No 1569.
Constantyn Huygens, père, à H. de Lionne.
6 janvier 1667.
Une copie se trouve à Amsterdam, Académie Royale des Sciences.
6 janvier 1667.
Monsieur
Apres ce long sejourGa naar voetnoot1) que j'aij esté obligé de faire en vostre Cour je pense vous pouuoir asseurer qu'il n'en sortit jamais ministre estranger plus satisfaict que moij. Le souuenir de ce merueilleux exces de bonté et de clemence dont il auoit plea au Roij de m'accueillir, me serueoit d'un si doux entretien, qu'autant d'Audiences que Sa Majesté m'auait accordees, autant me sembloit il en auoir receu de present: et les personnes sensées, qui m'en entendoijent raisonner ainsi, et en partie en auoijent esté tesmoins, en demeuroijent tres contens auec moij. Mais il est vraij Monsieur, que d'autres, c'est à dire la plus part du monde (qui est la plus servile nec nisi quod videt credit), ne me trouuant garni de cette sorte de tesmoignage exterieur, qu'ils disoijent que ceux qui ont eu l'honneur de negotier en Cour de France, ont accoustumé d'en rapporter, avoijent de la peijne a deferer, ce que je croijois estre deu a la verité de mes prones. Maintenant que par la lettre que vous m'auez faict l'honneur de m'escrire de Saint Germain, vous me tesmoignez, Monsieur, comme ceste mesme bonté du Roij, daignant me taloner tousiours en quelque partie du monde que je me trouve, semble aussi avoir inspiré à Sa Majesté la gracieuse pensée, de ne me laisser non plus que d'autres, en faute de preuves effectiuesGa naar voetnoot2) de sa faueur Roijale contre les reproches des medisans, comme mon filsGa naar voetnoot3) me mandeGa naar voetnoot4) en auoir desja receu la belle et veritable marque par les mains de Monsieur de Colbert, Je vous supplie de considerer, apres auoir tant decouuert de mes foiblesses dans les importunitez que j'aij esté obligé de vous donner, si je suis homme à pouuoir faire connoistre à Sa Majesté le ressentiment que j'aij de ce grand comble de ses bienfaicts. Espluschez moij, de grace, mon cher Monsieur, et vous vous trouuerez si convaincu de mon incapacité au subject d'une si belle matiere, qu'asseurement si je vous aij jamais connu, vous aurez pitié de