Oeuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance. Varia. Biographie. Catalogue de vente
(1950)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendA. Bruce à Chr. HuygensGa naar voetnoot63).Culros Janr 29th - 64
My deare friend
Me thinkes I have a great deale more reasons to be surprised at what you write to me, then you hade to thinke strange of my Last to you; for I do very much wonder, to find you mentione tearmes of agreement, when I am very sure we never entered in treatise. For all that ever we spake of, was only concerning your owne contrie, as you may very well remember, for I'm sure I do it perfectly; & what concerned that, my respects to you were such that I was willing the patent should passe in your name alone, or in both our names joyntly; but as to what concerned other places we never entered in comuning about it. And therefore being advertised of the successe of that tryall which was made of my watches at sea, I wold not proceed one steppe in claimeing the advantages which may arise from the invention without first acquainting you. And I thought the way I tooke in it was candid enough, that after having told you, which arguments I thought were for my advantage, I added that yet I wold be content the differences betwixt us should be determined by discreet persons. And thus I thought to have cut short all further debate; but it seeemes you are not satisfied with that way since you fall so large upon the debate of it, alledging in the end that all rationall men will be of your opinione, which forceth me to say somewhat in | |
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this, though I hade resolved to argue no more in the matter. And first, I shall put you in mynd that at my first arivall at the Hage, after the tryall I hade made betwixt Scotland & that of my watch, when you did me the favour to see me at my chamber, we fell upon the subject of the going of the pendule watches at sea; & you told me positively then that it was your opinione that it was impossible, that you hade been making experiments of it, and all the effects of them was, to be settled in that opinion by them: you did lykewise urge reasons of the impossibility of it. I came afterwards to see that watch by wh you hade made your experiment; & I beleve you will acknowledge it was so farre different from mine in the whole way of it that it is not lyke they should ever have met. And the rather I thinke this, that I showed you at London 18 moneths before that tyme the same watch wh receaved very small amendments thereafter; & if you hade thought that way able to bring it to passe, you might from that view have ordered one to be made for your tryell. And now after you hade given over all hopes of it your self, & even of this same way too, you having seen it before quiting of your hopes, when I come to make a tryell of it & find it answer my expectatione as much as the disorder the watch was then in, could allow; and then out of friendshippe, trust the discovery of it to you, though I confesse not under any ingadgement, thinkeing it below the friendship I bore you, to exact any of you, that now I say, you will pretend further in that inventione, then what I wold allow, I thinke very strange. There is no body can denye but that the first application of a pendule to a watch is yours; but I thinke that you can as little denye that without this additione of mine, (as little subtile as it is) that could not have been usefull at Sea. And though indeed I do not all thinke it subtile, yet I am sure it is my inventione, & it is not alwayes the subtilest inventiones that are the most usefull. For truely I do not looke upon the application of the pendule to a watch as at all subtile for I am very confident that I know many a man that if it hade but entered in their thoughts to applye the one to the other they wold easily & quickly have done it; and yet I thinke it an excellent inventione & very usefull. And upon the whole matter I am confident that any rationall man will judge that no other persone should pretend the advantages of this inventione, but he that brought it to the desyred end, all the previous inventions which are made use of in it, being already published to the world, for showing what like it was. And therefore I shall leave you yet to your farther thoughts, and waite for the knowledge of them; for I shall be very unwilling to have difference with a persone for whom I have so great a kyndnes, especially in so emptie a debate as this may yet chance prove for all the fine appearances that are yet.
I am My deare friend Your most affectionat friend & servant A. Kincardin. A Monsieur Monsieur Cristian Hugens De Zulichem a Paris. | |
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Cette réponse ne fut pas reçue par Huygens: comme on l'a vu plus haut les deux inventeurs correspondaient par l'intermédiaire de Moray. Or, Moray, ne voulant pas que le débat s'envenimât, garda cette lettre pour luiGa naar voetnoot64). Il nous semble inutile de résumer ce qu'on peut encore trouver sur ce sujet dans nos Tomes, d'autant plus que nous avons déjà indiqué tous les passages qui s'y rapportent dans la note 6 de la p. 177 du T. XVII en y ajoutant que d'après une lettre adressée à nousGa naar voetnoot65) par feu J. Drummond Robertson, auteur du livre ‘The Evolution of Clockwork’ de 1931Ga naar voetnoot66), les choses furent arrangées de telle manière que Bruce recevrait 25% du profit, Huygens également 25% et la Royal Society 50%. C'est ainsi qu'on divisa la peau de l'oursGa naar voetnoot67). Les lettres conservées dans les ‘Kincardine papers’ qui furent échangées entre Moray et Bruce sur ce sujet ne se trouvent pas dans nos Tomes. On conçoit fort bien que ce fut là une question de prestige pour la Royal Society nouvellement fondée, d'autant plusGa naar voetnoot68) que la détermination de la longitude sur mer n'était pas seulement nécessaire pour les vaisseaux marchands mais aussi pour les navires de guerre. D'autre part on comprend que Huygens, également animé de sentiments patriotiques, irait chercher un moyen pour avoir néanmoins, pour la Hollande, un privilège pour lui seul. S'il ne l'avait pas fait, il aurait été ‘bien niais’ aux yeux de son pèreGa naar voetnoot69).
