Oeuvres complètes. Tome IX. Correspondance 1685-1690

N^o 2420.
Constantyn Huygens, frère, à Christiaan Huygens.
10 avril 1686.

La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse au No. 2419.

Dieren le 10. d'Avril 1686.

Le vent, le mal de dents, l'occupation des Pendules tout a conspiré pour empescher mes pauvres verres d'estre essayez. Il faut qu'il ait fait plus de vent en Hollande qu'icy ou nous avons eu trois soirees de temps fort calmes et belles.

Cet effort que le vent fait contre le mast est fascheux et il faudra de necessité remedier a cette incommodité. J'espere que vous aurez trouvé quelque expedient ensemble avec van de Werve mais en cas que cela ne soit point, je croy qu'en dressant encore un mast de trente six ou si besoin est de cinquante pieds a quelques deux pieds du premier et attachant l'un a l'autre par des pieces de bois mis de travers, ou pourroit beaucoup affermir nôtre machine. Car pour l'attacher avec des cordes je ne voy point d'apparence parce que ces cordes donneroyent bien de l'embarras aux endroits ou il faudroit les attacher et qu'il faudroit de necessité que l'une des trois le fust dans le jardin du Prince Maurice¹⁾ ou nous n'avons rien a dire.

De mettre un plus grand appuy du costé du West a nôtre mast serviroit tousjours de quelque chose quoyque peut estre cela ne suffiroit pas tout à fait. Il faudroit a

1) Voir la planche vis-à-vis de la page 505 du Tome IV, et la note 1 de cette page.

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mon avis qu'il eust quelques dixhuit pieds de haut et qu'avec le bout d'embas il fust tout contre la separation de nôtre jardin.

Je vous recommande cependant d'essayer mes objectifs dans Saturne que l'on voit si bien maintenant une demie heure que vous mettrez a cela n'empeschera pas les Pendules de partir. Je vous recommande l'oculaire de la belle matiere: je croy qu'il sera aussi bon de le faire faire a nostre homme qu'a Joublot, qui asseurement nous traisneroit encore plus que l'autre.

Voor Broer Huygens.