Briefwisseling. Deel 6: 1663-1687
(1917)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6258. Aan H. de Lionne. (H.A.)On m'escrit d'Orange que le 23e Avril on n'y avoit point ouy parler de la venue de Monsieur de Bezons et que ceux qui l'apprehendent commencoyent à se mocquer de ceux qui la souhaittent, descrians pour chose fabuleuse ce que je leur en avoy mandé, sans preuve. Celle de la copie dont je vous avoy supplié de me favoriser y eust pû remedier. Mais je veux croire que dans peu ces pauvres gens en seront hors de peine. Cependant, Monsieur, voyci une recruë de trois nouvelles violences plus atroces à l'endroict des subjects et plus injurieuses au Prince Monseigneur, que tout ce qui a passé devant. Il vault bien | |
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la peine que nous disputions icy les qualitez requises en un gouverneur d'Orange. Ceste miserable principauté gemit soubs l'insolence d'un garçon de vingt deux ans conduit par une putain. Il semble qu'on y a pris à tasche d'essayer jusques où la patience du Roy se peut estendre. S.M. est si juste et si genereuse qu'elle defend à ses officiers de se mesler de l'administration de ceux de S.A.; et voyez, s'il vous plaist, comme on obeït. Eris tam ferreus, ut teneas teGa naar voetnoot1)? J'espere veritablement que non, Monsieur, et vous supplie tres-humblement de faire en sorte que S.M.té, voyant comme il ne reste tantost plus à nos subjects que de se veoir estrangler et rouër, sans formalité de proces, quand la fantaisie en pourra venir à cest enragé, ayt la bonté de faire amplier les ordres de mondit Sieur de Bezons de ces nouvelles plaintes, et nommement aussi pour la restitution de la Monoye, de laquelle vous voyez que sans cela il n'y a pas moyen que nous venions à bout. Je vous demande pardon d'une chose que je fay avec tant de regret; c'est de vous entretenir d'autres discours que ceux qui puissent tendre à vous asseurer avec combien de zele et de verité je suis..... A Paris, 3 May 1664. |
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