Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens6676. Aan prins Willem van Oranje1). (K.A.)Depuis le depart de l'exprês, qui fut envoyé hier à V.A., la lettre cy-joincte m'est venue de M. le secretaire de Huijbert2), et Madame l'a trouvée de telle importance qu'elle a jugé necessaire que V.A. la voye. Il y a en effect quelque detail dont il importe que V.A. prenne quelque connoissance. La difficulté qu'il y pourroit avoir pour le logement de V.A. à Middelbourg peut estre prevenue, parce que le fourrier de V.A. ayant à marcher devant, il n'y a point de doubte que les Gecommitteerde Raden n'y pourvoyent en une ou autre maniere, et le jeusne Buijsero3), qui se trouvera là comme par occasion, sera chargé des papiers, dont V.A. pourroit avoir besoin, qui ne sont que la resolution de Mess. de Zelande du 7e Aoust 16604), et les lettres en dependantes, qui sont les seules pieces5), en vertu desquelles il est question d'agir et de se presenter. A quoy Madame continue de juger, en me commandant de le dire ainsi de sa part à V.A., qu'il ne faut plus attendre autre occasion, que celle de la presente assemblée, dans laquelle S.A. se peut asseurer qu'il ne paroistra personne assez6) effronté, pour | |
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oser affronter V.A. d'un rebut en pretension si legitime1). Je vien de concerter avec M. le Prince Maurice2), qu'il partira d'icy demain pour Berghe, où V.A. pourra arriver, comme s'estant emportée par la chasse, premierement jusqu'à Roosendael, et de là jusqu'au dit Berghe, là où de son costé il pretexe icy d'avoir à parler avec M. le Prince Fritz son frere3), touchant leur domestique, pour lequel une assemblée de la Maison de Nassau a esté convoquée à Siegen; et V.A. l'y rencontrant, comme par hazard, en possession du jacht de Madame, luy parlera de faire un tour ensemble, soit du costé d'Anvers, ou de Zelande etc. vers où l'on juge que V.A. pourra s'acheminer Dimanche le 16e pour pouvoir arriver à l'aise et à point nommé à Middelbourg. En suitte si V.A. peut se trouver Samedi à Berghe, le reste se pourra conduire avec ordre et de bonne grace. On a creu que je pourrois estre utile à V.A. en Zelande, où elle verra que l'auteur de ceste lettre4) a bien envie de s'entretenir avec moy; mais pour d'autres considerations, que V.A. n'ignore pas, il a esté jugé qu'il vaudra mieux que je ne paroisse point en une affaire, qu'il importe de faire passer pour occasionnelle et de rencontre, sans y avoir du dessin formé. Je prie Dieu d'en benir le succès, avec tant de zele que j'ay l'honneur de me dire ..... 12e Sept. 1668. |
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