Oeuvres complètes. Tome XVII. L'horloge à pendule 1656-1666
(1932)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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Appendice XI
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§ 2.Le 12 Maj. a 9½ il parut a l'entour du Soleil une Couronne [Fig. 67] que l'on observa a la Bibliotheque Royale, et y furent remarquees les choses suivantesGa naar voetnoot2). Le diametre estoit de 42 degrez, l'espaisseur d'environ un ½ degrè. aux endroits d'en haut et d'en bas, mais principalement a celuy d'en haut, il y avoit des couleurs vives et belles, de rouge, jaune et quelque peu de pourpre, le rouge estant interieur. | |
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les autres parties n'estoient que blanchastres et peu esclairees. l'espace compris par la couronne estoit un peu plus obscur que celuy d'alentour, sur tout aupres des parties les plus fortement colorees. Sur celle d'en haut on appercevoit un arc d'un autre plus grand cercle qui touchoit la couronne, et dont les deux extremitez estoient tournees vers en bas comme l'on voit dans la figure I qui represente ce phenomeneGa naar voetnoot1); et cet arc avoit aussi ses couleurs de mesme que celles de la couronne quoyque plus foibles. la hauteur du soleil au commencement de l'observation estoit d'environ 47 degrezGa naar voetnoot2). Il y avoit dans l'air des petits nuages blanchastres qui ternissoient un peu la couleur bleue du ciel, et diminuoient la clartè du soleil qui luisoit comme quand il souffre eclipse. le temps estoit froid pour la saison, et l'on assuroit qu'il avoit gelè la nuit precedente. la couronne dura dans sa premiere beautè depuis 9 heures et demie que l'on commenca a l'appercevoir jusques environ 10 heures et demie, puis devint plus pasle, sinon que vers les 2 heures apres midy peu devant que finir elle reprit quelque peu de sa première vivacitè. | |
§ 3Ga naar voetnoot3).Observation d'un Halo ou Couronne a l'entour du Soleil, faite a la Bibliotheque Royale à Paris le 12 Maj. 1667. Avec un discours touchant la cause de ces meteores et celle des Parelies.
L'on observa exactement le diametre de cette Couronne, qui fut trouuè de 44 degr. Et son espaisseur d'environ un demij degrè. Aux endroits d'en haut et d'en bas, mais principalement ........................... elle reprit quelque peu de forceGa naar voetnoot4). | |
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[Fig. 67.]
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A l'occasion de cette Observation M. Hugens proposa dans l'assemblée suivante a la Compagnie qui s'assemble en ce mesme lieu, ce qu'il avoit meditè il y a quelques annees touchant la cause de ces phenomenes, comme aussi touchant celle des Parelies ou faux soleils, dont l'apparition a de tout temps estè comptee parmy les prodiges et signes de grands evenements. Et premierement quant aux Couronnes a l'entour du Soleil ou de la Lune, il dit que ce qui les cause ce sont des petits grains ronds composez de glace transparente en dehors, et d'opaque, ainsi que de la neige tres fine en dedans: en sorte que cellecy est placee dans l'autre de mesme que le noyau dans une cerise; comme le represente la figure II, ou AA est un de ces grains (mais en grande forme), et B le noyau opaque au milieu. Et qu'il a estè observè par plusieurs qu'il tombe parfois de cette sorte de gresle du ciel, et entre autres par M. des Cartes dans son Traitè des Meteores. Que ces grains volants dans l'air entre nous et le soleil, ceux d'entre eux, qui ne sont escartez de l'axe, qui s'estend du soleil a nostre oeil, d'un certain angle, empeschent necessairement les rayons qu'ils en recoivent de passer a nostre vüe. Parce que le noyau opaque fait que derriere chasque grain il y a un espace de figure conique comme MNO dans la fig. II, dans lequel l'oeil du spectateur se rencontrant ne scauroit veoir le soleil