Lenteloveren(1845)–C.P.E. Robidé van der Aa– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 131] [p. 131] Estelle. Jeune vierge, que la nature Se plut à combler de ses dons; Dans ces beaux lieux ton âme pure Vient-elle chercher des leçons? Estelle, si douce et si bonne, Le calme règne dans ton coeur: Puisse la paix qui t' environne Prolonger long-temps ton bonheur! Entends-tu la bruyante roue Qui tourne et fait bondir ces eaux? Vois-tu comme le flot se joue En retombant sur d'autres flots? Ce bruît, c'est le fracas du monde Où chacun s'égare et se perd, Et la joie est comme cette onde Qui passe sur un tapis vert. [pagina 132] [p. 132] Semblable à la vie éphémère, Cette onde coule chaque jour? Et sa course, hélas! passagère, Quitte sa rive sans retour! Fille du Printemps, cette rose Que ta main ravit aux Zéphyrs, Au soleil du matin éclose, Est l'emblême de nos plaisirs. Son éclat en a la durée; Vainement tu la vois briller: Cette rose, belle et parée, Ne s'ouvre que pour s'effeuiller. Splendeur, plaisirs, tout est chimère: Ce monde offre un aspect trompeur; Estelle, il n'est, sur cette terre, Qu'un seul vrai bien: la paix du coeur! auguste clavareau. [pagina *7] [p. *7] estelle. Vorige Volgende