Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6490. Aan S. ChiezeGa naar voetnoot2). (K.A.)Depuis ma derniere qui fut du 17e de ce moisGa naar voetnoot3), j'ay receu la vostre de l'lle, et veu, à mon grand deplaisir, le horrendum carmen, que vous nous chantez du brief terme que le prince de MontbeliardGa naar voetnoot4) a obtenu contre nous. C'est un article qui m'empesche de dormir la nuict, et S.A. Mad. s'en trouve aussi toute inquietée. Bref, de quelque costé qu'on tourne l'affaire, tout est | |
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plein de danger et de perplexité. L'expedient que vous proposez de pardelà semble bien l'unique, d'ou l'on puisse esperer quelque consolation, et on se dispose à envoyer promptement à M. de Castel RodrigoGa naar voetnoot1), pour essayer de faire valoir aupres de luy les pretextes, dont vous faictes mention, en quoy cest envoyé - qu'on va nommer - pourra estre utilement assisté par le filz de M. Matterot. Je ne connoy pas ce jeusn' homme, mais Madame l'a fort gousté. Si nous obtenons quelque delay considerable, nous aurons loisir de procurer les advis de quelques universitez, qui sont des pieces qu'on n'obtient pas ainsi à la haste. Mais comme j'ay desjà escrit à M. le comte de Dona, et m'en vay encor luy escrire, le meilleur sera tousjours de parvenir à quelque voye d'accommodement. Il est vray que selon nos derniers concerts, à l'heure que je partis de Dole, en passant à Montbeliard, j'ay usé infructueusement de tout l'artifice que vous m'avez veu mettre en jeu pour ouvrir la bouche à nos parties, et tirer d'eux quelqu'avance d'accord; mais si nostre rapporteur avoit la bonté de toucher luy mesme à ceste corde, comme cela se prattique d'ordinaire en nos Cours de justice et partout ailleurs, ce seroit là le beau chemin pour entrer en matiere, et par ou nostre foiblesse seroit moins decouverte. Il importe s'il vous plaist que vous fassiez agir ce ressort là. J'ay entrepris de vous le mander au nom de S.A. Mad., qui, si peut-estre elle vous faict response ceste fois icy, ne fera que se rapporter à ce que je vous en diray. Pour moy je fais plus de cas de cest expedient que de tout autre, mais il ne faut pas laisser de mettre tout en oeuvre. Je vous recommande la chose selon l'importance dont vous la scavez, et attendray avec impatience ce que vous m'en direz. A la Haye, le 23e Dec. 1665. |
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