a travers de ce grain, mais bien en estant dehors, comme quelque part en P. Et pour mieux faire comprendre l'effect que doivent faire ces grains suspendus en l'air, il fit la figure III, ou B est le lieu de l'oeil. BA l'axe qui s'estend de l'oeil vers le soleil. C M F des grains glacez demyopaques, des quels C estant dans ledit axe, et CK, LH, les premiers rayons du soleil qui trouuent passage a costè du noyau opaque, il estoit certain que non seulement le grain C ne pouuoit envoier aucun rayon du soleil vers l'oeil B, mais aussi qu'en imaginant la superficie d'un cone dont le sommet soit dans l'oeil, et les costez BD, BE paralleles aux rayons CK, LH, tous les grains MM que cette superficie embrasse ne laisseront non plus passer vers l'oeil aucun rayon; mais bien ceux qui en seront dehors, comme FF, parce que l'oeil aussi bien est hors de leur cone d'obscuritè. de sorte que l'angle de ce cone DBE est celuy qui determine le diametre de la couronne. que ce diametre par consequent dependoit de la proportion du grain opaque au transparent qui l'environne; et qu'estant de 44 degrez, comme on l'observe a la pluspart des couronnes, il s'ensuivoit que la grosseur du grain opaque au transparent estoit comme 40 à 19Ga naar voetnoot5). Mais que parfois cette pro- | |
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portion estoit autre, et que de la il arrivoit qu'on voioit alors plusieurs couronnes concentriques l'une a l'entour de l'autre. Qu'il estoit aisè en suite de veoir pourquoy ces couronnes estoient tousjours de figure ronde, soit que le soleil fut peu ou beaucoup elevè sur l'horizon. Et pourquoy elles estoient colorees; y ayant la meme raison qu'aux prismes triangulaires de verre, comme il est evident par les deux tangentes AC menees au grain A, aux points ou entre et sort le rayon du soleil DA. Qu'on voioit bien aussi pourquoy le rouge est dans la circonference interieure de la Couronne. Et pourquoy en fin l'espace qu'elle comprend, et principalement aupres des parties les plus vivement colorees, paroit plus obscur que l'air dalentour: car que c'est à ces endroitsGa naar voetnoot1) ou il y a le plus de grains des quels les rayons du soleil qui les percent ne vont pasGa naar voetnoot2) a nos yeux, et partant ne font qu'obscurcir l'air, ainsi que les gouttes d'eau lors qu'il pleut. Que M. Des Cartes, voulant expliquer la cause de ces Couronnes s'estoit abusèGa naar voetnoot3) pour n'avoir pas eu des observations ou cette derniere circonstance fut bien rapportée. Parce qu'il veut que l'espace compris dans la Couronne soit plus esclairè que l'air d'alentour, et pour en rendre raison, il suppose de certains grains toutGa naar voetnoot4) transparents, ayant la forme d'une lentilleGa naar voetnoot5); laquelle supposition par consequent ne sçauroit estre vraye, puis que ce qu'il en deduit est contraire a ce qui s'observe. Outre que la rondeur de la Couronne en toutes elevations du Soleil ne s'y accorde pas, comme il seroit facile a monstrerGa naar voetnoot6). Il remit d'examinerGa naar voetnoot7) la generation des grains demiopaques au traitè qu'il devoit publier bientostGa naar voetnoot8) de cette matiere, ou il tascheroitGa naar voetnoot9) aussi de rendre raison pourquoy le noyau opaque garde certaines proportions, plustost que d'autres, auGa naar voetnoot10) grain qui le contient. | |
