Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend7197. Aan freule H.A. van BrederodeGa naar voetnoot6). (K.A.)Je vous supplie d'aggreer que je vous demande la peine de regarder ceste carte. Vous y verrez le projet d'un expedient qui pourroit secourir ma mauvaise digue à Zuylichem, et en mesme temps sauver la vostre du costé de Herwijnen. Il nous importe également d'y pourveoir à temps, pour nous defendre, tant qu'il est possible, contre la fureur de ceste terrible riviere, qui est, comme vous scavez, la premiere au nombre des trois plus meschans voysins que le proverbe dit qu'on a au monde, le trio s'achevant par un grand seigneur et un grand advocat. Mon dessin, Mad.le, estoit de me donner l'honneur de vous aller entretenir en personne sur ce sujet, mais me representant qu'apparemment d'abord vous trouveriez à consulter vos intendans, dont il y en [a] un, ce me dit on, en Gueldre, qui auroit nom Ingenhoef, j'ay jugé qu'en vain pour encor iroy je me morfondre sur vostre riviere, en attendant que vous eussiez des nouvelles de si loin à me resoudre, et que mieux vaudra que j'attende icy vos deliberations, qui, à mon advis, ne seront pas difficiles en matiere si claire, et qui | |
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s'explique d'elle mesme. Si par apres il est besoin que nous en raison nions de bouche, au signal qu'il vous plaira m'en donner, je me disposeray volontiers à vous aller eveiller de trois coups de canon de dedans dans nostre jacht, ce chemin là me semblant plus seur que celuy d'Utrecht, ou desja des carosse[s] ne peuvent plus marcher, et par où je serois obligé de m'exposer à la merci de quelque mauvais ponton pourri, pour y courrir hazard de la mesme fortune qu'on escrit que le bon sire Neron avoit pris la peine de procurer à feu Madame sa mere. Ceste apprehension m'estant venue, Mad.le, du rapport de personnes d'honneur qu'à vostre ordinaire vous avez daigné regaler d'une belle collation, je me suis determiné à mourir plustost dans mon lict à la Haye, qu'à vous donner le divertissement de me veoir noyer devant vos fenestres. Je vous prie, Mad.le, que ces sottises ne vous empeschent pas de songer serieusement à nostre expedient, et que je puisse sçavoir au plustost comment c'est que vous le pourrez gouster ..... 9 Octob. 82. |
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