Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens6553. Aan graaf F. van Dohna2). (K.A.)Je vous felicite de bon coeur du beau succes qu'ont eu les grandes diligences que vous avez contribuées à nous sauver de ce vilain coup qui nous a tant menacé. Si vous entendiez le Grec un peu mieux que je ne croy que vous faictes, je vous couronnerois de la composition d'un grand mot, qui enfin signifieroit magnifiquement le Gaigne-procès, comme le Poliorcetes veut dire Gaigneville. En bon François, et plus serieusement disons, que le grand Dieu qui a faict et terre et mer nous a developpez, et achevons tout ce beau Pseaume 124e, car nous en avons du subject. Mais, Monsieur, ne vous en reste-il pas de quelque apprehension? Une seule voix nous a faict vaincre. Si la rage de nos parties les emporte là dessus à une revision, seriez vous pas d'advis que plustost que d'en attendre l'evenement de la bouche d'un sot juge à briefve sentence, il nous importeroit d'entendre encor à quelqu'accommodement, en cas que partie s'y monstrast enclinée? Ce n'est qu'un petit advertissement au lecteur benevole. Gaudeamus interim possidentes, et faisons aussi fiere mine que me fit M. le bon monarque de Montbeliard3) auquel, tout instructus que je me croyois dolis et arte Pelasgâ4), je ne pûs jamais ouvrir la bouche, tant il avoit peur, ce me sembloit, de dire quelque sproposito en presence de son chancelier qui le veilloit dans un coing de la chambre. Bref, Monsieur, reposez vous à pierna tendida de ceste bataille ..... A la Haye, ce 29 Apvril 1666. |