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Quant a la particularitè qu'on a observee dans la Couronne derniere du 12 May, de l'arc de cercle qui la touchoit en hautGa naar voetnoot11), comme aussi que les couleurs estoient plus vives en cet endroit et en celuy d'en bas qu'au reste du cercle, il dit que ces effects ne procedoient point des grains dont il venoit de parler, mais de quelque autre choseGa naar voetnoot12), qui servoit aussi à la production des Parelies et des cercles qui d'ordinaire les accompagnent, a la consideration des quels il passa en suite et proposa les choses suivantes, à scavoirGa naar voetnoot13), Qu'outre les grains ronds demi opaques il se formoit aussi en l'air des petits cylindres de cette nature, en aiant estè observè qui tomboient a terre, comme le tesmoigne M. Des Cartes au Traitè des MeteoresGa naar voetnoot14); non pas a la veritè avec des noyaux opaques au dedans, mais que la mesme cause qui les produit dans les grains ronds, les pouuoit aussi former dans ces cylindres. Lesquels estant supposez tels que la figure IV le represente, à scavoir des grains de glace longuets, et arrondis par les deux bouts, ayants le noyau au dedans de mesme figure, il se trouuoit que de leur differentes dispositions toutes les apparences des Parelies et de leur cercles s'en suivoientGa naar voetnoot15) necessairement. Et premierement qu'une partie de ces cylindres se tenants debout, dans la situation qu'apparemment ils doivent avoir en se formant, il faut qu'il paroisse au ciel un grand cercle blanc, parallele a l'horizon, passant par le soleil, et de mesme largeur a peu pres que luy, ainsi qu'il a estè observè au phenomene de Rome l'an 1629, du quel Mrs Gassendi et Des Cartes ont escrit, et qui est representè icy par la figure V. Que ce cercle LKNM est causè par la reflexion des rayons du soleil sur la surface de ces cylindres; estant aisè a demonster qu'il n'y a que ceux qui sont elevez d'un mesme angle sur l'horizon que celuy de la hauteur du soleil, qui puissent refleschir ses rayons vers nostre oeil. d'ou s'ensuitGa naar voetnoot16), qu'il doit paroistre blanc, et par tout d'egale hauteur avec le soleil mesme, et par consequent parallele à l'horizon. Que considerant apres cela la transparence de ces cylindres perpendiculaires et leurs noyaux opaques, l'on voioit facilement que ceux du cercle blanc qui sont eloignez du soleil d'un certain angle, commencent a donner passage à ses rayons pour aller | |
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frapper nos yeux, de mesme qu'il a estè dit des grains ronds demiopaques. Que ce sont ces cylindres là qui de chasque costè du soleil font veoir un Parelie dans le grand cercle blanc, ainsi qu'on l'a veu dans l'observation de Rome, ou ils sont marquez par K et N, et dans plusieurs autres. Que ces Parelies ont d'ordinaire des queues lumineuses, parce que depuis ces cylindres qui sortent hors de l'angle requis, les autres plus eloignez du soleilGa naar voetnoot1) laissent aussi passer de ses rayons vers nostre oeil, de sorte que ces queues peuvent estre longues de 20 degrez et plusGa naar voetnoot2). Que les mesmes Parelies sont tousjours colorez, parce qu'ils se font par refraction ainsi quela couronne. Qu'il y a encore deux autres images du soleil engendrees par ces cylindres perpendiculaires, et tellement disposees dans le grand cercle blanc que le spectateur en tournant le visage au vray soleil les a derriere luy; comme sont dans l'observation Romaine les Parelies L et M. Que ceux cy sont produits par deux refractions et une reflexion dans ces cylindres, de mesme façon que l'arc en ciel ordinaire dans les gouttes de pluije, selon que l'a expliquè M. Des Cartes. de sorte que les noyaux opaques ne font rien a la production de ces deux soleils, mais qu'ils peuvent quelques fois estre assez gros pour faire qu'ils ne paroissent point. Que selon la hauteur du soleil plus ou moins grande ces deux parelies sont plus ou moins pres l'un de l'autre, de quoy les veritables mesures se donneront dans le traitè des Parelies dont a estè parlè cy dessusGa naar voetnoot3). Qu'ils devroient paroistre colorez ainsi que l'arc en ciel, et qu'on les a veu quelque fois tels, mais que quand ils sont foibles ils peuvent aussi sembler blancs de mesme que les Couronnes quand elles ne sont guere claires. Qu'enfin ces mesmes cylindres perpendiculaires peuvent encore produire une Couronne à l'entour du