Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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7090. Aan H. de BeringhenGa naar voetnoot1). (K.A.)Permettez moy, Monsieur, de vous rendre toute l'entrée de vostre lettre en sens contraire, et de commencer à vous dire par un mot que je n'avoy pas encor appris, revoila encor une fois la paix defaicte. Car ce n'est pas la premiere accroche qu'on vient d'y rencontrer, et c'est pour enrager, de veoir qu'on en est à recommencer du jour au lendemain. Je pense fort bien connoistre ceux qui en sont cause, mais ne veulx pas vous en rompre la teste, qui, comme moy, aymez à laisser rouler les choses, et en attendre les evenemens en bonne patience. Pour ce sanglant Dimanche, 14e du moisGa naar voetnoot2), on s'en fust bien passé, si ceux qui avoyent avis du traicté signé eussent voulu prendre la peine d'en informer leur enemi qui estoit mon Maistre; en toute verité luy n'en ayant rien appris, qu'apres avoir faict deloger M. de LuxembourgGa naar voetnoot3), sans trouver loisir d'emporter ses malades, ses tentes et quantité de munitions. La maniere dont nostre jeusn' homme y a agi ne sçauroit manquer de vous plaire, qui avez tousjours estimé la vertu pour elle mesme, et en tout parti. A nous ceste valeur si enorme nous faict fremir, et vous sçavez mieux que personne, si nous n'en avons sujet, voyans si souvent tout l'Estat exposé aux coups de canon et de mousquet, qui est peu de chose, mais à une pilule de pistolet au brusle pourpoint, comme vous le nommez. En cela, Monsieur, voyez l'inegalité de la chance, et que c'est de hasarder une unique teste de general d'armée et de gouverneur de Republique contre qui en a tousjours une infinité de reste. Je sens bien qu'il est temps que je me haste à me dire vostre tres-humble et tres-obeissant serviteur ..... A la Haye, ce dernier jour d'Aoust 1678. |
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