Oeuvres complètes. Tome XXII. Supplément à la correspondance. Varia. Biographie. Catalogue de vente

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LVII.
Christiaan Huygens à P. Perrault?
[1673].

Portefeuille anonyme.

Quoique la présente Pièce n'ait pas la forme d'une lettre, nous croyons pouvoir la considérer comme telle, ou plutôt comme un Appendice au Nr. 1944 du T. VII (tiré du Manuscrit D) intitulé ‘Sur la préface de M. Perrault de son traitè de l'Origine des fontaines’ que nous avons qualifié lettre de Huygens à P. Perrault.

Sur le traitè de M^r. Perraut de l'origine des fontaines.

3 in fin. Pourquoy le cours des riuieres est dit extraordinaire.

3 in fin. On ne tombera pas si facilement d'accord de cette identitè de cause des fontaines et riuieres. et l'on dira que la plus grande partie des eaux de riuieres vienent des pluyes et neiges fondues sans estre beaucoup percolees par la terre; comme les torrens et rivieres dont les eaux ne sont pas claires et bonnes comme celles des fontaines. car en estè mesme les eaux de ruieres ne sont pas comme celle des fontaines, et par consequent elles n'en sont pas composees. Pourquoy l'eau n'est pas retiree des canaux des fontaines lorsque l'air se condense dans la terre, plustost que de laisser monter celle qui est au niveau de la mer: il faudroit qu'il y eust des soupapes pour cela ou quelque chose d'equipollent.

50. Qu'il n'est pas certain que l'effect de l'antiperistase s'estend jusqu'au fond des hautes montagnes. Pourquoy ne pourroit elle pas monter et sortir si la dilatation estoit esgale partout? Que pour sa seconde elevation il faut aussi bien de la machine, et je ne crois pas que dans les montagnes de Viry on puisse rencontrer quelque chose de tel.

55. L'air de dehors qui presse les eaux est celuy qui est sur la mer, qui devant presser l'eau par le filtre de la terre (car sans cela elle ne seroit point douce) l'on ne peut pas dire que cette eau montera plus tost et plus facilement que celle qui est aux canaux des fontaines, y ayant parfois 2 ou 3 cent lieues des fontaines a la mer. Et cette eau des fontaines pourtant bien loin de retourner en dedans, coule tousjours.

54. D'ailleurs il faut que celles qui ont le moins a monter dans la perpendiculaire montent plustost, sans que la longueur ou obliquitè de leur canaux y porte de l'empeschement. Et l'exemple des cordes ne semble pas fort bien convenir.

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45. La condensation par le froid dans les montagnes n'estant que mediocre ne suffira pas pour attirer a 32 pieds, mais beaucoup moins, car pour aller a 32 pieds il faudroit qu'il n'y restat nul air dans ces cavernes. et puis il avoue pag. 33 qu'il n'y a point de cavernes ni grandes concavitez. L'on ne void pas que la glace se fond dans les glacieres plus viste en hiver que en estè.

17. Si dans l'automne et hyver on arrosoit les caisses des orangers l'eau en sortiroit par en bas et l'on n'en pourroit pas mettre tous les jours sans qu'elle escoulast, comme l'on fait en este. la terre donc en ces 2 saisons boit plus d'eau qu'elle n'en evapore, et par consequent elle doit s'ecouler en fontaines ou riuieres.

29. L'ardeur de la terre ne peut pas autrement dissiper les vapeurs dans l'air, qu'en les empeschant seulement de se condenser en nuees, ce qu'elles feront tousjours apres qu'elles seront portees ou il y a moins de chaleur...

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Les archives nationales de la Haye (Rijksarchief) possèdent un Journal de 1672 etc. intitulé ‘Journal vant geene mij binnen Parijs de hooftstadt van Vranckrijck aenmerckenswaerdigh voorgecomen is sint den 23 Martij A^o 1672, synde den dagh vant vertreck van syne Ex.^tie dheer Amb^r. Pieter de Groot; van Christian Constantin Rumpf, secretaris van haerer Ho. Mo. Ambassade aent Fransche Hof’.
Dans ce journal, commencé le 23 mars 1672, jour de départ de l'ambassadeur de Groot¹⁾, Rumpf²⁾ a inséré des copies de plusieurs lettres de Constantyn Huygens père adressées à lui, ainsi que de ses propres lettres à l'homme d'état néerlandais. Toutes ces lettres font défaut dans l'édition de Worp³⁾.
Le 7 octobre 1672 Rumpf écrit: ‘J'ay mené M. Menjot⁴⁾ chez M. vostre fils, c'est un fort habile homme qui a sauvé la vie à bien des malades, mesme à des Hollandois’. Le 17 mars 1673: Vostre illustre Archimede se porte Dieu mercy le mieux du monde. Il me temoigne qu'il sera bien marry si l'on m'oblige de quitter cette Cour’. Et le 16 juin suivant: ‘Vostre Illustre Archimede se porte tousiours fort bien, il vous a ecry les deux derniers ordinaires mais hors du pacquet, d'autant que son laquais m'a apporté ses lettres trop tard. Je crains qu'elles ne vous soyent pas rendues au moins en leur temps. J'auray soin que les lettres me soyent donnees de meilleure heure a lavenir’.
De même le 21 juillet: ‘Vostre illustre Archimede qui est tousjours en bonne santé, Dieu mercy, m'a fait remettre entre les mains deux petits paquets dont l'un s'addresse a vous Monsieur et l'autre a Mad^e. de Mogershil⁵⁾, je les ay donné a un jeune homme de la haye qui partit sammedij dernier pour Brussel’. Le 11 aoùt: ‘Monsieur vostre Illustre Archimede me fit hier l'honneur de venir chez moy, c'est une marque de bonne santé, aussi vous puis je assurer qu'il l'a tres parfaite’. Et le 18 août: ‘Du reste, je puis vous assurer que M^r. votre illustre Archimede jouit d'une tres bonne santé’.
De même le 25 avril 1673: ‘M^r. vostre Illustre Archimede se trouve merveilleusement bien du bain d'eau douce dont il se sert presentement, la question n'est pas tant de le purger que de luy rafraichir et humetter les [sic] bas ventre puisque la moindre purge echauffe et ne satisfait point du tout les indications que l'on doit suivre dans un corps qui se seche assez d'ailleurs par les meditations profondes et frequentes et n'amasse guere d'humeurs, vivant fort de regime’. Et le 1 septembre: ‘M^r. vostre fils a quitté le bain et se porte merveilleusement bien a present’.
Le journal contient aussi trois copies de lettres de Christiaan à Rumpf.

1) Voyez sur P. de Groot la p. 101 du T. VI.

2) Voyez sur Rumpf (Rumpff, Romf, Rumphius), nom qui revient souvent dans la Correspondance, la note 1 de la p. 364 du T.V.C'est apparemment Christiaan Constantinus Rumpf qui fut secrétaire de l'ambassade. On peut aussi consulter sur lui la p. 83 de la thèse de 1935 de H.L. Brugmans ‘le séjour de Christian Huygens à Paris etc.’

3) J.A. Worp. De briefwisseling van Constantyn Huygens, 1911-1916.

4) Voyez sur ce médecin la p. 1 du T. VIII.

5) C. à. d. la soeur Susanna, épouse de Ph. Doublet: voyez la note 7 de la p. 294 du T. I.