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Chapitre VI.
- N'avez-vous encore rien fait de votre lettre, lieutenant?
- Ce matin, même, avec l'aide d'un jurisconsulte éclairé, nous avons écrit à M. Jackson qui doit être en ce moment à Liége, et la lettre est conçue de manière que si, dans vingt-quatre heures, nous n'avons pas une réponse satisfaisante, plainte sera portée contre lui, et vous savez que nos lois sont sévères en matière d'abus!
- Tant mieux! Les misérables ont besoin d'être démasqués! Il devra encore remercier votre générosité!
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- Savez-vous bien, mon cher Monsieur que votre heureuse intervention peut décider du bonheur de ma vie?
- Je le crois certes bien! Quatre-vingt mille florius! Cela ne se trouve pas sous une note de musique!
- Au surplus, je ne m'on mêle pas! Mon avocat, homme intègre et plein de zèle, a carte blanche! Il m'a dit: vous êtes riche désormais; et, confiant en sa parole, je me dis: je suis riche! Demain un de mes ainis, le capitaine Gandolf, est chargé de faire en mon nom une demande en mariage.
- Vous ne perdez pas de temps, mon jeune ami!
Ce colloque avait lieu sur la place de l'Hôtel-de-Ville que traversait Octave après avoir reconduit les dames Barbezieux; il avait rencontré M. Dufour, l'étranger du n. 39, et naturellement une conversation s'était engagée entre ces deux hommes, dont l'un revoyait avec plaisir l'heureux que le hazard lui avait permis de faire, et l'autre s'applaudissait d'une circonstance qui le mettait à même d'exprimer de nouveau ses remerciements à celui qui eut pu l'accuser d'ingratitude; mais, l'un était français, et l'autre était amoureux, par conséquent ils s'étaient compris!
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- Votre festival a été délicieux, lieutenant! Il est impossible de mieux faire les honneurs du clocher! Voyez donc cet enthousiasme? Entendez-vous ces houras?
Et effectivement les vingt-deux harmonies défilaient sur la place, au son de la musique, à la clarté des torches; le collége échevinal rangé sur les marches de la maison de ville, saluait chaque étendard qui s'abaissait devant le bourgmestre, et se relevait avec la médaille commémorative appendue à la hampe! Tout cela aux cris répétés de coeur et d'affection par chaque nationalité.
Le même entrain accompagna les exécutants jusqu'aux différentes portes de la ville..... Mais Liége est resté!
- Nous avons musique cette nuit, Monsieur Blackbird; une invitation ne vous sourirait pas?
- Pardonnez-moi, mon cher Monsieur! mais vous le savez, je dois paraître au bal..... elle y sera..... elle..... et vous comprenez, j'ai à peine le temps de mettre quelque ordre à ma toilette, qui décemment est peu en harmonie avec la circonstance!
- Par exemple, reprit M. Dubourg, mais elle est au contraire parfaitement d'accord avec le temps!
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- J'y pense..... vous viendrez au bal avec moi!.....
- Au bal? moi! y pensez-vous?
- Vous viendrez au bal avec moi, et j'irai au concert avec vous!
- Ah! alors c'est différent! Va pour le bal! et pendant que vous allez vous..... rajuster, je cours où les affaires m'appellent! Nous nous retrouverons..... où?.....
- J'irai vous prendre..... dans une heure.....
- Soit..... dans une heure, je suis prêt!
Et l'on se serra la main comme de vieilles connaissances!
A peine Octave était-il rentré chez lui qu'on lui remit une lettre. L'ouvrir, dévorer son contenu, fut l'affaire d'une seconde; mais bientót, la rage s'empara de ses sens:
- Malédiction, s'écria-t-il, cet enragé baron sera donc toujours là!
