No 2294.
Christiaan Huygens à Constantyn Huygens, frère.
28 mars 1683.
La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.
La lettre est la réponse aux Nos. 2291, 2292 et 2293.
Const. Huygens y répondit par le No. 2296.
A la Haye ce 28 Mars 1683.
J'envoie avec cette lettre le tuyau garni des trois oculaires que j'ay fait faire, et qui ont tardè plus qu'il ne falloit parce que l'ouvrier a l'Achterom comme il a accoustumè n'a point tenu sa parole. Vous ferez bien de rapporter toute la lunette quand vous viendrez parce qu'il reste a mettre le diaphragme, qui ne pourra estre qu'un anneau fort mince fait au tour. Demain Langendelf commencera de travailler a l'autre tuyau de 13 pieds que vous souhaitez. Je le fais faire de 5 pieces comme l'autre, afin qu'il deviene bien obscur par les separations, parce que le papier noir ne suffit pas, et pour la grosseur il la menagera le plus qu'il sera possible.
J'ay vu une lunette tres excellente et bien ordonnée, que m'a envoyé Mr. d'OyenGa naar voetnoot1), et qui est a son Oncle le Capitaine TolGa naar voetnoot2). Elle est d'environ 7 pieds a 4 verres, et grossit 31 fois. Les verres sont tous d'une matiere fort claire et nette de points, en quoy ils ont de l'avantage en Italie. L'ouvrier s'appelle Stefano Coueri et demeure a LivorneGa naar voetnoot3). Il est esclave a ce que ce Capitaine dit. Ses verres me paroissent polis de la bonne maniere. Le tuyau est de papier comme ceux de Campani, et parfaitement noir et obscur par dedans, ce qui rend la lunette claire et sans ce brouillard importun. J'en ay pris toutes les mesures par curiosité.
J'ay esté bien aise de lire au bout de l'histoire de l'accident de vostre lunette que le bon verre objectif est demeuré entier, sur tout puisque vous tesmoignez d'en estre si content apres le dernier essay aux planetes. Je le fus de mesme du mien, lorsque je l'essayay il y a aujourdhuy 8 jours praesentibus St. Didier et DierkensGa naar voetnoot4), car il me semble que j'en voiois toute chose dans Jupiter et Saturne