6315. Prinses Amalia van Oranje. (H.A.)
J'ay esté fort aise de voir par vostre derniere depesche du 15/25 du passé que vous avéz enfin obtenu deux seaux privéz tant pour les capitaux de la dote de la Princesse Royale que pour ceux de nos deniers desbourcéz, et suis tres-satisfaicte des devoirs et de la diligence que vous avéz emploiéz pour en venir a bout. J'espere que vos prochaines nous diront que ces ordonnances sont depeschées, a quoy je me promets que vous n'auréz pas manqué de continuer vos soins et qu'elles soient couchées en bonne forme. Je ne seray pas moins aise d'entendre la finale resolution du Roy sur nos affaires d'Orange, apres le rapport qu'on aura faict a Sa Ma.té des deliberations qu'on a tenues sur ce suject. Je vous prie de presser tousjours cette resolution, et de sçavoir de Sa Ma.té au cas qu'elle tombast dans les sentimens de Monsieur l'Electeur, et de M.r le chancelier d'aller a toute outrance, et de ne rien ceder des droicts du Prince, si elle ne jugeroit done pas a propos que vous repassiéz promptement en France pour le faire entendre au Roy tres-Chrestien, et si Sa Ma.té demeure obstinée que vous prenniéz congé d'elle avec quelque protestation, et vous en reveniéz ici pour descharger mon petit-[fils] des grands fraix de cette negotiation, et pour vous delivrer de ce rongement de coeur que vous me dites que vous cause et aux vostres cette longue absence, ne pouvant comprendre qu'apres cette finale resolution, le Roy de France continuant a s'obstiner, il soit besoin d'autre deliberation. A Honsholredijck, ce 1r Aoust 1664.