Cette lettre était d'Alice, et contenait ces mots, terribles pour un amant qui croit avoir triomphé de toutes les difficultés:
‘Mon cher Monsieur Octave,
‘Nous avons fait une grande faute; et j'ai à peine le temps de vous écrire ces quelques lignes, afin que vous avisiez; ma mère a pris au sérieux l'amabilité que vous lui avez montrée, et dont je n'étais pas jalouse, je sa- | |
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vais que c'était pour l'amour de moi, M. de de Crousthof lui-même, pris dans le piége, n'a plus redoute votre rivalité, et nous rentrions à peine, que devant moi il s'est expliqué avec ma mère. Il a demandé ma main sans autres préliminaires, sans même s'occuper de mon assentiment, comme si je ne devais être pour rien dans ses projets d'avenir.... J'ai pleuré, Octave, mais je résisterai, soyezen sûr! M. de Crousthof croit à un changement d'affection en vous, c'est à vous de lui prouver son erreur; et entre nous soit dit, il ne sera pas difficile de lui faire rendre la parole qu'il a reçue de ma mère, car cet homme a peur, mon ami; comptez sur moi, pour vous seconder dans tout ce que vous allez entreprendre.
‘Nous n'irons point au bal; M. de Crousthof doit revenir ce soir pour arrêter toutes les dispositions de son hymen..... Il regarde déjà cette union comme assurée! Il ne sait donc pas ce que c'est que l'amour, ce pauvre baron! Chargez-vous de le lui apprendre.’
- Ah! elles ne vont point au bal, se dit aussitôt le lieutenant; et moi qui ai promis à M. Dufour de l'y mener! C'est un ami désintéressé, allons lui confier ce nouvel embarras!
Et Octave, avec cette vivacité que donne la
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surexcitation des obstacles que nous voulons surmonter, Octave est déjà l'Hôtel du Casque; le n. 39 s'est ouvert devant lui, il presse la main de M. Dufour.
- Tout va bien, mon jeune ami?
- Hélas, non Monsieur! tout va mal! Un nuage a obscurci mes amours, depuis notre entrevue!
- Allons donc? c'est comme dans l'atmosphère! mais vous connaissez le vieil adage après la pluie vient le beau emps! Voyons! qu'y a-t-il donc?
- Et Octave raconta, avec tous les précédents, sa mésaventure à l'hôte du numéro 39.
- N'est-ce que cela? ce Monsieur de Crousthof? Quel homme est-ce?
- Bon homme au fond! mais quelque peu entêté, comme.....
- Comme un imbécile. Laissez-moi faire? Nous irons au bal..... Je ne suis pas fàché de voir un bal en ce pays! ensuite, vous me présentez chez la veuve.... Reçoit-elle le soir?
- Presque tous les jours il y a du monde!
- Eh bien! vous me présentez! je suis votre ami..... vous y consentez je l'espère..... Je me charge du reste; votre duel avec ce cher baron nous viendra en aide.
La toilette fut bientôt faite! On partit, ..... à
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pied..... le modeste sapin parisien n'était pas là pour offrir aux citadins ses durs coussins de velours d'Utrecht, ses haridelles ci-devant seigneuriales, conduites par l'être le plus mal appris de la chretienté!
Chemin faisant M. Dufour est mis au courant de la position! Sur leur passage, ils n'entendent que des chants, des houras! des sérénades ont été offertes aux autorités civiles et militaires par les chasseurs Liégeois, en remercîment de la touchante hospitalité qui a été si gracieusement octroyée à tous leurs compatriotes! Nos deux héros arrivent; les portes des salles de bal sont littéralement encombrées; on nous dit que c'était un bal, et au fait, l'intention de la commission avait bien sérieusement posé sur le programme les conditions d'un bal, en l'honneur des exécutants invités; mais les invitations ont surpassé les prévisions; les danseurs et les danseuses sont parqués au milieu d'une masse compacte de curieux qui se resserrant à chaque minute, finissent par envahir les deux salles! Salle de spectacle, salle des redoutes, le vieux dicton est justifié, un aveugle y perdrait son chien! Qui y perdît? les curieux! Qui y gagna? les amoureux! Ceux du moins qui furent assez heureux pour s'emparer de la danseuse de leur choix! Car on se
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promena, on se heurta, on se porta, et on se déchira..... de toutes manières! Il était déjà minuit que certaines demoiselles n'avaient pas encore regagné leurs places! Pauvres toilettes, pauvres mamans; ce fut un désenchantement..... partiel! Mais ce tableau avait cependant un côté magique, pour l'oeil de l'observateur. C'était bien la fête publique, et à défaut de danses, les privilégiés, qui avaient pu se procurer des chaises, avaient une ample moisson d'observations à faire au milieu de ce tohu-bohu, peut-être la conséquence nécessaire du pot-pourri de la journée!
