Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6469. Aan graaf F. van DonaGa naar voetnoot4). (K.A.)Le 8e du mois passé j'eus l'honneur de vous donner advis de mon arrivée en ce païs. J'espere qu'il n'y aura point eu de faute à l'adresse, mais j'avois oublié de vous y ramentevoir de la debte du S.r BlocardGa naar voetnoot5). Je vous supplie tres humblement que par vostre moyen je puisse scavoir à quoy nous en sommes avec cest homme, qui ne se trouve pas tousjours si raisonnable et si peu incommode qu'il veut paroistre. Au moins j'en ay essuyé une rencontre si impertinente et si impourveuë, que j'en suis demeuré tout surpris et tout Orange avec moy. Par vostre entremise, Monsieur, je m'asseure que nous en tirerons toute raison. Il importe à S.A. que cela soit au plustost, afin que puissions disposer pardelà de ce qu'il viendra à fournir. S.A. Mad. a faict dire à la Pise qu'il ayt à s'en retourner à Orange, où il trouvera les ordres qu'elle a envoyez en son esgard à M. Milet. Il aura tout subject d'en demeurer satisfaict, mais il y a desjà huict jours que cet ordre luy a esté insinué par Mess. du Conseil, et on me dit qu'il n'a encor bougé, qui est une insolence aussi grande que celle d'estre venu icy en depit de sadite Alt.e et contre ses ordres, lesquels il ose dire que je ne luy ay pas communiquez qu'à CopetGa naar voetnoot6), d'où il ne pouvoit pas s'en retourner avec honneur. Je ne le vois point, pour ne m'eschauffer pas au sujet des calomnies qu'il ose debiter contre moy, mais je dis tout haut, où il appartient, que c'est une noire menterie, qu'il avance en cela mesme contre moy, qui ay tant pris de peine à le destourner du voyage d'Hollande, en suitte des commandemens que j'en recevois de S.A. Mad. à Orange par tous ordinaires. Pour son honneur je croy, Monsieur, que vous serez bien de mon advis, qu'apres ce que nous luy avons dit l'un et l'autre en vostre maison, il pouvoit fort bien avec honneur reprendre le chemin d'Orange, mais non pas celuy d'Hollande, sans deshonneur. Brefje dis à S.A.M., que je ne suis plus intendant d'Orange, que j'en ay eu mon saoul pour trois moiz, si j'y ay faict des fautes au regard de cest homme turbulent icy, avec | |
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lequel on n'aura jamais faict, qu'il y a moyen de les faire reparer à son gré par ceux qui presentement y ont les resnes en main, que, pour moy, je pretens n'en avoir plus la teste rompue, me contentant d'avoir une fois satisfaict à S.A., aux gens de bien, et à ma conscience, pro mea quidem sapientia. Mais que si en ceste occasion elle se relasche et souffre le mespris evident de ses ordres, elle en verra tous les jours des suittes tres-incommodes à sa porte, et sufficiet monuisse, car au fonds, que m'en chaut? On me sçait grand gré icy d'avoir soustenu fortement à Orange le respect de leurs Alt.es. Si on en faict moins icy, on s'en trouvera mal, mais ce ne sera pas de moy que viendra ce mal. Apres avoir joué mon rosle, je verray agir les autres en grande tranquillité d'esprit, et comme feroit le sage d.r Horace, si fractus illabatur orbisGa naar voetnoot1). - Nous avons reduit la garnison à soixante dix hommes en tout. J'ay fort eu soin de M. BerckhofferGa naar voetnoot2), selon et en vertu de vos ordres. Il restera, que vous nous procuriez de bons Bernoiz; M. Milet a ordre d'en correspondre avec vous. Je ne seray jamais bien en repos, que la reparation du chasteau, du costé du corps de garde, ne soit achevé, et on en escrit aussi audit S.r Milet ..... A la Haye, le 5e Nov. 1665. |
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