Oeuvres complètes. Tome VIII. Correspondance 1676-1684

N^o 2252.
onstantyn Huygens, frère, à Christiaan Huygens.
11 mai 1681.

La lettre et la copie se trouvent à Leiden, coll. Huygens.

Du Hummeling l'11^de May 1681.

Il sera tantost six semaines que nous sommes dans ce desert icy¹⁾ et au Veluw a n'entendre parler que de la chasse, de chiens et de chevaux. Cependant on ne laisse pas de m'informer toutes les semaines de l'estat de vostre santé, laquelle je suis au desespoir de ne voir pas encore restablie apres les bonnes esperances que de temps en temps on nous a mandé qu'il y avoit pour cela. Cependant considerant que vous avez eu cydevant la meme maladie, qu'elle vous avoit mis bien plus bas²⁾ que Dieu mercy vous n'estes presentement, et que vous n'avez pas laissé d'en revenir et de vous porter fort bien, durant bien du temps par apres, je n'apprehende rien de funeste, et croy vos medecins, qui sont du mesme sentiment. Vous estes dans la saison la plus propre pour vous remettre, et bientost vous verrez des amys³⁾ dont la compagnie ne contribuera pas peu a vostre guerison, pleust a Dieu que je pûsse en grossir le nombre. Mais il semble que c'est la mon destin que je suis obligé de passer la plus grande partie de mes jours parmy des gens dont la compagnie m'est fort indifferente sans pouvoir jouir de celle que j'estime plus que toute autre chose.

Le beaufrere et ma soeur partent demain ou le jour suivant a ce que me mande mon Pere, tellement que dans huict ou dix jours vous verrez veltus amicos. en attendant il faut prendre courage et faire des efforts pour songer a des choses et à

1) Dans la suite du Prince Willem III.

2) Consultez, entre autres, la Lettre N^o. 1795.

3) Voir la Lettre N^o. 2251, note 1.

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des objets plaisants et combattre cette fascheuze bile et ses vilaines vapeurs. Je fais estat que cet orage passé vous reviendrez avec nos amys, et acheverez de vous guerir en nostre compagnie. Il me tarde extresmement de vous y voir, et vous aimant comme je fais il me fasche extresmement de ne pouvoir rien contribuer pour vostre santé que mes souhaits. Adieu, j'espere que dans peu de jours j'en auray de bonnes nouvelles. Au commencement de la semaine qui vient nous retournerons en Hollande.