soleil, a raison de l'arrondissement de leur deux bouts; parce que cela faitGa naar voetnoot4) qu'estans eloignez du soleil d'un certain angle, de quelque costè que ce soit, ils commencent de la a donner passage aux rayons pour allerGa naar voetnoot5) aux yeux du spectateur. Et que ce sont apparemment ces couronnes, que l'on observeGa naar voetnoot6) presque tousjours qui passentGa naar voetnoot7) par les deux parelies qui sont à costè du soleil veritable, comme la couronne GKNI dans le phenomene de Rome. Qu'il y a encore une autre situation de ces cylindres fort considerable, qui est de | |
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ceux qui sont couchez en sorte que leurs axes sont paralleles au plan de l'horizon, mais tournez diversement les uns vers un costè les autres vers un autre, comme quand on jetteroit confusement des eguillesGa naar voetnoot1) a terre. Laquelle disposition horizontale est fort naturelle a ces corps cylindriques soustenus par les vapeurs qui montent de la terre, et qu'on peut faire veoir par experience dans des corps ainsi figurez qu'on laisse descendre dans l'air. Que c'est dans ces cylindres que se forment les arcs qui touchent les Couronnes par en haut ou par en bas, comme il y en a eu dans le phenomene observè a Rome en 1630, qui est descrit par le P. Scheiner dans une lettre à M Gassendi, et de mesme en tous ceux que M. Hevelius a rapportez à la fin de son Mercurius in Sole. Et que l'arc qui a passè sur cette derniere Couronne a Paris, a estè de la mesme sorte. Que la figure de ces arcs est differente suivant les diverses hauteurs du soleil, et diverses grandeurs des diametres des Couronnes. Que quand le soleil est tout proche de l'horizon, un tel arc paroissant sur une Couronne ordinaire de 44 degr. doit representer comme deux cornes, ainsi que dans la figure VI AB, AC. Mais que le soleil s'elevant plus haut, ces cornes se baissent a mesureGa naar voetnoot2) et font des arcs de la facon qu'ils sont representez en la mesme figure VI, ou chasque hauteur du soleil est marquée aupres de l'arc qu'elle doit causer. de quoy les demonstrations furent aussy remises avec les autres auGa naar voetnoot3) traitè des Parelies. Que l'endroit de ces arcs ou ils touchent les couronnes, estant plus fortement illuminè et colorè que le reste, c'est ce quiGa naar voetnoot4) fait juger qu'il y a des parelies en ces lieux là. Que la raison pourquoy ces arcs touchent d'ordinaire une Couronne estoit, que les mesmes cylindres couchez, qui produisent l'arc, font aussi naistre cette Couronne, par le moyen de leur deux bouts ronds et transparents, de mesme qu'il a estè dit des cylindres perpendiculaires. Et que la Couronne dernierement veue a Paris avoit estè formée dans ces cylindres couchez, que cela se confirmoit encore par ce qu'elle estoit plus claire vers le haut et le basGa naar voetnoot5) que partout ailleurs, ce qui arrive necessairement dans une Couronne causee par des cylindres ainsi disposez, au lieu qu'estant produite par des grains ronds, elle doit paroistre egalement forte par tout. Que dans ces mesmes cylindres paralleles a l'horizon, on trouve encore la cause de la croix blanche observée avec les Paraselenes, ou fausse[s] Lunes, par M. Hevelius et representee à la fin de son Mercurius in Sole. La bande perpendiculaire de cette croix venant de la reflexion des rayons de la Lune sur la surface de ces cylindres, | |
