Oeuvres complètes. Tome VII. Correspondance 1670-1675
(1897)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1978.
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Je ne scaurois presentement vous rendre un compte exact des millions que le papier des Formules raporte, si non que pour ce qui est de la generalité de Paris, l'on m'a dit que cela monte a pres de trois millions. Ce n'est jusqu'icy que sur le papier qui sert aux proces et aux contracts que s'etend l'imposition; mais avec le temps elle pourra devenir plus ample, et l'on parloit dernierement que l'on obligeroit tous les marchands et ouvriers de se servir de ce papier, pour escrire toutes leurs parties. Il y en a de differens prix, comme de 5 sous de 10 de 15 de 30 et jusqu'a 4 frs. J'envoieray querir l'Edict et apres cela, je vous en pourray parler plus precisement. Je prendray du Banquier de Monsieur HooftGa naar voetnoot3) l'argent que vous luy avez envoiè pour mon compte. Je dois luy envoier encore 3 lunettes, dont l'une est de 20 pistoles pour son cousin Mels. Elle sera de 21 pied, et du bon ouvrier. Si elle estoit faite je pourrois l'envoier par une commoditè qui se presente d'un confiturier qui part pour Amsterdam, mais cet homme est fi fort employè qu'on ne scauroit avoir de son ouurage, qui ne consiste pas seulement en lunettes mais aussi en instruments de mathematique d'argent en quoy il n'a pas son pareil. Je verray ce qu'il y a des livres nouveaux pour vous les envoier par ce mesme passager. Je n'ay pas veu Monsieur Perrault depuis que vostre lettre m'a estè rendue, qui n'a estè que hier, parce que les pacquets ont estè arrestez. Je m'assure qu'il sera tousjours bien aise de renouveller avec vous le commerce. On parle fort de l'entreprise de Monsieur le Prince, et on tient Monsieur de LuxembourgGa naar voetnoot4) embarassèGa naar voetnoot5). Nous verrons bientost comment cela se terminera. Je suis bien aise de voir que vous songez a desseischer les pays inondez. Que ce ne soit pas trop tost pourtant et qu'il ne faille pas y faire venir l'eau une seconde fois. Je crois que je ne vous ay pas encore mandè que le bon Monsieur Petit est paralytique depuis 7 ou 8 moisGa naar voetnoot6); en sorte qu'il garde presque tousjours le lict et ne scauroit parler que malaisement. Cela fait qu'on ne le voit presque plus. Sa fille avec cela n'en laisse approcher personne que le moins qu'elle peut, parce qu'elle s'est mise en teste qu'il voudroit se marier. Il n'y a rien de plus plaisant que ce mesnage. Le pauvre Monsieur Chapelain est depuis un mois dans le mesme estat et encore pis, car on dit, qu'il ne parle point. | |
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Monsieur Justel s'en va aussi, et on a desià priè pour luy a Charenton deux dimanches de suite. Dieu nous veuille garantir de ces maux et de tous autres et vous donne une heureuse année de 1674. S'il y a moyen scachons un peu au vray ce qu'il y a de cette affaire de Mademoiselle Julie. |
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