Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend7119. AAn W. Temple. (K.A.)‘Apres m'estre separé de vous de si mauvaise grace, que le regret m'en pese tousjours sur le coeur, j'ay jugé ne pouvoir expier ou mon malheur ou ma faute qu'en vous envoyant un ambassadeur extraordinaire, qui peut estre aura encor quelque bagatelle de commission au Roy, mais de ma part s'en va chargé de trois principaux articles. J'espere que me voyant deputer M. de LeewenGa naar voetnoot2) à cest employ, vous avouerez que je me suis attaché prudemment à la grande maxime politique qui dicte: mitte gratum, puisque tous deux nous l'aymons et estimons esgalement. Le premier point de son instruction est de par moy qu'il doibt vous asseurer de ma tres-humble et tres-constante affection à vostre service. C'est un texte qui requerroit beaucoup de paraphrase. Mais c'est de quoy je ne me mesle point; j'ayme mieux vous laisser croire charitablement que c'est moy qui luy ay mis dans la bouche les belles paroles, dont il est beaucoup plus capable que moy de s'en expliquer en mon nom. En second lieu, Monsieur, son ordre porte, qu'il ayt à vous feliciter d'un traict d'encor plus sublime eloquence, de l'illustre establissement dont il a pleu à S.M. de couronner vos longs et grands servicesGa naar voetnoot3). Je vous prie d'appliquer une croyance sans reserve à ce qu'il vous dira là dessus en vous tesmoignant avec combien de joye et d'applaudissement j'ay loué, aggreé, approuvé et ratifié ceste election à sçavoir dans un tel temps, d'un suject de tel mesche. Je prie Dieu à ceste occasion, Monsieur, de vous benir en Angleterre, comme il a faict partout dehors, en vous faisant gayement surmonter tout ce que dans les conjunctures ou nous vivons vous pourriez y rencontrer de moins doux. Je ne vous ay pas tant oublié, que je ne croie bien que, si vous ne vous en conduisiez qu'à vostre humeur naturelle, cujus elegantiaeGa naar voetnoot4) non est tantum magna sectari, vous choisiriez plustost vostre nobleGa naar voetnoot5), nunc veterum libris, nunc somno etc., que de vous rengouffrer dans l'Ocean, ou pour mieux dire, dans ceste Mer mediterranée de vos affaires troublées. Mais je sçay d'ailleurs, que vous entendez mieux que personne ce que nous apprend nostre grand ami le philosopheGa naar voetnoot6), ou, s'il vous plaist, le grand philosophe nostre ami, que omnis vita servitium est, et assuescendum itaque conditioni nostrac et quam minimum de illa querendum et quidquid habet circa se commodi, apprehendendum est. - Allez dire maintenant, que je ne suis pas litterateur latin. - Mais je viens à mon dernier point. Helas, Monsieur, je voudrois n'y pas venir! comme je me suis forcé jusqu'à present à ne retoucher | |
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point la playe quâ de coelo tactus es. Permettez moy de ne faire que moy mesme vous protester ce que je fay du fonds d'un coeur tendrement paternel, que peut estre aucun de vos proches n'a esté touché de ceste perte avec plus de ressentiment que moy. Mais enfin, mon cher Monsieur, apres les raisonnemens de toute la sagesse, que vous possedez abondamment, je voy qu'en choses de ceste nature aussi le mystere est de s'accoustumer au mal et se le rendre familier avec le temps. Nemo duraret, si rerum adversarum eandem vim assiduitas haberet quam primus ictus. Si je veux me tirer du Latin, qui en depit de moy me vient à la traverse, et asseurement vous importune, il faut que je finisse ceste lettre, ce que je fay pourtant avec autant de regret que vous m'en avez souvent veu, quand j'ay esté obligé par bienseance de vous descharger de ma sotte conversation. En voyci un reste, direz vous, et je l'avoue aussi franchement que je suis’ ..... Hofwijck, ce 18/28 May 1679. Wilt gij Mevr. TempleGa naar voetnoot1) en Mevr. GiffardGa naar voetnoot2) groeten? |
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