11 Novembre.
Madame R. et Madame F sont venue nous rendre visite hier soir, et sont restées si tard qu'elles m'ont empêchée de continuer ma lettre. Mais tu ne connais pas Madame F. n'est-ce pas? C'est notre nouvelle voisine....son mari....est un charmant homme, comme elle est une femme très agréable encore, malgré son âge et ses petites infirmités, dont elle ne se plaint pas trop d'ailleurs. Somme toute, c'est une grande acquisition pour nous que cette famille là, car ce sont des gens simples et spirituelles, qui ont bon coeur et sont très gaies. Que pourrait on désirer de plus?
Madame R. a presque perdu l'équilibre de surprise, à la nouvelle de ton mariage. ‘Cela ne m'étonne nullement’, dit-elle; puis elle répétait vingt fois de suite: ‘Tiens, tiens, elle s'est donc mariée avec Monsieur van Deventer, notre charmante Jenny! Quelle bonne nouvelle! Je ne m'attendais pas à entendre une nouvelle pareille!’
Cela ne l'étonnait nullement pourtant!
Madame F. a tout simplement décroché vos deux portraits pour les regarder bien à la lumière. ‘Eh bien, et moi,’ dit-elle, ‘je ne les connais pas, mais je voudrais les avoir ici pour leur presser les mains et leur dire comme je suis contente de les savoir heureux!’ C'est une si bonne créature que cette Madame F.
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Mina.