- Sortons, mon ami, j'étouffe! dit M. Dufour à Octave. Je remets à une plus belle occasion mes études sur un bal de votre garnison! J'ai d'ailleurs vu cet hiver dans certaine feuille, une description de ces bals, écrite par une certaine demoiselle Delphine; je m'en contente; heureux du tableau tracé par une main habile, mon jugement est formé..... Sortons! j'étouffe.....
Et il avait raison de craindre! car, comment implorer à cette heure les secours de la docte faculté! les disciple d'Hypocrate sont comme les huissiers, leur rôle finit avec le coucher du soleil..... et de plus il était étranger..... et..... que de raisons pour ne pas s'exposer à déranger, une partie de billard, un
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whist ou une conversation criminelle avec certaine dame..... muette, mais dont l'esprit..... s'infiltre rapidement, dans la cervelle de ses adorateurs, pour donner momentanément, à l'un, le courage qui lui manque, à l'autre, le dévouement nécessaire pour une noble profession, à celui-ci le désintéressement qui a illustré ses pareils, à celui-là la force morale de rompre avec une coutume barbare lorsqu'un malheureux patient fait réclamer son intervention..... après le coucher du soleil!
Partout, à toute heure, vous rencontrez le médecin de l'âme, mais celui du..... il a ses moments comptés, du moins pour certains..... comme si le corps n'avait pas besoin de toute sa force ponr recevoir, pour goûter les consolations de la religion!
Cinq minutes après, Octave et M. Dufour sonnaient à la porte de Mme Barbezieux.
Il est neuf heures, en temps ordinaire, c'est peut-être un peu hasardé, mais n'oublions pas que nous sommes en plein Festival.
- Permettez-moi, Madame, de vous présenter un ami qui n'a pas voulu quitter cette ville sans connaître les délicieux trésors qu'elle renferme.
- Présenté par vous, Monsieur.....
- Monsieur Dufour, Madame, reprit l'étranger!
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- Monsieur Dufour est certain d'être accueilli aussi bien que le permet notre modeste entourage!
Et les compliments dont nous ferons grâce au lecteur, les compliments de se répéter indéfiniment! car la présentation se fit officiellement, à la mère, à la fille et à l'inévitable baron de Crousthof..... Mais à ce nom M. Dufour s'arrêta.
- Pardon, Monsieur..... de Crousthof, n'avez-vous point habité la France?
- Mais oui, Monsieur, dans une circonstance fort pénible! au moment où l'usurpateur se fit couronner!
- Empereur et Roi, Monsieur! J'ai connu à Paris une dame qui souvent, par hasard peut-être, a répété votre nom devant moi?
Le baron était évidemment dans une fournaise ardente!
- Qu'avez-vous donc, baron, lui dit, Mme Barbezieux?
- Moi..... mais rien..... peut-être..... je ne suis pas très bien!
- Cette dame, continua impitoyablement M. Dufour, m'a parlé d'un duel que votre homonyme aurait eu en perspective, avec la personne qu'elle a épousé..... duel qui a manqué..... parce que.....
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- C'était peut-être, un parent éloigné..... Mais, Monsieur ..... brisons-là, je vous prie, ces souvenirs me sont pénibles!
- Au fait, dit Octave, qui devinait les intentions de son ami, je comprends qu'on veuille tuer celui qui cherche à nous enlever nos plus chères espérances! Quant à moi, je voudrais un duel à mort avec quiconque mettrait obstacle à mes projets de bonheur!
- Comme vous prenez feu, Monsieur Octave, dit Mme Barbezieux!
- Mon jeune ami, Madame, n'a peut être pas été franc avec vous, je vais m'expliquer! Veuillez m'accorder quelques minutes d'attention; ici, je remplis les fonctions d'ambassadeur officieux!
- Parlez, Monsieur!
