27 April. 1672. Un Allemand qui l'avoit appris de M. Otto Gericke Consul a Magdeburg nous apprit a faire la boule qui attire les plumes, dont j'avois ouy parler
[Fig. 255.]
souuent
Ga naar voetnoot2). Il prit une phiole ronde en boule [Fig. 255] avec une ouuerture en haut de 8 ou 10 lignes de diametre. La boule pouuoit tenir environ 3 livres d'eau. Il la mit sut un petit trepied de fer et l'ayant remplie de soulphre pilè il l'entoura de charbons qui ne la touchoient pourtant pas, mais estoient a la distance de 2 doigts. Et par dessous il y en avoit peu. Dans ce souphre il mesla le poids de 3 grains de sel armoniac. Et le tout se fondant peu a peu et diminuant en masse il remplissoit tousjours le haut de la phiole de souphre pilè, jusqu'a ce qu'au bout de 2 heures environ elle fut toute pleine de souphre fondu. Alors il l'osta du feu, et l'ayant laissè refroidir a l'air il cassa la phiole et en osta la boule.
Il essaya le soufre devant que de le faire piler et le jugea bon parce que l'ayant frottè contre sa main ou son habit, il attira des plumes mais seulement de pres.
En fondant le souphre il dit qu'il importoit fort de le faire peu a peu sans qu'il se mist a bouillir parce que cela le feroit sortir hors de la phiole et aussi parce que en se bruslant trop il perdoit la vertu attractive.
Il prit aussi garde a ne point laisser prendre le dessus du souphre dans le col de la phiole, parce qu'a moins de cela elle se seroit creuee a ce qu'il dit, pour estre bouchee en cet endroit.
Cette boule ne sit pas grande chose, et n'attiroit que de bien pres.