Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6799. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot5). (K.A.)aant.Je me trouve pressé de prendre humblement mon recours vers V.A. sur ce que je suis adverti que le S.r Romph venu de France se mettroit en devoir | |
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de pretendre à la place de secretaire de S.A. Monseigneur. Il n'y a personne qui sache mieux que V.A. comme desjà mon fils aisné a esté en function de ceste charge au service de deux de nos Princes de glorieuse memoire, ni personne en suitte, qui puisse mieux juger quel deplaisir ce me seroit de veoir un nouveau venu pousser ce fils que j'ay nourri soigneusement à ce dessein, et auquel, outre la parfaicte connoissance qu'il a de toutes sciences et de toutes les langues que je sçay, je suis seul capable de donner des lumieres et des directions dans cest employ, telle[s] qu'un jour S.A. parvenant aux dignitez qui luy sont deuës et destinées asseurement, ne me trouveroit non plus à dire que sij'estois tousjours. Je n'ay que faire de justifier mes raisons devant V.A.; elle entend trop bien de quelle importance il est d'estre bien servi et de pouvoir en mesme temps reconnoistre la fidelité d'un ancien serviteur. Je la supplie tres-humblement d'y vouloir penser, et d'induire par occasion S.A. à considerer que si mes services de quarante six [ans] ne meritent rien, celuy que j'ay l'honneur de luy rendre presentement icy avec la peine et l'incommodité qu'il sçait, devroit au moins ne nuire pas, par mon absence, aux interests de ma maison. J'espere que V.A., se ressouvenant de ses bontez accoustumées en mon endroit, voudra bien me pardonner la liberté que je prens de l'importuner de ceste lettre, le malheur et les lenteurs de ceste cour m'empeschans pour encor d'avoir l'honneur d'approcher de sa personne que je prie Dieu de vouloir combler de toute benediction. Lond[re], 16/26 May 1671. S. Alt.e avoit creu que je n'aurois à demeurer icy que deux ou trois sepmaines apres son depart, mais la connoissance que j'ay de longtemps de l'humeur de ces gens icy, m'en faisoit bien juger de la sorte que l'evenement faict paroistre, quoyqu'en effect il faut en imputer une grande partie à divers embaras survenus au Parlement. A present je n'ay proprement à faire qu'à trois personnes, qui sont les Seign.rs commissaires de la thresorie, et encor ne sçay-je quand il y aura moyen d'en venir à bout. Ce que j'en regrette le plus en mon particulier, c'est qu'apres avoir perdu six moiz de la conversation de mon second fils, que j'avois tant souhaittée, il faut qu'à la fin je le laisse partir, sans sçavoir, quand, ou bien si jamais je le pourray reveoir, mon aage ne me laissant pas esperer beaucoup de temps à vivre. Mais, enfin, qui sert, doibt servir, et ne compter pas sur sa satisfaction particuliere, à quoy je me suis accoustumé de longue main. |
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