- Vous êtes encore jeune, Madame Barbezieux; l'âge chez vous ne ferait jamais deviner une jeune fille dont la beauté en tous points semblable à la votre, ferait plutôt croire à deux soeurs, qu'à deux générations!
- Oh! Monsieur!
- Je suis vrai, Madame! Or donc, pour suivre l'usage sacramentel, mon ami, Monsieur Octave Blackbird, jeune homme charmant, comme vous avez pu vons en convaincre, lieutenant dans l'armée royale, possesseur en
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outre, ce qui n'a jamais rien gâté, possesseur d'une fortune de quatre-vingt mille florins.....
- Oh! votre zèle vous égare, Monsieur Dufour, interrompit Octave!
- Jeune homme! ne m'interrompez point! Je suis dans l'exercice de mes fonctions!....: Je reprends..... Or donc, ce jeune homme, avec sa bonne tournure, ses épaulettes, et ses quatre vingt mille florins....., je ne vous fais pas l'injure de mettre les florins en première ligne,... ce jeune homme veut se créer une position dans le monde! On veut, on doit toujours faire une fin..... N'est-ce pas Monsieur le baron?
- Sans doute, sans doute!
- Cette fin donc, pour mon jeune ami, c'est le mariage!
- Ah! enfin! balbutia Mme Barbezieux.
- Il m'a chargé de déposer toutes ses qualités physiques, morales et sonnantes, aux pieds.....
- Aux pieds de notre jolie veuve, dit le baron! Qui n'envierait son sort?
- Hélas! Non, Monsieur de Crousthof, non! Aux pieds de la fille de la charmante veuve! Mon ami connaissait vos intentions, vos soupirs étouffés, et en galant homme il a pensé que vous, étant le premier en date, il ne pouvait se mettre sur les rangs, car il a horreur des duels, Monsieur le baron!.....
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- Mais..... Monsieur..... il me semble..... dit Mme Barbezieux, passant du rouge au blanc, et du blanc au bleu.....
- Pardonnez, Madame, reprit avec le plus grand sang froid M. Dufour, pardonnez si ma démarche vous paraît insolite; songez donc que nous sommes à une époque où tout est extraordinaire! et vous nous absoudrez du moins, en faveur du motif qui nous fait agir!
- Enfin, Monsieur, hasarda le baron, en regardant Octave, veuillez nous expliquer.... Comment je me trouve en jeu..... dans cet imbroglio?.....
- Par les circonstances les plus simples, Monsieur! se hâta de reprendre M. Dufour. Par un aceès de générosité pour M. Octave, générosité qui s'était également emparée de mon jeune ami à votre égard, vous avez feint de vouloir épouser Mademoiselle Alice, tandis que vos voeux étaient tous pour son aimable mère; et Monsieur Blackbird, croyant à son tour à un amour violent en vous pour la jeune fille, a pensé ne pouvoir mieux faire, que de tourner ses regards vers la jolie Mme Barbezieux! Mais des l'instant, Monsieur de Crousthof que, vous vous êtes expliqué.....
- Sans doute, Monsieur, Mademoiselle Alice....., interrompit le baron.....
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- Un moment donc, Monsieur? Des l'instant que vous avez ouvert votro coeur à M. Blackbird, dès l'instant que vous lui avez déclaré qu'en vous enlevant la main de la grâcieuse veuve, il ferait le malheur de vos jours, malgré tous les regrets qu'il éprouve, M. Blackbird se rend, car il a horreur des duels, Monsieur, et il sait qu'en pareille circonstance, c'est un duel, et un duel à mort..... vous entendez, Monsieur le baron?
- Mais..... j'entends.....
- Si cependant vous préfériez.... je suis porteur des pleins pouvoirs de mon ami, et quoique nous soyons les offensés, nous vous laissons le choix des armes.....
