Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6680. Aan prins Willem van OranjeGa naar voetnoot4). (K.A.)V.A. ne sçauroit croire comme universellement nos peuples se rejouïssent du bon et heureux succes, que V.A. a rencontré en ZelandeGa naar voetnoot5). Cela faict tant parler les bien intentionnez, qu'il seroit à souhaitter qu'ils en dissent moins, pour ne pas irriter ceux qui desjà ne le sont que trop et asseurement ne songent qu'à trouver ou forger des occasions à se ressentir de cest' affaire. C'est, Monseigneur, une des raisons pour lesquelles les plus sensez estiment qu'il importe que V.A. vueille accelerer son retour, pour ne donner lieu ni temps à de mauvaises menées, contre lesquelles la presence de V.A. pourra presque faire autant d'effect qu'elle a faict pardelà, et son absence, au contraire, l'exposer à beaucoup d'inconveniens. Madame est si fort dans ce sentiment, qu' outre la lettre qu'elle s'est proposée d'escrire à V.A., il luy a pleu me commander de luy en dire ce mot. Elle espere que V.A. se souviendra bien, de tesmoigner à Mess.rs le pensionnaire et secretaire de Huybert l'obligation qu'elle a connu leur avoir pour la grand' peine qu'ils ont prise à concevoir et bien conduire ce dessein, au moyen de beaucoup de lettres qu'ils en ont escrittes de temps en temps. Madame estime de plus, qu'il seroit fort à propos de ne parler peu et avec grande retenue du choix d'aucune personne à occuper la place au nom de V.A.Ga naar voetnoot6), comme en effect tous ceux qui pourroyent y avoir l'oeil, tant que ce sera chose à faire, travailleront à servir V.A., et dès qu'un seul en sera asseuré, tout le reste demeurera mes- | |
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content et mutiné. Je sçay bien que V.A. entend cela mieux que personne, mais je ne puis me dispenser de m'acquitter de mes ordres, osant croire, que quand je n'en aurois point receu, et parlant de mon chef, V.A. auroit la bonté d'en aggreer la liberté d'un ancien serviteur, qui n'a autre but, ni visée, ni interest, que ceux de V.A. Je prie le bon Dieu de continuer ses benedictons sur la precieuse personne de V.A., en me disant avec ce que je doibs de respect ..... 20 Sept. 1668. |
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