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comme l'autre bande parallele a l'horizon est produite par la reflexion des cylindres perpendiculaires, qui font le grand cercle blanc, du quel cette bande est une partie. Qu'il faut pourtant que la Lune ne soit guere elevée sur l'horizon, pourGa naar voetnoot6) que les cylindres couchez puissent faire cet effect, et qu'il faudraitGa naar voetnoot7) bien prendre garde, lors qu'un semblable meteore s'offriraGa naar voetnoot8), si la bande perpendiculaire n'est pas plus estroite la ou elle passe par la lune qu'aux autres endroits et principalement vers en haut, ou elle doit s'elargir et dissiper. Pour ce qui est des faux soleils qui se monstrent quelquesfois directement a l'opposite du veritable, comme il y en a un dans l'observation de Hevelius du 20 Fevr. 1661; que ni dans les grains ronds, ni dans les cylindriques, il n'avoit rien pu trouver qui fit que ces soleils se rencontrassent necessairement dans le grand cercle blanc, parallele à l'horizon, et que si cela se verifioit tousjours par les observations que l'on fera, il falloit en chercher la cause ailleurs. Mais que cependant il croioit que cela n'arrivoit que par rencontre etGa naar voetnoot9) qu'estant ainsi, l'on pouuoit rendre raison de ces soleils par la mesme supposition qui servoit aussi à l'Antelie que Hevelius a observè en 1661, le 6 Sept., ou il y avoit deux arcs de cercle colorez, à l'opposite du soleil, qui s'entrecoupoient, et leur intersection estoit le lieu du faux soleil. Lequel quoyqu'il soit representè dans la figure de Hevelius, à mesme hauteur avec le soleil veritable, il estoit pourtant dans la veritè plus elevè de 15 degrez ou plusGa naar voetnoot10), ainsi qu'il l'a avouè luy mesme depuisGa naar voetnoot11). De sorte que s'il y eust eu un grand cercle blanc à ce phenomene, le Parelie n'y eust nullement estè dedans. Que pour la generation de ces Soleils, il supposoit une quantitè de petits cylindres avec des noyaux opaques comme les precedens, qui estoient portez en l'air, ni perpendiculaires, ni couchez, mais inclinez au plan de l'horizon d'un certain angle, environ demi droit; a quoy estoient appropriez particulierement ces cylindres que M. Des Cartes a veu tomber du ciel, qui avoient des estoiles aux deux bouts; comme l'on pouuoit veoir par experience, en formant des cylindres de cette forme, qui est representée dans la fig. VII, et les laissant descendre dans l'air ou dans l'eau. Que dans ces cylindres l'on trouuoit, suivant le calcul qui s'en verra au traitè des Parelies, non seulement la cause des Antelies faits par l'intersection de deux arcs comme dans la fig. VIII, mais aussi celle de quelques autres arcs et verges extraordinaires qu'on remarque parfois aupres du soleilGa naar voetnoot12), des | |
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quels pourtant on ne scauroit encore parler avec certitude, faute d'observations exactes et fidelles. Pour faire veoir a l'oeil tous ces differents effects des cylindres, il en apporta un de verre de la longueur d'un pied, ayant la forme qui est dans la figure 4Ga naar voetnoot1) et pour noyau opaque au milieu, un cylindre de bois moins gros de la moitiè, et l'espace a l'entour rempli d'eau, qui tenoit lieu de glace transparente. Lequel cylindre estant exposè au soleil, et l'oeil placè aux lieux requis, l'on appercevoit successivement toutes ces reflexions et refractions dont avoitGa naar voetnoot2) estè parlè, d'ou l'on pouvoit conclure qu'une grande quantitè de semblables cylindres, quoyque fort petits en comparaison de cettuy la, occupants l'air, et ayants les diverses positions qui avoientGa naar voetnoot3) estè supposees, toutes les apparences des Parelies et de leur cercles s'en devoient suivre precisement. L'on souhaita, pour plus entiere confirmation de la veritè de l'hypothese, qu'on pût observer de ces petits cylindres tombez a terre au temps que des Parelies paroistroient; ce qu'il monstra ne se pouvoir faire facilement par ce que les vapeurs qui alors montentGa naar voetnoot4) de la terre vers en haut, et qui sont cause de leur figure cylindrique, les tienent aussi suspendus en l'air. Et adjouta qu'on ne devoit pas trouuer estrange que de tres petits grains de gresle fussent ainsi soustenus par les vapeurs, qui en se rarefiant et s'estendant vers en haut pouvoient avoir assez de mouvement pour cet