Oeuvres complètes. Tome XIX. Mécanique théorique et physique 1666-1695
(1937)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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III.
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B. Parisijs Maj. 1668Ga naar voetnoot5).Ajustè la machine du vuide mieux auparavant suivant cette figure dont la description s'ensuitGa naar voetnoot6). | |
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[Fig. 95.]
La 1e figure [Fig. 95, I] represente la machine simplement sans estre ajustée sur son pied de charpente. Et je l'expliqueray premierement de cette maniere. LM est un cylindre creux de cuivre (leton), ayant la hauteur de 14 pouces: gros de 3 pouces en dehors, et 2 et ½ pouces en dedans, de sorte que l'espaisseur du cuivre demeure de 3 lignes. Apres l'avoir creusè bien egalement par tout et rendu le dedans parfaitement uni on y soude un fonds du costè M, lequel on perce d'un trou d'une ligne. P,P sont deux appuis quarrez tenant au cylindre comme les tourillons a un ca- | |
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non. Un peu au dessus d'un de ces appuis il y a un petit cylindre de la grosseur d'un pouce 3 lignes marquè F, qui est soudè au gros cylindre, et sert a faire le robinet, estant percè de haut en bas pour recevoir le cocqGa naar voetnoot7) QQ et d'un autre trou de 2 lignes qui respond à celuy qu'a le gros tuyau en cet endroitGa naar voetnoot8). Ce cocqGa naar voetnoot7)Ga naar voetnoot9) n'est pas d'une piece, mais le bout quiGa naar voetnoot10) entre dans F estant court et ayant une teste quarree, sur la quelle on pose par apres la clef QQ, dont le creux d'en bas est un peu large a fin que le robinet ne puisse estre forcè. RR est un tuyau de cuivre de 4 lignes auquel est soudè d'un costè une petite boete RGa naar voetnoot11) dans laquelle on fait entrer le bout du cylindre F, avec du cimentGa naar voetnoot12) entre deux, et de l'autre une platineGa naar voetnoot13) un peu creuse, d'environ 6 pouces de diametre, sur la quelle ayant estendu du ciment mol, on y applique dessus la phiole renverseeGa naar voetnoot14) V dont on veut tirer l'air. Dans le gros cylindre on fait entrer le piston O que l'on accroche a la cramillere HD, qui se hausse et baisse par le moien d'un criqGa naar voetnoot15) comme l'on verra dans la 2e figure [Fig. 95, II]. Mais pour faire ce piston bien juste, il faut avoir un cylindre de cuivreGa naar voetnoot16) avec des petits rebords en haut et en bas, qui puisse entrer librement dans le cylindre LMGa naar voetnoot17). [Au crayon et biffé: Et apres l'avoir laissè tremper quelque temps dans de la cire ou suif de chandelle fondu] on prendra de la filasse fineGa naar voetnoot18), dont on l'enveloppera peu a peu et le plus egalement qu'il est possible, essayant a chaque fois, jusques a ce qu'il entre avec peine dans le gros cylindre. la filasse apres cela estant imbibee d'eau, il faut la graisser encore d'huile par dessus, afin que le piston se meuve plus facilement. La machine estant descrite il reste a dire comment elle s'ajuste sur son pied de charpente, et les choses qu'il faut observer pour la mettre en usage. Toute la hauteur de ce pied AB est de 2 pieds 8 pouces. Par en bas c'est une croix dont chaque branche a un pied de longueur et sur 3 de ces branches s'elevent autant de jambes qui soustienent | |
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en haut une plancheGa naar voetnoot19) de la forme que represente la 3e figure dans la quelle ces jambes tienent par des mortaises et de plus avec des fers qui ont des testes plattes qu'on voit en F et G. A 8 ou 9 pouces au dessous de cette planche il y en au ne autre tenant par des entailles aux mesmes jambes. Cette derniere est percee d'une ouverture ronde dans le milieu, par la quelle on fait passer le cylindre LM avec les tourillons PP; et le petit cylindre du robinet pour lesquels le trou est elargi par des entailles de costè et d'autre. Il faut prendre garde devant que de l'y faire passer de mettre dedans le piston et la cramillere. La planche d'en haut ACD laisse seulement passer celle-cy, et arreste le cylindre LM dans une entaille ronde de 3 lignes de profondeur. Il est soutenu d'un autre costè par les 2 barres quarrees de fer NN, qu'on fait glisser sous les tourillons PP dans des canaux faits pour cela dans le diaphragme NNGa naar voetnoot1). Et les barres ont des entailles de 2 lignes dans lesquelles vienent reposer les tourillons PP; apres quoy on pousse des clavettes plattes dessous de costè et d'autre, qui elevant tant soit peu les barres serrent par ce moyen le cylindre entre les 2 planches, et le font tenir inebranslable. G est un pignon de 6 dents, attachè en sorte contre la cramillere HD qui en a 18 qu'il la fasse monter et descèndre perpendiculairement lors qu'on tourne la manivelle SS: et afin que par la force de son action