En 1673 Huygens envoya à Bruce son ‘Horologium oscillatorium’, mais il ne fut plus question, semble-t-il, de correspondance ou d'amitié.
Puisque nous venons de citer ‘The Evolution of Clockwork’ dont l'auteur a pu faire usage de ce que notre T. XVII contient sur les horloges, et que nous avons déjà cité plus hautGa naar voetnoot70) la Biographie récente de Huygens de A.E. Bell, nous croyons devoir mentionner encore le livre paru en Suisse en 1946 ‘Les savants du XVIIe siècle et la mesure du temps’Ga naar voetnoot71) de L. Defossez: on conçoit que la personne de Huygens et ses | |
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diverses horloges y jouent également un grand rôle, ainsi que ses relations avec d'autres savants et constructeurs.
Lorsque vers la fin de 1656 Huygens conçut l'idée d'adapter le pendule comme régulateur aux horloges à roues dentées, il ne songea guèreGa naar voetnoot72) au profit qu'il pourrait en tirer. En 1663, et déjà avant ce temps, il en fut autrement: l'appétit vient en mangeant. Il faut songer aussi que les trois frères recevaient toujours de leur père leurs pensions annuelles: il en est plusieurs fois question en ce temps dans la correspondance de Christiaan avec Constantyn resté à la HayeGa naar voetnoot73); et qu'il est donc fort naturel que Christiaan aurait bien préféré être moins dépendant de son père sous ce rapport. Nous observons encore qu'en ce temps Huygens entra en rapports avec l'horloger parisien Isaäc Thuret que son père avait vanté déjà en avril 1662Ga naar voetnoot74) alors que Christiaan était à la Haye. Du moins, Christiaan le mentionne dans trois lettres à Lodewijk d'avril et de mai 1664.
En juin 1664Ga naar voetnoot75) nous voyons Huygens envoyer à Moray le ‘Traité de l'équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air’ de 1662 de feu Blaise Pascal, lequel parut apparemment trop tard pour pouvoir encore faire grande impression sur lui.
Y eut-il en ce temps des relations assez étroites entre la Royal Society et l'Académie-Montmor? Il faut bien répondre que non: on désapprouva à Paris la présence de Sorbière à une certaine réunion de la Royal Society en disant, quoique le fait fût nié par OldenburgGa naar voetnoot76), que Sorbière se serait comporté comme un délégué plus ou moins officiel de l'Académie cherchant à établir ‘a nearer correspondence’. Le 12 juin, à la veille de son départ pour la Hollande, Christiaan dut même écrire à Moray que ‘l'Academie chez Monsieur de Montmor a pris fin pour jamais’ quoiqu' ‘il semble que du debris de celle-cy il en pourroit renaistre quelque autre’. | |
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Le père Constantyn aurait bien voulu que son fils l'accompagnât de nouveau en Angleterre, mais cette fois Christiaan crut devoir rentrer à la Haye; il en obtint la permission en mai. En ce même mois le père eut l'occasion de le présenter à Louis XIV - il avait d'ailleurs déjà été à l'audience chez le Roi le 22 décembre 1660 - qui lui dit ‘quelques paroles tres obligeantes’Ga naar voetnoot77). Bientôt après ils partirent ensemble. Arrivé en AngleterreGa naar voetnoot78) le père Constantyn, fidèle à son habitude, fit des vers en chemin. Ce fut un poème latin, adressé à ChristiaanGa naar voetnoot79): il l'appelle d'abord
Dure puer Toutefois Scio quam te iusta vocarit
Caussa domum.........
Quant à lui-même, il se compare à Ulysse, errant par le monde. Mais il espère bien revenir et revoir Pénélope: sa Pénélope à lui c'est la famille et la patrie. |
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