Oeuvres complètes. Tome XXI. Cosmologie
(1944)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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IV.
Il faudroit laisser la plaque de devant EF [Fig. 62] entiere jusqu'a ce que toutes les roues marchassent. Ce seroit un grand abregè a ce travail. A cette plaque il faut
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juste a l'autre. Puis marquer sur le costè de dedans les places des anneaux plats qui portent les roues dentees, mises sur le champ. Les endroits des pieds estant marquez il faut coucher la plaque de derriere sous la plaque de devant du costè de devant, c'est a dire en sorte qu'elle soit appliquee contre la face de la plaque de devant qui paroistra aux yeux, et percer les trous des pieds a travers toutes les deux bien perpendiculairement afin qu'ils respondent exactement. L'on rivera les pieds a la plaque de devant, mais on ne limera la rivure qu'a la fin que tout sera prest a estre dorè. Puis il faut percer la plaque de derriere aux endroits ou les pignons des planetes attachez a l'arbre CD doivent passer; apres quoy l'on posera cette plaque et on l'attachera, par les pieds susdits, a l'autre plaque, en mettant des escrous a leur bouts, qui sont a vis. Tant plus gros seront les pieds tant meilleurs, surtout aux grandes pieces. Puis l'on ajustera deux supports sur la plaque de derriere en sorte qu'ils portent l'arbre CD, justement dans la mesme situation qu'il avoit estant dans les supports AB, et que cet arbre tourne librement dans tous les quatre. Apres quoy l'on ostera les supports AB, en laissant l'arbre couchè dans les deux autres qu'on vient de mettre, et qui sont pour demeurer. En dernier lieu l'on couppera la placque de devant aux orbites des planetes avec un compas a verge, dont le pied qui couppe soit quarrè au bout, et mesme un peu plus large par en bas ainsi . Il faudra, pour arrester le pied du centre, attacher quelque rouleau qui ait un trou au milieu, ou ce pied entre. Il faut faire cette couppe par le costè de dedans.La plaque de derriere doit estre forte, ou l'on pourroit mesme la fortifier le long de l'arbre par une regle mise sur le champ. Il faut considerer mesurer et compasser exactement les roues dentees et les pignons, que les dents s'ajustent parfaitement, en laissant premierement les roues de champ hautes et baissant peu a peu les dents. Il faut tant soit peu plus de distance entre les plaques que je n'en ay mis, ce qui a fait la roue de champ de Saturne trop basse, qui ne souffroit pas que le pignon fut assez gros; d'ou il a falu avec peine rapetisser la roue de Saturne. Les roues des jours et des annees peuvent estre concentriques a celle de Jupiter. [Fig. 63]
Sur la roue platte de Saturne il faut river la roue de champ pendant que la roue platte est encore unie au rond dont on la veut couper, autrement elle se retire.
Pour bien adjuster le chassis de cuivre qui tient la glace, il faut le tenir bandè avec un baston par le milieu et faire qu'ainsi il conviene justement a la boete [Fig. 63], mesme avec autant de poids attachè que la glace peut peser. Puis il faut couper et egrugir la glace qu'elle entre juste dans le chassis, le quel elle tiendra alors en estat, et il se fermera bien. Il vaut mieux de n'ouvrir pas la machine mesme par devant, mais seulement la glace. | |
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parce que la charniere est malaisée a ajuster pour le grand poids de la machine. L'on peut suspendre la boete en sorte qu'on la tourne le derriere devant pour voir la machine par derriere. Alors la plaque de devant tiendra la boete en estat, au lieu que c'est autrement le fonds. Chacune des grandes roues plattes tourne contre 5 ou 6 pieces dont il y en peut avoir 3 ou 4 d'arrestees pour tousjours, et rivees sur la plaque de devant. mais les autres doivent estre de deux morceaux dont celuy de dessous ABC [Fig. 64] soit rivè[Fig. 64]
a la mesme plaque, et celuy que l'on met dessus, DEF, soit attachè a vis sur l'autre, ou il entre aussi avec deux pointes. par ce moien l'on ne voit point le bout de la vis sur le devant de la plaque. Au lieu que la roue fixe, dans la quelle engraine le pignon de la Lune, est attachée entre les orbites de la terre et de Venus on devroit l'attacher entre les orbites de la terre et de Mars la faisant dentée en dedans, ce qui feroit tourner le premier pignon a rebours, mais le second qui porte la terre avec la Lune tourneroit comme il faut [Fig. 65], et l'on n'auroit pas besoin du troisiesme pignon, comme a cet heure. Et l'on auroit pourtant la justesse de la periode que donnent les deux pignons [Fig. 65]
inegaux. Outre qu'il y a bien plus de place entre les orbites de la Terre et de Mars pour attacher la roue fixe qu'entre celles de la Terre et de Venus. Cette roüe auroit aussi les dents plus grandes. Elle doit estre un peu elevée de la plaque, afin que les pieces CCC sous et contre lesquelles coule l'anneau de la terre, puissent estre dessous elle. Il sera bien mieux d'avoir par ce moyen, et la roue, (dentee en dedans), et les pignons, attachez a une mesme piece, qui dans ma machine tienent a deux pieces differentes.
Il faut faire inegales les dens des roues sur le champ, qui portent les planetes, suivant nostre methode, lesquelles roues par ce moyen seront concentriques aux orbites de leur planetes, et par tout d'egale hauteur. Les divisions inegales des planetes Mars, Venus et la Terre se feront sur des cercles de cuivre, que l'on fera embrasser les cercles de champ, pour y transporter les divisions. Pour Mercure seul il faut des dens egales comme nous avons fait, et une roue de renvoy.
Voyez aussi, à la p. 354 qui suit, l'alinéa des ‘Pensées meslees’ qui commence par les mots: Je pourrois ajuster mon automate dans une sphere armillaire etc. |
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