Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend7236. Aan graaf F. van DohnaGa naar voetnoot4). (K.A.)Je vous ay deux grandes obligations - nous ne parlerons point des anciennes, s'il vous plaist; ce me seroit la mer à boire - l'une, de ce que par vostre ordre Monsieur vostre fils d'ArcadieGa naar voetnoot5) a pris la peine de me chercher où il ne devoit pas m'avoir voulu trouver, mais chez luy pour y recevoir mes respects, l'autre de ce qu'en suitte de la mesme grace vous m'avez honoré du plaisir de me choisir lecteur de sa jolie relation. Je ne luy donne autre tiltre, | |
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pour ne me pas trop esloigner du caractere que vous luy donnez d'une production de Soudville; elle l'est en effect, mais d'un tel Soudville qui a bien plus la mine d'un jeusne gentilhomme fort sensé, et duquel vous devez vous promettre un beau talent de prudence et de valeur. Je suis bien persuadé que c'est vous, Monsieur, qui l'avez mis en train de vous apporter des relations de toutes occurrences; il n'y a rien de si utile aux jeunes gens que de les faire partir de la main avec ceste obligation de revenir rendre compte de ce qu'il[s] ont appris, ce qu'il a observé si exactement, qu'en chemin faisant il n'a pas voulu obmettre de vous donner à rire de ses entretiens physiques avec un estourdy philosophe gascon. Je vous felicite, comme je doibs, Monsieur, dans la satisfaction que vous trouvez asseurement aux beaux principes d'un si digne fils. Il faut avouër que ceste campagne si bizearre et si tumultuaire luy a esté un rude tyrocinium de guerre. Vous sçavez combien plus heureux sont les jeunes gens qui sont venus à faire leur apprentissage à l'ayse dans les beaux ordres de nostre milice. Mais [ce] luy sera quelque jour un plaisant meminisse. Il m'a surpris en me disant que dejà il y a trois ans que mon filleul son frereGa naar voetnoot1) est capitaine, et cependant comme je compte l'intervalle de depuis mon retour d'Orange, je doibs avouer que la chose est dans une possibilité tres raisonnable, et n'y a que ma sottise à moy, qui plus je viellis et moins je m'appercois du ruit hora, devise de feu nostre grand Groti. Je veux me haster de finir icy, pour ne pas trop attendre à vous supplier, Monsieur, de vouloir asseurer Madame la comtesseGa naar voetnoot2), vostre tres-excellente compagne, de la tres-haute estime et treshumble devotion à son service d'un homme qui avouë ne meriter aucunement sa consideration qu'en tant qu'il est constanter et constantissime ....... 31 Jan. 86. |
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