Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6771. S. ChiezeGa naar voetnoot7). (L.B.)aant.Dans la confiance que cette lettre vous trouvera heureusement arrivé à Londres, vous voulez bien, Monsieur, qu'elle vous tesmoigne la joye que j'en ay, aussy bien que la ferme foy ou je suis que la presence de S.A. et la vostre à la cour d'Angleterre opereront beaucoup à faire rentrer dans ses coffres fugitivum illud aurum; je ne doute pas mesmes qu'elle n'influence jusques icy, ou S.M. Britannique est considerée comme pouvant faire tomber la balance de l'Europe du costé ou elle voudra, et par consequence que S.A. d'Orange estant dans ses bonnes graces, on en doit mesnager l'amitié, et la meriter. On en avoit tres peu pris de soin jusques icy, que quelques instances que M.r de GodolfinGa naar voetnoot8) et moy ayons faites, le Conseil d'Estat ne m'a point encores nommé | |
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de commissaire. On me fait esperer que ce sera demain qu'on verra mon memorial aussy bien que celluy que j'ay presenté ces jours passez, pour que S.M. face surseoir aux executions de Madame la comtesse d'IsenguienGa naar voetnoot1). Il ne s'y perd moins de tems de mon costé. M.r de Godolfin agit aussy lorsque je l'en prie, et pour l'y animer davantage, si S.A. vouloit luy escrire de nouveau comme par forme de remerciment, cella ne pourroit faire que du bien, de mesme que d'en parler serieusement à M.r le comte de Molina, lequel aura ordre particulier sans doute de cette Couronne de complimenter S.A. Je proffite, Monsieur, de voz bons avis, dont je vous rens graces, et retranche de mon journal toutes les superfluitez, dont j'avois creu le destail necessaire dans les commencemens pour faire voir quod vacuum nullum tempus mihi dem, et afin que la lenteurGa naar voetnoot2) des ministres de cette cour ne fut pas imputée à ma negligence. Je suis à tous momens à leurs trousses et tout le monde s'estonne que je trouve estrange qu'on m'ayt laissé pres de trois mois sans response, la ou Mons.r l'ambassadeur de France m'a dit qu'on en fut plus de six à luy donner un commissaire. J'espere que M.r le comte de PeñerandaGa naar voetnoot3) sera le mien, quoyqu'il face la mine de s'en deffendre; il fait de grandes demonstrations de vouloir servir S.A. et entre fort dans l'expedient de faire prendre à la charge de S.M. la debte de Madame la comtesse d'Isenguien. En tout cas il n'y aura point de mal, Monsieur, de prier Mons.r le milord d'Arlington d'escrire de nouveau à Monsieur le chevallier de Godolfin, affin que monstrant icy cette lettre aux ministres, elle les oblige de se presser davantage en l'affaire de S.A. C'est une pitié de voir leur lenteur aussy bien dans leurs affaires propres que dans celles d'autruy, et combien peu ils paroissent s'esmouvoir pour tout ce qui se passe audela des Pirenées. - Je suis ravy, Monsieur, qu'avant partir vous ayez peu jouyr du retour et de la convalescence de Don Cristiano, pour la conservation duquel tout le monde doit faire de voeux. Je n'escris pas à S.A., n'ayant rien d'affirmatif à luy faire scavoir; j'espere enfin que ce sera pour l'ordinaire prochain, si l'on me tiene parolle ..... A Madrit, le 12 Novemb. 1670. |
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