Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend6075. Aan J. SauzinGa naar voetnoot3). (H.A.)Vostre derniere depesche du 18e de ce moisGa naar voetnoot4) venant de m'estre rendue comme j'estoy apres à faire fermer la miene cy joincte, je reprens la plume pour vous dire mes sentimens sur quelques uns de vos articles, en me remettant du reste à madite joincte, et nommement pour ce qui est de la brouïllerie d'entre ladite de Parduin et le S.r de Maucoil, dont j'envoyeray les pieces à la Haye pour y estre examinées, s'il en vault la peine, contre d'autres de bien diverse teneur qui sont venus de son costé. Au fonds, comme c'est une affaire qui consiste in amantium iris, il me semble que si j'estoy à Orange, on trouveroit bien moyen de mettre parties hors de proces. Pour la personne de l'amant et de la consideration ou il est, ne laissez pas de bien avoir esgard à ce que je vous en ay dit. Vous avez bien faict de ne desguiser point à l'enseigne de Bedarrides ce que j'ay dit de sa jeunesse, quand vous avez veu qu'à mauvais dessein on luy est allé faire rapport de ce terme de ma lettre. On m'a dit qu'il n'a gueres plus que vingt ans; en Hollande les gens de mon aage appellent cela un jeusn' homme, et me semble que quand je n'en auroy eu ceste information, il m'eust aucunement pû paroistre de ceste jeunesse en ce qu'il s'est avancé à traverser le cours de la justice de S.A. contre les ordres expres de son Roy, qu'il a sceu ou debvoit avoir sceu avoir envoyé commandement qu'on eust à laisser agir les officiers du Prince en leurs charges, sans s'en mesler, chose que je m'asseure que M. le commandeur de Gaut n'eust pas voulu faire, s'il se fust trouvé sur ces lieux, comme je luy ay faict dire icy de ma part. Au reste si vous voyez le S.r de Bedarrides en intention de m'escrire, je vous prie de le preadvertir, que comme il ne m'a esté permis de m'emanciper jamais à aucune conversation avec M. le commandeur de Gaut, soit de bouche ou par escrit, je serois obligé aussi de ne luy respondre que par un silence qu'il pourroit | |
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trouver estrange. En tant que d'eux à moy, je suis fort leur serviteur, mais dans la qualité qu'ils tienent dans la maison de mon Maistre, qui en demeure exilé, il faut qu'ils me pardonnent si je ne les connoy point. M. de Gaut a tesmoigné de comprendre assez ce raisonnement, et si de son costé ce jeusn' homme vouloit entendre au conseil d'un viellard, il me semble qu'en tout cas mieux vaudroit qu'il taschast de considerer et seconder les interests d'un grand Prince que les mauvaises intentions de quelques siens subjects qui aussi bien ne manqueront jamais de trouver en luy une faveur esgale et une justice indifferente de quelque qualité ou religion qu'ils puissent estre. Vous me promettez de faire valoir ma lettre contre les propositions qui se pourroyent encor faire de quelque deputation. Depuis que je vous en ay escrit de mon chef, j'ay esté tellement authorisé sur ce subject, que j'ay à vous dire, que vous ne debvez pas manquer de faire sçavoir où il appartient qu'on n'entend pas que telle chose se mette seulement en deliberation sans ordre expres de S.A. Mad., qui est, ce me semble, un texte assez clair, pour n'avoir besoin de commentaire. Pour l'affaire du principal, apres que ces Messieurs les consuls catholiques, par leur premiere lettre du 13e MarsGa naar voetnoot1), ont voulu me faire l'honneur de remettre à ma prudence le soin et le choix - ce sont leurs paroles - de remedier à ces inconveniens, en soubmettans entierement à ma conduitte les interests de leur corps, il m'est advis que presentement que S.A.M. apres meure deliberation avec Mess.rs du Conseil a trouvé bon de leur faire signifier son intention avec des expressions toutes debonnaires de son affection tres-entiere à leur bien et satisfaction, ils n'auroyent ni raison ni assez bonne grace de refuser de la main de celle à qui est le commandement, ce que selon leur offre ils ont daigné deferer à celuy qui n'a droict que de les servir de son conseil, et qui, certes, est tousjours prest à le leur departir de tres bon coeur. A Paris, 27e Avril 1663. Il n'y aura point d'inconvenient à ajuster quelque chose du debris du chasteau aux reparations du palais, et je pense que je n'en seray pas desadvoué. J'ay escrit en Hollande en faveur des deux vieux portiers. |
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