effect. Que cela estoit bien plus aisè a concevoir que commentGa naar voetnoot5) ces mesmes vapeurs pourroient tenir suspendu un fort grand et pesant cercle de glace qu'a supposè M. Des CartesGa naar voetnoot6) pour expliquer la cause des Parelies et du grand cercle blanc du phenomene de Rome. Dans la quelle supposition ilGa naar voetnoot7) remarqua encore les difficultez suivantes, à scavoir, qu'il n'y a point de raison pourquoy le cercle blanc doive passer par le soleil, comme on l'observeGa naar voetnoot8), et le suivre a mesure qu'il change de hauteur, quoyque le phenomene dure quelquesfois trois ou quatre heures. Que ce mesme cercle blanc formè de glace estant veu par des spectateurs assez eloignez l'un de l'autre, ne pourroit pas paroistre rond a tous, comme il fait, et traversantGa naar voetnoot9) le soleil. Que quand on observe des Parelies l'on ne voit nullement paroistre cette nüe ronde | |
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entourée du cercle de glace, la quelle par son espaisseur devroit cacher une partie du ciel; mais que le temps semble presque tout serain, n'y ayant que des petits nuages, que l'on voit changer de place pendant que le grand cercle et les Parelies demeurent arrestez. Que dans cette hypothese il n'arrive que par hazard que les Parelies, qui sont à costè du soleil, paroissent aux intersections d'une Couronne et du grand cercle blanc, ce qui pourtant s'observe tousjours ainsi, et sait bien veoir que les causes des Couronnes et des Parelies sont fort peu differentes, contre ce que M. Des Cartes assureGa naar voetnoot10). | |
§ 4Ga naar voetnoot11).La ‘Relation d'une observation faite à la Bibliothèque du Roy, à Paris, le 12. May 1667. sur les neuf heures du matin, d'un Halo ou Couronne à l'entour du soleil; avec un discours de la cause de ces Meteores, & de celle des Parelies’ commence comme suit: ‘Le diamètre de cette couronne, qui fut observé exactement, se trouva de 44 degrez et la largeur de son limbe d'environ demy degré. Les parties superieure et inferieure estoient peintes d'un rouge et d'un jaune fort vif avec un peu de pourpre, mais particulierement la superieure; le rouge estoit au dedans de la Couronne’. Dans le reste du texte, comme dans ce début, le sens est, malgré les variantes, exactement le même que celui des parties correspondantes du § 3, excepté dans les cas suivants: p. 498, l. 12: ‘depuis les 9 heures du matin’ au lieu de ‘depuis 9 heures et demie’; p. 505, la ‘Relation’ intercale entre les l. 7 et 8 le passage suivant: ‘Qu'outre les cylindres perpendiculaires, & ceux qui sont couchez paralleles à l'horizon, il y en a souvent une grande quantité qui voltigent en l'air en toutes sortes de positions, & que ceux-ci, par mesme raison que les grains ronds, doivent produire une couronne à l'entour du soleil, & mesme plus vive que celle qui est causée par les grains, d'autant que chaque cylindre envoye beaucoup plus de rayons vers l'oeil que chacune de ces petites sphères. Que la couronne intérieure OEF, dans le Phénomène Romain peut bien avoir esté causée par de tels cylindres’. | |
§ 5Ga naar voetnoot12).Que la raison pourquoy ces arcs touchent d'ordinaire une couronne estoit que les mesmes cylindres couchez qui produisent l'arc, font aussi naistre cette couronne par le moijen de leur deux bouts ronds et transparents, de mesme qu'îl avoit | |
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estè dit des cylindres perpendiculaires. Et que la couronne dernierement observee a Paris avoit estè formée dans ces cylindres couchez, ce qui se confirmoit encore de ce qu'elle estoit plus vive vers le haut et le bas que partout ailleurs, par ce que cela arrive necessairement dans une couronne causee par des cylindres couchez, au lieu qu'estant produite par des grains ronds elle doit estre egalement forte par tout. |
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