend part, en 1785, au concours dramatique de Menin, avec la tragédie de Crébillon: Pyrrhus, traduite en flamandGa naar voetnoot(1). Peu d'années après l'érection d'une confrérie du Sacrement de l'Autel, par quelques archers et rhétoriciens, sous la devise: Vereenigde Fonteinisten, les membres de Saint-Sébastien se détachent de l'association, et c'est ainsi que la confrérie pieuse et littéraire reste unie jusqu'à ce jour. Une grande activité règne parmi les rhétoriciens. Ils ne tardent pas à remporter deux belles distinctions à Lendelede, en 1805, année qui est marquée par un nouveau triomphe à Moorseele, suivi d'un autre obtenu, en la même localité, en 1807. L'année avant, ils avaient pris part au grand concours de Wacken. Un Kunstminnenden broeder, notamment, répond au sujet imposé: De verlossing. En 1807, ils organisent encore un concours, où est proposé comme sujet poétique: de Vereffinge en Val van Salomon. De Simpel, de Staden, enlève la distinction suprême. En 1808, ils se rendent de nouveau à Moorseele. Le cortège se compose d'une trentaine de cavaliers, dont un postillon et deux nègres, le reste en nankin jaune. Deux sauvages, couverts de verdure, portent le blason, qui représente, comme on peut le voir ci-contre, une fontaine jaillissante. Les vieillards, habillés de noir, avec gilet blanc, sont convoyés par un char attelé de deux magnifiques chevaux. Le prix de la plus belle entrée vient récompenser ce bel attirail. En 1809, prix de science biblique à Meulebeke, et, en 1810, nouvelle victoire à Moorseele, chez les Vredeminnaers. Concours à Heule, le 8 septembre 1812, où Hofman, de | |
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HEULE.
Blason des Fonteynisten. (Confrères de la Fontaine). XVIIIe SIÈCLE. | |
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Courtrai, remporte le premier prix. Le sujet à traiter est le Klaaglied van David. En 1818, médaille d'argent remportée au concours de l'Heylige Catharina, à Courtrai. Concours à Heule, le 29 août 1819, ou Renier de Deerlyk, obtient la première distinction, et Hofman, la seconde. Sujet: de Lente. En 1822, premier prix d'uitzendvraag, à Wevelghem. En la même année, nouveau concours à Heule, où Iseghem brille, entre toutes les sociétés concurrentes, par sa belle tenue. Premier prix remporté par Renier, pour la chanson: de goede Vrouw. En 1823, concours à Gulleghem. Les Fonteinisten d'Heule y représentent en cortège Saint-Antoine, patron de la société de Gulleghem. Un ermitage, formé de branchages, se dresse sur un chariot. On y voit le saint tutélaire entouré de démons; quatre sauvages traînent le convoi. Les rhétoriciens d'Heule sont en habit noir, avec une écharpe blanche. Le tambour et le porte-drapeau marchent en tête. Trois jeunes filles portent, au milieu d'eux, le blason officiel. En 1824, nouveau succès à Wevelghem, suivi de deux autres échus à Menin. En la même année, organisation d'un concours dont le sujet est: De ondankbaarheyd. En 1827, trois prix remportés au concours de Sainte-Catherine à Courtrai, et, en 1828, un deuxième prix obtenu à Wevelghem, où, l'année suivante, ils retournent dans le même but. Le prix d'entrée leur serait octroyé, pour le cortège historique d'Amandus en Mardocheus, sans l'insuffisance du cheval du roi, qui est, paraît-il, une affreuse rosse. Nouveau concours, le 30 juin 1830. Sujet biblique: Melchisedec bejegende Abraham. Sujet de poésie: De gierigheyd. Deux médailles sont remportées, en 1836, à la séance biblique, à Courtrai. En 1837, les Fonteinisten y retournent, en formant un cortège splendide. Un char de triomphe, offrant la représentation des Beaux-Arts, par de jeunes filles vêtus de blanc, les accompagne. Leurs victoires sont nombreuses: un prix de la plus brillante entrée, trois médailles, et une deuxième distinction décernée à P.-F. De Vos, l'un de leurs plus zélés membres, pour sa poésie: de Goede opvoeding. La même année, médaille remportée à Wevelghem. En 1838, | |
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trois distinctions obtenues au concours de la société Eendracht en vrede, de Courtrai, et, en 1839, deux autres distinctions gagnées à la même association. Prix d'éloignement, en 1840, à Moorseele, et, à Courtrai, deux prix d'énigmes. Autre prix d'entrée, en 1841, à Rumbeke, plus un prix de poésie: De gelukzalige dood van F. de Mérode, te Berchem. S'inspirant de ce sujet, les Fonteinisten façonnent, sur un char, un pieux mausolée, où deux jeunes filles en pleurs déposent une couronne. Le char est entouré d'une escorte d'honneur, formée par la garde civique. Les rhétoriciens en deuil, bannière déployée et tambour battant, marchent en tête et font leur solennelle apparition à Rumbeke. La même année, ils remportent à Gulleghem le prix de la solution rhétoricale. En 1842, médaille à Courtrai, et deuxième prix de déclamation pour P. Van Steenkiste, un de leurs membres. Nouvelles distinctions, aux deux années suivantes, à Courtrai, outre un concours de science biblique organisé par eux, en 1844. En 1852, deuxième prix de poésie à Gulleghem, et, en 1854, prix d'honneur au concours de la société: De Leeuw van Vlaanderen, de Courtrai. En cette même année 1854, est célébré le cinquantième anniversaire de l'installation des Fonteinisten, par l'organisation d'un brillant concours. Le sujet de poésie est ainsi formulé: Toont ons in heldentaal, met wat gevol van dampen,
De vlaamsche werkman heeft sinds jaren moeten kampen,
En hoe, in al syn leed en overmaat van nood,
Hy, nimmer moedeloos blyft zwoegen om zyn brood;
Hoe hoopvol hy zich voelt tot in de ziel bewogen,
Wen hy de halmen ziet door 't rypend graan gebogen,
't Welk hem een nad'rend oogst uit milde schooven b'looft.
Le premier prix est adjugé à Ed. Vanneste, de Winkel-Saint-Éloi. Les sociétés de Gulleghem et de Wevelghem remportent le prix d'entrée. Depuis, huit nouvelles victoires brillantes sont obtenues, et une autre société s'organise, sous la devise: Moedertael overal. Cette société, formée des plus jeunes membres des Fonteinisten, ouvre, en 1870, un concours de littérature, de science | |
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biblique, de théâtre et de chant. La commune, la province et l'État interviennent dans les frais de la solennité. Les résultats de cette lutte, ainsi que les pièces couronnées, sont consignés dans une brochure imprimée à Courtrai, et précédée d'une excellente préface historique, qui nous a fourni partiellement la matière de cette monographie. |
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