La position devenait embarrassante pour ce pauvre baron! Un duel..... du sang..... lui qui a horreur du rouge..... même en cravate!..... Mme Barbezieux de son côté commence à comprendre que tout cela pourrait bien finir par une mystification! elle n'est pas fâchée de renoncer à la scabieuse, cette triste fleur inventée, dit-on, par la superbe Artemise pour orner le mausolée de son auguste époux. Un prétendant échappe, il est vrai, mais elle tient M. de Crousthof! et après tout, il est encore de défaite, c'est un en tout cas..... En femme qui a vivement pris son parti, elle dit aussitôt:
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- Vous avez dissimulé, Monsieur le Baron, ce n'est pas bien, avec une vieille amie! Si Alice peut faire le bonheur de M. Blackbird, si laposition de Monsieur, lui permet.....
- Quatre-vingt mille florins, Madame, s'écria M. Dufour, je les garantis..... sur vos.....
- Ne parlons pas de cela! et cela cependant entrait pour beaucoup dans la décision de la maman, si Alice consent à s'engager....
- Oh Maman! c'est déjà fait depuis longtemps! La réponse était fort innocente; mieux vaut encore cette franchise que l'hypocrite pruderie des nones qui nourrissaient le bienheureux vert-vert.....
- Vous comblez mes voeux les plus chers, Madame, lui dit Octave en lui prenant la main, comment pourrai-je jamais reconnaître.....
- En faisant le bonheur de mon enfant, Monsieur Blackbird, répondit Mme Barbezieux visiblement émue, mais qui eut cependant assez de force pour retirer sa main, en vous rappelant surtout, qu'il est imprudent de jouer avec le feu!.....
Une larme presqu'imperceptible humecta les paupières de la pauvre mère; elle était victime, mais elle aimait sa fille..... et le sacrifice s'accomplissait.....
Tous les spectateurs regardèrent le baron
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dont la contenance, paraissait vouloir tourner au comique; ses jambes, le titi melomane eut dit ses flûtes, faisaient avec peine leur service accoutumé..... ses yeux se retournaient tour à tour sur M. Dufour, qui, pour opérer sa pression sur les esprits timorés du pauvre chevalier, tenait à la main une carte de visite prise au hasard dans sa poche, carte dont la signification était pour le duelliste malgré lui: voici mon adresse; le lieu, l'heure, les armes? et autre billevésées qu'on appelle réparation d'honneur. Reportait-il ses regards sur Alice, les yeux de l'enfant semblaient intercéder en faveur de sa mère? S'il rencontrait le visage d'Octave, ce visage était menaçant, à son endroit. Il fallait cependant rompre un silence qui devenait embarrassant pour tout le monde. Ce fut encore Mme Barbezieux, la victime du festival, car en tout il faut une victime, toute médaille n'a-t-elle pas son revers!
- On dirait que vous avez peur, Monsieur le baron?
- Moi..... peur..... Moi, Madame? ah! vous faites injure à vos charmes..... ah! ah! ah! Ce sera délicieux! Partie carrée! Nous ferons un double mariage..... si vos répugnances, belle dame, ne vous éloignent pas trop du protecteur d'un sexe faible et sans défense.
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- J'accepte votre main, Monsieur de Crousthoff! Puissiez-vous ne pas oublier vos dernières paroles!
Alice, sauta au cou de sa mère, Octave embrassa Alice, M. de Crousthoff allait embrasser M. Dufour qui se trouvait près de lui..... il se rejeta sur la main de la veuve..... qui de bonne grâce, donna le baiser de bénédiction, et à sa fille, et à son gendre, et à son futur mari.
- C'est pyramidal, s'écria M. de Crousthof, dégagé enfin à tout jamais des horribles angoisses d'un duel. Vous allez devenir mon gendre, Monsieur Blackbird, sachez faire respecter vos grands parents, et au besoin..... une..... deux..... et il fit le signe du spadassin!
- Vous donnerez votre procuration à votre beau-fils, Monsieur le Baron, il ne reculera pas..... lui!
- C'est comme moi..... dans mon jeune temps! Et mais..... Monsieur Dufour..... est-ce que le tableau des heureux que vous avez faits ne vous donne pas envie de.....
- Pardon, Monsieur, mais, moi..... c'est bien différent. Deux fois, déjà, j'ai été heureux de cette manière, et je n'ai jamais pu m'accoutumer à la musique..... du ménage..... Je préfère la fantaisie, le pot-pourri populaire.
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