tion, comme de raison. Mons. Bornius en a une suffisante, & je leur ai declaré que c'est a eux a les borner & cultiver a leurs despends. A quoy ils ont acquiescé. Il y aura encore un coin pres du Jardin Botanique ou Mons. Bosterheuse faict estat de planter un petit bocage, pour abbatre le mauvais vent. J'ay veu vostre fils en sa chambre où il est bien logé. Je l'ay exhorté a nous venir veoir quand il luy plaira. Il est bien accommodé, & promet beaucoup. J'ay faict scavoir a Monsieur Ferrier la promptitude que vous m'avéz tesmoignée pour le passeport du Masson et son fils. Il me prié de le vous ramentevoir, estant engagé pour une pareille a celuy qui luy a facilité le sien. Il parle tousjours de son voyage en France, mais avec peu d'apparence de l'accomplir. Neantmoins il ne luy faut pas contredire, la necessité lé fera asséz. J'espere que le soulagement qu'avoit senti son altesse apres cette douleur de teste, aura esté augmenté; & que Dieu le fortifiera en corps & en esprit pour soustenir le faix qu'il luy a mis sur les espaules.
Vous estes un de ceux qui le peuvent plus soulager, et je scay vostre prudence, & vostre zele au bien de la maison, qui est le bien public, et que personne ne cognoist mieux que vous combien est necessaire la bonne intelligence entre la mere et le fils, et ne doubte point qu'ils ne dismentent ceux qui publient a Paris qu'ils sont en mauvais mesnage. Il importe qu'ils sentent le contraire par l'experience. Le Seigneur les comble des graces de son esprit avec toutes autres benedictions, & vous conserve longuement pour un service si utile; et me donne de vous tesmoigner le reste de mes jours que je suis
Monsieur
Vostre tres-humble & obeissant serviteur
André Rivet.
De Breda le 3 Apvril 1647.