Oeuvres complètes. Tome XV. Observations astronomiques
(1925)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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Christiani Hvgenii de Saturni lvnâ observatio nova.
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Avertissement.Une des plus merveilleuses découvertes, faites par Galilée dans le ciel, était celle des quatre lunes qui accompagnent la planète Jupiter dans sa course autour du soleil. Il était donc tout naturel que le jeune Huygens, aussitôt qu'il fut en possession de ses premières lunettesGa naar voetnoot1), dirigeât ces instruments nouvellement construits vers les alentours des autres planètes pour tâcher d'y observer des phénomènes analogues. Quant aux voisinages de Vénus et de Mars il les scruta en vainGa naar voetnoot2), mais le 25 mars 1655, à 8 heures du soirGa naar voetnoot3), employant une lunette de 12 piedsGa naar voetnoot4), il aperçut près de Saturne, à peu près dans le prolongement de la ligne des anses, une petite étoile qu'il soupçonna être un satellite de cette planète. Ce soupçon se changea en certitude les jours suivants et déjà le 13 juin il crut pouvoir fixer la période de la révolution du nouveau satellite autour de Saturne à seize jours et | |
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quatre heuresGa naar voetnoot1), valeur qu'il corrigea quelques mois plus tard en seize jours à très peu prèsGa naar voetnoot2). Avec sa lunette de 12 pieds il continua à observer Saturne et son satellite jusqu'à la disparition de la planète dans les rayons du soleil en juin 1655. Ensuite, après le retour de la visibilité, il employa la même lunette du 16 janvier 1656 jusqu'au 19 février de cette année. Il la remplaça alors par une autre dont la longueur et le grossissement étaient environ le doubleGa naar voetnoot3). Les observations de la planète elle-même avaient pour but de trouver l'explication de l'étrange phénomène de ses anses, qui intriguait extrêmement les astronomes de ce temps. La figure de la p. 10 de l'édition originale du ‘Systema Saturnium’ nous fait connaître l'aspect que Saturne présentait jusqu'en juin 1655 dans la lunette de 12 piedsGa naar voetnoot4); celle de la p. 16Ga naar voetnoot5) nous montre la planète telle que Huygens la revit en janvier 1656 après sa sortie des rayons du soleil. Combinant ses observations de 1655 avec quelques-unes des observations imparfaites de ses prédécesseursGa naar voetnoot6), Huygens réussit à établir sa célèbre hypothèse sur la cause des phases diverses de Saturne, aidé en cela par sa découverte du satellite qui se meut à peu près dans le plan indiqué par les ansesGa naar voetnoot7). De cette hypothèse il chercha à s'assurer la priorité par l'anagramme qui termine (p. 177) l'ouvrage qui suit. | |
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De fait, dès le mi-février 1656, Huygens commence à rassembler autant de données sur les observations antérieures des phases de SaturneGa naar voetnoot8) qu'il lui est possible d'obtenir; mais, tout en attendant que le retour des anses, qu'il prévoyait vers la fin d'avrilGa naar voetnoot9), vienne confirmer son hypothèse, il ne tarde plus à publier le présent ouvrage: sa ‘De Saturni luna observatio nova’, qu'il date du 5 mars 1656 et dont il envoie dès le 8 mars des exemplaires à ses correspondantsGa naar voetnoot10). Notons, en passant, qu'il résulte des réponses de ces correspondants que Boulliau ne pouvait pas apercevoir le satelliteGa naar voetnoot11). Au contraire, Wallis manda que Neile et Wren l'avaient déjà vu souvent, évidemment sans le reconnaître comme telGa naar voetnoot12). Hevelius commença par suspendre son jugementGa naar voetnoot13); mais, plus tard, en octobre 1658, il communiqua à Huygens plusieurs observations du satellite, faites au printemps de 1657, ajoutant qu'il avait souvent vu ce satellite, il y avait plusieurs années, mais qu'il l'avait pris alors pour une étoile fixeGa naar voetnoot14). L'édition originale de l'‘Observatio nova’ est devenue tellement rare que nous | |
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n'avons pas réussi à nous en procurer un exemplaire. Nous avons donc emprunté le texte qui suit aux p. 523-526 de l'ouvrage: ‘Christiani Hugenii Zulichemii, Dum viveret Zelemii Toparchae, Opera Varia. Lugduni Batavorum, Apud Janssonios vander Aa, Bibliopolas. MDCCXXIV.’ D'ailleurs nous n'avons aucune raison de douter de la fidélité du texte des ‘Opera Varia’, édités par s'Gravesande. Cependant nous regrettons de ne pouvoir donner, comme de coutume, un fac-similé du titre de l'édition originale. |
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