désirs, ses espérances, ses chagrins... oh, ses chagrins surtout! Aimer c'est donner son âme.
Je veux que vous m'aimiez! je vous donnerai ce que j'ai. Je vous en donnerai autant du moins qu'il me sera physiquement possible autant que je pourrais traduire en paroles, autant qu'il me sera matériellement possible d'écrire ou de prononcer.
Et pourtant je ne vous écrirai que très peu dans chaque lettre, car je déteste les phrases. Je suis avant tout un homme d'action et j'ai beaucoup à faire. Ne jugez pas d'après ce que vous avez vu, vous me voyiez quasi occupé de rien. Eh bien Mathilde croiriez-vous que chaque soir j'étais éreinté de fatigue - Je pensais.
Pour aujourd'hui je n'ai que peu de choses à vous dire. J'espère que vous ne le jugerez pas peu de chose.
Depuis ma 22e année (il y a de cela 20 ans!) j'ai un but, un seul but... le bien, un seul moyen la puissance. Je veux le bien; pour imposer ma volonté il me faut de la puissance.
En bien je serai le maître de cette petite terre. Celà sera Mathilde - Et je regrette que cette terre ne soit pas un soleil, ou quelque chose de plus grand.
Pour arriver a mon but je crée un parti, non pas un parti soidisant politique mais cosmopolitique.
En êtes-vous, Mathilde?
Ah! j'entends votre réponse. ‘Pour en être que faut-il faire? quelles sont les obligations?
C'est prudent. Et ma réponse: ‘Si vous m'aimez, vous trouverez les instructions dans votre coeur: Aimez-moi.
Je suis un volcan d'ambition, la bassesse de tout ce qui se fait dans les families, dans le commerce entre individus, dans le grand commerce entre les nations, tout celà m'ennuie et je veux que cela change. Je ne crains personae et rien. Depuis vingt ans je gymnastise mon âme et mon intelligence au détriment de mon corps, je le sais, mais je serais fort même physiquement aussitôt que j'en aurai besoin. Il y avait un temps que je me soumettais tous les jours à quelque danger de mort pour m'exercer à mépriser la crainte. (De nature j'étais poltron comme toutes les personnes d'une vive imagination; car la crainte est la faculté de sentir une peine ou une douleur future.’ Analysez cette idéé).
Je suis parvenu à me défaire de ce défaut. Je trouvais beaucoup