Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend7132. Aan prins Willem IIIGa naar voetnoot1). (K.A.)‘En attendant que le Sieur Eckart arriveGa naar voetnoot2), qui pourra estre vers la fin de la sepmaine qui court, j'ay creu qu'il ne seroit pas hors de propos que V.A. sceust par avance dans ceste lettre de sa main ce qui s'est passé entre M. de Louvoy et luy, sur le sujet de la restitution des biens de Bourgoigne. Il y a tousjours ceste mesprise du costé des François, qu'ils posent en faict, que les Espagnols ont refusé l'accomplissement de la paix de Munster à V.A., ce qui est faux, et ne fut jamais en leur pouvoir de le faire, mais leur artifice a esté, que de temps à autre ils ont traisné les intendans de V.A. tous les jours par quelque nouveau sujet de delay, qu'il leur a esté facile de faire naistre entre la cour de Bruxelles et le parlement de Dole, et de se prevaloir ainsi de la possession de ces beaux revenus, en eludant celle qui a esté si solemnellement esté prise pour feu Monseign.r le Prince Guillaume, incontinent apres la paix conclue. Ne sert donc de rien le pretexte de ce que la France ne sçauroit devoir ce que l'Espagne n'a pas donné; il faut avoir esgard au droict acquis à V.A. et non pas à ce qui en a esté executé. C'est ce que l'Espagne nous doibt tousjours, mais depuis ceste derniere paix la France, qui possede tout, ne peut disputer à V.A. le revenu de son bien qui eschet durant la nouvelle domination, sans contrevenir ouvertement à une paix et convention si formelle. - Pour les Espagnols, quand je me suis entretenu assez amplement avec M. le raedtpensionnaire, en luy mettant en main, selon l'ordre de V.A., les estats tres-achevez en capitaulx et interests de toute la pretension en Bourgoigne, qu'il a leus avec attention, j'ay esté bien ayse de veoir qu'il ne desepere nullement d'en venir à bout, s'asseurant que si non le tout, au moins la meilleure partie de la debte se pourra obtenir sans doubte’...... Er zijn vele brieven uit Oranje en dus vele berichten over oneenigheden, waaraan wel geen einde zal komen, ‘à moins que de pourveoir quelqu' homme de qualité d'une autorité suffisante à bien regir ce peuple inquiet et brouillon. J'en ay tasté pour ma | |
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part dans l'espace de trois mois que j'ay residé parmi eux, n'ayant jamais en ma vie essuyé tant de fatigue. - Le receveur de Warneton vient de nous envoyer le double d'un acte depesché depuis le mois d'Avril dernier à S.t Germain, par lequel le Roy de France authorize un sien intendant à prendre connoissance des comptes de ladite ville et d'y changer le magistrat, comme ensuitte cest intendant est venu de Duynkercke et y a faict les deux functions susdites, et dans cest acte [on lit] ces mots en grande lettre, dans nostre ville de Warneton. Ce que ne pouvans comprendre dans un si long temps apres la paix conclue et publiée, nous en escrivons au baillieu du lieu, pour sçavoir comment cela est arrivé, et quels devoirs il a rendu a l'encontre pour la conservation des droits de V.A., n'y ayant rien de si surprenant, que ce que luy mesme ne nous informe de rien’. A la Haye, ce 5e Septemb. 1679. |
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