la cramillere ne puisse reculer, on l'appuie par derrière de la piece de fer K qui embrasse le dos. Mais cela ne l'empescheroit pas encore assez, si cette piece de fer K, et les 2 anneaux dans lesquels tourne le pignon G, n'estoient attachez dans une mesme platine bien forte de fer, entaillee dans la planche ACD, comme l'on voit dans la fig. 3e. Lors que le cylindre est placè et arrestè on y joint le tuyau RR, l'ayant fait passer par le trou qui est au millieu de la planche FFGa naar voetnoot2), et on arreste avec des clous ou autrement la platine creuse TT sur cette mesme planche. La clef QQ du robinet passe par un trou de la planche ACD. Z est une ecuelle pour recevoir l'eau s'il en tombe par le petit trou qui est au fonds du cylindre LM. lequel trou se bouche avec un morceau de cuir mouillè qu'on y appliqueGa naar voetnoot3)Ga naar voetnoot4). Pour faire agir la machine l'on baisse premierement le piston jusqu'au fond du cy- | |
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lindre par le moyen du cric. et l'on verse 2 ou 3 doigts d'eau par dessus le piston. puis on tourne la clef QQ pour fermer le robinet R. En suite on fait remonter le pistonGa naar voetnoot5), qui a cause de son anneau ne peut pas aller jusqu'au haut du tuyau mais en demeure assez eloignè pour ne pas rejetter l'eau qu'on a versee dessus. la quelle en montant et descendant ainsi avec le piston empesche que l'air ne puisse pas entrer dans le vuide du cylindre quand mesme le piston ne seroit pas parfaitement justeGa naar voetnoot6). et c'est la raison pourquoy j'ay changèGa naar voetnoot7) la machine de M. Boile en cellecy. Le cylindre estant donc restè vuide d'air l'on ouvre le robinet R. Et alors une partie de l'air du vase V en sort et passe dans cet espace vuide. Apres quoy l'on referme le robinet R, et ayant baissè le piston et fait sortir en mesme temps l'air qui est dans le cylindre par le petit trou du fonds qu'on ouvre pour celaGa naar voetnoot8), l'on recommence a faire comme auparavant, et cela jusqu'a ce que l'on s'appercoive qu'il ne sort plus d'air par le fonds du cilindre en baissant le piston, ce qui marque qu'il n'y en reste plus dans le vaseGa naar voetnoot9) V, ou si peu que rien. Il faut avoir de ces vases de differente capacité et prendre des petits autant que le volume des choses qu'on y veut mettre le permet, parce qu'ils se vuident plus tostGa naar voetnoot10). La plus grande difficultè au reste estant de faire que le robinet R ferme si bien qu'il n'admette point d'air, pour y aider il faut frotter le [dedans] avec de la terbentine, et avec du suif de chandelle par dessus, mais pour plus de seurtè on applique a l'entour de la partie superieure du robinet un bord de cuivre marquè BB dans la 1e figure dans lequel ayant versè de l'eau, elle empesche l'air d'entrer par cet endroit. Et pour celuy d'en bas on le couvre tout a fait de ciment mol, de sorte que le robinet demeure entierement assurè par ces precautionsGa naar voetnoot11). | |
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Composition du ciment mol. Le ciment mol dont il est parlè icy souvent, et qui est de grand usage en toute cette affaire, est composè d'environ egales parties de cire jaune et de terebentine claire. l'on fait fondre la cire premierement, et l'ayant ostée du feu, on y mesle la terebentine. Il garde longtemps sa molesseGa naar voetnoot1) et ne s'attache pas au mains. [Fig. 95 bis.]
PourGa naar voetnoot2) oster le vase de la machine apres qu'il est vuidè d'air. Il faut avoir pour cela un petit cylindre [Fig. 95 bis] fait de lame de leton de la hauteur d'un pouce, sur un pouce et demy de largeur n'ayant point de fonds par en bas, mais seulement par dessus, qui doibt estre tant soit peu creux, et percè d'un petit trou de demie ligne placè un peu à costè du centre. Ayant estendu du ciment mol sur ce fonds, on y pose dessus la platine qui doit fermer l'embouchure du vase, qu'on veut vuider d'air, laquelle est creuse de mesme que le haut du petit cylindre, et percee d'un semblable petit trou, qu'on fait respondre a l'autre en passant un fil d'archal par les deux, pendant qu'on presse ces deux pieces l'une contre l'autre autant qu'on peut. puis ayant ostè le fil d'archal on attache l'embouchure du vase dans le ciment de la platine creuse, apres ij avoir mis dedans ce qu'on veut, et enfin on applique le tout a la machine, enfoncant le bord d'enbas du petit cylindre dans le ciment que contient la platine TT. Apres que l'air est tout epuisè l'on tourne doucement le vase avec son couvercle, sur le petit cylindre qui demeure immobile, et par ce moyen les deux petits trous ne respondants plus l'un a l'autre et le ciment les bouchant tous deux, l'on enleve le petit cylindre et le vase ensemble qui se conserve vuide autant qu'on veut. Voir la figure IV [Fig. 95, IV]. |
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