Liedjes en andere verzen(1870)–Emiel Moyson– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 104] [p. 104] Un Chant pour nos Frères les Houilleurs. Air: La Marseillaise. On dit que des soldats s'avancent: Que viennent-ils faire en ces lieux? Des noirs corbeaux qui les devancent L'essaim coasse dans les cieux. Le despotisme et ses zouaves, Menaceraient-ils nos foyers? Non, c'est contre les ouvriers Que marchent ces conscrits esclaves... - Courage, compagnons! un avenir meilleur Luira pour les enfants du peuple travailleur. [pagina 105] [p. 105] Désespérés par la famine, Les houilleurs sont sortis des puits; Ils vont, errant de mine en mine, Chercher de fraternels appuis; Les femmes conduisent les groupes, Entrainant les jambots en pleurs... Patrons, pitié pour leurs douleurs! - Les patrons font venir des troupes... - - Courage, compagnons! un avenir meilleur Luira pour les enfants du peuple travailleur. Que veut-on de ces militaires? Ils ont l'air soucieux, mais doux; Ne sont-ce pas des prolétaires Et des-victimes comme nous? Oh, si leurs chefs, comme on les nomme, Songeaient aux violents moyens, Ces braves fils de plébéiens Refuseraient comme un seul homme! - Courage, compagnons! un avenir meilleur Luira pour les enfants du peuple travailleur. [pagina 106] [p. 106] - Imprudents, quoi! l'expérience Ne vous avait donc pas suffi, Puisque, dans votre confiance, Des bataillons vous faisiez fi? Qu'au moins ceux d'entre vous qu'incline Le deuil des massacres nouveaux, Redisent aux futurs échos Les noms des martyrs de l'Épine! - Courage, compagnons! un avenir meilleur Luira pour les enfants du peuple travailleur. Ah! puissent les exploits néfastes Dont nous maudissons les héros, Fermer à jamais dans nos fastes L'ère des égorgeurs légaux! Et puisse, faible et misérable, Le peuple ne plus oublier Qu'il doit s'unir, s'associer Pour la résistance durable! - Courage, compagnons! un avenir meilleur Luira pour les enfants du peuple travailleur. Vorige Volgende