[3 februari 1869
Brief van Tine aan Stéphanie]
*3 februari 1869
Brief van Tine aan Stéphanie. (Pée: Tine, blz. 69-71.)
Milan, le 3 Février 1869.
Bastioni di porta Garibaldi No 1.
Ma chère, ma toute chère Loutjou.
Voilà le moment arrivé que nous sommes à la veille de notre départ. Dekker a loué une petite maison à la Haye avec un jardin. La maison est déjà meublée simplement mais confortablement. Le 15 de Février nous quittons Milan pour aller à Turin. Nous resterons là un jour, puis à Paris où Dekker viendra à notre rencontre. Ma chère, tu comprendras que les émotions ne me manquent pas. Je regrette de te quitter; comme tu as dit dans ta dernière lettre, nous nous reverrons même au dépit des deux maris. Cet été tu viendras nous voir à la Haye et ton mari sera bien si gentil de t'accompagner. Il sera content de nous faire ce plaisir. Ma Loutjou chère, mon coeur est trop plein d'émotions; pourquoi je ne dis rien, mais toi tu sentiras tout ce que j'éprouve. Dis moi, ma petite, ce que je dois faire avec les meubles et tout ce que tu m'as prêté. Faut il les envoyer à ta maison?
Ta dernière lettre, si pleine de coeur, m'a bien réjouie; nous nous comprenons, et voilà le secret de nous aimer toujours. Oh, je regrette de quitter la belle Italie, ce beau climat, mais j'y retournerai un jour ou l'autre.
Pauvre Edouard, qui doit quitter Milan dans un moment où il commençait si bien ses études. Tout le monde était content de lui. Enfin, nous commencerons une autre vie. Dekker a fait tout son possible que nous serons à la Haye. La maison est hors la porte. Une belle vue, sans voisins. Adieu, ma Loutjou, jamais je n'oublierai tout ce que Monsieur Omboni et toi ont fait pour nous. Je t'embrasse de grand coeur, et crois moi toujours ton amie
Everdine.
Bonjour, ma chère Stéphanie, je t'embrasse de tout mon coeur.
Ta Nonnie.