Oeuvres complètes. Tome III. Correspondance 1660-1661
(1890)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekend
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No 869.
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ou deux nous pretendons nous seruir de vostre mode, et construire des outils pour des plus grandes spheres que nous n'auons eues, jusqu'icy. Messieurs Bronker & Neile ont desia veu ce que vous me mandez touchant vos nouuelles obseruations de Saturne. et sont autant rauis de ce que vous en dites, comme satisfaits de vostre candeur et ingenuité. Jls auoyent bien remarqué comme vous, que le Globe de ♄. ne s'auance point hors de l'anneau; mais n'auoyent point fait reflexion si cela estoit conforme a la proportion que vous leur auez assignee, ou non. Mais maintenant que vous leur auez mis cela en l'esprit, ils sont resolus de le considerer attentiuement et vous communiquer ce qu'ils en iugeront. Jl faut confesser la faute que J'ay faite en ne parlant point a Monsieur Boile touchant ce qu'il vous a promis des parelies, mais il me pourra seruir pour une espece d'excuse de vous dire, qu'il a leu vostre premiere lettreGa naar voetnoot5). neant moins Je tascheray de vous obtenir de luy ce qu'il vous a promis. Nous sommes tresaises d'apprendre que Nostre exemple a seruy d'aiguillon a cette docte compagnie qui s'assemble chez Monsieur de Montmor pour les animer a la recherche de la verité des choses par les vrays moyens. Nous serions rauys que toutes les autres d'Italie en fissent de mesme. nous auons dressé une lettreGa naar voetnoot6) pour Monsieur de Montmor qui introduira entre nous une correspondence telle qu'ils desirent, selon ce qu'un membreGa naar voetnoot7) de nostre societé, qui a esté magnifiquement reçeu et traitté parmy eux depuis peu, nous a dit de leur partGa naar voetnoot8). Je ne refuse pas la peine que vous voulez que je prenne, en vous communiquant parfois ce qui se passe parmy nous. mais sçachez que Je pretends, que vous m'en payerez tout ce qu'elle vaut. C'est a dire; si Je trouue que vous estes si peu occupé, que de n'auoir pas quelque chose de nouueau a me communiquer toutes les fois que vous m'escriuez, Je vous donneray de la besogne. depuis que vous estes parti, nous auons fait en sorte que le Roy a chargé Monsieur Wren, de trauailler a la construction d'un Globe, exactement conforme à la lune. Il a desia fait quelque aduance là dedans. Et Je crois que vous ne seriez pas fasché que cela fust fait. le Roy luyGa naar voetnoot9) donné encor une autre tasche. C'est de tracer les figures de tous les petits insectes et autres animaux, comme le microscope les representent en quoy il reussira à merueilles. Mais il me souuient que Monsieur d'Oldenbourg a entrepris de vous informer, de bouche, de tout ce qui s'est passé parmy nous depuis vostre départ: autrement Je crois que Je vous aurois escrit un volume entier cette fois cy: ayant par grand hazard plus de loisir a | |
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cette heure, que je n'ay eu je ne sçay quand. neantmoins il faut adiouster encore quelques autres particularitez dont il ne vous pourra rien dire. Nous auons fait quelques experiments de certains poisons, & en deuons encore faire d'autres. Vn de nostre Corps, c'est Monsieur le Docteur CharletonGa naar voetnoot10), nous fit mercredyGa naar voetnoot11) un tres iolly discours fur le subiect de l'experiment qu'il auoit fait deuant nous, de Nux Vomica, et du poison en generall. qu'il pourra, peut estre, imprimer. Mais voilà le loisir, qui me va estre retranché. Et de fait, quand cela ne seroit point, Je trouue qu'il me seroit impossible de vous donner a une fois l'histoire de toutes les petites choses que nous auons entre les mains. C'est pourquoy il faut que vous vous contentiez de cecy pour le present. Je n'ay point encore eu de nouuelles de cet Horloge dont vous me parlez mais Je ne doubte point qu'il ne me soit rendu aussi tost qu'il sera arriué. Je suis de tout mon coeur
Monsieur Vostre treshumble tresobeissant & tresaffectionné seruiteur R. Moray. |
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