Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5906. N. NGa naar voetnoot1). (H.A.)..... Comme j'ay accoustumé d'escrire par touts les ordinaires et extraordinaires à Monsieur le comte de Dona toute la conduite et demarche des malintentionnez au service de Sadite Altesse et de S.A.M. Regente - y en ayant d'autres qui ont pareil soin qui confirment ce que j'escrips - j'ay creu que je ne debvois plus differer à me donner la peine de vous escrire, et par ainsi de vous informer de ce que lesdits malintentionnes disent et font. En continuation doncques de mes soins vous scaurez, Monsieur, bien que vous l'ayez sceu cy devant, que la division est parmy l'ennemi, c'est à dire que l'advocat et FortonGa naar voetnoot2), qui a faict sejour en cette ville jusques a Dimanche dernier, estoient liguez contre les S.rs BelonGa naar voetnoot3) et Lubieres, que Monsieur de Gaut et le S.r de Beauregard estoient du sentiment de l'advocat et fomentoient tousjours la haine. Et comme ledit advocat a creu qu'un corps divisé ne peut subsister, il a voulu faire grimace envers ledit S.r Belon, et luy rendit visite jeudy dernier, ce qui surprit fort ledit Belon; aussi quand il s'en alla, ledit S.r Belon ne s'osta pas de son siege. Et ensuite Dimanche dernier il fust visiter aussi ledit S.r de Lubieres, mais il y a apparence que ce dernier avoit esté preparé par le S.r de BeaufainGa naar voetnoot4) son beaufrere, sur l'esprit duquel le S.r de Gaudt a grand pouvoir, et nous croyons que, comme ledit S.r Lubieres est apprehensif, qu'il se laissera vaincre, bien qu'il devroit estre desabusé dudit advocat qui ne faira jamais que fourber. Ledit advocat doncques veut tascher de se reunir, afin qu'il soit plus fort, et qu'il fasse en sorte qu'on le suive en ses sentiments, car dans la desunion il ne peut pas faire tout le mal qu'il voudroit. Ledit advocat et le S.r de Beauregard representent que les affaires ne sont point en estat d'estre terminées de longtemps, et qu'il importe que le corps du Parlement soit bien uni, affin de resister fortement a tout ce qui pourra estre proposé. Et adjoustent que de cette maniere ils lasseront S.A.M. et qu'ils viendront a bout de toutes choses. Aussi, Monsieur, il faut que je vous advouë que la tirannie dudit advocat est insupportable, et qu'il y a longtemps, que si Mons.r de Gaut ne l'appuyoit que le peuple auroit secouë son | |
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joug, et luy auroit fait sentir la punition de ses deportements, et de ses insolences. Je suis persuadé, Monsieur, que vous estes pleinement informé de toute sa conduite, mais comme elle continue au grand prejudice du publicq, j'ay creu que je ne fairois pas mal de vous en dire ce qu'en est, et que vous l'agreeriez. Je souhaitte l'heureux retour a Monsieur le comteGa naar voetnoot1), et qu'il apporte la derniere decision aux affaires, ainsi que nous esperons, affin que nous puissions jouyr du repos, que vostre presence en cest Estat nous apportera. Et que ce soit bientost ..... A Orange, ce mardy 5 Septembre 1662. |
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