[ong. 18 maart 1846
Brief van Dekker aan Tine, in het Frans]
Omstreeks 18 maart 1846
Ongedateerd Frans briefje van Dekker aan Tine. Dubbel velletje postpapier, waarvan een zijde beschreven. Op de vierde zijde geadresseerd: Mademoiselle Everdine van Wijnbergen. (M.M.)
De inhoud van dit briefje maakt het onwaarschijnlijk dat het later geschreven is dan in de dagen van de ondertrouw.
Il ne m'est nullement agréable de ne pas te rencontrer ma chère Everdine avant l'après midi, mais vraiment je n'ose pas: je crois qu'on ferait des remarques si je passais toute la journée chez toi. Je te l'avais bien prédit que nous devrions nous gêner a Tjanjor. Crois-moi tu ne connais pas encore à quel point on pousse ici les idées de cequi est convenable ou non, - et la permission qui m'est accordée n'empecherait pas qu'à la fin on désapprouverait nôtre conduite, si je suivais la volonté de mon coeur. - Entre nous il existe point de convenances (n'est-ce-pas?) mais il faut que nous pensions a ce qu'il en suivrait si l'on pourrait faire des remarques à ton égard. - A P.S. je ne m'en souciais pas, puisque l'opinion de la famille, quoiqu'on condamnait notre familiarité, ne serait pas allé plus loin, mais ici j'ai bien peur de faire quelque chose qui ne serait pas conforme à ceque l'on croit convenable. L'après midi je viendrai faire un tour de cheval avec Mr G. J'aurai soin de ne pas aller trop loin, à fin de pouvoir nous promener après, si le temps le permet.
Adieu ma chère, mon Everdine, tu comprends qu'il me tarde à te voir, - mais je n'ose pas. - Bientôt j'espère que nous serons libres de nous voir et de nous aimer toute la journée sans avoir à faire aux idées d'autrui. - Adieu, jusqu' apresmidi, - je pense toujours à toi, ma petite femme.
ton Ed.