No 1799.
Constantyn Huygens, père, à M. Thevenot.
11 avril 1670.
Une copie se trouve à Amsterdam, Académie Royale des Sciences.
A la Haye le 11e Avril 1670.
Monsieur,
Je vous rens graces tres humbles de l'honneur que vous faictes à mon pauvre malade, en daignant vous souvenir et vous soucier de Luy a si grande distance. dans le chagrin et la grande inquietude que me donne son mal, ce m'est une consolation particuliere de veoir que tant d'honestes gens s'intressent en sa Santé. Jl me mandeGa naar voetnoot1) que de tous costez on luy offre de ces retraictes de Campagne; et ie Luy envoijay votre lettre hierGa naar voetnoot2), afin qu'il voye, que s'il choisit ce que vous appellez vostre Hermitage ce ne sera pas contrectatio rei alienae, invito Domino. J'espere que le bon Dieu le remettra en estat de vous venir remercier icy de tant de civilité. Car son frereGa naar voetnoot3) qui m'a escrit du 5e de Lisle qu'il faisoit estat d'arriver le 7e a Paris a ordre de nous L'amener, des qu'on le jugera capable de supporter la fatigue du voyage, tout le monde jugeant que l'air natal Luy fera du bien et ie croy, Monsieur, que vous serez assez de ce sentiment. Le Sieur Charas, Apothicaire de Monsieur frere du Roy, et auteur de ce Traicté de la vipereGa naar voetnoot4) que nos scavans estiment tant icij, me console plus que tout autre, en m'asseurant qu'il luij a trouvé le pouls fort Egal et tranquille par ou, au moins, on peut conclurre que ce n'est pas le coeur qui souffre. Jl faut attendre comme il plaira à Dieu d'en disposer. On peut bien juger Monsieur, que la perte d'un si digne enfant me seroit tres-sensible; mais, en considerant mon aage, et le peu de temps, que j'en puis jouir, il me semble que le monde y perdroit encor plus que moij, comme ie le