Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend23. J. de PeyraredetGa naar voetnoot9). (K.A.)Comme ce fust par devoir et mesmes par vostre commandement, que je | |
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pris la hardiesse de vous escrire et d'y adjouster quelque petit ouvrage, aussi n'ai je point este si temeraire et presomtueux d'attendre de vous autre chose que d'apprendre par mon fils que vous auriez agréé mon obeissance. Et si j'ay porté quelque regret dans l'ame, ce n'a esté que par la croiance que j'avois que mes lettres ne vous eussent este rendües. A present que je suis asseuré du contraire, et de plus que non seulement vous les avez reçeues, mais mesmes agreees, je ne saurois vous exprimer, combien je me sens redevable a la recognoissance si glorieuse que vous avez daigne m'en faire. Certes a ceste rencontre je me trouve tellement surpris de joie, que je ne sai a qui de vous ou de moy cella portera plus de prejudice, me donnant trop de presomtion, et trop libre accez a vous importuner derechef. Quoi qu'il en soit, si j'en abuse vous vous en prendrez en partie a vous mesmes, si sur ceste confiance je vous fais ceste recharge de quelques nouveaux acquests que j'ay fait en ce sejour de Paris sur Tacite, Stace et quelques autres autheurs, que j'avois desja prests et destiné au filz de M.r VossiusGa naar voetnoot1) en recognoissance de l'honneur qu'il a daigné me faire pour cinq ou six remarques sur Justin, et pour soustenir en quelque façon ceste reputation dont il m'a voulu honorer. Comme vous pourrez voir par la lettre de remerciment que je luy en faisois lorsque la vostre m'a este rendue, ce que je ne fais pas par ostentation, ce que vous jugerez assez par la foiblesse d'un style et langue que je n'ai jamais pratiqué, non plus que l'ordinaire de nos François, et qu'une discontinuation de trente ans rendra assez excusable. Mais c'est abuser de vostre loisir, si tant est que vous en puissiez avoir de reste mesmes pour les meilleurs ouvrages, que de vous presenter ces choses, qui peut estre mesmes se trouveront beaucoup au dessoubs de la capacité de Mess.r vos enfants, en faveur desquels s'il vous plaist les faire copier, je vous supplie tres humblement ensuite et au plustost qu'il vous sera possible les faire tenir par personne ausseuree audit S.r Vossius, d'autant qu'estant presse par de puissants amis de les donner au public, j'attends son jugement et son secours sur icelles. Au surplus si mon filsGa naar voetnoot2) ne s'est rendu si assidu a rechercher toutes occasions de se presenter a vous, je vous supplie tres humblement de croire que ce n'a point este faute de recognoistre son devoir. Mais comme il consideroit d'un costé la condition ou vous estes, et voz hautes occupations, et de l'autre sa foiblesse et peu d'experience, il a mieux aimé pour un temps se soubstraire a voz faveurs, que d'en estre reconnu indigne. C'est pourquoy il a desiré s'en rendre capable et les meriter en quelque façon, plustost que de les recevoir, s'estant rendu assidu a sa charge et a apprendre tout ce que doibt principalement savoir un jeune homme de sa condition et profession, pour remplir dignement quelque place plus relevee. Et c'est de vous, Monsieur, principalement, et de voz recommandations envers leurs Altesses, qu'il attend son avancement. Outre l'obligation qu'il vous en aura, je la prendrai encor toute entiere sur moy, et s'il ne se presente d'occasion pour la recognoistre plus favorable, du moins je ne m'espargnerai point a publier la grandeur de voz merites et les louables inclinations que vous avez a favoriser les honestes gens, qui desja sont assez connues par tous ceux qui sont curieux de recercher et honorer ce qu'il y a | |
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de recommandable parmy les estrangers. Que si vous daignez m'en presenter quelque plus favorable et que je souhaite par la venue de Mess.rs voz filz en ce roiaume, j'ose me promettre que je ne serai point inutile a leur service, quoyqu'ils portent avec eux tout ce qui peut estre de plus recommandable. De quoy je m'informerai soigneusement. Au surplus je vous supplie tres humblement agreer que M.r Vossius vous adresse celles qu'il luy plairra m'escrire et que par vostre moien M.r HeuschertzGa naar voetnoot1) les puisse recevoir. M.r d'EstradesGa naar voetnoot2) partist hier d'icy, lequel m'a promis de vous voir et adjouster ses recommandations envers vous et ses soings pour procurer quelque honneur a mon fils, duquel j'ose esperer quelque chose, s'il est porte par des personnes de telle authorité, surtout de vous de qui je ferai gloire de tenir tout le bien qu'il recevra, et d'estre toute ma vie .....Ga naar voetnoot3). |
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